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jeudi 16 avril 2020

Messie

Ce matin, je suis allée à l'office de la Cène. J'avais lu des commentaires haineux de Russes abrutis par la propagande, pour qui les orthodoxes sont des ennemis semeurs de virus. Comme dans le reste du monde, on leur balance à longueur de médias des récits terrifiants et des incantations destinés à les pousser chez eux, une muselière sur le nez, en proie à une peur abjecte et à une haine irrationnelle de tous ceux qui ne partagent pas ce genre de sentiments, ce qui est le mécanisme totalitaire par excellence.
Que Poutine laisse Sobianine à Moscou, et les médias en général; installer ce genre de réflexes me laisse à penser que lui-même est soit circonvenu, soit partie prenante, auquel cas, il est bien meilleur comédien que Macron, car il a su garder un extérieur et un discours qui paraissaient encore humains... A moins qu'il ne prépare un coup de Trafalgar, c'est peut-être notre dernier espoir. Sinon, il faudra compter sur le réveil des peuples, et ce n'est pas gagné, tant ils sont formatés et poussés à la veulerie complète et la soumission.
Pour ceux qui préfèrent la vérité qui fait peur au mensonge qui rassure (mais nous mène au cachot ou à la boucherie, ou les deux) voici une vidéo qui m'a paru très sérieuse, l'exposé brillant d'une spécialiste compétente et pas du tout illuminée du pourquoi du comment de ce qui nous arrive et de ce qui va nous arriver si nous n'en prenons pas conscience:


L'évêque nous a demandé d'éviter l'office nocturne de Pâques à la cathédrale, de préferer d'autres églises ou de venir à l'office matinal, sans doute pour ne pas exciter contre nous le dragon de l'imbécilité et de la veulerie universelles, chevauché par les maîtres sataniques que le monde s'est laissé donner (ce qu'il n'a pas dit explicitement, ce sont là mes déductions personnelles). Car le fragile miracle de la région de Iaroslavl et de sa Pâque reste en travers du gosier de tous les suppôts de l'enfer conscients ou non de l'être, d'après les commentaires que je vois ça et là.
 Je n'ai pas envie de mourir, surtout avec ma smala d'animaux, mais il vient un moment où l'on entrevoit que continuer à vivre, si rien ne vient enrayer la machine infernale, pourrait devenir pire que mourir. C'est pourquoi si cette Pâque doit être la dernière, je veux la traverser avec reconnaissance, jusqu'au bout. Pour le salut de mon âme et par solidarité avec ces croyants russes qui persistent à se retrouver ensemble dans les ténèbres montantes.
Je lirai chez moi le canon de Pâques et j'irai à l'office du dimanche matin. Dans un sens, à mon âge, l'office nocturne devient dur à supporter, et j'envisageais de partir après le canon et la procession et de revenir le lendemain.
Katia m'a dit que Nadia, dont la paroisse-mère est à Moscou, était revenue en larmes. L'église était encerclée par la police, et elle s'est fait brutaliser par les gardiens même de sa paroisse dont elle est la secrétaire! Dans le même temps, le métro était bondé de gens à la suite d'une bourde du maire de Moscou Sobianine. Les quarantaines s'exercent partout dans le monde avec une rigueur sélective, ce qui me convainc plus que jamais de leur caractère suspect. Elle pense que Poutine a été mis sur la touche, ou qu'il s'en lave les mains.
L'évêque a consolé Katia, hier soir, en la voyant affligée et effrayée, comme le père Andreï l'a fait avec moi l'autre jour. Quand va-t-on nous interdire de nous rencontrer? Quand va-t-on commencer à arracher de leurs familles les vieux pour les parquer et les faire sournoisement mourir, les enfants pour les rééduquer ou les livrer à Dieu sait qui? Et Dieu sait pourquoi? Et cela dans le monde entier? Partout où l'on laissera faire, avec son masque bricolé maison qui ne sert pas à grand chose, et sa télé allumée, en pistant ce que font les voisins pour les dénoncer à la police...

Katia reçoit la bénédiction de l'évêque, photo éparchie de Pereslavl
Ce soir, j'ai suivi la lecture des douze évangiles de la Passion. Parfois, dans l'ancien Testament, je trouve des aspects mythiques au sens Mircea Eliade du terme, c'est-à-dire symboliquement, spirituellement vrais mais qui ne sont pas à prendre au pied de la lettre, enfin je crois. En revanche, les évangiles sont d'une vérité tellement criante...Le Testament du Christ, tel que saint Jean nous l'a rapporté est d'une telle altitude, d'une telle lumière, et par contraste, les événements qui suivent sont d'une telle ignominie, je ne croirais pas une minute que tout cela ait pu être inventé, c'est une vraie tranche de vie, avec des types humains que l'on retrouve à chaque fois que des combines ignobles provoquent la perte d'un être infiniment supérieur à ceux qui l'écharpent. Et même les plus proches amis ne sont pas à la hauteur, car il faut dire qu'être à la hauteur n'est pas toujours facile, heureusement que nous avons des sessions de rattrapage... Comment ne pas aimer quelqu'un comme le Christ? J'ai parfois du mal à me le représenter comme quelqu'un de réel, les douze évangiles de la Passion me mettent à chaque fois au pied de sa croix.
Et maintenant, représentez-vous quel genre de messie attendent les banquiers fous qui s'emparent du pouvoir mondial, en ce moment, quel genre de messie peuvent attendre des gens comme Rothschild, Soros, Bill Gates, Rockefeller, Marc Zuckerberg?

mercredi 15 avril 2020

La conscience inférieure


photo Natalia Kaplenko Razouvakina
 Entrée du Seigneur à Jérusalem. Et journée de la cosmonautique. «Science et religion» est une antithèse purement soviétique. Comme si même Gagarine, devenu la première personne au monde à atteindre des sommets sans précédent pour l'humanité, avait déclaré, soi-disant,  qu'étant allé dans l'espace, il n'y avait pas vu Dieu. Mais ce n'est pas le cas. Iouri Alexeïevich n'a rien dit de tel le 12 avril 1961. Non, et plus tard non plus. C'est l'infatigable Nikita Sergueïevich (Kroutchev) qui a  ratissé tout ce qui pouvait lui tomber sous la main dans sa minable grange  athéiste. Or Gagarine a dit, en fait, quelque chose de très important!
Voyant notre planète par le hublot de son Vostok-1, il s'est exclamé: «Je vois la Terre. Comme c'est beau! " Et c'est important. L'homme qui fut le premier parmi les hommes à tomber dans cette sphère de l'univers où  Dieu l'avait seul précédé, a répété en substance les paroles du Créateur, lorsqu'il acheva la création du monde matériel: «Et Dieu vit tout ce qu'Il avait créé, et que cela était très bon ... »(Genèse 1, 31) Et l'homme était avec Dieu ...

 Dans ma jeunesse, j'écoutais souvent Voice of America. Tous ces dissidents de cette époque soviétique - Siniavsky, Charansky, Daniel - étaient pour moi obsessionnels et primitifs, comme des informations politiques avant une leçon d'histoire. Mais Seva Novgorodtseva, les histoires de Dovlatov, j’écoutais cela avec plaisir. C'est avec encore plus de plaisir, que j'écoutais les sermons et les discours de l'archevêque de San-Francisco, Jean (Chakhovskoï). Il avait un brillant talent littéraire et polémiquait magnifiquement avec les écrits de propagande soviétique sur le thème "science et religion". Même maintenant, cela ne me dérange pas de revenir au  livre de Monseigneur. Et voilà ce que j'ai trouvé dans son article «Pâques et matière»: «En modifiant la formule verbale du marxisme, il faut dire:« C'est l'Existence divine qui détermine la conscience humaine la meilleure ». Et la conscience inférieure (dite "matérialiste"), bien sûr, est déterminée par une conscience et une existence complètement différentes (égoïstes, démoniaques). Si nous n'investissons pas consciemment et rationnellement dans un concept dont le contenu est une Existence supérieure: Dieu, nous y investissons un autre contenu, nous diabolisons l'être, c'est-à-dire nous calomnions la Genèse, la privons de sens divin ... » Et pour quelque raison, il me vint à l'esprit: l'Existence divine est très bonne. Elle est très belle. Et c'est précisément cette beauté qui, selon Dostoïevski,sauvera le monde. Une personne qui voit la beauté de ce monde ne dira jamais rien de mal à propos de Dieu. Car elle a connu Sa beauté. Alors que celui qui s'est amputé de Dieu  en lui-même, dans son cœur,  ne sera jamais beau. Et surtout, ses actes non plus.
Dimanche dernier, je ne sais quelle force inconnue me poussa à regarder le vieux film soviétique (1938) "Pierre I". Et dès le début de la séance, la nature de cette attirance me devint compréhensible. Pierre, après la défaite devant les suédois à Narva, se rue dans le monastère (près de Novgorod?) où est enfermé son héritier, le tsarévitch Alexis (génialement inerprété par Nikolaï Tchekassov), et jette à son fils la réplique furieuse: "Je pensais que tu avais déjà préparé des tranchées et des palissades, et tu continues à brûler des cierges?!" Et plus loin, encore plus fort! S'adressant aux moines et à tous les autres croyants, Pierre dit: "Et tant que les tranchées ne seront pas creusées, il n'y aura pas d'offices à l'église! Je prierai seul pour tout le monde! Pour ce cas, j'ai la bénédiction du patriarche de Constantinople. Et toi (Pierre s'adresse à son fidèle gouverneur, mis à la place, doit-on supposer, du tsarévitch Alexis) tu surveilles.  Et celui que tu trouveras sans rien à faire, tu lui arraches sa soutane et cinquante coups de baguette! Et ce péché, je le prends aussi!" Et c'est là que devient compréhensible le plus terrible malheur de Pierre le Grand: il voyait l'Eglise par les yeux de la conscience inférieure matérialiste, il voyait en elle un avantage privé immédiat, comme celui d'une allumette enflammée par mauvais temps. On dit que les cloches de cuivre enlevées sur ses ordres, dans certaines églises et monastères, n'avaient pas la qualité nécessaire à la fonte des canons. La belle affaire! Cela n'a pas empêché, dans toute la Russie des  années 30 (au moment où le film a été tourné) d'abattre  les cloches de toutes les églises. Et quelle horrible troupe (orthodoxe) de gueules tordues et édentées, rampe vers le tsarévitch Alexis à genoux, pour demander son intercession!
Et ce cadre suffisait à justifier l'arrestation et l'assassinat de milliers et de milliers de hiérarques orthodoxes, de prêtres, de moines, de croyants ordinaires, qui dans leur simplicité ne comprenaient pas pourquoi garder un Evangile, la lumière du Christ, à la maison était un crime. Ou bien juste une Croix de baptême autour du cou? Et regardez, dans les trois tomes ("Nous appartenons tous au Christ") édités sous la rédaction de monseigneur Benjamin (Likhomanov), les visages de ceux qui allaient mourir: ravagés, poussés aux limites de l'existence physique, illuminés, purs, magnifiques! Non, ils ne provenaient clairement pas de la foule montrée dans le film. Et cette foule autocritique n'assiégeait pas le tsarévitch Alexis, mais la Russie, sa foi orthodoxe. Comment ne pas se souvenir ici de l'épigraphe du "Revizor" de Gogol: "On ne peut rien reprocher à son miroir quand on a la gueule de travers!"
Et cette foule aurait rampé, rampé "jusqu'au fond", sans la terrible guerre qui redressa tous les "tordus"!
Or on nous attribue encore maintenant ce qu'on craint de reconnaître en soi-même: "l'obscurantisme", "l'ignorance", "la cupidité"!
Aujourd'hui, au cours de nos entretiens, sans doute chaque paroissienne m'a avoué qu'avant de venir à l'église au grand service de fête, elle s'était littéralement arrachée aux attaques de ses proches: "Idiote! Suicidaire! Fanatique!"
Mais que se passe-t-il? Notre situation n'est pas critique. Il n'y a pas de confinement total. Vous vous déplacez à travers la ville? Vous allez au magasin? Quel est le problème? Dans l'église, cela ne sent plus l'encens, mais l'eau de javel. On passe toutes les icônes à l'antiseptique. Si tu le veux, viens avec un masque. Si tu as peur de communier, personne ne te traînera de force jusqu'au Calice! Qu'est-ce qui vous tracasse tellement, à l'église? On a pourtant tout fait comme indiqué! Peut-être simplement que vous n'avez pas la foi? Alors il vaut mieux pas. Ne venez pas...
Seulement nous ne nous traînons aux pieds de personne pour demander quelque chose.Nous n'avons besoin de rien. Nous avons tout: Dieu. Et la beauté de cette Existence Divine. Et je suis content de l'avoir un jour reconnue. 
S'il le faut, nous nous confinerons. J'ai connu ça pendant cinq ans, quand j'étais instituteur de village. Je ne crains pas le calme. Dans le calme, Dieu arrive.  
 «La séparation des sages est tout aussi précieuse que leur unité. Les sages jusque dans leur séparation servent la vérité et ne font de mal à personne ... »
"Philosophie de la communauté." Archevêque Jean de San-Francisco (Chakhovskoï)


J'ai traduit ce poste du père Andreï qui rejoint tellement mes propres préoccupations, je me suis souvenue d'une remarque de Kundera dans un de ses livres, il disait qu'en Tchécoslovaquie, les églises étaient le dernier lieu où l'on trouvait de la beauté. La marque du diable, c'est la laideur et la contrefaçon, le faux, le toc, le clinquant, le tonitruant, le tape-à-l'oeil. Vous reconnaîtrez l'arbre à ses fruits. Les fruits de cette conscience matérialiste inférieure sont tous absolument affreux, elle a fabriqué un monde hideux, une hideur qui n'était pas propre à l'homme, quelle que fussent ses défauts ou ses cruautés antérieures. Elle nous a fait un mondecauchemardesque et invivable, et à présent, déchaînée, ivre d'orgueil et d'impatience, elle voudrait achever le boulot, en éliminant les dernières traces de beauté, de grandeur et de noblesse de notre malheureuse espèce, pour la transformer en bétail pucé, vautré dans une triste débauche et assujetti à des tâches dégradantes et insensées. Les réflexions du père Andreï sur le film soviétique et Pierre I sont d'une grande justesse. Pierre I était bien un des premiers représentants russes de cette conscience inférieure, de cet esprit technique brutal, arrogant et infiniment vaniteux qui écrase tout sur son passage. Acharné à copier l'Europe qu'il connaissait par les aventuriers et les prostituées du quartier allemand de Moscou. Je l'ai toujours instinctivement abominé, comme les acteurs de la révolution française et les intellectuels qui l'ont générée, et bien entendu, ceux de la révolution russe. Que les bolcheviques se soient reconnus dans cet être grossier et tyrannique qui méprisait son propre peuple n'est pas pour m'étonner. Il a pris en marche le train maudit de la civilisation européenne qui déraillait déjà dans les fantasmes prométhéens de la domination et de l'exploitation matérielle d'un cosmos avec lequel elle n'était plus reliée. Cette civilisation européenne en train de devenir folle laissait-elle le choix à la Russie? En tous cas, Pierre est allé sans doute bien au delà de la nécessaire adaptation de survie au phénomène, il l'a implanté chez lui avec un enthousiasme implacable. 
Nous arrivons maintenant sans doute au dernier acte de notre dérive, de notre adoration du veau d'or, de Mammon, de Moloch, de la puissance, de la technique. Celui où une caste de malades mentaux sataniste s'apprête à faire ce qu'elle veut d'une humanité majoritairement hynotisée, sidérée et privée depuis plusieurs décennies de tout ce qui lui servait de repères, d'orientation, de colonne vertébrale, d'anticorps. Sans l'aide de Dieu, on n'arrêtera plus le processus. Les lendemains du Progrès, quel que soit le nom idéologique dont il se pare, ne chantent vraiment pas. Lui aussi, d'ailleurs, je l'ai instinctivement détesté dès mon enfance. Les gènes peuvent avoir une forte mémoire.

 


dimanche 12 avril 2020

Les Rameaux

Pas à pas, nous allons vers Pâques, le samedi de Lazare, puis aujourd'hui les Rameaux. Il y avait déjà plus de monde. Le père Andreï m'a dit que les églises ne fermeraient pas. L'évêque a prévu de répartir les gens le plus possible. Nous avançons, émerveillés, comme si le voile de la Mère de Dieu s'était étendu sur nous. J'ai appris aujourd'hui que les églises, à Moscou, seraient autoritairement fermées le mercredi saint, soit à trois jours de Pâques... Ce même mercredi seront établis des laissez-passer électroniques, pour sortir de la ville et même passer d'un quartier à l'autre. Du coup, les moscovites quittent massivement la capitale quand ils le peuvent. Nadia et Katia cherchent partout des logements pour des connaissances, j'ai hérité d'un jeune homme genre Pierrot lunaire, neveu d'une femme qui a séjourné chez moi pendant l'une de mes absences, garanti sans coronavirus. Son plan est d'aller faire l'ermite dans les forêts du nord, pour échapper à la dictature électronique, et parce qu'il a la civilisation en horreur.
Nadia et Katia avaient acheté du poisson fumé, nous avons fêté les rameaux ensemble, elles m'ont même fait le ménage. A cette occasion, elles m'ont posé la question qui leur brûlait les lèvres, que fait le triode de carême sur le lave-linge, dans ma salle de bains? Eh bien non, je ne le lis pas sur les toilettes, mais sur mon vélo d'appartement, ce qui m'a permis de le parcourir intégralement!
Elles pensent qu'à la fin du confinement, beaucoup de moscovites quitteront la ville et qu'on assistera, si les maîtres du monde le permettent, à un retour à la terre spectaculaire. C'est en effet à mes yeux la seule solution, et pas seulement pour les Russes. Toute la civilisation capitaliste technologique et technocratique est maudite, on peut la juger à ses fruits. Notre confinement est un véritable soulagement pour la nature, on voit plus que jamais à quel point notre façon de vivre lui est nuisible, nous est nuisible, et ce soulagement est à la fois merveilleux et pathétique, car l'après confinement risque d'être pire que l'avant, si Dieu ne vient pas en aide aux forces saines de la vie. La grande leçon pour moi de tout cela est notre énorme fausse route d'au moins deux siècles. Mais les maîtres du monde qui nous enferment et refusent de nous soigner, qui méditent de nous marquer et parquer comme du bétail, ne laisseront pas tomber facilement le pouvoir et les profits qu'ils retirent de leur abominable système.
Cependant, ce qui se passe dans les églises de Pereslavl me donne de l'espoir. J'observe avec émerveillement ce cheminement discret, lumineux et allègre vers la Pâques. Chaque fois que les gens se retrouvent sur un des jalons qui nous y conduisent, ils échangent des sourires, des regards de connivence heureuse: ça y est, nous avons passé les Rameaux, plus que la semaine sainte, plus que quelques jours, pourvu qu'on ne nous claque pas la porte au nez au dernier moment, comme à Moscou, pauvre ville de Moscou, qui fut le coeur spirituel de la Russie et que l'on a tellement profanée, défigurée, comme à présent Paris, qu'elle se retrouve de nouveau à la merci des pires démons.


samedi 11 avril 2020

Merci, Lioudmila

 Dernièrement, ma soeur m'a dit que notre cousine d'Annonay, qui veille sur toutes les tombes familiales, était dans une profonde perplexité: quelqu'un avait fleuri celle de mon père, et ce n'était évidemment pas moi. Je me suis souvenue d'une chronique que j'avais publiée à l'automne:
 https://chroniquesdepereslavl.blogspot.com/2019/11/monument-aux-morts.html
Une Russe installée à Annonay, nommée Lioudmila, m'avait proposé de s'occuper de cette tombe, que je suis la seule à honorer encore, et elle l'a fait généreusement:

Je ne peux dire à quel point cette attention me touche.

Nous sommes toujours au temps des giboulées, le chaud soleil disparaît derrière des bourrasques neigeuses et des nuages spectaculaires font oublier les maisons disgracieuses que nulle verdure ne vient encore parer.
C'était ce matin le samedi de Lazare, l'évêque m'a demandé comment le fêtaient les catholiques, je ne m'en souviens plus, et d'ailleurs, tout a tellement changé, seuls les orthodoxes ne changent pas, grâce à Dieu. "Bon, me dit-il en riant, en somme, tout cela ne vous concerne plus!"
Nous étions peu nombreux, la famille cosaque, Nadia et Katia, quelques autres personnes. Tout le monde espère que nous arriverons à fêter Paques ensemble. "Chaque office devient un miracle, me dit le cosaque, et plus nous irons vers Pâques, et plus ce sera joyeux! N'est-ce pas merveilleux, aujourd'hui, d'être ici?" Tout le monde a cet air incrédule et heureux, de se retrouver une fois encore, à l'ombre de l'énorme orage approchant des intentions sataniques universelles, grimpées sur la pandémie comme des diables sur un dragon. La rédactrice de la revue Pravmir s'en est même offusquée auprès de l'évêque, dans son fil de commentaires: " Qu'est-ce que vous croyez, dans votre éparchie? Que nous sommes à Stalingrad et vous à l'arrière?" Il lui a répondu que pour l'instant, nous étions épargnés, qu'il suivait les instructions du gouverneur . Ce qui m'effraie autant que le virus, c'est cette acrimonie de ceux qui obéissent et se couchent envers ceux qui font trois pas de plus que le permet le règlement, et les morigènent ou les dénoncent, tous ceux qui se précipitent pour enfiler leur muselière, et font aveuglément confiance à des gens qui ne le méritent certainement pas.
L'évêque a prévu de répartir les gens dans toutes les églises, même celles qui sont en réparation, en multipliant les offices, de manière à éviter la promiscuité. Pour le reste, nous baignons dans l'amour, l'espoir et la foi, ce qui en soi, est déjà bien, dans l'atmosphère de plus en plus délétère de cette affaire effrayante et ténébreuse.
Hier, j'ai planté un prunier nain, une pivoine, des asters blancs, bleus et roses. J'ai pris mon premier coup de soleil. Une amie m'a donné un masque fait maison, il me reste à lui coudre des ficelles, mais d'après ce que je lis partout, seuls les masques médicaux homologués partout introuvables sont efficaces, celui-ci n'est qu'une muselière symbolique, la marque de l'esclavage qu'on nous prépare.




jeudi 9 avril 2020

Les larmes du patriarche

Un prêtre du genre inflexible a posté cette photo du patriarche en nous demandant de prier pour lui et de ne pas nous presser de le juger. Un autre m'a écrit de rester patiente et vigilante et de ne pas paniquer. En réalité, je ne panique pas, pour l'instant, je suis intérieurement mobilisée et je me sens soutenue par la sainte Russie ambiante, sa millénaire expérience de la résistance passive et de la solidarité.
Je me rends compte que tout ce que je peux dire ne convainc que les convaincus, les autres n'ont surtout pas envie de sortir de leur hypnose, et prêts à tout pour conserver une pitoyable existence de lapins de clapiers, continueront à suivre les mauvais bergers qui les feront danser masqués sur les pattes arrières et dénoncer ceux qui ne voudront pas mettre la camisole de force électronique. Donc autant passer à une dimension plus intériorisée de cette épreuve et ne l'évoquer qu'avec des gens choisis.
Je ne dis pas que la maladie n'existe pas ou qu'elle est insignifiante, je dis que c'est l'arbre qui cache la forêt. Quand tout le monde sera dans la forêt, il sera bien difficile d'en sortir, et ce ne sera pas une forêt plaisante.
Les larmes du patriarche, et l'exhortation de ce prêtre m'inspirent deux questions: sait-il quelque chose que personne ne sait, parmi ses ouailles, subit-il des pressions? Dans tous les cas, oui, ne nous pressons pas de le juger, comme tant de procureurs orthodoxes ou athées le font joyeusement, et restons unis, lucides, et mobilisés autant que nous le pourrons, je suis heureuse de vivre cela à Pereslavl, avec un tel évêque, un tel clergé, de tels croyants, si abîmée que soit la ville, elle est bourrée de saints, comme me l'avait dit le taxi qui m'avait prise en charge quand je suis venue acheter ma maison: "Vous avez bien choisi, notre ville est imprégnée de prières."
Donc, grâce à Dieu pour tout.
Avec un peu de chances, nous tiendrons jusqu'à Pâques: que Dieu se lève et que ses ennemis soient dispersés.

mercredi 8 avril 2020

Province dure à cuire


J'ai passé les vigiles de l'Annonciation au monastère Fiodorovski, parce que Katia m'avait affirmé que notre évêque allait y officier, alors que j'avais vu qu'il serait à la cathédrale. C'est moi qui avais raison, pas d'évêque. Cependant, les soeurs m'ont fait un accueil touchant, et le nouveau prêtre, le père Igor, m'a fait très bonne impression. Je lui ai dit que les provinciaux me paraissaient beaucoup plus sensés et fermes que les moscovites, et il m'a répondu (il est de Khabarovsk) que les moscovites étaient des pieds tendres.
Katia m'avait raconté la veille que l'higoumène Pantaléimon, aimé de tous pour son intelligence, son humour, sa jeunesse et son beau regard lumineux, était revenu de Moscou en tançant ses ouailles de ne pas porter de masque, de ne pas rester chez elles, et il a même essayé d'en faire porter un à une de ses vieilles paroissiennes qui l'a jeté par terre.
Le lendemain, à l'église de l'Annonciation du monastère saint Nicolas, où officiait bien, cette fois, l'évêque, il y avait tellement de monde que je n'arrivais pas à m'asseoir, tous les orthodoxes de Pereslavl semblaient s'être réunis. L'office a été long, et je souffrais, mais la ferveur était grande, le credo et le notre Père chantés à pleine voix par toute l'assistance, et je pense qu'absolument tout le monde a communié. Quand je suis allée embrasser la croix, l'évêque me l'a simplement posée sur la tête, avec un sourire de connivence affectueuse.
En rentrant chez moi, j'ai vu que dans son homélie, un écclésiastique de ma connaissance avait dit à ses fidèles, dans une autre région: "Bientôt, ce ne sera plus de masques dont vous aurez besoin mais de pampers, car vous ferez tous dans votre froc".
Je peux dire que la province ne reçoit pas tellement les exhortations du patriarche, du métropolite Hilarion et du métropolite Tikhon Cherkounov. On ne les critique pas, mais le courant ne passe pas, et on prend des airs lointains, des airs d'entre deux airs, comme disait ma mère. Les gens sont calmes, déterminés, on sent en arrière-plan la longue expérience des persécutions, l'écho de la mentalité des Russes du XVII°, ligués contre les Polonais derrière Minine et Pojarski. Les babouchkas, les mères de famille à nombreuse marmaille, les cosaques agenouillés, respirent la mobilisation, et se prodiguent des encouragements affectueux réciproques. Tout le monde est profondément complotistes: le virus est exploité par la caste supranationale pour installer la dictature mondiale de l'Antéchrist et marquer les gens du signe de la bête, soit la puce électronique, en détruisant les peuples encore homogènes et les Eglises résistantes. Et nous, nous devons trouver le moyen d'éviter çà. Pas de marque de la bête.
Il est vrai que l'homélie de l'évêque allait dans le sens du patriarche, qui souffre tellement d'avoir à nous dire de ne pas aller à l'église qu'il en verse des larmes, et je crois qu'elles sont sincères. En même temps, il ne nous dissuade pas d'y aller non plus, car dans toute la région de Iaroslavl, il y a un cas de coronavirus à Rybinsk, et 4 ou 5 à Iaroslavl, aucun à Pereslavl Zalesski. Ce n'est quand même pas la peste bubonique, où les gens mouraient par villages entiers.
Bien entendu, nous serions dans un autre contexte politique, sur la planète entière, que nous réagirions peut-être différemment. Mais avec la méfiance que j'ai accumulée depuis plus de 30 ans, depuis la première guerre d'Irak, en passant par la seconde, précédée du 11 septembre, l'opération yougoslave et celle d'Ukraine, sans oublier la Lybie, les monstrueuses intoxications médiatiques que j'ai vues à l'oeuvre, je me retrouve aussi complotiste que la population orthodoxe de Pereslavl Zalesski, et bien contente de vivre tout cela avec elle.
Une amie Russe, soeur d'une célèbre politologue, m'a adressé une conférence de virologues russes dont voici le lien.
  http://pravosudija.net/article/novyy-koronavirus-sars-cov-2-fakty-i-feyki?fbclid=IwAR3dxn9brILFw01TLXCVkn3ULxNa_0UKgfzxYHOOLzKFDnsvf_MQFjp1pLo
 Je ne la traduirai pas, mais Xavier Moreau la mentionne sur la vidéo suivante, qui fait le point de l'hystérie alarmiste et de la désinformation occidentale au sujet de la Russie, prenant ses sources dans une certaine presse, qui lui est proche, qui sort du même chaudron, et qui a, comme la nôtre intérêt à terroriser les gens au delà de toute expression.


 Dans cette conférence, le virologue de service, déclare que le virus est probablement issu du pangolin, et que les marchés chinois sont un véritable bouillon de culture, comme du reste les élevages industriels. Il dit qu'il ne fait guère plus de victimes qu'une grippe ordinaire, mais qu'il a chez certains des complications graves et rapides. Il en attend la disparition dans deux mois, comme dans le cas de tous les virus du même type, et s'alarme surtout de la campagne de terreur orchestrée par la presse qui rendra bientôt les psychiatres aussi nécessaires que les virologues dans cette affaire.
Il dit d'autre part que la Russie a beaucoup moins de victimes, car elle était bien préparée par la tradition soviétique de lutte contre les épidémies, et je la salue, quand quelque chose de soviétique est bien, il n'y a pas de raison de le cacher. En effet, je me souviens que les écoles russes fermaient systématiquement, dès qu'une maladie contagieuse était dans l'air, et qu'un enfant susceptible d'être malade restait à la maison, ce qui provoquait les railleries de mes collègues du lycée habitués à voir des enfants français venir très enrhumés, voire même avec de la fièvre, bourrés d'antibiotiques,parce que les parents ne savaient pas qu'en faire.
Néanmoins, malgré le nombre restreints de victimes, les sages mesures soviétiques, un traitement comparable à celui du docteur Raoult que chez nous, on s'obstine à ne donner aux gens que dans la mesure où il est trop tard pour l'administrer, la presse matraque de la terreur aux gens à longueur de temps, d'après les gens de ma connaissance qui ont la télé. Le patriarche nous demande en pleurant de rester à la maison, mais ne dit jamais un mot du contexte international de l'affaire, de ses arrière-plans sinistres et de ses effrayantes conséquences sur notre vie, notre liberté et notre dignité d'êtres humains. Un contexte dont parle très bien Loukatchenko et par exemple, ici, ces deux économistes. Le métropolite Tikhon va jusqu'à envisager "40 millions de victimes", ce qui ne semble pas du tout entrer dans les prévisions du virologue de la conférence.



Mes petites copines complotistes m'avaient ensuite invitées à fêter l'Annonciation chez elles, avec de délicieuses tranches de saumon, salades bien fraîches, pommes de terre sautées aux poireaux. Nous avons chanté. Un jeune couple, vêtu de magnifiques blouses brodées ukrainiennes d'avant la révolution, est venu avec deux gosses, ils ont quitté Moscou il y a quatre ans et vivent dans le voisinage. Ils avaient apporté un vieux gramophone et le premier disque qu'ils nous ont fait écouter, c'était "à Paris" d'Yves Montand, j'avais du mal à retenir mes larmes. "Nous connaissons quelqu'un qui est allé à Paris, me disent-ils, il paraît que cela n'a plus rien à voir avec ce que nous, nous  nous attendons à y voir, l'univers de cette chanson, par exemple...
- Non. Non. Cela n'a plus rien à voir, à part le décor, et encore, regardez Notre Dame... On a eu la peau de la France. Ne laissons pas assassiner la Russie."
Pour la suite, je suivrai mon évêque. J'ai confiance en lui.

Ritoulia dans les bras de Katia, qu'elle adore

dimanche 5 avril 2020

N'ayez pas peur

La photo est de Natacha, j'avais oublié mon téléphone...
Hier, j'avais des frissons et de la température, et je pensais ne pas aller à l'église le lendemain, par prudence, mais c'était fini déjà hier soir, une petite poussée, comme j'en ai de temps en temps. Cependant je trainaillais et pinaillais,  échouée sur mon lit comme une méduse. Je regardais le fil de nouvelles avec une horreur croissante. J'ai vu le témoignage d'un jeune homme bouleversé par le spectacle des urgences et suppliant les gens de rester chez eux. Sans doute, sans doute, oui, je pense qu'on peut être très malade avec ce virus très contagieux, néanmoins, les choses sont considérablement aggravées par la casse préalable de l'hôpital et de la médecine. Plus de lits, plus de personnel, plus de matériel, et donc pas le temps ni les moyens de s'occuper des gens, ce qui aggrave certainement la mortalité. On en profite pour autoriser l'euthanasie des vieux dans les EPHAD, puisque de toutes façons, il n'y a pas de soins possibles pour tout le monde. On continue à tout faire pour empêcher le recours au traitement du professeur Raoult, en nous racontant des calembredaines sur la dangerosité d'un médicament archi connu et archi utilisé depuis 70 ans. Il me parait évident que le gouvernement français et les forces dont il est l'émanation n'ont aucun intérêt à guérir les gens si opportunément bouclés pendant qu'on leur fait les poches et les prive de leurs derniers droits. A l'opposé, les gens qui déplorent le manque de réaction devant la politique souterraine des financiers mondialistes clament que le virus n'existe pas ou n'est pas plus dangereux qu'une grippe un peu sévère, et qu'il est arrivé à point nommé pour cloîtrer les gilets jaunes, ainsi que les Serbes, Monténégrins et autres Grecs qui commençaient à se réveiller. Mon avis purement personnel: oui, il est arrivé à point nommé; si, il existe, si, il est dangereux, quoique peut-être pas autant qu'on nous le prétend. Des gens n'hésitent pas à infecter toute la planète pour arriver à prendre le pouvoir universel et nous faire un cauchemar de science-fiction généralisé. Le même type de gens n'hésitait pas en Russie à mitrailler des processions de 50 000 paysans jusqu'au dernier. A faire mourir de faim des régions entières, en privant ces mêmes paysans de toutes leurs provisions et de leur bétail. D'autres, plus tard, à déclarer quelle sorte d'êtres humains avait le droit de vivre sur terre, et qui il convenait d'exterminer. Aujourd'hui, la même lignée de malfaiteurs totalitaires extermine le Donbass en accusant les Russes, elle extermine aussi le Yemen par la faim, et manipule toutes les opinions, hypnotisant des populations entières, qui pleurent au signal, blâment au signal, et ignorent avec mépris les ennemis de classe et de race désignés par la caste toute puissante à l'opprobre médiatique orchestrée. Cette caste a décidé de faire disparaître les peuples dans un infâme magma d'esclaves terrifiés, sans histoire ni mémoire, et le virus arrive à point pour commencer à mettre le programme en oeuvre. Pendant que les gens sont enfermés chez eux, on peut tranquillement casser tout ce qui empêche encore de faire d'eux absolument tout ce qu'on veut. Géniale trouvaille. Car la plupart n'ont rien vu venir. Ils attendaient la guerre, la bombe atomique, voilà le virus confinant. Reste à savoir si mourir du virus n'est pas préférable à vivre dans le monde qu'on nous prépare.
Devant ce gouffre, j'ai été saisie de vertige, et me levant d'un bond, je me suis habillée sans me laver et j'ai foncé à l'église. Il y avait peu de fidèles, car ici aussi, les médias vont joyeusement dans le sens de la panique, et même le patriarche. Mais je me retrouvais en Russie, au lieu de béer devant les lendemains qui chantent des cyborgs métissés en plastique. Tout à coup, j'ai vu surgir le père Andreï, qui n'officiait pas et rentrait chez lui. Il s'est arrêté pour me regarder, et me bénir, et m'a dit: "N'ayez pas peur. La seule chose dont nous devions avoir peur c'est de perdre le Christ et son Eglise.
- Je n'ai pas si peur que ça, je veux dire que ce qu'il y a là derrière et ce qui nous attend devant me fait peur bien davantage...
- Oui, oui, mais quoiqu'il arrive, ne craignez rien, Dieu est avec nous."
Je me suis mise à pleurer. "Restons avec le Christ, me dit-il, c'est la seule chose à laquelle nous devons penser, bien qu'à vrai dire, ce qui sortira de tout cela n'aura probablement jamais eu d'équivalent sur cette terre. Mais nous ne devons pas nous laisser décourager par la peur".
A la fin de la liturgie, nous sommes tous allés en procession sur la tombe approximative de saint Constantin de Pereslavl, prêtre martyr de l'église du métropolite Pierre, enterré à peu près à cet endroit, mais on ne sait exactement où. Et des flocons se sont mis à tomber, le vent glacial à souffler, j'écoutais en larmes les voix clairsemées dans la bise, en regardant l"église ruinée que personne ne répare, et le bulbe de celle de la Transfiguration, pris dans le souffle gris de cette giboulée de mauvaise augure. Et en songeant aux encouragements du père Andreï, qui m'avait aussi écrit: "Remerciez Dieu de vous avoir envoyée au bon endroit au bon moment".
En Ukraine,dans l'héroïque éparchie de Vinnitsa, dont l'archevêque Barsanuphe est certainement un grand spirituel, la réponse des croyants au virus soufflé sur le monde par le diable et son train a été d'organiser une procession massive, le genre de procession que mitraillaient les bolcheviques. Je voudrais mourir dans une procession semblable, debout, avec ces croyants russes et leurs prêtres, derniers témoins d'un univers encore sacré et plein de sens et de beauté.
Mais ce qui me fait flancher, ce sont mes nombreux chats, et Ritoulia. Je ne voudrais pas les laisser orphelins, sans feu ni lieu.

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La procession de Vinnitsa