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vendredi 9 décembre 2016

Interlude

Demain, je quitte Pereslavl, et après-demain Moscou, parce que mon visa se termine et que je dois le renouveler. Je reviendrai, si tout va bien, vers la mi-janvier.
Je n'ai naturellement aucune envie de partir, ou disons, de partir si longtemps, alors que je recommence à faire de la musique avec Skountsev, que ma maison est presque terminée, et que nous avons un véritable hiver russe.
Je n'ai aucune envie de laisser mes chats. Fort heureusement, quelqu'un viendra vivre chez moi en mon absence. Mais je n'aime pas les laisser, et j'ai toujours peur de rester coincée.
Dans la Russie d'avant Pierre le Grand, il était très facile à un étranger d'entrer dans le pays, mais il avait ensuite le plus grand mal à repartir. On trouvait toujours une raison de retarder son départ. Les temps ont changé.
Je suis passée près du monastère Nikitski, et j'ai été prise de colère à la vue du massacre de ses environs sublimes par des promoteurs sans foi ni loi. L'argent ne devrait pas avoir tous les droits, nulle part. On ne devrait pas pouvoir mettre la main sur le patrimoine naturel, culturel et spirituel commun pour faire du fric en construisant n'importe quoi. Il faut que cela change...
Il serait peut-être temps qu'arrive la fin du monde, il commence à prendre une drôle de tête.
Mais dans mon passage Neglinny, tout reste encore à peu près normal, j'ai hâte de le retrouver et de mettre fin à l'interlude...


5 commentaires:

  1. Laurence.
    Jolie photo! Le charme de l'anecdote. Cette maison et l'ambiance neigeuse qui l'entoure de partout me rappelle avec insistance sous ce ciel noir d'hiver, les maisons de pierre du Condroz (région du sud de la Belgique) que l' on traverse en quittant Namur pour se rendre dans les Ardennes belges. Accompagnés de mes soeurs, deux fois par mois, nos parents nous emmenaient en weekend par là bas en toute saison. Nous roulions pendant des heures qui nous semblaient une éternité en demandant, à tour de rôle : '' On arrive quand ? ''
    Et puis, on arrivait. Enfin!
    Ta photo me rappelle ces heures lointaines passées en famille dans le brouhaha de la R4 qui devint vite avec la famille qui grandissait, une R6.
    Merci pour tes chroniques qui apportent à chacun de nous quelque chose d'indéfinissable et de précieux. Que cet interlude, ne soit pas trop long. Reviens nous vite,
    Amicalement,
    Jean Michel

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