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mercredi 13 octobre 2021

Des jours sans fin

 Écrire me coûte, je n'ai pas grand chose à dire. Les journées n'ont pas de fin, et les nuits non plus car je commence à mal dormir. J'éprouve un sourd sentiment d'angoisse. Normalement, quitter les lieux deviendra théoriquement possible à partir de lundi, 11 jour. Cela me paraît encore bien loin, et si on ne me lâche pas...

Des foules de gens prient pour moi et me soutiennent, c'est encourageant, mais ils sont loin. Moi, je n'arrive pas à grand chose. Je répète des formules. C'est curieux comme parfois j'ai reçu de grands soutiens spirituels inattendus, mais la, je ne ressens pas grand chose. Pourtant, Dieu sait que j'en aurais besoin. Plus le temps passe et plus c'est dur, et il ne passe pas vite. Je me sens très démunie.

Il me semble que je suis en prison. Il devrait y avoir moyen de s'échapper par l'esprit. Mais je n'y arrive pas bien.

Aujourd'hui on ne m'a pas mis de perf. J'ai un indice de 96. 


lundi 11 octobre 2021

Interminable

 Hier un sémillant jeune docteur me disait que tout allait bien, bon indice d'oxygène. Je ne tousse pas beaucoup, moins que lors de ma grippe de 17 qui ne m'avait pas valu l'hosto. Aujourd'hui je vois arriver une créature empaquetée. Est-ce que vous avez des étouffements ? Des problèmes de thyroïde (on me demande ça depuis que j'existe). J'ai une petite tension, oui, en effet, ça fait des siècles que je me morfonds et que je me force jusqu'à la nausée pour avaler leur bouffe immonde. Voilà qu'elle me recommande de me tenir sur le ventre. Déjà que je ne sais qu'elle position adopter sur ce fichu lit quand je suis assise.... "pourquoi voulez-vous m'imposer ça ? Je m'ennuie déjà éperdument et la je ne pourrai plus rien faire. Vous voulez me pousser à la deprime ?

- mais non, mais tout va bien, ne le prenez pas comme cela, et vous pouvez lire à plat ventre !

Il faudra qu'elle me fasse une demonstration. On ne peut absolument rien faire et on est horriblement mal, comme un sac enlisé. Je me mets à les détester tous, avec leurs soins, leur hôpital, leurs immondes bouillies, leur thé tellement bourré de sucre que j'en ai le cœur soulevé. On laisse sortir une pauvre femme obèse qui est la depuis un mois. Elle est sous masque à oxygène et tousse énormément mais elle sort. Et dans le fond, elle se remettra à son rythme sans qu'on l'emmerde. Moi rien que l'idée de rester encore une semaine me met au bord de la crise de panique. 

Heureusement Rita s'est bien adaptée chez Gilles.



J'ai vu une interview de Xavier Moreau qui donne une juste idée de la situation en Russie. Malgré son indépendance relative, le pays s'incline devant les instances internationales et l'on sait dans quelles mains elles sont, mais justement, il y a des "conflits d'intérêt". L'OMS à interdit la chloroquine et l'ivermectine, et on a commencé à dire ici que c'était très dangereux. Du coup, on a développé des recettes locales, des antiviraux que j'avale par grappes en souhaitant à Bill Gates de crever de son propre covid. 



dimanche 10 octobre 2021

Méfiez-vous des hopitaux

 Depuis deux ans que dure cette histoire de Covid, je n'ai jamais pris de précautions particulières, ne croyant guère dans les mesures imposées de type masque, et puis il faut bien vivre. Je me suis promenée, suis allée au restaurant, à diverses manifestations et concerts. Je suis allée régulièrement à l'église, j'ai normalement communie. Mais je me tenais à l'écart des hôpitaux. J'avais remis à plus tard de soigner mes genoux. Je me disais que si je devais attraper cette merde, ce serait justement à l'hôpital, et c'est précisément ce qui est arrivé.

Mes affaires ne sont pas si mauvaises. Le médecin a trouvé mon taux d'oxygène presque normal. Si je me sens bien, je pourrai sans doute rentrer chez moi après le test du 11jour. Mais mon histoire de rein n' est pas réglée et je n'en ai qu'un qui fonctionne. J'avale des tonnes de cachets, il est surmené au plus haut point.

 J'ai du mal à avaler leurs bouillies, je n'ai pas très faim. Ça me soulève le cœur. Je me le suis fait reprocher. Mais ça passe mal.

Quelle que soient les positions que je prenne sur ce fichu lit, je suis en porte-à-faux et j'ai mal partout. Il fait une chaleur terrible. L'air est si sec que je me réveille avec la bouche comme du carton. Les journées sont interminables. Je ne sais rien de pire que d'être enfermée. J'ai emporté un livre, mais je ne sais comment me placer pour le lire, et pour l'instant, il me prend la tête. 

samedi 9 octobre 2021

Tenir !

 Hier, j'ai été accueillie par une équipe douce et compétente. Aujourd'hui, j'ai déjà eu affaire à deux mégères qui me traitent comme une ennemie personnelle, avec des regards sauvages. On a l'impression que le simple fait de poser une question est d'une impudence incroyable, mais si après on n'a pas compris, on se fait engueuler comme une ado dans une maison de redressement.

Elles ont peut-être leurs règles....

On me bourre de ces horribles cachets, je ne suis pas sûre que mes reins et mon foie apprécient. Avaler les bouillies me soulève le cœur. Je me force à m'enfoncer quelques cuillerées dans le cornet. Pour lester la production chimique que j'ingurgite. Je préférerais actuellement être chez le docteur Raoult à Marseille.

Cette nuit je me suis réveillée trempee, comme si on avait balance un seau d'eau dans le lit. La chemise de nuit a essorer, le drap complètement mouille, la couette, c'est moi qui ait transpire tout ça. Je ne savais même pas qu'on pouvait transpirer autant.

Les deux vieilles sont très gentilles, visiblement plus atteintes que moi. Elles zonzonnent sans arrêt entre elles. Mais me souhaitent de guérir avec des signes de croix. La troisième vieille est complètement amorphe, mais de temps elle émerge. Autrement, on dirait qu'elle répète ses funérailles.

On dirait que Rita a compris, elle n'a pas fait d'histoires pour aller avec Gilles. 

vendredi 8 octobre 2021

Retour à l'hosto

 Après quelques jours fantasmagoriques, retour à la case départ. Je suis à l'hosto. J'ai du une fois de plus laisser ma Ritoulia. Je suis complètement exténuée et triste. Double pneumonie. J'en ai pour 11jours.

J'aurais dû me résigner plus vite, mais j'espérais ne pas être obligée de laisser les animaux. J'étais si faible, si malade et si souffrante, maux de gorge, maux de tête, forte fièvre, que je n'arrivais plus à faire face à mon quotidien, ces mêmes animaux m'epuisaient. Je me battais la nuit contre la couette et je ne sais combien de chats qui me grimpaient dessus. Et le jour, je gisais complètement hébétée.

Il y a longtemps que nous n'avons pas eu un automne aussi somptueux, et je n'ai absolument pas pu en profiter. Je le voyais par la fenêtre, entre deux somnolences. 

Je ne sais pas si je suis covidee, je n'ai perdu ni le goût ni l'odorat mais de toutes façons, cela se soigne au même endroit. Je suis environnée de vieilles decrepites, moins bruyantes qu' Alevtina. On m'a fait un test, normal, sans me ramoner les fosses nasales jusqu'au cerveau. On verra  bien ce qu'il nous dira. 


mardi 5 octobre 2021

ORL

 J'ai la  chance d'avoir contracté une infection à l'hôpital. Des le surlendemain de mon retour, j'étais malade comme un chien, maux de tête, maux de gorge, température, je ne pouvais rien avaler, même l'eau avait du mal à passer. En automne, j'évite d'aller chez le pere Valentin car je me fais souvent infecter par ses petites filles. Et à l'hosto, devant notre jeune compagne de chambre qui toussait, j'ai pensé: d'ici à ce qu'elle me contamine...

Je n'ai pas pu aller à la consultation à Yaroslavl, et je sens que je ne pourrai pas y aller avant la semaine prochaine, c'est-à-dire qu'il faudra retourner à la polyclinique pour avoir un rendez-vous avec l'urologue et recevoir une nouvelle ordonnance.... 

Ma voisine a fait venir un médecin de la polyclinique, c'est-à-dire qu'il a fallu trois jours pour la voir arriver. Et celle-ci me déclare que je dois faire un test covid et une fluographie des poumons. Pour cela, elle me propose de me rehospitaliser 10 jours ! J'avais eu bien raison, l'année dernière, quand j'avais fait ma dernière bronchite, d'écouler tranquillement le stock d'antibiotiques de ma sœur, après consultation téléphonique avec le médecin familial des Asmus. La bonne femme me rétorque que maintenant, il n'y a plus d'infections ORL, que c'est tout la covid. J'ai vu le tableau, dix jours là bas, si je n'avais pas la covid, j'étais quasi certaine de ressortir avec. L'autre option était d'aller moi même à la polyclinique pour faire ces deux examens. J'en suis incapable, pour l'instant. Mais il est hors de question qu'on me piege encore dix jours là dedans.

Et dehors, l'automne finit en une splendeur inhabituelle, tout est doré dans la lumière oblique, le ciel prend toutes sortes de nuances paradisiaques et je suis clouée sur mon lit, avec la perspective de toutes ces démarches épuisantes qui semblent conçues pour ramener le plus vite possible le patient à l'hosto des qu'il croit en être sorti.

Le médecin m'a quand même donné un traitement et je vais un peu mieux. 

vendredi 1 octobre 2021

Polyclinique

De bon matin arrive un médecin, avec mon ticket de sortie, les radios, tout. Je n'avais pu encore récupérer mes baskets ni mon manteau, ni mes papiers que la voisine avait emportés et que Gilles devait me transmettre. Me voici partie en sabots d'intérieur, recouverte d'un poncho déjà léger pour la saison, avec mes affaires dans des sacs en plastique, la SDF parfaite. La polyclinique n'était pas vraiment en face et puis il fallait trouver l'entrée principale. Une blouse blanche me marmonne:"pourquoi vous faut-il l'entrée principale du moment que vous entrez ?" Seulement la porte qu'elle m'indiquait était celle du service covid.... 

Une fois entrée la ou il faut, je tombe sur une queue immense qui ne bougeait pas des masses. Je n'avais pas mangé du tout et la veille avalé 4 cuillères de l'inoubliable bouillie de sarrazin. Au fur et à mesure que le temps passait, je sentais me tomber dessus une fatigue atroce. Je parviens au guichet et m'entend dire que l'on a mal recopié un de mes prénoms, sur la police d'assurance, les deux toupies du guichet ne veulent pas me donner rendez-vous avec l'urologue, et me reprochent en plus de ne pas avoir vérifié, alors que c'est ma voisine qui s'en est occupée pendant que je me tordais de douleur aux urgences. Il faut aller refaire ça au guichet Ingostrakh, au guichet, personne. Mais un numéro de téléphone. On me laisse le choix entre attendre 40 minutes ou traverser la cour pour aller au siège de l'assurance. 

Rassemblant mes dernières forces, je rallie l'endroit où l'on commence à m'envoyer d'un côté, de l'autre et à un guichet aussi vide que le précédent. La, je pique une crise de nerfs. "Asseyez-vous, on va venir." 

Arrive une bonne femme qui me reproche de ne pas avoir vérifié car en ce qui concerne leurs propres conneries, c'est le "facteur humain". "Je ne suis pas une assureuse professionnelle, lui dis-je, je suis une malade qui ne tient plus debout." Elle refait le papier et me demande de vérifier, je vérifie les nom et prénoms puisque tout le reste était correct, et quand j'arrive au premier guichet, après avoir parlemente 10 mn, les deux toupies me disent que le numéro de passeport est inexact. 

Je repars au second guichet, au fond de la salle, le premier qui était vide. Il l'est toujours. Je rappelle. Réponse: j'arrive dans dix minutes. Mais il y a déjà des gens devant moi. 

Quand la créature apparaît, je vois que ce n'est pas la même. Elle passe une demie heure sur son ordi et appelle sa collègue qui va au premier guichet avec moi. Encore une demie heures de palabres. Mon numéro de passeport n'entre pas dans les cases. Finalement tout s'arrange, mais encore un quart d'heure pour me donner rendez-vous l'après midi car l'urologue n'était pas là le matin. 

Épuisée, je suis allée attendre Gilles. Il m'avait amené Rita, qui de saisissement ne m'a pas donné le concert auquel je m'attendais mais m'a fait un lavage de museau éperdu. 

Après un vague repas et une douche, je suis revenue crevée et en essayant de me garer, je me suis payé un poteau. Fort heureusement, la Logan est une voiture hypersolide, aucune trace de l'événement. Le médecin a eu pitié de moi et à pris sur lui d'appeler Iaroslavl. La où c'est gratuit, l'appareil a ultrasons est hors service jusqu'en janvier. Celui qui marche n'est pas gratuit, mais tant pis. Pour que l'opération soit réalisée, il me faut aller en consultation à Iaroslavl lundi, fixer le jour, et revenir ma faire hospitaliser deux jours, car c'est sous anesthésie quand même. 

Enfin de retour chez moi, cela sentait tellement le fauve et c'était tellement degueu que je n'ai pas pu éviter un ménage minimum, la jeune femme qui m'aide ne pouvant pas venir aujourd'hui. Et après une telle journée, je me retrouve étendue chez moi dans un état pire qu'il y a trois jours. Je prie le ciel de ne pas avoir d'autre crise avant Iaroslavl.... On dirait que la fonction de la polyclinique est de saboter le boulot de l'hopital. Je gis sur mon lit comme une crêpe. 

Mon lien du jour

https://lecourrierdesstrateges.fr/2021/09/30/suite-et-fin-de-la-conference-dernst-wolff-2-2-le-coup-detat-du-systeme-financier-numerique/