2 petits degrés mais toujours des pêcheurs sur le bord de la rivière Troubej |
Toujours le couvercle
gris. Emmanuelle m’envoie la photo d’un lever de soleil sur le Ventoux, depuis
sa fenêtre de Saint-Pons-la-Calm. Je suis allée hier faire les courses dans mon
petit magasin de fruits et légumes, par les rues défoncées et boueuses, où se
succèdent les masures, les isbas et les « cottages » plastifiés, mon
chien est déjà célèbre dans le quartier. J’ai été suivie par une humble petite
chienne affamée qui doit avoir dans les six mois, et je suis allée acheter de
la viande, au cas où je la verrais passer. Je suis pratiquement végétarienne,
mais quand je vois ces chiens affamés et les croquettes industrielles que je
file à ma ménagerie, je me demande si cela est bien cohérent. Tous ces animaux prolifèrent, personne ne s’occupe de les recueillir ou de les opérer pour arrêter
de perpétuer la misère. Beaucoup de gens trouvent inhumain de stériliser les
animaux, mais de les laisser crever de faim, de les abandonner ou de les
distribuer à n’importe qui ne pose pas de problème de conscience. Les chiens
sont souvent à l’attache. Cela les rend complètement dingues, ce qui est bien
compréhensible.
En arrivant ici, j’ai
eu une crise de désespoir à la pensée des longues semaines de travaux qui
m’attendaient. Elles ont été précédées des longues semaines de pré déménagement
et de déménagement. C’est une bonne chose que la maison me plaise, cela me
donne un peu plus d’enthousiasme pour supporter cela.
Il me faut aussi
m’occuper des questions de permis de séjour, tout un processus. Gilles l’a fait
à Iaroslavl, où il y a moins de demandes et où il était le premier Français à
faire la démarche de mémoire de fonctionnaire local. Kostia met en branle son
réseau. Le réseau est une chose importante, ici.
Quand j’ai régularisé
ma situation à la Sberbank, la Caisse d’Epargne russe, une administratrice est
venue contempler mon passeport français, parce qu’elle n’en avait encore jamais
vu de sa vie.
J’aimerais pouvoir
recommencer à écrire, dessiner, faire des balades. Il me faudrait un vélo car
les marches à pied me déclenchent des crises d’arthrose. L’hiver, le vélo ne
sera plus envisageable, encore m’a-t-on dit qu’il existe des pneus neiges pour le
vélo, mais je craindrais un peu la chute, bien qu’elle puisse être amortie par
les congères !
Au café français, une
jeune femme m’a posé des questions sur la France et m’a dit que lorsqu’elle était allée en Allemagne,
elle avait cru se trouver en Turquie, et que sans être particulièrement
raciste, on aimerait bien trouver des Allemands quand on va en Allemagne.
A mon retour, la fille
qui travaille ici, en ce moment, avec son frère, m’accueille en me lançant en
français : «Comment ça va ? » Le livreur qui a apporté les
planches hier lui a confié à mon propos, avec admiration : « Oh, c’est
une femme qui semble avoir un intellect tout à fait supérieur, elle a vraiment
très bien su m’expliquer comment trouver sa rue ! » Dévoré de
curiosité, il lui a posé des tas de questions sur mon compte, auxquelles elle a
répondu qu’elle me connaissait très peu, qu’elle était juste venue travailler !
Comme j'évoquais le climat, elle me dit: "Oh mais il ne fait pas froid, chez nous, c'est fini, souvent même, on attend la neige en décembre et on voit arriver la pluie... L'année dernière, quelle température avons-nous eue? Moins vingt-quatre à tout casser...
- Moins vingt-quatre? Eh bien... Ce n'est déjà pas si mal!
- Pensez-vous! Chez nous, ce qui est normal, c'est moins trente-quatre! Moins vingt-quatre, c'est déjà l'Afrique..."
Comme j'évoquais le climat, elle me dit: "Oh mais il ne fait pas froid, chez nous, c'est fini, souvent même, on attend la neige en décembre et on voit arriver la pluie... L'année dernière, quelle température avons-nous eue? Moins vingt-quatre à tout casser...
- Moins vingt-quatre? Eh bien... Ce n'est déjà pas si mal!
- Pensez-vous! Chez nous, ce qui est normal, c'est moins trente-quatre! Moins vingt-quatre, c'est déjà l'Afrique..."
Bonjour ou plutôt bonsoir c'est sure que çe déménagement est un grand boulversement mais çomme je vous le disais hier tant que l'on est en harmonie avec soi c'est le plus important votre maison me plaît et vos écrits me passionne. Belle et douçe soiree. Amities marie
RépondreSupprimerMerci Marie!
RépondreSupprimerBonjour Laurence,
RépondreSupprimerVraiment passionnant de vous lire à chaque publication, je souhaite à mon tour vous raconter notre quotidien ici chez nous à St Laurent, par contre ce n'est que pour vous faire échos et je ne souhaite pas publier mes textes à la vue de tous car ils n'en valent pas la peine.
quel Saint Laurent? Pas Saint Laurent la Vernède?
SupprimerNon nous sommes à St Laurent Nouan (anciennement St Laurent des Eaux ) dans le Loir et Cher àn quelques Km de Chambord et à mi-chemin entre Blois et Orléans.
SupprimerBonsoir Laurence..c'est surement 21 h chez toi non?Tes recits sont passionnants...A mon avis le plus dur est fait..Et la petite marmite est tellement jolie !
RépondreSupprimerchez moi il est 20 h 40
SupprimerSuper,vos descriptions. Merci beaucoup.
RépondreSupprimerChère Laurence, je te suivais sur facebook et je viens de m'apercevoir que tu avais un blog... ça y est tu es dans mes favoris :)
RépondreSupprimerMerci Dominique. Je viens d'ouvrir ce blog, pour tenir mes amis au courant de ce qui m'arrive ici.
SupprimerMadame, je vous lis depuis quelque temp, lien FB, votre aventure est intéressante. Je ne connais pas la Russie, votre bout de campagne et sa vie quotidienne semble être un bon refuge.
RépondreSupprimerJe suis pour mon travail dans les caraïbes avec 30 degrés, vous lire est un bol d'air frais.
Certainement! Dans quelques temps, l'air sera encore plus frais, et lorsque je travaillais ici, je rêvais souvent de vacances aux Caraïbes!
Supprimer