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mardi 31 mai 2022

Sadique latente

 


Ce que je fais en ce moment est moins catastrophique qu'un déménagement complet, mais ma maison n'en est pas moins dans un désordre inimaginable, avec mes deux vieilles chattes complètement perturbées dans leurs habitudes. Georgette est un peu inquiète, les déménagements, elle en a soupé autant que sa patronne. Une fois entamé le processus, il faut aller au bout, et j'ai passé la journée à bricoler et trimballer des meubles. L'important est d'installer la chambre et le lieu de travail, le reste se fera petit à petit. Mais quel plaisir de retrouver une vue normale, et une certaine intimité! Je dois dire que j'aimerais pouvoir penser à autre chose qu'à mon voisin...

Ma voisine Ania est venue me voir, et apparemment, malgré son caractère bienveillant, et des relations pacifiques avec l'olibrius, elle en a son compte également, car sa musique de rhinocéros bourré la réveille aux aurores, son isba est juste en face de lui. Moi, si son vacarme ou sa présence obsédante me gênent dans le jardin, je ne l'entends ni la nuit, ni le matin, c'est déjà ça... Je me suis attachée à Ania et sa famille, et même à Olia et

Sacha, l'âge se faisant sentir, je n'arrive plus à m'arracher... "Nous ferons face ensemble", me dit Ania. Heureusement, il n'est pas tout le temps là, il travaille à Moscou, quel soulagement quand il s'en va...

A l'issue de ces péripéties épuisantes, j'ai pris le thé dans mon nouveau bureau. Il n'est pas encore complètement aménagé, mais l'ordinateur marche, et j'ai réinstallé toutes mes icônes, je serai en bonne compagnie. 

Mon amie Annamaria m'a fait passer par internet une lettre de ma chère mère Hypandia, et j'aimerais bien revoir l'une et l'autre, et tous mes orthodoxes des environs de Solan.

Aux dernières nouvelles, mes chroniques en russe arrivent demain soir. Un correspondant de Natacha, sur Vkontakte, écrit en commentaire des extraits qu'elle a publiés: "Une sadique latente..." Je dois dire que j'ai été pas mal étonnée, je n'ai pas l'impression d'être tellement sadique, peut-être ai-je parfois la langue un peu acérée, comme beaucoup de Français? La formule qui tue?

Marie Noël, qui avait beaucoup d'esprit, mais qui était une sainte personne, s'était interdit d'en faire usage, moi, la seule chose que j'ai vraiment réussi à m'interdire depuis plus de vingt ans, c'est la cigarette, et pas sûre que je n'y revienne pas un jour, comme ma tante Marguerite, me confessant à 92 ans: "Tu vois, ma petite, ce n'est pas bien, j'ai recommencé à fumer..."

Ce à quoi j'avais répondu: "Si j'avais ton âge, je ne songerais pas une minute à m'en priver!"

Mais le tabac touche au souffle, et le souffle, c'est sacré. 

dimanche 29 mai 2022

Procession aquatique

 

Je ne comprends pas pourquoi je n’ai pas eu tout de suite l’idée de vivre dans l’autre partie de la maison. Parce que je voulais louer, et à cause du blockhaus du voisin Sacha, mais la boîte en plastique du voisin Oleg est à présent bien plus gênante. Cela dit, la pièce côté Sacha a des proportions plus harmonieuses, et travailler dans ce qui est encore ma chambre sera beaucoup plus pratique et agréable, si je fais un best-seller, j’achète l’isba d’oncle Kolia, en face, pour qu'on ne me la saccage pas. 

"vue" actuelle


vues futures, côté oncle Kolia


côté Sacha


Hier matin, j'ai vu la voisine Olga, la femme de Sacha, et elle m'a donné des oeufs de ses poules. Nous avons taillé une bavette. Elle m'a parlé de ses histoires de chiens. Elle a perdu le chiot qu'elle avait gardé de la dernière portée de sa chienne, car il s'est intoxiqué en rongeant un vieux divan. Aucun vétérinaire n'a compris ce qu'il avait, et j'ai pensé à Doggie, pas sûr que si j'avais consulté avant de partir en France, on aurait décelé ici son problème et l'aurait soigné correctement. Cependant, relisant toute l'histoire que je traduisais avec l'année 17 de mes chroniques, j'en avais terriblement gros sur le coeur, cela me poursuit, je n'en guérirai jamais. 

Cela me désole qu'elle tienne son Alissa à la chaîne, mais en fait, tant que son terrain n'est pas vraiment clôturé, et son mari tarde à le faire, elle a peur que sa chienne ne se mette a vagabonder, et c'est une bête très gentille, mais énorme. Elle redoute d'avoir des ennuis. Quand je pense à ce qui se passait avec Rosie, je peux la comprendre... Elle me dit qu'elle va promener son Alissa. Enfin disons que de nombreux chiens ont une vie bien pire.

Les enfants de Sacha et Olga sont libéraux et ne croient pas ce que leur dit leur presse sur l'Europe, la russophobie, l'interdiction de Dostoievski ou de Tchaïkovski, ou le refus d'engager des musiciens et des sportifs  russes, l'Europe, c'est le paradis, c'est l'univers des gens bien, et je parierais qu'ils ne croient pas non plus que le Donbass a été bombardé et soumis à des atrocités pendant huit ans. Ils traitent leurs parents comme des vieux cons. Mais en réalité, là où on n'élève pas dans la foi et la tradition, ou au moins dans l'exigence et le sens du sacrifice pour le bien commun,  ce qui était encore le cas sous l'URSS, on obtient ce genre d'adolescents, malléables, ramollis dans le consumérisme, toujours insatisfaits et persuadés qu'ailleurs, à Moscou ou à l'étranger, tout est parfait et qu'on les prive du paradis sur terre. Les produits de la modernité sont partout les mêmes. "Tout cela est vrai, ai-je dit à Olia, on essaie d'implanter chez vous ce qui nous a détruits, et vos enfants croient précisément ceux qui mentent au service de quelques milliardaires mondialistes pourris."

Olga pense comme moi que Poutine et son équipe ont avalé des couleuvres des années, en attendant leur heure. C'est, n'en déplaise aux petits ados à la cervelle délavée, le sursaut de survie de l'humanité normale et de ce qu'il subsiste de l'Europe et de la chrétienté.

 

Aujourd'hui dimanche, procession sur l'eau, et sur terre, procession partout. Du soleil parmi des nuages énormes et fantastiques, du soleil entre de brèves averses, qui tombaient sur nous comme de l'eau bénite, et beaucoup de vent pour bousculer tout cela, secouer les bannières, les barbes, les soutanes et les vêtements liturgiques. D'une berge à l'autre, du haut des ponts et depuis la rivière s'échangeaient à l'infini, parmi les carillons, les joyeuses salutations de Pâques, pour la dernière fois avant l'Ascension: "Christ est ressuscité! En vérité, Il est ressuscité!"  J'ai rencontré chemin faisant des tas de gens, et le sac de Rita est parvenu à l'embouchure de la Troubej en passant par l'épaule de trois personnes différentes. Il y avait l'Américain, Silouane-Jason. Il m'a dit avoir rencontré une autre famille d'Américains orthodoxes sur Pereslavl. Entre Rostov et Pereslavl, il y aurait une quarantaine de familles. Nous avons parlé de l'higoumène Boris qui prévoyait cet afflux d'étrangers sur ce coeur orthodoxe de la sainte Russie. Son frère, l'archimandrite du monastère Nikitski, s'y attend aussi. Cela me touche particulièrement, dans la mesure où m'a envoyée sur sa tombe un orthodoxe belge, et qu'il a fallu une crise de coliques néphrétique, la covid et un taxi obligeant pour me décider à y aller!

Je suis tombée sur le père Alexandre, de Rostov, sa femme et leur amie Liouba, dont le physique chamanique me rappelle la soeur de l'écrivain Chmeliov, madame Koutirina, que j'ai connue à Vanves, quand j'étais étudiante. Après un modeste repas dans un restaurant ouzbek, nous nous sommes retrouvés chez moi. Nous avons agréablement discuté. Le père Alexandre trouve qu'Ouspenski est devenu une véritable idole dans les ateliers d'iconographie, et que les gens qui suivent son école ne font pas des merveilles. J'ai objecté: "Je ne m'en suis pas rendu compte, je pensais qu'il n'avait aucune influence parce que les gens, ici, choisissent de peindre dans le style du XIV ou du XVII siècle, et ce n'était pas comme cela qu'il voyait les choses, il disait qu'il fallait s'assimiler la tradition pour ensuite faire des icônes contemporaines dans la Tradition, dans l'Esprit, aurait dit le père Barsanuphe. Il me disait de faire des dessins préparatoires à partir de plusieurs modèles du même type avant de dessiner mon propre projet. En France, pas mal de gens essaient de copier par exemple le père Grégoire, surtout les catholiques, car ils adorent les icônes, bien qu'ils ne soient pas vraiment dans l'Esprit, justement, de ce côté-là, mais la technique, ils l'apprennent dans divers ateliers. Je ne connais rien de plus consternant que les imitations du père Grégoire qui est inimitable, mais on peut s'inspirer de lui, en regardant ce qu'il a fait.

- Vous avez écrit quelque part ce que vous venez de me dire?

-Non, je ne crois pas.

- Il faudrait."

Eh bien voilà, c'est fait.  







photo du père Alexandre

Au bord du lac





Monseigneur Théoctyste dans sa barque, copie exacte de celle de Pierre le Grand

vendredi 27 mai 2022

Réponse à un Américain orthodoxe, inquiet du révisionnisme soviétique

Cet Américain touche une question qui me préoccupe également et dont j'ai mainte fois parlé. Je publie ici ma réponse. Comme je l'ai aussi maintes fois expliqué, je pense que ce problème est dû largement à l'attitude occidentale au moment de la Perestroika et après celle-ci, au mépris, aux manipulations, aux mensonges, à la corruption exercés par les dirigeants occidentaux, qui ont tout fait pour rendre l'ouest haïssable.

 Je suis monarchiste, et je déplore l'image que l'on donne de Soljénitsyne qui était un vrai patriote et qui disait la vérité aussi bien sur la Russie que sur l'occident. Cependant, j'ai remarqué que sur des groupes consacrés à la mémoire du goulag s'exprimaient des russophobes enragés qui ne détestaient pas seulement le communisme mais la Russie elle-même qu'ils trouvent criminelle depuis l'aube de son histoire, lui niant toutes qualités et tout génie, et j'ai quitté un de ces groupes pour cette raison. J'ai personnellement rencontré dans un avion la veuve du dissident Sinivaski et elle est tombée dans une rage noire quand elle a compris que j'étais venue travailler à Moscou parce que j'aimais ce pays. C'était la Russie qu'elle détestait, ce que n'a jamais fait Soljénitsyne. Je crois possible que Mémorial ait eu de telles tendances, et je crois aussi que les Russes et Poutine essaient d'opérer une réconciliation nationale, indispensable à la survie du pays. L'historien Nazarov pense qu'on tente de légitimer les organes du pouvoir issus de l'union soviétique, ce n'est sans doute pas faux, cela dit, il est revenu vivre ici depuis plusieurs années. Personnellement, je partage la thèse d'Alexandre Panarine dans son livre "la Civilisation Orthodoxe". Le communisme a été une horreur antirusse d'une rare méchanceté, mais cette idéologie occidentale imposée par des intellectuels qui n'étaient pas ethniquement russes, a été malgré tout russifiée au cours des décennies, et une fois obtenue la liberté et le respect de l'Eglise, et disons, des opinions et pratiques religieuses, aurait dû ne pas être touchée et évoluer à sa manière. Seulement ce n'était pas le plan de ses apparatchiks ni des Américains qui voulaient la perte du pays pour mieux le piller. 

Un processus analogue a eu lieu avec la révolution française, ce qu'un écrivain français, Jean de la Viguerie, a expliqué dans son livre "les deux patries". Après la révolution, la France charnelle, spirituelle, traditionnelle a coexisté avec la République et l'a même servie, en la personne d'officiers aristocrates qui allaient mourir pour leur France au service de la nouvelle. Cependant, il y a une grande différence entre la France et la Russie, c'est la religion orthodoxe même si de façon marginale, des prêtres délirent dans le stalinisme, nous n'allons quand même pas décanoniser nos martyrs nombreux et la famille impériale, je ne crois pas la chose possible. Les religions occidentales se sont prosternées devant le Moloch des révolutions et du modernisme. Et puis si l'on n'a pas fait le procès des crimes communistes, on a canonisé, justement, la famille impériale, ce qui n'a pas été fait en France. Le dissident Vladimir Boukovski n'était pas partisan d'un tel procès, qui aurait déclenché une chasse aux sorcières. Enfin je constate que dans la guerre d'Ukraine, les gens du Donbass, restés ou redevenus communistes par réaction au néonazisme justifié par l'Amérique et la caste mondialiste, ont une conduite impeccable, ils sont dignes et humains, plus rien à voir avec les gardes rouges et les commissaires du peuple. Le père Séraphin de Valaam, moine français remarquable, dit que la société russe est très malade. Et en effet, elle l'est, nous sommes tous plus ou moins dans une confusion perversement entretenue par ceux qui nous y ont plongés et leurs descendants, leurs élèves ou leurs complices, mais de toutes les sociétés de civilisation chrétienne, je dirais que la Russie est la moins atteinte, et la plus susceptible de connaître un sorte de rémission avant la fin des temps. Notre rôle à nous, en Russie, est pour moi de montrer que nous avons choisi la sainte Russie et pas Staline, que nous avons choisi la culture et la spiritualité russes et pas le béton soviétique. En ce moment, j'évite un peu ce genre de sujets, car à part les libéraux russophobes comme la veuve de Siniavski, nous sommes tous d'accord pour opérer une union nationale, orthodoxes, blancs, rouges, musulmans, bouddhistes ou même juifs, ils ne font pas tous partie de la mafia khazare; et aussi Français, dans mon cas, ou Américains, ayant épousé la Russie. Parce que le mal a changé de camp, quel que soit le passé de la Russie, ce mal qui a sévi chez elle est désormais en face, où, si l'on utilise le nazisme en Ukraine, on est surtout maçon et trotskiste, néocon transhumaniste, et la société qu'on nous impose à l'ouest sera, si on n'arrête pas les malfaiteurs qui nous la font, à mon avis plus terrible et plus aliénante que le stalinisme. Cela peut tourner mal de deux façons pour nous, ici, soit par la victoire du mondialisme transhumaniste, soit par la renaissance d'un stalinisme totalitaire, mais outre que je ne crois pas à cette deuxième option, cela signifiera que la fin des temps est venue et qu'il faudra mourir avec les derniers orthodoxes, parce que plus aucune vie ne sera possible nulle part, sans renoncer à son âme, et même si l'on y renonce, d'ailleurs. Pardonnez-moi, je comprends très bien l'anglais mais à force de parler russe, je n'arrive plus à m'exprimer...

jeudi 26 mai 2022

Voisins

 Je suis allée voir mes amis, le folkloriste Sacha Joukovski et sa femme Ira, dans le village où ils ont leur datcha, à 40 km de Pereslavl. Le trajet est très joli. Les villages pittoresques que je traversais étaient plus prospères qu'autrefois, les églises restaurées, mais hélas, les maisons se plastifient, et les horribles barrières en profnastyl font leur apparition. Juste à côté de Sacha, ses voisines ont complètement défiguré leur isba. Toutes les autres maisons sont charmantes et même entretenues, mais il y a maintenant cet OVNI planté là, incongru, étranger à la nature, au style du reste, un gros machin en plastique sans proportions qui gâche tout. On dirait une prostituée revenue finir sa vie dans son village d'origine, avec d'affreuses nippes citadines tape-à-l'oeil qui lui donnent l'illusion d'avoir mieux réussi que les autres.

Question voisins, Sacha et Ira ont bien aussi leurs problèmes, ils avaient un éleveur de cochons, dont les animaux envahissaient leur terrain, et maintenant ils ont un cynologue qui élève des chiens à la dure, des aboiements, des plaintes, et le traumatisme de ne pas pouvoir y faire grand chose. 

Sacha et Ira s'entendent très bien, ils sont joyeux et très orthodoxes. Ils m'ont félicitée d'être venue ici "juste à temps".

Il y a une maison à vendre dans un des villages qui est sur le trajet, et c'est à seulement un quart d'heure de Pereslavl. Elle est en assez bon état, et pas chère, mais je ne me sens plus de déménager. Je me contente de déménager d'une partie de ma propre maison dans l'autre, c'est-à-dire que je renonce à louer, car supporter des locataires en plus de mon voisin, c'est trop, et je m'installe dans les pièces qui ne donnent pas chez le rhinocéros d'à coté.

J'ai rencontré ma chère voisine Ania, qui me comprend bien, et nous tremblons toutes deux de voir remplacer par un monstre l'isba du défunt oncle Kolia que je dessine si souvent. Nous le regrettons beaucoup, car me dit-elle, il était si délicat, il avait du savoir-vivre, c'était un paysan, comme d'ailleurs son mari, fils d'un président de kolkhoze secrètement orthodoxe.


Ania s'est "attachée à notre petit coin", et d'une certaine façon, moi aussi. J'ai transformé un terrain vague plein de déchets en un jardin sauvage où vivent toutes sortes de petits animaux, je regarde avec amour des plantes commencer à se développer, ma clématite de Sibérie a mis deux ans à faire son trou, et la voilà qui se rue à l'assaut de l'arche placée par mes soins au dessus du portillon. Il a fait enfin un peu plus chaud, aujourd'hui, la végétation est très en retard, elle est d'ailleurs toujours plus en retard chez moi que dans le reste de la ville. Je suis restée au soleil entre Rita et Georgette, à regarder les fleurs des pruniers chatoyer sur le bleu du ciel. Ania m'a conseillé des artisans très bien. "Ce sont des tadjiks, ajoute-t-elle avec un air coupable. 

- Et alors? Je ne suis pas raciste ou bien peut-être que si, d'ailleurs, dans certains cas, mais pas ici!

- Laurence, ces tadjiks, ils sont nôtres, ils se sentent russes, ce sont des Russes...

- Eh bien oui, où est le problème? Moi aussi...


Un commentaire sur facebook compare l'Europe actuelle à une maison de fous dont les malades ont pris le pouvoir en enfermant les gens sains d'esprit. Défendent la création mafieuse qu'on appelle l'Ukraine aussi bien la gauche bobo que l'extrême droite bas du front. Je vois des représentants de cette dernière désigner les Russes comme des "antifas", sans doute parce qu'ils combattent les criminels tatoués du bataillon Azov qui se réclament de Bandera, lesquels étaient financés par un oligarque juif et promus par la caste mondialiste hostile à toute idée de patrie et d'identité nationale. Les membres de cette caste utilisent n'importe quels trublions, n'importe quel drapeau, n'importe quel miroir aux alouettes pour faire marcher les cons: ici le nazisme, là bas la gauchisme, le wokisme, les antifas ou encore les islamistes, ils ne sont pas regardants, puisqu'ils sont de nulle part et ne sont fidèles à personne. Or les Russes, même communistes, sont beaucoup plus proches de la droite française traditionnelle que du gauchisme post-soixante-huitard. C'est d'ailleurs ce qu'on ne leur pardonne pas. J'ai vu BHL, le chasseur de quenelles, chanter les louanges des combattants du bataillon Azov, spécialistes des atrocités invraisemblables, des viols collectifs avec des raffinements de cruauté et des tirs de précision sur les grands-mères et les écoliers. J'attends avec impatience qu'il pousse la solidarité avec ses héros jusqu'à se faire tatouer des croix gammées et des baphomets sur tout le corps.

Deux liens intéressants, en anglais. Dans le premier, on évoque l'higoumène Boris, la visite au tombeau duquel m'a débarassée de ma déprime post-covidienne et sans doute de mes cailloux baladeurs. Le voir lié aux étrangers qui affluent dans notre région jette encore un nouvel éclairage sur mon étonnante rencontre avec lui.

 To Russia for Freedom - Families from Across the World Flee to Rostov (VIDEO) (gorthodox.com)

Le second montre un évêque catholique proclamer que Poutine n'est ni un saint ni un ange, mais qu'il est cependant l'instrument de Dieu dans cette affaire. 

"Et parmi les chefs de gouvernement un seul s'est levé contre les forces du mal. Ce n'est pas Boris Johnson en Angleterre, ce n'est pas Macron en France, ce n'est pas Draghi en Italie, c'est Vladimir Poutine. Peut-être que ce n'est ni un ange, ni un saint, mais c'est quand même un homme de grande intelligence et courage. Et en tamps que chef de la Russie, il a le pouvoir de se dresser contre le pouvoir mondial unique. Ces jours-ci j'ai été très impressionné par un groupe de Polonaises catholiques qui avaient compris que Vladimir Poutine avait raison. J'étais très étonné, je sais en effet que les Polonais et les Russes se sont beaucoup fait la guerre, et cela peut recommencer. Les Russes se battent en Ukraine, mais pas dans le but de l'écraser et de la détruire. Vladimir Poutine a défini son objectif: la dénazification et la pacification de l'Ukraine, mais l'Europe stupide suit les injonctions des USA, dans leur tentative d'abattre la Russie. La guerre peut empirer, il faut nous y préparer. Il devient à présent clair que la prochaine ruse des criminels qui gouvernent le monde sera une famine artificiellement provoquée. Faites des provisions chez vous, achetez tant que c'est possible du riz, de la farine, ce que vous voulez. Mais préparez vous à ce que la nourriture puisse manquer. Ils nous ont joué le tour du Covid, ils nous ont joué le tour de l'Ukraine qui provoquait la Russie depuis 2014. La Russie a été obligée de se défendre. Le véritable agresseur n'est pas celui qu'on croit. Les agents de la CIA ont provoqué la Russie depuis l'Ukraine pendant quelques années. Pourtant les Etats Unis étaient chrétiens, relativement chrétiens, en majorité protestants, et le diable a su tromper ces chrétiens! Et maintenant la vraie religion de beaucoup d'Américains, ce n'est pas une religion, c'est la politique. Beaucoup d'entre eux, par patriotisme, veulent détruire la Russie, dans la mesure où la Russie est le dernier obstacle sur le chemin du nouvel ordre mondial."

https://www.facebook.com/permalink.php?story_fbid=5424283250926049&id=100000332829210&__cft__[0]=AZUDiuYm0G7KSECGM34VAFjCSYaaZB-XybA6SAeMyyDIuLc-f62FZzM6BKbfSiTVgwGjF0zTJzAR2kgj3YnTld0XLo7-IZ_qrp0kUr050g-BK2doAPx4gztGEdPZo9Td4gS0OUjLb3_e5d0AziO921p2&__tn__=%2CO%2CP-R

Je pense souvent à ce que m'a dit Slobodan Despot, que les peuples renégats, dont l'identité se fonde sur un reniement, sont les pires de tous.







mardi 24 mai 2022

Réconciliation


saint Alexandre Nevski, sur la façade d'un immeuble

Dans la galerie marchande du supermarché Magnit, je suis tombée sur Katia, nous sommes allées dans un restaurant géorgien ouvert depuis peu et très bon, mais l'euro plongeant à toute vitesse, et les prix effectuant le mouvement inverse, il va me falloir être beaucoup plus économe. D'autant plus que je ne touche plus ma retraite. Le crédit agricole, pour me faire un virement mensuel, veut une traduction assermentée d'une attestation de domicile. Mais pour cela, le notaire, ici, exige un papier avec de beaux tampons officiels comme on les aime en Russie, la traduc de ma facture d'électricité, cela ne peut pas faire, il me faut aller demander une attestation là où ce genre d'organismes est centralisé... 

Il y a quelques années, ma tante Mano me disait que de plus en plus, quand on allait chercher de l'argent à la banque, on avait la même appréhension que si on allait le demander à son père... On croirait bien en effet que je leur extorque mon propre argent!

Néanmoins, la séance m'a changé les idées, car l'irruption du voisin maudit m'avait gâché l'humeur. Katia m'a dit que maintenant, elle était prête à mettre en pièces tous ceux qui toucheraient à Poutine, et qu'elle ne supportait plus les libéraux. Elle n'est pas plus communiste que moi mais en ce moment, c'est  la réconciliation générale, blancs, rouges, chrétiens, musulmans, bouddhistes et même juifs, car ils ne sont pas tous nazisionistes, le chanteur Alexandre Rosenbaum a été clair sur la question (https://youtu.be/7rMUXTG19AU). Je recommande sa vidéo aux russophones, la traduire est au dessus de mes capacités. Il remet bien les pendules à l'heure, et je le trouve extrêmement sympathique, profond, intelligent et sincère, en quelque sorte, l'anti BHL. L'Occidental de base ferait bien de se demander pourquoi les "valeurs" de son camp provoquent un tel rejet. Elles ont naturellement des partisans dans tous les pays où elles cherchent à s'imposer par la corruption, la propagande ou la force, mais je ne peux pas dire que ce soit la crème des nations concernées, même si beaucoup de têtes d'affiches ou de brillants intellectuels diplômés en font partie. Des valeurs, des vraies, nous en avions, mais il y a belle lurette qu'on nous les a dévaluées, calomniées et ridiculisées...

A vrai dire, si on l'en croit, Poutine non plus, n'est pas communiste. En revanche, le mineur de base au Donbass l'est plutôt, ce qui n'est pas une raison pour lui balancer des bombes sur la tête. En fait, la caste mondialiste se rend si odieuse que nous voici tous d'accord dans notre commune aversion. Ce n'est plus la France contre les robots, c'est le monde contre les robots. C'est l'homme contre les robots.

Un prêtre de l'église canonique ukrainienne a été aspergé de zelionka, l'équivalent du mercurochrome, mais de couleur verte, pendant la liturgie. Cela s'est passé au pays des uniates, dans les ténèbres de l'Ukraine occidentale que les Polonais veulent récupérer, avec la bénédiction de Zelenski. Une espèce d'agitateur que je vois sévir sur tous les sites orthodoxes essaie de justifier cela en disant que c'est complètement marginal et condamné par les autorités de Kiev, et que le patriarche oecuménique n'y est pour rien, mais depuis huit ans que je suis tout cela, j'ai vu tant de témoignages de persécutions, tant de complicité de la part des autorités, et tant de mépris de la part du patriarche Bartholomée, ardemment soutenu et par cet agitateur et par certaines personnalités orthodoxes occidentales, que je ne me laisserai pas avoir par ce genre de discours. Ils sont tous responsables. Pour moi, ce sont eux qui ont jeté par procuration, consciemment ou non, ce produit sur ce prêtre et ses blancs vêtements liturgiques. Que Dieu soit leur juge.


Il y a 3 ans, je traduisais cette vidéo, cet appel d'une député ukrainienne au patriarche Bartolomée, ce sera ma réponse à l'agitateur de service:



dimanche 22 mai 2022

L'idiote du village

 J'écrivais il y a 7 ans, fin 2014, le commentaire suivant sur la page de Valeurs Actuelles à propos d'un article sur le cessez le feu entre Kiev et les "séparatistes prorusses":

C'est une ruse pour permettre à ces gangsters de gagner du temps. Les USA veulent la guerre, et nous l'aurons. Cela ne nous laissera pas intacts. Vous feriez bien de vous renseigner sur le net, pour ne pas mourir idiots. Valeurs Actuelles, à en juger par son article sur l'Ukraine très faux-cul dans son dernier numéro, défend, j'ai le regret de le constater, car j'avais de l'estime pour cette revue, les valeurs marchandes avant les valeurs traditionnelles de la vieille droite. Atlantistes, sarkozystes, rachetés par Dassault... Ils mentent, comme tous les autres. On nous ment tellement qu'il est difficile de se représenter à quel point. http://www.les-crises.fr/;https://www.facebook.com/.../2014/09/en-construction.html

https://www.facebook.com/valeursactuelles.page/photos/a.334787693289060/541232959311198/?comment_id=543983962369431&__tn__=R*F

Je l'avais complètement oublié, mais ce commentaire a été "liké" par quelqu'un et souligné d'un "merci", ce qui l'a fait remonter à la surface.

Je ne vois vraiment pas pourquoi je changerais aujourd'hui d'optique, tout s'est réalisé.

Une moniale m'a envoyé un article de "parlons d'orthodoxie" auquel j'ai répondu de la sorte:

Premièrement, je ne crois jamais ce que raconte Benoit Vitkine, russophobe rabique et grand spécialiste des fake news ou des mensonges par omission sur le Donbass. Il est donc fort possible que les propos de ce prêtre libéral, il y en a quelques uns, soient interprétés, j'ai vu les miens interprétés par des journalistes jusqu'à les rendre pratiquement méconnaissables, et cela est valable pour tous les autres détails de cet article. Mais admettons que tout cela soit la vérité vraie, où était ce prêtre et que disait-il pendant les huit ans qu'ont duré les exactions au Donbass, où soit disant était l'armée russe, qui n'y était pas, on le voit maintenant qu'elle y est vraiment. Pour moi qui ait suivi l'affaire, je regrette qu'elle ne ne soit pas venue plutôt et que Poutine se soit perdu dans les atermoiements diplomatiques, mais il se peut qu'il n'ait pas eu le choix. 

Que pensait ce prêtre des persécutions exercées à l'endroit du métropolite Onuphre et des ses fidèles et de l'écoeurante intervention du patriarche Bartholomée, le commis voyageur de la CIA, qui maintenant prend des airs de sainte nitouche? (on voit clairement ici dans quel but:https://vk.com/away.php?to=https%3A%2F%2Forthodoxologie.blogspot.com%2F2022%2F05%2Fle-synode-ukrainien-schismatique.html%3Ffbclid%3DIwAR2RF205LEoWwUCOK2AyzIeRHQlDEo8LzBwGYnZV8GRXGX9iECPL91vriDY&post=19879744_7563&cc_key=)

Cela ne lui fait-il rien de s'allier de fait avec des personnages comme Biden et tout le personnel occidental pourri qui ne sait plus qu'inventer pour enfin dépecer son pays et a mené l'Ukraine là où elle en est avec une fourberie extraordinaire, une vilenie et une absence de scrupules colossales?

Je ne suis pas communiste et observe avec chagrin une certaine renaissance ou nostalgie du communisme, dues à la manipulation d'éléments néonazis en Ukraine par des leaders occidentaux qui sont, eux purement et simplement mafieux, avec des idéologies bizarres qu'une amie à moi définit par le mot heureux de cocopitalisme, le communisme pour les sans dents, le capitalisme pour les surhommes, ainsi que l'explique clairement et ouvertement le sataniste Klaus Schwab. Ces dirigeants européens ont tout fait pour faire renaître le nazisme chez les uns, et par contre coup, le communisme chez les autres, eux-mêmes offrant le curieux spectacle d'un mélange de trotskisme et de nazisme qui nous promet une société tellement abominable, s'ils arrivent à leurs fins, que je préfèrerais le communisme de papa. Est-ce que la société occidentale actuelle peut être acceptée par un orthodoxe normal? Pour moi, c'est absolument impossible, pour le patriarche, je pense que c'est pareil. C'est cette société que ce prêtre défend pour son pays? Alors comme beaucoup de Russes, il a besoin d'atterrir...

Mais justement, ils atterrissent beaucoup, en ce moment, de nombreux libéraux ont compris de quoi il retournait.

Depuis presque six ans que je vis ici et tient un blog où il m'arrive d'être très critique, il est vrai sur d'autres sujets, je n'ai jamais subi les moindres pressions, aucun tchékiste ne "m'oblige à écrire de la sorte" avec un revolver braqué sur moi, comme le supposait une de mes contradictrices. Je me sens libre comme l'air. Je n'ai pas subi la tyrannie des mesures covidiennes, j'ai toujours vu des amis, j'ai toujours fréquenté l'église et communié normalement. 

Nous prions tous pour la paix en Ukraine, mais pas pour la victoire de ceux qui ont organisé tout cela, commettent depuis huit ans des horreurs, délirent d'une haine bestiale et stupide, montent de faux drapeaux et de faux reportages et assassinent ou emprisonnent les journalistes et personnages publics qui ne marchent pas dans la combine. Nous recevons les réfugiés ukrainiens, je soupçonne d'ailleurs que nous n'avons pas les mêmes que vous, et nous n'avons pas non plus les mêmes musulmans. On recueille de l'aide humanitaire, et personne autour de moi ne tient de discours haineux, ni ne persécute les étrangers venus des "pays hostiles" et installés ici. Il s'est passé des choses affreuses autrefois en Russie, mais le diable a changé de camp, il est dans celui de Vitkine, et de ce pauvre prêtre à qui je souhaite d'ouvrir les yeux.

Un correspondant m'écrit que la sérénité de mes chroniques le change de l'hystérie qui règne en France. Eh bien oui, ici, pas d'hystérie, tout est calme, dans la détermination et l'émotion. 

Xioucha, depuis qu'elle a réalisé ce qui se passait, est devenue une fan de Tetyana Montian, et elle envoie régulièrement au Donbass des colis de vivres, de médicaments et de bandages. Elle me dit qu'elle est stupéfaite par les discours haineux qu'elle lit ou entend chez certains libéraux, les mêmes qu'en Ukraine, et malheureusement, les mêmes qu'en France.

A l'église, j'ai vu Génia Kolesov, qui organise les soirées culturelles du café français et m'a embarquée dans le concert au monastère Donskoï. Il a montré la vidéo à une dame qui enseigne à l'institut Gnessinski, et celle-ci lui a dit: "C'est grandiose, je n'ai pas pu m'en arracher jusqu'à la fin".

Ce qui m'a sidérée, parce que moi, j'ai plutôt honte. Je me suis trompée plusieurs fois, et puis, comme on était dans un monastère, je me suis crue obligée de me mettre sur la tête le foulard que j'avais autour du cou. Comme habilleuse, dans la pièce sans miroir, j'avais Skountsev! Le résultat est l'idiote du village avec sa vielle à roue, de quoi donner raison à mon troll sur la progression de mon Alzheimer. Mais tout le monde est ravi...



Il fait toujours un froid de loup, j'avais planté des tomates, elles ont gelé. Dès qu'il y a un rayon de soleil, et il y en a quand même, entre deux magnifiques nuages, je suis dehors, à jardiner ou dessiner, et cela m'emplit d'un grand bonheur. Aujourd'hui, j'ai même commencé à jouer des gousli au grand air, le voisin au chien, Sacha, écoutant sa radio à plein volume dans sa cour, l'autre voisin vient seulement d'arriver, j'ai cru un instant qu'il ne viendrait pas, mais il vient vraiment souvent, j'espère qu'il ne va pas s'installer de façon permanente.

En plus de la vitrification du perron et de l'ouverture d'une porte sur le côté opposé, le seul où j'ai la paix, j'ai eu l'idée qui change tout. Je renonce à louer, et je vais m'installer dans la moitié que je laissais aux hôtes. Mes fenêtres donneront sur le voisin au chien, mais il est quand même un peu plus loin de moi, et puis je ferai mon bureau dans ma chambre, qui a deux fenêtres en angle, une sur le jardin et l'isba d'en face, l'autre sur le poirier. Dans la pièce où je me tenais jusqu'alors, je recevrai les amis de passage.













jeudi 19 mai 2022

Ermitage

 


Pluies diluviennes, soleil, arc-en-ciels, pluies diluviennes. Il fait si froid que je n'ai pas encore vu un seul moustique, alors que c'est en mai qu'ils sont le plus virulents, en principe. En revanche, les rossignols ne se laissent pas arrêter par les intempéries. Ils chantent à ravir, avec cette ivresse recueillie et mystérieuse qui me laisse suspendue entre deux mondes.

Kolia l'éléctricien essaie de finir de vitrer mon perron, avec ce temps, ce n'est pas simple. Je lui ai suggéré de commencer la terrasse, de l'autre côté, en attendant d'avoir reçu la feuille de profnastyl qui doit fermer le morceau de toit que nous rajoutons. Peut-être que ces aménagements rendront le voisin moins présent. Cela me donnera aussi la possibilité d'apprécier le jardin même quand il fait mauvais, car je n'ai plus aucune vue nulle part. A l'endroit du perron, je ferai une toute petite pièce, avec un fauteuil en osier, pour prendre le thé seule ou à deux et contempler le ciel par dessus les deux isbas encore normales, celles que je dessine tout le temps. 

J'ai donné une leçon de français à Macha, la fille du prêtre ukrainien, le père Vassili, elle a des problèmes de prononciation, son professeur leur enseigne à la fois le français et l'anglais, et il y a interférence entre les deux. Le père Vassili est très bon, et il a de l'humour. Il est affligé comme moi d'un voisin gênant, et il a ironisé sur nos problèmes et les prières que nous devons répéter pour ne pas perdre patience. Il m'a dit en riant: "Et vous avez un potager, vous n'avez pas la place, avec le marécage là devant? 

- Oh j'essaie un peu mais non, je n'ai pas la place, je me donne beaucoup de mal pour faire quelque chose de beau, je mets des fleurs. Parce que tout devient si moche que j'ai vraiment besoin que ce soit beau chez moi.

Eclat de rire. 

"Vous trouvez que cela n'en vaut pas la peine?

- Oh si, si! En effet, tout devient terriblement moche, et cela aussi éprouve notre patience! 

- Ah oui, c'est vrai que vous êtes peintre, vous pouvez me comprendre!"

Eclat de rire: "Je ne vous comprends que trop bien! La beauté, il faut la trouver maintenant à l'intérieur de soi!"

Il est peintre d'icônes et je soupçonne que les deux nouvelles de la cathédrale, saint Nectaire d'Egine et saint Gabriel de Géorgie, sont de sa main.

Il m'a dit:"Votre maison est une sorte d'ermitage, cela change tellement de la nôtre, avec tous nos enfants!"

Chez moi, ce sont les chats qui pullulent. Le soir et le matin, c'est la compétition pour aller sur mon lit. Hier, Robert, qui rasait les murs avec humilité quand je l'ai recueilli et se montre accaparant et jaloux, était allé occuper d'avance la place de Rita, sur l'oreiller voisin du mien. Chocha se place toujours devant l'oreiller et elle le regardait d'un sale oeil. Arrive Moustachon en courant, il bouscule tout le monde et s'installe sur moi. Georgette cherche à occuper sa place, près de mon épaule, sur laquelle elle pose sa patte. Blackos alors s'insinue entre Chocha, Robert et Moustachon. Ce dernier s'en fout royalement mais Chocha et Robert, offusqués, s'en vont. Rita tourne autour du lit sur les pattes arrières, il faut la soulever sans déranger Georgette qui grogne. Une fois sur le lit, Rita monte la garde, pour ne plus laisser monter d'autres chats. Quand à Rom, il est tellement exclusif qu'il refuse même d'essayer. Si tous ces animaux pouvaient se supporter, il y aurait de la place pour tout le monde.

On va bientôt sortir en russe le premier volume de mes chroniques, 2016.