Translate

lundi 26 juin 2017

La maison de Boris

Le cosaque Boris Alexeïevitch n'a pas tardé à me contacter. Il est venu aujourd'hui boire un thé à la fin de son marché et un coup de pinard. Je n'avais pas de tire-bouchon, il l'a ouvert avec un crochet à vis. Rosie l'a tellement harcelé que je l'ai fichue dehors. Elle m'a harcelée moi-même toute la journée pluvieuse, hier, et alors que j'essayais de dormir, m'a mise dans un tel état de nerfs, que je l'ai poursuivie dans toute la maison en hurlant et en lui envoyant dessus tout ce qui me tombait sous la main. Je souhaitais passionnément sa mort prochaine. Elle a d'ailleurs failli mourir en s'entortillant dans la chaîne de la chienne du voisin, qui est partie après un chat en provoquant son étranglement. Une occasion manquée de pouvoir recommencer à vivre normalement, à dormir tranquille, à pouvoir me concentrer sur ce que je dois emporter quand je sors, à aller à Moscou voir mes amis, à ne plus trembler pour mes plantes, pour mes coussins, mes vêtements. Mais le voisin l'a secourue.
Le cosaque m'a dit: "Quand même, elle vous craint un peu..."
Oui, un peu. Quand je me transforme en incroyable Hulk et la balance contre les murs, pendant quelques temps, elle reste tranquille dans son panier. Il faudrait un mec à poigne et des enfants de dix onze ans particulièrement énergiques. Je suis une intellectuelle solitaire de 65 ans.
Le cosaque considère que je ne dois pas m'occuper des chevaux de son collègue: "Toujours trouver des sponsors, c'est bien notre mentalité. Attendre des miracles de l'Occident, de l'oncle d'Amérique. Plus personne ne veut bosser. Il y a eu la révolution, on ne s'en est pas remis."
Il m'a emmenée voir la maison que construit sa femme. Boris Alexeïevitch a 70 ans. Sa femme a 28 ans de moins que lui. Il est petit, elle est grande, forte, et bosse en treillis militaire avec un fichu camouflage sur la tête. Ses deux filles aînées bossent avec elle, mais en tirant une tête de cent pieds de long. Elles ont 16 ans, envie de se balader avec les jeunes du pays, et maman les colle au boulot, également en tenue de camouflage. La femme de Boris a une passion pour la construction et surtout pas de matériaux douteux et toxiques. Elle a monté un truc de 200m2 en briques, avec un toit de zinc. Elle m'a donné des tas d'explications techniques. C'est vraiment sa passion, avec la tisane d'épilobe: "La tisane d'épilobe, c'est un bon business, ça, ça rapporte. Nous la cueillons là où il faut quand il faut."
Elle semble déborder d'énergie, et fait l'essentiel elle-même, parce que son mari commence à vieillir.
C'est lui qui viendra faucher, en attendant qu'Igor soir disponible.

4 commentaires:

  1. Doone lui de la Vodka a ta chienne, a va la calmer rapidos

    RépondreSupprimer
  2. J'ai rencontré un "Ruskof"ici à Orleans, depuis j'ai un upebe tee shirt "poutine grand format" des lunettes de soleil (impossible de les lui rendre)et une bouteille de vodka a demi pleine, m'a tout donné quoi...."visaaaaa? pas de probleme...." me dis sortir de tole pour detention de ka lash

    RépondreSupprimer
  3. Eh bé, en voilà des relations! Viens me voir, il y a plein de cosaques cavaliers, ici!

    RépondreSupprimer