mercredi 26 octobre 2016

Un coup pour pas grand chose

Près de l'église du Christ Sauveur, dynamitée par les soviétiques pour faire une piscine, reconstruite ensuite "à l'identique" selon la conception de Loujkov, c'est-à-dire forcément pas pareil, et assez kitsch, mais de loin, l'effet n'est pas trop mal.

Je suis partie pour Moscou, afin de récupérer une lettre recommandée arrivée chez mon père spirituel, et de prendre mon premier cours auprès de Dmitri Paramonov, le roi des gousli.
Les cours de gousli ont lieu dans un palais du XVII° siècle, au cœur du vieux Moscou. On y parvient par le pont du Patriarche, une passerelle qui part de l’église du Christ Sauveur, avec vue d’un côté sur le Kremlin et de l’autre sur la fabrique de confiseries «Octobre Rouge » et le monument vraiment monumental dressé à Pierre le Grand par le sculpteur Tsereteli.
Beaucoup d’intellectuels moscovites pensent que ce monument est une horreur. Mais malgré mon peu d’affection pour Pierre le Grand, et mon peu d’enthousiasme pour Tsereteli, ce machin me semble conférer au quartier une dimension fantastique, et le peintre Alexandre Chevtchenko l’a si souvent représenté sur ses toiles que je ne peux plus imaginer ce coin sans lui.
C’est un peu comme la Tour Eiffel, elle est moche mais on s’y attache. Il y a pire.
Le monument à Pierre le Grand

En arrivant dans le palais, j’apprends que Paramonov est malade et a reporté la séance. C’est une situation que j’ai déjà connue par le passé, mais je ne venais pas de Pereslavl Zalesski.
D’autre part, Xioucha a paumé la lettre recommandée, ce qui aurait très bien pu m’arriver, mais du coup, je suis venue pour rien.
Enfin si. J’ai vu Xioucha et fait du tourisme dans le centre de Moscou. Et puis je suis allée acheter de quoi peindre et dessiner dans un grand magasin de fournitures pour artistes.
J’ai rejoint le lendemain Zoïa, qui vient chercher toutes les semaines son fils handicapé, et elle m’a ramenée. Elle est d’une extrême gentillesse.
Cela m’a permis de rapporter un carton à dessins dans lequel j’ai retrouvé un tableau presque fini que je pourrai offrir à Olga. Il était resté en rade chez mon père Valentin. Que n’ai-je pas semé derrière moi au cours de ma vie vagabonde… J’aimerais bien ne plus bouger jusqu’au grand départ, où je n’aurai plus à me préoccuper de mes diverses épaves.
Il fait très froid, aux alentour de 0°, avec un vent agressif qui sent la neige. Rom a répondu à mes appels par des miaulements désespérés. A mon avis, il est resté dehors pendant toute mon absence, car il a peur des ouvriers, il a peur de tout le monde. C’est mon pauvre Français dans la tourmente. J’ai cru qu’il n’allait pas rentrer, mais il a dû se faufiler dans la cave pendant que je l’appelais, il est ressorti quand les ouvriers sont partis.
Il fait 11° dans la cuisine, j’ai sorti les bottes de feutre et le poncho péruvien.

Les nouvelles de France m’affligent profondément. Et la propagande russophobe hystérique et parfaitement mensongère que vomit notre classe politico-médiatique infâme.
Le Kremlin depuis la passerelle
Le monument à Pierre le Grand et la fabrique Octobre Rouge par Alexandre Chevtchenko

1 commentaire:

  1. J'attendais mon petit dessert journalier...Et il etait là depuis une heure !

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