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jeudi 12 novembre 2020

Cosmos

 La maison merdique monte, et je vis dans l'ombre, car si j'ouvre les stores, je suis comme dans un aquarium. Cependant, ce sera peut-être moins atroce que prévu. Elle se voit surtout de mon atelier. Pour conserver un peu d'intimité, il me faudra sacrifier le potager, qui de toute façon n'aura plus assez de lumière sur la moitié de sa petite surface, et faire une haie d'arbres et d'arbustes à la place. Sapins devant ma fenêtre, pour me cacher en toutes saisons la vue du siding en plastique. Puis peuplier, bouleau ou saule, qui poussent bien et pompent l'eau, puis des arbustes de deux ou trois mètres pour conserver encore du soleil mais me cacher les gens. J'avais l'intention de faire une terrasse couverte dans l'angle nord, ce sera le seul endroit d'où l'été, on ne verra que des fleurs et pas de monstres; et donc, je vais la faire. 

Ici, il faudra deux sapins déjà bien grands, car elle fera un étage de plus et le toit par dessus, en espérant qu'il ne sera pas rouge vif ou bleu pétard....
 






Là , il faudra prévoir plutôt un feuillu qui aime l'eau, parce que j'ai des chances d'avoir encore un peu de lumière, du côté de sa véranda.


Et là, je mettrai quelque chose d'un peu moins grand, je déplacerai mon noisetier, par exemple.



J'ai la vertigineuse impression que je pourrais évidemment m'en aller, mais que cela ne servira bientôt plus à rien, la lèpre galopante de la connerie hideuse dictatoriale gagne tous les coins du globe. Quand je pense que les transhumanistes, comme l'abominable docteur Laurent Alexandre, se croient tellement supérieurs, avec leur intelligence artificielle, alors que pour moi, ils sont la fine fleur de la stupidité nuisible affolée d'orgueil. Cela me fait penser aux réflexions de communistes sur les fils de commentaires concernant le meurtre de la famille impériale: aurions-nous sans cela conquis le cosmos?  Conquérir le cosmos, pourquoi faire? Quand vos ancêtres savaient l'adorer et vivre avec lui d'un même souffle, alors que vous le profanez et le violez sans arrêt pour végéter dans la laideur, l'indignité, et la peur panique des virus? Pour nous installer aujourd'hui cette dictature électronique qui fera des malades mentaux de chacun de nous?

Comme dit mon ami Henri, il faut traverser tout cela en s'accrochant à un coin de ciel bleu, comme à un cerf-volant salvateur, qui nous emporte au delà de ces lumières artificielles hypnotiques, du grand tohu-bohu de la maison de fous planétaire.

De quoi peut-on bien s'entretenir avec les êtres comme le docteur Laurent Alexandre? Est-ce qu'il écoute le vent, ou la musique d'Arvö Part, est-ce qu'il lit Rilke ou Philippe Jacottet, le surhomme? Est-ce qu'il peut passer des heures à regarder voyager les nuages? Est-ce qu'il peut peindre une aquarelle ou jouer des gousli, de la harpe celtique ou du violon, est-ce qu'il a lu Homère, Andersen, Tolkien? Est-ce qu'il a fait quoique ce soit de bénéfique de sa sinistre vie, à part gonfler de prétention la cervelle des étudiants auxquels il s'adresse? Et Macron, le bellâtre solennel et faux-jeton, et toute son infâme équipe? Et le crapaud malfaisant Soros, et toute cette horrible caste qui s'attache à l'humanité comme une tumeur cancéreuse pour la faire périr, dans l'avilissement et la honte, comme une vieille gâteuse au fond d'un mouroir?

Je pense à ces foules de gens que l'on a sacrifiés depuis deux siècles sur l'autel des illusions nées des "lumières", lumières malsaines et verdâtres qui ne sont que le reflet de trompeuses phosphorescences infernales. Les feux-follets du marécage sanglant où le progressisme nous a enlisés, à l'image de toute la paysannerie européenne dans les tranchées de 14. Les tranchées de 14 et le meurtre de la famille impériale, que pouvait-il sortir de bon de pareils événements? Les lumières, l'industrie, le capitalisme et ses revers socialistes, ont amputé l'humanité de ce qu'elle avait de meilleur, elles l'ont appâtée avec leurs verroteries comme les colonisateurs les sauvages, et elle a pris cette fausse monnaie, elle a pris ces vessies pour des lanternes, et ne veut pas renoncer aux boniments qu'on lui a fait sur son bonheur futur, dont on voit maintenant la gueule avenante. 

J'ai peur pour les enfants qui naissent aujourd'hui, et pourtant, quand on croit en Dieu, en la vie et en soi, il faut en faire, il faut élever des hommes, parmi les gnomes. Avec un père et une mère, avec une histoire, des traditions, des chants et des prières, il faut fabriquer de vrais hommes et de vraies femmes, purs et courageux, même si ce sont ceux-là qu'écrasent les bottes en priorité, et qu'égorgent les serviteurs des démons. Le bien aussi, peut-être contagieux. Et c'est le seul lien véritable que nous avons avec le cosmos vivant que les robots sont si fiers de conquérir.

Regardez Hold up, tant que cela est possible: 

https://yandex.ru/video/preview?text=Hold%20up&path=wizard&wiz_type=vital&filmId=15015923859949487013

Monsieur Moustachon, lui, s'en fout, il a une vie très difficile qui exige des heures de récupération.



mardi 10 novembre 2020

Maisons

 


Terrifiée par les projets du voisin, et ceux des promoteurs et des fonctionnaires véreux  prêts à se jeter sur le lac Plechtcheïevo, j'ai commencé à me demander si Dieu ne m'indiquait pas de la sorte qu'il valait mieux envisager d'aller vivre ailleurs. Je suis perturbée par la laideur de plus en plus triomphante qui gangrène cette ville autrefois féérique, entre les palais arméniens lourdingues et boursouflés, les isbas défigurées par les verrues incompréhensibles d'étages supplémentaires mal fichus, couvertes de fausses planches ou de fausses pierres en plastique. Je viens d'apprendre que Souzdal allait être livrée aux barbares, on projette une "urbanisation" qui transformera les ruelles russes encore intactes de cette ville ancienne en allées piétonnes de centre commercial banlieusard. La bêtise, l'inculture, le mépris dont font preuve les fonctionnaires décideurs et leurs complices du batiment prennent des allures de bulldozer emballé.

J'avais vu une annonce très tentante, une isba ravissante, et entièrement habitable, les meubles sont moches, mais il y a tout ce qu'il faut pour vivre, et la couleur des murs ne me déplaît pas du tout. Je pourrais la payer, j'aurais même encore un peu de marge. Je pourrais conserver ma maison, la louer. Et prendre mon temps pour déménager. Le problème, c'est que cette merveille est dans un hameau paumé, ce qui d'ailleurs explique son prix, sa propriétaire m'a d'ailleurs dit au téléphone qu'elle se dérangerait pour me la faire visiter si l'endroit me convenait. Je suis partie la voir, en prenant au passage Liéna, la femme de Vassia Tomachinski, à Borissoglebsk. En arrivant chez elle, j'ai coincé ma voiture dans une canalisation presque invisible. Il a fallu rameuter des voisins pour me tirer de là. Une brave dame trouvait l'aventure extrêmement réjouissante. Elle-même avait été victime du même piège, mais que la chose arrivât à une Française conduisant une Renault lui paraissait tout à fait comique.

Liéna m'a expliqué que je ne pouvais vivre dans un endroit pareil, que les routes étaient détestables, qu'il n'était pas prudent pour une femme seule d'être trop isolée, que je pouvais être coincée par la neige et la boue, ceci, cela, le reste. Nous traversions un paysage qui me semblait absolument magnifique, très désert, très ouvert, avec des nuages sculpturaux, bleuâtres, à la fois sombres et lumineux, chatoyants. Nous avons dépassé un village qui m'a énormément plu, sur une hauteur, avec une belle église, et seulement à huit kilomètres de Borissoglebsk. Arrivées à l'embranchement qui menait à l'isba de mes rêves, nous avons constaté qu'en effet, les trois kilomètres restants risquaient d'être impraticables dans ma Renault comique. Après la mésaventure de la canalisation, je n'ai pas osé me lancer. Apparemment, si je prenais cettte maison, il me faudrait changer de voiture et prendre une tout terrain du genre solide. Liéna a voulu me montrer d'autres endroits, car à mon avis, cela ne déplairait pas au couple Tomachinski de me voir déménager de leur côté. Elle m'a emmenée dans le village du père américain Gleason, mais je l'ai trouvé plutôt triste. Puis dans un village à seulement cinq kilomètres de Borissoglebsk, Krasnovo. C'est un endroit banal, qui ne m'a pas emballée. La maison est juste à côté de l'église, où officie ce même père Gleason; elle a un terrain assez grand, avec une mare, et devant, c'est la campagne, avec juste une espèce  de cabanon moche. Contrairement à celle que je voulais voir, elle nécessite des travaux, Du côté opposé au cabanon moche, devant lequel un pin a eu la bonne idée de pousser, le terrain a la vue sur l'église qui le domine. Le tout est enclavé entre cette dernière et la maison voisine qui est le quartier général d'un moine de Rostov, le père Ignati. Liéna pense que celui-ci pourrait m'avoir cette maison pour pas cher, car il ne voudrait pas y voir s'installer n'importe qui. Et il pourrait m'aider à l'aménager. Elle me dit que son mari adore trouver artisans et matériel à des prix défiant toute concurrence. D'après elle, on peut tout à fait aménager la maison à l'intérieur de façon à la rendre habitable avant de refaire l'extérieur et la toiture. Malheureusement, le père Ignati n'était pas là pour me la faire visiter. J'y retournerai, pour me faire une idée plus juste. Devant les événements qui se préparent, j'aimerais de toute façon mettre ce qu'il reste de mes économies partiellement à l'abri et me donner la possibilité de louer éventuellement quelque chose. Quand on s'éloigne un peu, on arrive dans un paysage très ouvert, très beau, et même le terrain est plein de ciel. J'ai vu qu'il y avait des lilas, un bouleau, divers buissons, mais le mois de novembre, au bord de la neige, n'est pas le moment le plus riant. La maison ne semble pas minuscule, mais pas immense non plus. De style traditionnel. Il me faudrait voir l'intérieur. Je n'ai pas pu faire de photos, mon téléphone m'a lâché

J'aime beaucoup ma maison de Pereslavl, et par certains côtés, je n'ai aucune envie de la quitter, mais je ne sais pas si la maison du voisin, avec sa masse hideuse, et la présence de cons modernes juste sous mes fenêtres, ne va pas singulièrement me peser. En plus du préjudice esthétique, je peux avoir le joyeux bricolage, des gosses qui braillent, la radio, les chachlicks. Je voudrais me ménager une porte de sortie.

Les paysages que j'ai vus m'ont littéralement envoûtée. Je sentais mon âme s'épanouir, comme un oiseau qui prend son élan. Je pensais aux moments que je passais à regarder le ciel dans mon isba de Krasnoïé, dont tout l'environnement est maintenant plus ou moins saccagé. Regarder le ciel, regarder le ciel, sans que rien ne vienne me gâcher le spectacle, je sais que pas mal de gens peuvent ne pas comprendre à quel point pour moi c'est vital, mais me retrouver devant de vastes horizons naturels sans aucune ordure contemporaine en vue me donnait une impression de liberté enivrante et de plénitude.

Au retour, il y avait plein d'étoiles dans les branches de mon poirier. C'est le seul endroit qui reste joli. Au nord, une grosse baraque en béton gris. au sud une merde plastifiée en gestation. Et derrière les isbas à l'ouest, on projette quatre maisons, dont je pressens que l'architecture ne va pas m'enchanter.






lundi 9 novembre 2020

Vernissage


Je devais aller à l'atelier d'iconographie du monastère Nikitski vernir deux icônes avec l'aide de la jeune Tatiana, mais comme elle me savait malade, elle ne m'attendait pas. Je pensais que si, et me suis lancée, après les derniers préparatifs de l'expo. J'ai trouvé porte close et j'ai dû aller taper au carreau. Elle m'a ouvert. Elle était seule avec une jeune femme de Moscou qui va faire des fresques pour le monastère et des stages de dorure. Je suis tombée d'accord avec Tania que je viendrais après mon expo commencer avec elle une grande icône d'apprentissage que j'offrirai ensuite à une église en restauration.
Sa jeune collègue s'appelle Katia, et elle m'a beaucoup plu; elle est vivante et drôle, sans le côté 
 grenouille de bénitier. Et puis nous avons quelque chose en commun, notre tendresse pour Ivan le Terrible: "Je l'ai toujours plaint, me dit-elle; je pense qu'il était un peu malade, que par moments, il perdait le contrôle." Mais nous étions d'accord pour penser qu'un homme capable de construire de telles églises et de composer une telle musique ne pouvait être privé d'âme, au contraire des mafieux transhumanistes qui dirigent le monde et ne produisent que laideur, destruction et vulgarité. C'était un grand pécheur, mais pas un cas désespéré.

Le médicament de Skountsev est à base d'hydrochloroquine et me fait beaucoup de bien. Il est sans danger, en vente libre et coûte un euro. Je ne pense pas être covidée, car je n'ai pas perdu le goût, ni l'odorat, ni l'appétit. J'ai appelé Liéna, sa petite a infecté toute la famille, y compris le père Valentin, il s'agit d'une simple bronchite. Mais justement, ce médicament est prévu au départ pour les bronchites et aussi pour l'asthme. Merci docteur Skountsev. Les vieux-croyants ont souvent un côté un peu rebouteux, madame Skountsev a ses techniques et sa pharmacopée... J'étais néanmoins gênée pour chanter et fatiguée; mais le vernissage a été très chaleureux, certains m'ont remerciée d'avoir donné une telle fête. Mon encadreur Vladimir, qui aime bien ce que je fais, m'avait apporté un bouquet de roses rouges. J'ai été rejointe ensuite par Slobodan Despot, accompagné de sa belle amie russe, Ioulia. Je l'avais vu une fois lors d'une conférence à Lyon, je crois que je n'étais même pas encore en Russie. Il est venu y faire des repérages et, je crois, y resterait bien. Nous avons fini la soirée à la pizzeria. Ioulia ne semblait pas très bien comprendre comment on pouvait quitter l'Europe pour la Russie, ce que j'ai fait, et qu'il voudrait faire. Elle ne voit pas ce qui se passe en ce moment en Europe. Il est vrai qu'elle est en Suisse, où cela ne va pas aussi mal qu'ailleurs, mais Slobodan le voit. Il a développé l'idée que la réalité avait perdu toute importance, ce qui compte maintenant, c'est la légende médiatique que l'on crée autour d'un personnage ou d'une situation, sa correspondance avec des schémas idéologiques en béton armé. De sorte que nous vivons avec nos contemporains dans des sortes de mondes parallèles qui ne se comprennent pas. Enfin dans une certaine mesure, nous, nous les comprenons, puisque nous en réalisons l'existence... mais les habitants de ces planètes qui ne sont déjà plus de la nôtre, la Terre, n'ont plus les mêmes codes, ils ne saisissent pas ce que nous leur disons, ils n'ont pas les récepteurs pour. J'avais déjà cette impression avec la gauche de ma jeunesse.J'en profite pour conseiller l'abonnement à Antipresse, site d'information et de réinformation créé par Slobodan. Il est payant, car il considère que cela évite d'avoir recours à de riches sponsors qui dictent l'orientation des articles et l'analyse des faits. L'avantage est qu'on peut y lire de très bons articles qui font réfléchir au lieu d'une bouillie de mensonges incantatoires. 

Le lendemain, Slobodan et Ioulia sont venus chez moi, il faisait un temps pluvieux et froid qui n'encourageait pas aux périples touristiques. Je leur ai servi du thé avec des crêpes et nous avons bien rigolé, entre deux considérations sur l'état du monde où nous nous trouvons.

L'éditorial de Slobodan Despot: 


Nous chantons un vers spirituel avec Katia. Je n'avais pas de voix et pas beaucoup d'énergie, à cause de la bronchite:https://www.facebook.com/100002399412419/videos/3456057601150853/
et là j'essaie de chanter les marins de Groix:






jeudi 5 novembre 2020

Mausolées

Il faisait gris et sinistre ce matin, mais le soleil a fait une apparition dans l'après-midi, j'ai tout à coup vu de beaux nuages voguer dans l'azur, la lumière embraser les buissons de la maison de Violetta. Et tout cela, dans quelques temps, me sera masqué par un mur de plastique énorme. Je peux essayer de le cacher derrière des sapins, mais je ne verrai plus ces beaux nuages ni les levers de lune. Sur la photo, on distingue les pilotis sur lesquels reposera la chose...


Elle sera posée dans l'environnement absolument n'importe comment. Sans tenir compte de l'espace autour, ou plutôt du manque d'espace. Toutes les maisons d'autrefois en tenaient compte, que ce fussent les fermes de la vallée du Rhône ou les isbas russes, et l'emplacement des arbres autour était bien choisi. Le crétin moderne pose sa maison comme un chien pose sa pêche. Et je dois dire que j'en ai assez de cette monstrueuse bêtise, de cette contagion de la bêtise et de la laideur, la seconde étant le reflet de la première.

Les défenseurs du lac, ici, ont posté des tableaux qui représentent Pereslavl, dans les années 60. Tel que j'ai pu encore le découvrir dans les années 90. Il a suffi de 20 ans pour transformer un conte de fées en amas de bâtisses contrefaites, sans doute faut-il voir dans ces constructions banales et bancales l'expression des mutilations opérées par la modernité sur l'âme de ces populations.





Ces endroits sont aujourd'hui méconnaissables. Ils étaient vivants, organiques, poétiques, ils ressemblent maintenant à un grand cimetière, et pas un cimetière d'autrefois mais à un cimetière d'aujourd'hui, avec des tombes prétentieuses et des fleurs en plastique. Les agglomérations de la Russie moderne évoquent en fait un dépôt de nos ordures contemporaines: anarchiques, et inassimilables par l'environnement. Un ami du père Valentin m'avait dit à propos des lotissements de cottages qu'ils ressemblaient à une accumulation de mausolées. La mort de l'âme engendre la mort de l'art.

J'ai regardé les maisons à vendre sur Pereslavl, à part les isbas souvent fort délabrées, elles sont toutes affreuses. Quel que soit le prix, je ne voudrais d'aucune d'elles même si on me les offrait, ou alors pour les revendre. Elles sont d'une laideur fantasmagorique. La beauté de la Russie était fantastique, féérique, la laideur de l'espace post-soviétique est cauchemardesque. Je n'avais jamais vu ça, ni en France, ni même en Amérique. Et quand je travaillais à Moscou, je m'en rendais moins compte, car Moscou a été terriblement saccagée, mais la province restait plus intacte. Depuis, les gens construisant à chaque fois des horreurs, ou saccageant les maisons existantes, on dirait que le pays est en proie à une sorte de lèpre qui dévore ce qu'il restait encore de sa beauté passée. 

 J'offre a la réflexion du lecteur, avant qu'elles ne soient censurées, deux vidéos très importantes pour rendre la vue aux aveugles. Elles partagent une observation commune que j'ai également faite: nos gouvernements ne nous veulent pas du bien. il faut se mettre dans la tête qu'ils ne sont pas incompétents, ils sont nuisibles. 





 

mardi 3 novembre 2020

Accrochage


Le voisin déambule sous mes fenêtres. Il délimite sa maison. Elle sera énorme. Il me dit qu'il ne peut la construire ailleurs à cause de son bain de vapeur qui ne doit pas être à côté. Mais il en sera à côté, pas en face, mais à côté. Et c'est dangereux, ça peut foutre le feu. D'autre part, proche comme elle sera et haute comme elle sera, elle provoquera obligatoirement le glissement de toute son argile sur mon terrain. Lequel terrain est déjà spongieux, alors qu'il ne pleut pas depuis plusieurs jours. Dès qu'il a vu que je le regardais, il est parti d'un air furtif. Finalement, je me faisais encore des illusions sur la bêtise. Elle est colossale et sans fond. Car à la rigueur, je pourrais essayer de masquer son horrible truc avec des conifères et vivre à l'ombre, mais je crains que toute l'eau ne reflue chez moi et même dans la cave de la maison.

Il me propose de faire un canal le long de la clôture, mais il y aura tout juste deux mètres entre celle-ci et son monstre, enfin j'espère quand même qu'il le fera, sinon, il me faudra acheter des bottes d'égouttier. Il ne comprend absolument pas le problème. Que je préfère mon marécage vivant à une coulée de glaise qui écrasera tout ce que j'ai planté, ou qui poussait tout seul, jusqu'au ras des fondations. Pour lui un jardin, c'est un désert vert avec trois thuyas, quatre massifs bordés de plastique un nain de jardin et une allée de pavés autobloquants. C'est tellement inutile de discuter que les bras m'en tombent. J'ai affaire à un extraterrestre, à un rhinocéros. Il ressemble à son bulldozer.
D'un autre côté vendre et acheter en ce moment n'est pas facile, si ça se trouve nous serons tous spoliés du peu que nous avons dans trois mois. J'ai vu hier une femme qui a acheté un lopin dans un lotissement, bâti une maison, et maintenant, elle doit tout détruire, parce que ce sont des terres agricoles vendues à des particuliers par un faisan.
C'était dans l'atelier d'iconographie où se retrouvent de pieuses femmes pour apprendre cet art. Elles sont toutes extrêmement gentilles, mais j'ai l'impression que je n'ai pas vraiment le style, bien que je sois orthodoxe, et que je fasse des icônes, pas assez souvent, et ce sont toujours des commandes de Français. Une brave dame a lancé un appel au peuple pour faire conduire une grand-mère à Elizarievo, le village où mon héros Fédia trouve une sage-femme un peu sorcière, dans mon livre. L'église a été construite par le père Basmanov. C'était un chef de guerre fort brutal, un opritchnik, mais quand même, il ne devait pas être aussi nul et immonde que le mafieux contemporain, ou son complice le fonctionnaire véreux, car l'église qu'il a laissée à la posterité est fort belle, et simple, elle ne cherche pas à en mettre plein la vue. Or je suis de plus en plus persuadée que si nous produisons tant de laideur, c'est que nous sommes intrinsèquement et profondément laids, mutilés de l'âme, rétrécis du coeur, quand au cerveau, je n'en parle même pas. Notre civilisation est celle du Mordor et tous ceux qui y adhèrent sont plus ou moins des orques ou des nazguls. A choisir entre Alexeï Basmanov et Sobianine, Macron, Gref, Attali ou le docteur Laurent Alexandre, je prends le premier. La grand-mère voyageait avec des tas de sacs, et son chat dans un panier. Elle avait envie d'entendre quelque chose d'agréable sur Alexeï Basmanov, la gloire locale. Je lui ai dit que ce n'était pas un ange, mais qu'il avait fait une belle église et que de l'avoir restaurée permettait de prier à nouveau pour son âme, qui en avait sûrement bien besoin.
Je suis allée accrocher mes tableaux à la galerie de la cathédrale, en réalité, c'est mon coéquipier qui s'en est chargé, et heureusement, car il m'aurait fallu faire de l'acrobatie sur un escabeau à une hauteur stratosphérique. Nous faisons une expo dans une salle privée. A côté, il y a une grande salle où sont exposés en permanence toutes sortes de tableaux, bons et mauvais. Je trouve que les miens sont  honorables, si je compare, bien que je n'ai pas fait d'école ni de carrière retentissante, et surtout ils ne ressemblent à aucun autre. Peut-être comme mes livres d'ailleurs.
Ce qui m'ennuie, c'est que je suis censée chanter, mais je crois bien que la petite-fille du père Valentin m'a une fois de plus filé ses miasmes, et par les temps qui courent, les affections ORL ne sont pas bien vues. D'ailleurs l'abominable Gref a décrété qu'il faudrait garder le masque toute sa vie, c'est tellement plus hygiénique, je me demande parfois si je ne fais pas un cauchemar interminable, un cauchemar sans réveil, où une bande internationale de cinglés richissimes et pervers est en train de briser et d'endoctriner l'humanité entière avec des procédés de secte.


le tableau en haut à droite, c'est justement le terrain du voisin
avant le massacre, une vue qui va disparaître derrière son cube
en plastique.






lundi 2 novembre 2020

Le début de la fin



Ainsi que je l'ai déjà assez souvent expliqué, c'est le père Placide, qui m'avait convaincue de repartir en Russie. Comme je protestais que j'étais déjà vieille, fatiguée et que je venais d'acheter une maison, il m'avait répondu: "Vous pouvez revendre votre maison, et vous n'êtes pas encore trop âgée, mais dans cinq ans, vous le serez. Partez maintenant. Vous pouvez le faire, car vous êtes seule, vous parlez le russe et vous êtes consciente de la situation. Si j'avais été de dix ans plus jeune, je serais moi-même allé fonder un monastère en Crimée pour la future émigration française. Partez, nous sommes fichus. Je me sens en France comme un prêtre orthodoxe en Turquie."

Après le professeur laïque et les fidèles catholiques, un prêtre orthodoxe vient d'être assassiné à Lyon. Des hordes règlent leurs comptes sur notre territoire et y persécutent ceux, Grecs ou Arméniens, qui avaient cru y trouver un asile, après leurs génocides respectifs du début du XX° siècle. Mais quelle que soit mon opinion sur l'islam, je suis bien persuadée que les marionnettistes qui utilisent ces bombes de violence bourrées de testostérone et dépourvues de neurones ne sont pas forcément musulmans.

Maxime a publié la lettre de l'archevêque catholique Carla Maria Vigano, commentée par de nombreux blogueurs; l'archevêque est complotiste. Et pas seulement lui, le bras droit d'Obama confirme ses dires.

https://orthodoxe-ordinaire.blogspot.com/2020/10/une-nouvelle-lettre-de-larcheveque.html

  https://odysee.com/@Radio-Quebec:a/Le-général-Flynn-confirme-le-coup-d'Étta-mondial-contre-les-peuples:7

Maxime se désole que des hiérarques orthodoxes n'aient pas écrit cette lettre à la place de monseigneur Carla Maria Vigano, et en effet, je suis moi-même extrêmement consternée de voir le métropolite Hilarion prôner le masque et le vaccin, et j'ai l'impression que le patriarche Cyrille est terrifié. Quand au patriarche de Constantinople, je n'attends rien de lui depuis un bon moment. Il y a des moments où sans vouloir critiquer, on se sent un peu seul, lorsqu'on a des oreilles pour entendre et des yeux pour voir...

Mais voilà que monseigneur Neophytos de Morfou met à son tour les pieds dans le plat, en vrai hiérarque orthodoxe; Maxime vient également de le publier. Nous avons quand même quelques flambeaux dans les ténèbres, bien que l'un d'eux vienne de s'éteindre en la personne du métropolite Amphiloque du Monténégro..

 https://orthodoxe-ordinaire.blogspot.com/2020/11/les-plans-du-nouvel-ordre-mondial-et-le.html 

Et pour finir,voici l'ennemi identifié. Des adorateurs de Mammon sans aucune conscience à qui la richesse et la technologie donnent des pouvoirs exorbitants, et qui sont devenus complètement cinglés:

https://guyboulianne.com/2020/08/24/le-forum-economique-mondial-avoue-son-projet-criminel-de-ruiner-la-population-mondiale-par-lintermediaire-de-la-grande-reinitialisation/?fbclid=IwAR0XdWfRwj8FPZgSFJ4XuspuWRrJC7uzlOC5VCZIYm_oCpYOoG-gcMjU8Z8






 




dimanche 1 novembre 2020

Maison magique

Suite du feuilleton, le voisin a déversé tellement de terre que son lopin doit être maintenant de 80 cm plus haut que le mien. Quand ces lopins ne faisaient qu'un seul terrain, les gens avaient pratiqué des canaux, qui de chez moi, se prolongeaient chez eux. Maintenant que tout est écrasé par ces tonnes de terre, l'eau commence à sourdre chez moi, et à la place du potager, je vais avoir un sol détrempé. Le voisin éperdu me propose son aide et monts et merveilles, mais cela me fait une belle jambe. Mon amie Lisa, venue me voir avec une copine, la céramiste Natacha, a essayé de lui suggérer des modifications dans ses plans. Car bien entendu, son monstre de deux étages, il va le couvrir de siding, le plastifier du haut en bas.
Lisa adore ma maison, et elle trouve que ce serait très dommage de la laisser, nonobstant le futur monstre du voisin. Un peu plus tard, à la réunion concernant le lac, j'ai rencontré toutes sortes de gens sympas, dont une architecte qui a proposé de venir s'entretenir avec le voisin pour lui proposer des systèmes d'évacuation des eaux, étant entendu qu'on ne peut inonder le terrain d'à côté pour construire sa baraque. "C'est que, me dit le voisin, à qui j'avais déjà fait la remarque, comment puis-je construire dans un marécage si je ne mets pas de terre?" Bonne question. Les conséquences, il n'y a pas du tout pensé, c'est un pur produit de la civilisation contemporaine. Ma maison, par exemple, construite dans les années 30, repose sur un socle de remblais et une fondation de briques, ces remblais ne recouvrent pas tout le terrain, à l'époque, on réfléchissait encore...
Je dois oublier le potager, si je reste, il faudra me protéger des monstres, et apparemment, ils poussent partout où il y a un minimum d'infrastructures. Je suis donc allée voir sur internet, pour m'installer des arbres de taille déjà respectable. On peut en acheter qui ont déjà quatre ou cinq mètres, j'aurais bien mis un sapin pour me cacher son cube de lego géant en toutes saisons, un sapin poussera-t-il dans le marécage? Il y en a deux à dix mètres de chez moi, ca devrait pousser. Sinon, il y a l'option du peuplier, mais l'hiver, il laissera apparaître l'horrible chose. J'ai le choix entre vivre à l'ombre, ou contempler un mur de plastique.
Le voisin propose de donner un coup de pelleteuse pour ouvrir la mare que je projetais de creuser pour concentrer les eaux, je vais déjà essayer ça. 
A la réunion, je n'ai vraiment pas compris tous les détails, car Génia, combattant numéro 1 de la cause du lac, est un adepte du masque, entre la mauvaise acoustique de la salle et le bâillon censé le défendre contre les miasmes, je ne saisissais pas grand chose. J'ai compris deux points qui ne m'ont pas trop rassurée. D'une, nous avons affaire à de vrais bandits qui n'ont aucune conscience, de deux, tout le monde se fout des ukases de Poutine. Un peu plus tard, un poutiniste présent m'a dit que les gens se le figuraient comme un dictateur, alors qu'il avait le plus grand mal à agir tant on lui mettait de bâtons dans les roues, ce qui confirme l'impression que j'ai moi-même depuis un moment.
Pour ma part, ma mésaventure avec les projets du voisin me laisse facilement entrevoir les conséquences écologiques de constructions pratiquées n'importe comment autour du lac par une bande de mafieux qui se fichent encore plus largement des conséquences sur le milieu et sur les gens qui l'habitent...
Les personnes présentes pensaient néanmoins que cela vaut la peine de résister et envisagent différentes actions.
En réalité, il n'est pas étonnant que notre monde devienne si moche, dans la mesure où il est gouverné essentiellement par des bandits de grands chemins, des fonctionnaires véreux, et des imbéciles bornés, complètement mutilés du bulbe. Ils le font à leur image: bancal, disgracieux, agressif, vulgaire, horrible.
Après la liturgie, je suis allée porter mes oeuvres à la galerie, il y a finalement pas mal de place, je pourrai en accrocher plus que prévu, mais c'est vraiment pour l'amour de l'art, car ici, on ne vend pas grand chose.

Voici les photos publiées par Lisa, sous le titre: la maison magique de Laurence Guillon

Chocha





Elle m'avait apporté un lion en céramique confectionné pour moi dans l'esprit populaire.