tag:blogger.com,1999:blog-8427042741309398685.post1355267625175628382..comments2024-03-28T13:39:43.059-07:00Comments on Chroniques de Pereslavl: VampiresLaurence Guillonhttp://www.blogger.com/profile/01384025352109578103noreply@blogger.comBlogger5125tag:blogger.com,1999:blog-8427042741309398685.post-63437075196851747962020-12-06T08:32:07.309-08:002020-12-06T08:32:07.309-08:00Oui, c'est autre chose qui s'est mis en pl...Oui, c'est autre chose qui s'est mis en place. La Russie paraît en effet avoir échappé à cette chape de plomb occidentale jusqu'à l'aube du soviétisme. Je connais ces images de Nicolas II et Alexis, nus, ensemble ou chacun en compagnie ; rien de plus naturel à l'époque et pour eux. Ce serait maintenant... on pousserait des cris d'orfraie, on accuserait le père de je ne sais quoi, ça virerait au délire. C'est là que je dis qu'on n'est toujours pas sorti de cet espèce de dissociation d'avec le corps, tenu à distance, qui perdure à notre époque, voire se renforce. À la place d'un rapport franc, sain et naturel. Au lieu de ça - mais cela va de paire avec la société industrielle (XIXe et suites donc), capitaliste, libérale, ultra-..., on est en plein dedans -, le corps est réduit à un outil, un instrument, une machine, un truchement pour ressentir ou expérimenter ceci-cela, il n'est pas investi, vécu. Seulement un objet, presque extérieur, un truc à modifier, dresser, domestiquer, soumettre.<br /><br />En tous cas merci pour cet éclairage sur les spécificités culturelles russes. Pour le reste je crois que nous sommes bien d'accord, nous avons beaucoup perdu en comparaison... Nos temps sont tristes, eux qui prônent pourtant la "diversité" à pleine bouche.Tiphainenoreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-8427042741309398685.post-9075752661050211802020-12-06T07:04:12.480-08:002020-12-06T07:04:12.480-08:00La Russie soviétique a opéré une certaine russific...La Russie soviétique a opéré une certaine russification du communisme; mais le dogme de départ était l'internationalisme, et donc ce qui était prisé chez Pierre le Grand était sa passion de l'occident progressiste technologique et chez Ivan le Terrible, sa tyrannie et sa lutte implacable contre sa propre noblesse. A noter qu'Ivan le terrible était surtout apprécié par Staline qui voyait en lui un précurseur et qui, dans une certaine mesure, à la faveur de la guerre, a restauré un patriotisme russe parallèlement ou à l'intérieur du patriotisme idéologique soviétique. <br />La pudibonderie me paraît soviétique également, encore qu'elle ait pu exister au XIX° siècle, mais les romans russes reflètent des tempéraments passionnés, et les femmes étaient à mon avis plus libres en Russie, au XIX°, que chez nous. Mais le moyen âge russe était plus rude que le nôtre, et je ne crois pas qu'aucune femme y ait monté en amazone. Les invasions mongoles avaient entraîné une certaine claustration et sujétion des femmes de la noblesse. Pour ce qui est des usages érotiques, il est difficile de savoir ce qui pouvait se pratiquer, sans doute tout ce qui peut venir à l'esprit des gens, en principe, la religion orthodoxe considère que tout est permis si on est marié, je dis bien en principe. Un ami a été choqué par les rites du mariage que je décris, il les trouve imcompatibles avec la vertu chrétienne qu'il suppose à l'époque. Ses rites comportaient la vérification des draps comme dans les pays arabes, et si la jeune femme n'était pas vierge, on offrait à sa mère une cruche percée qui laissait échapper son eau. Si tout allait bien, les invités venus dans la chambre nuptiale y finissaient le festin avec les mariés, à la bonne franquette. Eh bien, cet ami a été choqué. A l'époque, cela devait paraître naturel, comme les bains de vapeur dont on sortait nu pour se rouler dans la neige, ou les bains tout court, on n'avait pas de maillot, et j'ai même vu une photo du tsar Nicolas II et de son fils sur un ponton, avec des gamins de la campagne qui se baignent nus comme des vers. Ce qu'à notre époque licencieuse, on ne fait plus, sauf sur les plages nudistes.<br />Les femmes russes de la noblesse restaient dans leur gynécée à faire du tissage, de la broderie, de la confection. Elles avaient la partie la plus claire de la maison, à l'étage. Et souvent des balcons, des jardins suspendus. Les hommes étaient au rez de chaussée. Les pères élevaient les garçons, les mères les filles. <br />Si je suppose que les hommes ne pratiquaient pas la position incriminée, ce n'est pas que je les suppose pudibonds, c'est que "l'homme était le chef de la femme". En Russie, c'était on ne peut plus littéral. Donc je ne crois pas que même tout ce qu'il y a de plus sensuels et dépourvus de pudibonderie, ils auraient accepté de prendre un rôle passif et soumis dans cette affaire. Surtout pas le tsar Ivan, soit dit en passant! Je suis certaine que sa femme bien aimée avait beaucoup de force d'âme et d'intelligence, mais même si elle avait de l'influence sur lui, bien que très jeune, il avait largement vécu quand il l'a épousée, elle sortait innocente de son gynécée pour épouser le tsar de toutes les Russie, il est difficile d'imaginer dans leur cas ce que montre la série.<br />Pour ce qui est de la médiocrité reflétée par les séries, c'est bien le cas, et elles plaquent des idées politiques et des conceptions du monde contemporaines sur des gens d'autrefois qui en étaient loin. Laurence Guillonhttps://www.blogger.com/profile/01384025352109578103noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-8427042741309398685.post-30134793658088458172020-12-06T05:27:58.400-08:002020-12-06T05:27:58.400-08:00J'ai lu quelque part que la Russie soviétique ...J'ai lu quelque part que la Russie soviétique ne reconnaissait comme Russes que deux tsars : Ivan le Terrible et Pierre Ier. Catherine II et consorts hors-jeu évidemment.<br /><br />Enfant, j'ai longtemps été fascinée par les photos de plateau qui illustraient le programme télé à chaque fois que le film d'Eisenstein "Ivan Le Terrible" était diffusé à des heures inaccessibles à mon jeune âge ; non, le "Cinéma de minuit" les vendredis ou dimanches au soir sur Antenne 2 puis FR3, je n'étais pas autorisée à regarder, beaucoup trop tardif. Et puis ma mère, elle, ça l'effrayait. Pas moi. J'avais envie de voir ; ça avait l'air beau. Quand j'ai enfin pu le découvrir après acquisition du dévédé, je n'ai pas été déçue, mon attente n'a pas été trompée.<br /><br />Une pudibonderie victorienne se serait-elle également abattue sur la Russie de sensibilité occidentale au cours du XIXe siècle, pour que les Russes actuels considèrent comme improbable que les dames russes d'antan aient pu chevaucher autre chose que leurs chevaux, ânes, baudets ou mulets ? Il est vrai que, d'un point de vue pratique et comme partout ailleurs sans doute, elles montaient plutôt "en amazone" du fait des jupes. Il ne faut quand même pas être très familier de la littérature en générale, en particulier antérieure au XIXe, pour faire preuve d'une telle restriction mentale. Nos ancêtres du Moyen Âge (et avant bien sûr), de la Renaissance et de l'Ancien Régime avaient des sexualités beaucoup plus épanouies, débridées et fantaisistes que nos pâles contemporains exténués, qui ne sont pas encore sortis de la chape de plomb morale et réactionnaire tombée justement au XIXe, mais croient néanmoins avoir inventé l'eau chaude et pouvoir donner des leçons de "libération sexuelle" à tout le monde...<br /><br />Les fictions "historiques" ou "d'époque" pondues de nos jours et mises en images à la télé ou au cinoche, sont la plupart du temps hautement suspectes à mes yeux et ne m'intéressent pas. En ce sens qu'elles ne reflètent que la médiocrité ambiante travestie en costumes anciens en rabaissant tout à notre niveau, dit "moderne". Elles ne se préoccupent pas réellement d'explorer une période historique donnée avec ses spécificités sociales et morales, comme on partirait par exemple en voyage vers un pays inconnu, alors que c'est pourtant de cela dont il s'agirait. Là, c'est comme atterrir à l'autre bout de la planète dans un coin qui offre artificiellement au regard et en infrastructures tout ce qu'on connaît déjà, vu partout ailleurs. Globalisation, uniformisation, nivellement des sensibilités, des passés, des mémoires, etc. Ce n'est que ça.Tiphainenoreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-8427042741309398685.post-51611201953868699742020-12-05T08:20:46.422-08:002020-12-05T08:20:46.422-08:00Il y a beaucoup à apprendre sur la Russie auprès d...Il y a beaucoup à apprendre sur la Russie auprès d'Ivan le Terrible. Du reste, j'ai découvert pratiquement les deux en même temps.Laurence Guillonhttps://www.blogger.com/profile/01384025352109578103noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-8427042741309398685.post-37200689345817370402020-12-05T03:39:36.638-08:002020-12-05T03:39:36.638-08:00Merci pour ces lignes, Laurence ; une fois encore,...Merci pour ces lignes, Laurence ; une fois encore, c'est très intéressant, alors que le sujet m'est presque "étranger"...André Baronhttps://www.blogger.com/profile/13970271995684674486noreply@blogger.com