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samedi 19 février 2022

Sentimentalité petite bourgeoise

 On a commencé l'évacuation du Donbass. Les forces ukrainiennes se déchainent, avec les mercenaires américains, contre cette région martyrisée, otage de la mafia qui s'est emparée de ce pays pour son plus grand malheur. Je suis heureuse d'être ici, de ne pas être du côté des vassaux de l'OTAN qui ont bombardé la Yougoslavie, ruiné l'Irak et la Syrie, détruit la Libye, qui partout sèment la discorde et le meurtre avec une rare fourberie. J'espère que Poutine a une idée derrière la tête en mettant cette population à l'abri, et qu'il jouera fin en face des psychopathes qui détiennent l'occident. Car on peut penser ce qu'on veut de ce qui se passe en Russie, où tout n'est pas rose, du moins Poutine, lui, n'est pas fou, et il est intelligent, ce que je ne dirais pas des marionnettes suffisantes placées par des dingos transhumanistes milliardaires à la tête de nos pays. 

Je dis "détiennent" parce que c'est bien de cela qu'il s'agit. Il n'y a qu'à regarder ce que fait Trudeau, avec sa tête de félon idéal, de la population canadienne, et c'est ce qui nous attend tous. Les masques tombent, enfin les leurs; car les nôtres, les muselières qu'ils nous ont infligées, restent encore trop souvent en place. J'ai regardé la vidéo d'un policier canadien honnête scandalisé par ce qui se passe, scandalisé est un mot faible, traumatisé. Il en appelle à la conscience de ses collègues, mais ceux qui servent Trudeau et Macron n'ont forcément pas de conscience, ils ne savent pas ce que c'est. Sinon, ils ne les serviraient pas, ils ne tabasseraient pas d'honnêtes gens avec une rare sauvagerie, ils n'arracheraient pas des enfants à leurs parents, ils ne gazeraient pas de vieux, ils n'éborgneraient pas de jeunes filles. J'ai le coeur serré de voir des gens normaux tout à coup confrontés à quelque chose qui dépasse leur entendement par son caractère démoniaque et pernicieux.

Il me paraît évident que des dirigeants capables d'ordonner cela, de ruiner et de détruire leurs propres peuples, en répétant des incantations absurdes déstinées aux imbéciles qui leur permettent de rester encore en place, le sont tout à fait d'exterminer une population dans le silence total de leurs médias, ou d'utiliser un virus étrange et son médicament expérimental obligatoire pour faire périr un grand nombre d'entre nous et asservir les autres. Si quelqu'un se croit encore en démocratie, qu'il arrête la dope télévisuelle. 

Ce qui me frappe aussi, chez le policier traumatisé, c'est son discours, bien différent de la rhétorique haineuse du révolutionnaire professionnel, telle que je l'entends débiter par des générations d'imbéciles depuis que je suis arrivée en fac, après 68. Il a la larme à l'oeil, une belle gueule virile et franche, il parle vrai, il parle avec son coeur et ses tripes. C'est ce qu'on appelait chez les imbéciles que je viens d'évoquer, de la "sentimentalité petite-bourgeoise", pour discréditer tout ce qui était noble et humain.

Je suis certaine que les Russes et Poutine ne veulent pas la guerre, car d'une part, il n'y ont pas intérêt et d'autre part, depuis les années 90, j'observe comment des semeurs de discorde ont tout fait pour dresser l'Ukraine contre la Russie, sans d'ailleurs y arriver aussi bien que souhaité. Certes, une partie de la population ukrainienne, essentiellement la partie occidentale uniate, règle les comptes de la dernière guerre, soutenue en cela par la diaspora banderiste du Canada. Mais je pense que la majorité orthodoxe du métropolite Onuphre, persécutée par des agents de la CIA en soutane, avec la bénédiction du patriarche Bartholomée, n'a pas de haine contre la Russie, car la sainte Russie, c'est les trois Russie, la petite, la grande et la blanche, pour lesquelles je prie avec le starets Elie. Ce même starets Elie ne pense pas que la Russie sera avalée par les démons qui ravagent l'occident, même si elle en compte aussi des complices et des exemplaires actifs. Que Dieu nous vienne en aide. Je ne voudrais pas voir s'installer complètement ici ce qu'on impose là bas, dans la vaste contrée de la démocratie et de ses célèbres valeurs.

Le village du père Nikita, près de Donetsk, a été évacué. Mais lui, il est resté, avec ceux qui ne sont pas partis, et avec son église. J'avais traduit un article sur lui, et il était venu un jour me voir ici. Un homme adorable, enthousiaste, sincère, un excellent conteur. Depuis sa visite, le Donbass a pour moi un visage concret, je l'ai rencontré en sa personne. Que Dieu le protège.

Le père Nikita: https://chroniquesdepereslavl.blogspot.com/2020/09/lesperance.html#comment-form




mercredi 16 février 2022

Visite annuelle

 

Il m’a fallu comme chaque année aller montrer patte blanche à l’immigration. Le local est sinistre, s’y bousculent des hordes de tadjiks, il y a théoriquement des queues pour des services différents qui sont tous dans le même bureau, tout le monde se bouscule et se marche sur les pieds, c’est le vrai bordel. La fille qui s’occupe de moi est très gentille avec moi, c’est celle qui était venue me voir avec son schpitz Steve, sans aucun résultat, Rita étant peu disposée, et lui peu expérimenté ! La voilà qui tout à coup me dit que je suis signalée comme ayant commis au mois de juillet une infraction au code de la route près de Nijni Novgorod. Sans doute un excès de vitesse du côté de Kourmych, mais ce qui m’étonne un peu, c’est que je suis signalée aussi comme ayant passé une nuit à l’hôtel, ce qui n’a pas été le cas ; l’hôtel, dans ces coins-là, c’était l’année d’avant avec Katia. Des excès de vitesse, comme tout le monde ici, j’en commets assez souvent sans même m’en rendre compte, et je paie gentiment mes amendes peu élevées. Aucun n’était remonté jusqu’au service d’immigration, or il paraît que deux procès verbaux qui remontent dans l’année et on peut vous enlever votre permis de séjour... J’étais horrifiée. «J’en commets aussi sans arrêt, me dit la jeune femme, et je n’en ai rien à chier (sic, on a son franc parler, dans la police), mais je suis citoyenne russe et vous pas. Il vous faut demander la citoyenneté pour avoir la paix.

- Oui, mais on me dit que je ne l’obtiendrai pas, parce que je n’ai pas de famille ici.

- Comme porteur de la langue, dans le cadre du programme gouvernemental, demandez à votre juriste, vous parlez le russe sans problème... »

Hier, je suis allée chez les cosaques, Alexeï nous a montré comment frapper des rythmes, cela ne m’est pas inutile, j’ai un gros problème avec ça, et c’est bon pour le corps et l'âme, tout le monde devrait pratiquer cela, comme c’était le cas autrefois, quand les gens chantaient et dansaient, le rythme, c’est la vie. Les jeunes filles ont chanté leurs trucs de gamines. Cela m’ennuie comme ces séances où l’on demande à l’enfant de la maison bien dressé de jouer du piano. En revanche, regarder comment un petit emmerdeur entrait dans le rythme avec un tambour et y prenait plaisir, malgré son peu de contrôle du niveau sonore, cela m’a intéressée. Il y avait dans le processus quelque chose de vrai, de naturel, le garçon pénétrait dans la vérité du monde.

Comme il faisait, dans la journée, un vrai soleil de printemps, je me suis installée sur le perron, et j’ai dessiné un paysage de neige, la maison d’en face. Quand il fait vraiment très froid, je n’arrive pas à dessiner dehors, car j’ai les doigts gourds, et dessiner avec des gants, je n’y arrive pas. Cette maison d'en face, maintenant que l'oncle Kolia est mort, j'ai toujours peur qu'on me la saccage avec un coup de siding ou l'addition d'un étage bancal. elle est si vivante, si organique. Si j'étais riche, j'achèterais la moitié de l'oncle Kolia, uniquement pour empêcher cela.




lundi 14 février 2022

soupière bretonne

 


Nous avons eu le mois de janvier au mois de décembre, le mois de février au mois de janvier, et on dirait que nous sommes partis pour mars en février. Et ce serait très bien, si je savais qu'en mars, nous aurons avril, mais je crains un retour de bâton! Je fais beaucoup de considérations météorologiques, mais cela joue un tel rôle dans notre vie!

Me voici de nouveau dans les mondanités, avant-hier, je suis allée au vernissage de l'artiste peintre Ioulia qui avait séjourné chez moi et dessine les maisons traditionnelles de Pereslavl en voie de disparition. C'était dans une galerie qui expose aussi des objets artisanaux et des antiquités. Tout à coup, je vois une soupière qui m'avait l'air complètement bretonne et me rappelait le bol à oreilles avec mon nom dessus dans lequel je buvais dans ma petite enfance, chez mes grands-parents. Renseignement pris, elle l'était. 

Un écran diffusait des vues anciennes de Pereslavl, avant même les destructions soviétiques. C'était si incroyablement joli, d'innombrables coupoles, de belles maisons de bois, des prairies, et tout semblait en bon état et non en perpétuel chantier.

En sortant, j'ai vu un coucher de soleil fantastique, un ciel incandescent, par dessus la neige devenue si vite sale, et une maison jaune. La fulgurance brève d'une énorme braise. 

Hier soir, c'était l'épisode 2 de mon interminable jubilé, la fête pour ceux que je connais ici. Nous n'étions au départ pas très nombreux, mais Génia le balalaiker est arrivé avec sa petite amie, sa mère, ses soeurs et Katia et nous avons tous chanté. J'ai eu mon trou de mémoire, mais j'avais prévenu tout le monde. A part le trou, j'ai aussi fait des erreurs que je ne fais jamais dans le texte des chansons... Mais bon, cela aurait pu être pire. Et la soirée a été très chaleureuse, avec des perspectives pour l'utilisation culturelle du local de Gilles. Il y avait ma voisine Ania et son fils Aliocha qui est en train de devenir beau. Il y avait aussi Jan, le réparateur de lives anciens, sa femme Olga et leur fils Daniil. J'ai appris qu'il y avait un autre Hollandais dans le pays et que celui-ci avait une ferme, avec des vaches hollandaises et d'excellents produits laitiers. Une bonne compagnie. J'apprécie la chance que nous avons de pouvoir nous réunir, comme des gens normaux dans une période normale, sans irruption de robocops, comme en France. 

Maintenant, il me reste à préparer l'épisode 3 et final à Moscou, c'est une autre paire de manches. Il y aura beaucoup plus de monde, et il me faut aller m'en occuper là bas. Je crois que ce sera la dernière fois. Cela commence à être au dessus de mes forces et de mes moyens. L'année prochaine, je ferai quelque chose ici, viendra qui voudra ou pourra.

Je dois aussi aller au service d'immigration montrer patte blanche, et c'est pour moi une vraie corvée. La corvée annuelle.




samedi 12 février 2022

Va-t-en guerre

 On sent que l'hiver est dans sa partie printanière, maintenant. D'abord, il fait plein jour à huit heures du matin, et puis la neige commence à fondre. C'est naturellement trop tôt, et nous aurons encore des retours de froid. Mais il se peut que l'hiver ayant été précoce, le printemps le soit aussi. Comme on l'attend, ici... Et pourtant, cet hiver a été magnifique, on les souhaiterait tous comme cela.


J'ai installé la petite maison dans les étagères de mon bureau, et Georgette ne la quitte plus, car elle est protégée, près de moi, c'est juste le rêve. Les autres ne s'intéressent pas du tout à cette boîte. Pour illustrer cette chronique, c'est mieux que la gueule de Macron.  

Je fête mon jubilé au café après demain, et je ne me sens pas du tout prête à chanter pour mes invités, je pense d'ailleurs que je n'y arriverai jamais. Cela m'embêterait d'abandonner parce que j'ai quand même fait des progrès, mais comme on dit, qui trop embrasse mal étreint. Depuis la covid, des textes que je connaissais par coeur m'échappent tout à coup, ou je me mets à jouer de travers quelque chose qui ne me posait pas de problèmes. D'un autre côté, m'obstiner rééduque certainement ma pauvre cervelle... Je vais peut-être me limiter, comme répertoire, aux vers spirituels. C'était d'ailleurs mon intention, mais Skountsev me fait tout apprendre.

Hier, j'ai vu un journaliste de Rossiiskaïa Gazeta; il était sympa et me posait des questions intelligentes. Nous nous sommes rencontrés au café. Je parlais russe avec aisance, j'en étais même étonnée. Quelle que soit la langue, il est sans doute plus facile de répondre à des questions intelligentes qu'à des questions idiotes. Cette nuit, j'ai mal dormi, et j'ai remarqué que le lendemain, dans ces cas-là, j'avais de grosses défaillances... J'espère que cet état est passager. Sinon, je vais finir par me remettre à fumer.

Le journaliste, Constantin, a remarqué que les étrangers en Russie, à part ceux qui y font du business, cherchent une Russie idéale et ne s'intéressent pas à la Russie contemporaine, c'était une des questions abordées. Je lui ai répondu que si je n'idéalisais pas tant que cela la Russie, je ne m'intéressais absolument pas à ses aspects contemporains, en effet, non plus que je ne m'intéresse à ceux de la France; je rejette la modernité depuis mon enfance. Certes, ai-je précisé, j'ai eu un petit moment rock'n'roll dans ma jeunesse, parce que c'est difficile, quand on est jeune, de rester toujours à l'écart. Mais je m'intéressais au bon rock, pas à la variété de merde. Tout dépend aussi de ce qu'on entend par contemporain. Ce qui m'intéresse n'est pas forcément ce qui est vieux, mais ce qui est traditionnel, enraciné, inscrit dans le cosmos. Je suis beaucoup plus consternée par la disparition de la transmission traditionnelle que par celle des objets eux-mêmes. S'ils étaient remplacés, ce ne serait pas si grave. Quand mes cosaques chantent une chanson ancienne, elle est contemporaine, car on la répète depuis des siècles, et elle vit encore, toujours renouvelée. Mais elle ne fait pas partie de la modernité et de sa civilisation hideuse et néfaste.

Je me suis lancée dans la confection de bugnes, recette de ma grand-mère transmise par ma tante Mano. Cela sentait le cognac et la fleur d'oranger dans la cuisine. Des odeurs d'enfance française. Une enfance qui me hante, je me souviens de maman qui voulait "rentrer chez elle", c'est-à-dire dans l'appartement qu'avaient ses parents dans les années 30... Après la mort de ma grand-mère, j'étais extrêmement déprimée. Je faisais une overdose de deuils. Et puis j'avais rêvé d'elle dans sa cuisine de l'Armençon, mais tout y était lumineux et transfiguré, y compris elle-même. C'est dans cette cuisine que se confectionnaient les bugnes. 

Les voix discordantes, à propos du convoi français, tout au moins, se font de plus en plus entendre. L'une d'elles propose aux gens de filer vite fait à la campagne, de s'organiser en communes néorurales, de sortir du système, et en effet, ce n'est pas une mauvaise idée, je serais jeune à l'heure qu'il est, c'est ce que je ferais. Mais je ne sais pas si les transhumanistes seront plus tolérants aux réfractaires de la permaculture que l'ont été les communistes aux paysans russes dans les années 20 et 30... Cependant, jeune, je le ferais quand même, je préfèrerais mourir debout à la campagne qu'en ville, bouffée par les rats. 

Ce qui m'inquiète, c'est que les médias français parlent beaucoup du phénomène, d'après ce qu'on me dit, et invitent de vrais connards aux différents faux débats, pour exaspérer les gens. Je ne pensais pas en arriver un jour à voir dans la classe dirigeante un ramassis de malfaiteurs arrogants et incultes, fourbes, lâches et retors, dont on doit se méfier à chaque pas, et cela, alors que je n'ai jamais eu pour elle une estime excessive... Mais enfin à une certaine époque, je n'aurais pas imaginé qu'ils fussent ignobles à ce point. 

La propagande anti russe atteint des sommets de mensonge fantasmagorique. Pourtant, je ne croyais pas trop à la fameuse guerre, parce que contrairement à ce que racontent ces menteurs professionnels, la Russie n'a pas besoin de s'étendre indéfiniment, elle a bien assez à faire avec ses propres régions; mais il est certain que d'une part, elle ne peut abandonner au nettoyage ethnique des populations russes sur un territoire arbitrairement placé dans ce golem de fabrication soviétique qu'est l'Ukraine; et d'autre part, elle ne peut tolérer qu'on la menace à ses frontières, et lui reproche des mouvements de troupe sur son propre terrain. Si les psychopathes hagards des gouvernements occidentaux et leurs bonimenteurs ne font pas une saloperie de trop, ce ne sont certainement pas les Russes qui lanceront le mouvement. Mais comment savoir, quand on a affaire à des dingues ivres de pouvoir qui se prennent pour des surhommes? 

Comme la vérité sur l'opération covid se fait peu à peu jour, bien glauque, celle sur le Donbass transpire parfois, une journaliste officielle s'est laissée aller à montrer les bombardements de civils par les gentils démocrates ukrainiens agressés par les méchants russes, ouin, ouin, snif. 

https://www.facebook.com/watch/?v=642862063713213

Il paraît que la direction de sa chaîne était furieuse. Eh oui, parfois, les journalistes ont encore des réflexes professionnels à peu près normaux, ça arrive. Il y a même de temps en temps un ou deux députés honnêtes à l'Assemblée ou au parlement européen. 

N'empêche qu'il faut vraiment s'appliquer pour garder le moral et son calme. Je conseille de regarder la capsule 64 de Stratpol. Xavier Moreau y fait des mises au point très nécessaires, sur l'histoire russe, sur l'Ukraine, sur les famines organisées qui n'avaient pas le caractère d'un nettoyage ethnique, car elles ont touché toutes les régions de l'ancien Empire où les paysans avaient une certaine aisance, et un caractère indépendant, c'étaient les paysans qui étaient visés, pas les Ukrainiens. La révolution n'a pas été faite par les Russes. Ses considérations générales à la fin de la vidéo, le parallèle avec 1984, sont très intéressantes, ce qu'il dit sur le muselage et la vaccination forcée des enfants. Il souligne que le totalitarisme, pour s'installer solidement, demande de notre part la trahison de ceux qui nous sont chers, le sacrifice à Moloch.

Dans les raisons que j'avais de partir, comme je le répète assez souvent, il y avait mon refus de rester, en cas de guerre, dans le mauvais camp celui de l'agression hypocrite et fourbe, telle que je l'ai vue à l'oeuvre en Irak, en Serbie, et en Ukraine, avec le Donbass. Sans compter que je n'adhère absolument pas aux "valeurs occidentales" délirantes qui deviennent complètement totalitaires. Je suis soulagée d'en être ici un peu à l'abri. A noter que mon journaliste n'a émis aucune objection quand je lui ai dit que l'occident n'avait  plus rien de démocratique. Je crois que cela commence vraiment à se voir!

Je crains que voyant la hideuse vérité de l'opération covid sortir du puits bien puante, la caste ne provoque une guerre avec la Russie pour ne pas avoir à en répondre. Ce serait en quelque sorte le plan B de cette bande de salopards qui a pris le pouvoir quasi universel. J'ai envie de pleurer quand je vois tant de braves gens sur les routes, et les torrents d'insultes que des tarés méprisables leur déversent dessus. Je crois que de toute l'histoire humaine, nous n'avons jamais eu de dirigeants aussi haïssables. Même Gengis Khan avait un certain code d'honneur et il risquait au moins sa peau.




jeudi 10 février 2022

Piège?


Plusieurs personnes m'ont interpellée sur mon soutien au mouvement des camionneurs canadiens, m'implorant de ne pas tomber dans ce piège. J'ai même publié une vidéo envisageant la chose, car au fond, je ne suis sûre de rien, sinon de la sincérité et du courage de ceux qui y participent. Après tout, la caste est extrêmement fourbe et puissante, et je ne suis pas extra-lucide. 

Cependant, et le débat est ouvert, je tiens à faire le point de ce que je ressens

Il y a une grande différence entre ce mouvement et, par exemple, la révolution de couleur de Kiev soutenue massivement par les médias occidentaux, l'appareil américain, la mégère Nulland qui allait distribuer des brioches aux émeutiers, BHL en pleine hystérie russophobe. On en parlait sur toutes les ondes, on ne parlait pas, en revanche, des policiers lynchés à qui on arrachait les yeux, des snipers embusqués sur les toits qui tiraient sur les deux camps, des néonazis et de leurs exactions, des contre-manifestants venus de Crimée en autobus, dont on attaquait le véhicule à coups de barres de fer. Malgré les discours de Trudeau qui accuse les camionneurs de tout et n'importe quoi avec une tête de traître idéal, on n'observe rien de tel au Canada. Les manifestants sont d'abord en nombre impressionnant, et ensuite d'une conduite exemplaire. Un article notait tout cela point par point. Je le mets ici: 

https://leblogdejeannesmits.blogspot.com/2022/01/camionneurs-de-la-liberte-ottawa.html?fbclid=IwAR1on7rGg6S4usND8CCXyjnQgpuJ0ayfe8op6ab-hW0uJvNRYSUuhrx3xNg 

Il semble qu'ils soient épaulés par des gens très compétents, et ils désamorcent habilement la propagande écrasante par des vidéos qui démontrent l'inanité des mensonges.

https://www.facebook.com/standupwtp/videos/242474378057202

 Néanmoins, il est évident qu'ils ne sont pas soutenus par l'appareil médiatique et politique mondial. Ils le sont par Trump, qui est lui-même honni par cet appareil. Et semble-t-il, ce qui est plus surprenant, par Elon Musk, peut-être assiste-t-on à une lutte interne au mouvement transhumaniste des malfaiteurs de l'humanité... Mais parfois la division des crocodiles profite aux petits poissons. 

Leur force est dans leur belle unité, et à mon avis, dans le fait que si minés que soient le Canada ou les USA par le politiquement correct et la caste mafieuse, beaucoup de gens sont encore indépendants. On ne contrôle pas si facilement les indépendants, raison pour laquelle on tient tellement à les faire disparaître. En France, les camionneurs précisent qu'il leur est difficile d'imiter leurs collègues d'outre Atlantique parce qu'ils ne sont pas propriétaires de leurs camions... Une amie me disait aussi que les syndicats d'outre Atlantique aussi sont plus indépendants et plus compétents. Enfin la France est travaillée par la gauche depuis un demi-siècle et il suffit de crier à l'extrême droite pour casser tout mouvement qui cherche à dépasser les clivages. Cependant, une vidéo du docteur Fouché, ce matin, ne doute pas de la nécessité d'emboiter le pas aux Canadiens. Et puis en fin de compte, que proposent ceux qui sont sceptiques, que nous faut-il faire, attendre que toute cette folie nous amène à un enfermement général et infernal? 

Voici des échos de ces voix discordantes:http://sous-les-lambrequins.blogspot.com/2022/01/mais-pourquoi-le-15-fevrier-lendemain.html 

 https://www.facebook.com/isa.labelle.121/videos/467009788358270

Toujours est-il que Trudeau a peur, qu'il n'est pas le seul. Et que l'opération Covid bat sérieusement de l'aile. J'ai donc aussi l'impression qu'il ne faut pas pousser le complotisme trop loin, sinon, on n'entreprend plus rien et on reste fasciné, comme le lapin devant le serpent python.

Ou alors, on s'en remet à Dieu et on prie dans sa tour d'ivoire semi monastique, c'est encore une option possible. Car si quelque chose m'inquiète un peu, c'est peut-être justement une excessive gentillesse, les pières à l'univers et l'attente d'un monde nouveau et radieux, même si l'on peut connaître un moment d'euphorie, quand on sent que les oppresseurs vacillent et que le vent commence à s'engouffrer dans les brèches. 

samedi 5 février 2022

Souvenirs de France

 


Je viens d’avoir 70 ans, et j’ai du mal à comprendre ce qui m’arrive, c’est le terme de la vie humaine selon le psalmiste, « quatre-vingts ans pour les plus forts, et le reste n’est que peine et douleur ». Pourtant, après la covid, je me sens en pleine forme, j’ai même un accès de coquetterie, je me suis fait couper les cheveux parce que je les perdais, cela me va mieux, c’est plus pratique, et comme j’ai minci, je me suis aussi acheté des fringues, une nouvelle doudoune noire, chaude et chic, dans le genre sportif classe, un petit chapeau rose.

Dernièrement je voyais des considérations sur l’immortalité de l’âme, quelqu’un disait que la personnalité des gens était totalement détruite par la démence sénile, et c’est malheureusement vrai, quoique celle de maman subsistât, mais elle n’était pas allée au bout du processus, au stade de ces vieilles que je voyais échouées dans des coques, complètement végétatives. Le père Valentin m’avait dit que les gens comme ça étaient pareils à des musiciens dont l’instrument est cassé et qui ne peuvent plus produire de musique. Le père Placide affirmait qu’après la mort, ils retrouvaient toute leur conscience. Saint Païssios avait déclaré à une amie moniale qu’il avait prise en stop que les fous allaient directement au paradis parce qu’on ne pouvait imaginer plus grand dépouillement que de perdre sa raison.

Une autre chose qui me trouble, c’est l’anésthésie. L’anésthésie, c’est un morceau de vie complètement effacé. On s’endort et se réveille  juste après. Cependant, on doit rêver, puisqu’un médecin m’avait dit que je lui avais raconté des tas de choses. En ce moment, déjà depuis plusieurs années, je ne me souviens pas de mes rêves, et mon sommeil ressemble à l’anesthésie, et pourtant, je rêve forcément.

Dans mes moments de pire angoisse à l’hôpital, je me voyais forcée d’entrer dans un cul de sac où j’allais me désintégrer, et où tout ce que j’avais pu vivre perdait complètement son sens, et priant ce matin, je demandais à Dieu de m’indiquer clairement que tout cela n’était pas vrai, que « mort où est ta victoire, mort où est ton aiguillon ? » Mais j’eus aussitôt la pensée qu’Il me l’avait indiqué et même souvent, que j’avais eu une grande expérience mystique inattendue qui m’avait donné l’avant-goût de l’autre monde, car il n’y entrait pas les éléments de celui-ci qui pouvaient déclencher un état contemplatif profond, beauté de la nature, ou même de la liturgie, c’était l’au-delà qui pénétrait dans mon en-deça et me faisait déboucher sur l'éternité. Le problème est que si on se souvient de ce genre de moment, on en perd le goût, comme celui du poulet quand on l’a déjà mangé. Mais bon, j’en ai toujours des échos atténués, des rappels, de petits signes. Dommage que je préfère souvent les satisfactions sensuelles immédiates au labeur intérieur qui nous prépare à franchir le seuil de ce que nous approchons jour après jour. Il faut savoir commencer à quitter son corps avant qu’il ne nous quitte.

Un bonhomme a pris contact avec moi, il veut des cours de français, et je fais un rejet total de ces cours, qu’on me paye une misère et qui m’emmerdent profondément. J’ai tant de choses à faire, et si peu d’années pour les mener à bien ! C’est un homme simple et très gentil qui s’est épris de la France où il voudrait retourner, un ancien entrepreneur en construction, qui s’intéresse à des trucs ésotériques et m’a parlé d’une espèce de communauté où il habite. Très amical, très serviable. Il  m’a proposé de faire gratuitement les petits travaux que je planifie, une entrée et une terrasse à l’opposé du voisin et de sa maison envahissante, mais qui, si modestes soient-ils, me coûteront de l’argent. Il est prêt à tout pour développer une amitié avec la Française de service. J’ai pensé à lui proposer un échange, je lui donne des cours, il me fait les travaux. J’ai cependant un peu peur qu’il soit du genre, comme dit Katia, à « ne pas connaître de limites », ce qui lui paraît un défaut russe et même post-soviétique : le résultat des appartements communautaires et de l’idéologie collectiviste. Pas de notion de la vie privée des autres.

Deux jours plus tard, n’y tenant plus, il m’apportait deux courges et un bidon d’eau de source, puis il commençait à décroûter mon escalier couvert par endroits d’une épaisse couche de glace.

Katia est passée le jour de mon anniversaire avec un hortensia en pot, très joli, mais les plantes souffrent chez moi l’hiver, il y fait très sec, et les hortensias classiques ne poussent pas sur mon terrain, il n’y pousse que l’hortensia russe blanc de base. Ou alors il faudra le garder en pot et le rentrer l’hiver. Elle est revenue hier soir, nous avons discuté et je lui ai montré mes photos de famille, qui la fascinent. Peu de Russes en ont gardé, parce qu’après la révolution, elles pouvaient être le signe qu’on appartenait à des couches sociales destinées à l’élimination, « koulaks », marchands, cosaques, prêtres, intellectuels... Et on les détruisait.

Elle s’émerveille du monde paisible qui se reflète dans ma collection, de l’élégance des gens représentés, qui ne faisaient pourtant pas partie du grand monde. «Baby, Mano, Gabriel, Madeleine, Michelle, tous ces noms font penser aux héros d’une saga et certaines photos sont vraiment dignes d’une exposition, certains portraits sont d’une grande qualité. J’ai hâte que vous écriviez vos souvenirs de famille.  

- Je les écris, mais je me suis arrêtée, parce que j’ai besoin de trouver la stucture adéquate. Il me semble que je devrais les catégoriser par thèmes après des chapitres d ‘introduction générale, par exemple les fêtes, l’école, l’église, les livres, etc...

- Oui, en effet, si vous suivez l’ordre chronologique, cela vous fera partir dans tous les sens, je ferais comme vous ».

Chaque fois que je regarde ces photos, j’ai la larme à l’oeil. Celles des années 70 et 80 sont de très mauvaise qualité, le noir et blanc tient mieux la route. Il y a un  changement de perception temporelle entre le noir et blanc et la couleur, le noir et blanc fait reculer les sujets dans un univers plus lointain, vers le XIX° siècle. Alors que la couleur rapproche de notre époque. Mais cela correspond aussi à une fracture historique, car notre « merveilleux nouveau monde » a accéléré son avènement avec les années 60, déjà si vulgaires, si tonitruantes et cacophoniques, après les années 50 qui restaient raffinées, élégantes et cultivées.

Je regardais ces tablées familiales des années 80 qui m’ont longtemps fait l’effet de rester une partie de ma vie quotidienne et qui sont tombées dans le passé révolu, alors que beaucoup de ceux qui sourient et plaisantent, et qui m’étaient si chers ne sont déjà plus de ce monde. Il n'y a pas si longtemps que, lorsque j'étais en France, j'allais déjeuner au restaurant avec ma soeur, mon cousin Patrick et le père Gauthier, tous deux décédés...

J’ai tout à coup retrouvé la sensation du velours d’un fauteuil bleu où ma grand-mère est assise, sur une photo. C’était le fauteuil où ma mère attendait les clients de son hôtel, devant la télé, un élément si quotidien, si familier, et qui a complètement disparu de notre vie, avec l’hôtel lui-même, et tout à coup me revenait le toucher de ce tissu, le corps de maman quand nous venions nous blottir près d’elle.

Je continue mes dessins français, cela prépare le terrain.




Aigues-Mortes, Sainte-Marie,

Douces rives de belle France,

Où sur les frissons blancs des vagues assoupies

De grands oiseaux de mer doucement se balancent

 

Aigues-Mortes, Saintes-Marie

Sous le fort mistral départies

A vos vitraux d’azur le soleil accroché

Répand le sang brûlant de ses rayons blessés

 

Aigues-Mortes, Saintes-Marie

Aux quatre vents bien élargies

Reviendra-t-il jamais le saint roi d’autrefois

Dans sa robe de lys, sur son blanc palefroi ?

 

Aigues-Mortes, Saintes-Marie

Verrons-nous demain déferler

Sur vos ruines de sel blanchies

De sombres foules d’étrangers, 

 

De conquérants et de bandits,

De bateleurs et d’usuriers,

Qui vendront vos fils au marché

Sous l’amer soleil du midi ?

 


mardi 1 février 2022

Crèche américaine

 


Il est tombé encore de la neige, j'ai déneigé, mais pendant que je faisais des courses, le chasse-neige est enfin passé, et j'avais à nouveau tout ce qu'il avait projeté sur les côtés à débarrasser, sinon, ça gèle et ça devient très difficile à enlever. Le temps de poser mes paquets, j'ai vu qu'Aliocha et son père étaient en train de le faire pour moi, ce qui m'a paru très réconfortant! Une Russe parlait sur Facebook des attentions de sa voisine, je peux en dire tout autant sur Ania et sa famille.

Quand je vois toute cette neige, j'ai peine à croire que dans deux mois, elle aura peut-être disparu et que commenceront à pointer des crocus, premiers petits lampions de la fête printanière...

La boite aux lettres, pour une fois, était pleine à craquer. J'avais une carte de voeux, envoyée par une Américaine, Kathy Clark, que j'avais rencontrée sur Facebook en jouant à la Ferme, il y a de cela peut-être treize ou quatorze ans, je travaillais encore au lycée, et nous sommes toujours restées en contact. C'est une carte qui, en se dépliant, forme une crèche en papier découpé. J'ai trouvé l'attention très gentille et la crèche très touchante, même si elle est arrivée non pas le jour de Noël mais la veille de mon anniversaire! C'est loin, l'Amérique...

Je comprends encore bien l'anglais, mais je ne le parle pratiquement plus. 

J'avais aussi une carte de la mère Hypandia, du monastère de Solan, ce qui m'a touchée tout autant. 

Je devais fêter mon jubilée à Moscou lundi, dans une salle que je loue, mais le père Valentin, sa famille et ses prêtres sont tous malades de l'omicron, apparemment, les Soutiaguine aussi, on me demande instemment de repousser de 15 jours. Ce qui, si Xioucha n'obtient pas grâce, me coûtera l'avance que j'ai donnée, soit 200 euros, et il me faudra repayer l'intégralité. Je dois dire que ça fait cher les réjouissances, et je suis bien ennuyée.

Je pense avoir aussi l'omicron, car j'ai un peu mal à la gorge depuis quelques jours. Mais comme je suis bourrée de vitamines, de zinc et d'oméga 3, ce n'est pas tragique. D'ailleurs, on a beau nous l'agiter, dans la terreur de voir disparaître la covid si pratique pour maintenir les gens muselés et enfermés, l'omicron n'est jamais qu'un gros rhume ou une petite grippe...

Je vais sortir l'année 16 de mon blog en russe, et du coup, peut-être essayer de le publier en français. Yarilo devrait être publié bientôt également, car la correction est terminée. Tout arrive...

Tout arrive, même l'âge impossible de 70 ans, qui sera le mien dès demain.


J'attire l'attention sur ce lien donné par Nicolas Bonnal, sur l'épopée des camionneurs: 

Le blog de Jeanne Smits: Camionneurs de la liberté à Ottawa : l'astucieuse et encourageante analyse d'une journaliste canadienne

Des gens nous prédisent que tout cela va mal finir, que c'est manipulé, en tous cas, pas par ceux qui sont derrière le covid, car Trudeau n'a vraiment pas une tête de vainqueur, et les médias officiels ont observé le silence habituel. J'espère, en dépit de ces prophéties de malheur, encore qu'elles puissent ne pas être dépourvues de fondement, car il arrive que la vie reprenne le dessus, la vie est comme l'eau courante, quand on lui met trop d'obstacles et de pression, elle explose et emporte tout.

Je recommande aussi à ceux qu'inquiètent les bruits de guerre, la dernière capsule de Xavier Moreau. Il me paraît parfois un peu trop optimiste, mais je partage ici son point de vue: