Les Russes sont des gens très serviables et compatissent avec énergie à votre destin, sous forme de conseils et d'offres de services divers, ce qui peut être parfois étouffant, parfois réconfortant et utile, et peut aussi revêtir la forme du plan russe, ou de la combine russe, il faut savoir que ce plan est généralement foireux, car la plupart du temps, il est mal préparé et repose sur de bonnes intentions n'allant pas jusqu'à la réalisation concrète, des relations qui vous assurent de leur soutien et vous plantent.
Lorsque je cherchais à revenir ici et voulais acheter une maison, un ami adorable, serviable que je considérais quasiment comme un neveu, m'avait proposé son aide, et même enjoint de ne rien faire sans lui, car j’allais me faire forcément avoir. (Dans le plan russe entre souvent le paramètre qu'à part l'obligeant ami, le reste de la Russie est constitué d'affreux individus, avides de rouler l'étranger naïf). Il avait commencé par m'offrir carrément de construire sur le terrain de ses parents, ce qui m'avait semblé quand même difficile à envisager et n'avait d'ailleurs pas eu de suite. Dans la foulée de son aide pour trouver une maison, aide indispensable étant donné le contexte, ma naïveté et les individus susnommés, il m'offrait aussi d'essayer de me faire un visa de travail comme collaboratrice. Je lui envoyais scrupuleusement les offres qui me paraissaient intéressantes, j'attendais sa réponse, son avis. Il me disait que sa mère était au courant de tout ce qui se vendait d'intéressant du côté de chez eux, et j'attendais les propositions. Mais comme il était très occupé, sur place en permanence, et moi en séjour de trois semaines, j'en perdis deux à attendre que tout cela se concrétisât et me retrouvai à la veille de mon départ sans avoir rien acheté. Je me permis alors de lui faire observer que sans ses promesses et exhortations, j'aurais cherché toute seule et peut-être trouvé, et il ne m'a plus jamais répondu depuis, à mon grand chagrin: le plan russe, s'il est foireux, et il l'est bien souvent, il convient de s'en détourner sans faire remarquer à son auteur qu'il ne tient pas debout.
Dans le même cas de figure, de gentils amis se sont emparé de mes problèmes de permis de séjour pour en simplifier l'obtention, car n'ayant pas de conjoint russe, et les années que j'ai passées à travailler au lycée français ne comptant pas pour l'administration en raison de mon passeport de service, je suis obligée de passer par le système des quotas, plus compliqué et aléatoire. Avec une juriste, tout cela me coûterait dans les 5000 €, et je n'ai pas d'argent en trop. Le patron du café français me donnait le sage conseil de faire tout cela à Iaroslavl, où il y a moins de demandes, et pas de Français depuis lui-même, mais mon enregistrement sur Moscou complique un peu les choses. avant l'élection de Trump, je craignais aussi que la guerre n'éclatât au milieu de mes démarches longues et assorties d'allers et retours pour refaire des visas de tourisme en attendant un permis de séjour. Et au moment où j'allais commencer tout cela avec une juriste locale compatissante, est arrivé le plan russe, les conseils de la relation bien placée qui me téléphone et considère que je dois passer sur "statut spécial", et insister pour cela, mais elle est malade le jour où je dois aller au centre d'immigration et ne peut m'accompagner, donne des recommandations irréalisables, du genre raconter sa vie au fonctionnaire de service qui a autre chose à faire et s'en fout, mais n'a absolument pas préparé le terrain en communiquant une note pour attirer l'attention sur mon cas.
J'ai donc visité pour rien et par deux fois le centre d'immigration de Moscou. C'est à quarante minutes au sud de Moscou dans un village perdu. Quand vous sortez du métro, en bout de ligne, vous attendent à l'affût des meutes d'Ouzbeks pour, une fois la bagnole pourrie bourrée au maximum, vous transporter là bas à tombeau ouvert. Le centre est un immense truc bien propre avec des toilettes super et des distributeurs de boisson, des vérifications minutieuses à chaque palier, on ne va pas vous le donner comme ça, le permis de séjour, encore moins selon le "statut spécial" recommandé par le copain de mes copains, je l'ai senti tout de suite. Cependant, mes bienfaiteurs insistaient avec la dernière énergie pour me garder dans le cadre de leur plan russe: je n'avais pas compris, je ne savais pas expliquer, il me fallait y retourner, j'avais payé 5000 roubles pour déposer une demande et rien n'avait été fait, il me fallait raconter ma vie à l'inspecteur. L'inspecteur avait le regard de la tête de Méduse, et encore je ne sais pas si celui-ci n'avait pas plus de douceur er de compréhension.
Résultat de la galère: les demandes ne se déposent pas là bas, mais à Moscou dans un autre service, et seulement la première semaine du mois. De sorte que j'ai perdu encore des jours et mon énergie pour rien, comme disait le ministre Tchernomyrdine, ce qui est devenu ici quasiment un proverbe, : "Nous voulions faire pour le mieux, et ça s'est passé comme d'habitude!"
Lorsque je cherchais à revenir ici et voulais acheter une maison, un ami adorable, serviable que je considérais quasiment comme un neveu, m'avait proposé son aide, et même enjoint de ne rien faire sans lui, car j’allais me faire forcément avoir. (Dans le plan russe entre souvent le paramètre qu'à part l'obligeant ami, le reste de la Russie est constitué d'affreux individus, avides de rouler l'étranger naïf). Il avait commencé par m'offrir carrément de construire sur le terrain de ses parents, ce qui m'avait semblé quand même difficile à envisager et n'avait d'ailleurs pas eu de suite. Dans la foulée de son aide pour trouver une maison, aide indispensable étant donné le contexte, ma naïveté et les individus susnommés, il m'offrait aussi d'essayer de me faire un visa de travail comme collaboratrice. Je lui envoyais scrupuleusement les offres qui me paraissaient intéressantes, j'attendais sa réponse, son avis. Il me disait que sa mère était au courant de tout ce qui se vendait d'intéressant du côté de chez eux, et j'attendais les propositions. Mais comme il était très occupé, sur place en permanence, et moi en séjour de trois semaines, j'en perdis deux à attendre que tout cela se concrétisât et me retrouvai à la veille de mon départ sans avoir rien acheté. Je me permis alors de lui faire observer que sans ses promesses et exhortations, j'aurais cherché toute seule et peut-être trouvé, et il ne m'a plus jamais répondu depuis, à mon grand chagrin: le plan russe, s'il est foireux, et il l'est bien souvent, il convient de s'en détourner sans faire remarquer à son auteur qu'il ne tient pas debout.
Dans le même cas de figure, de gentils amis se sont emparé de mes problèmes de permis de séjour pour en simplifier l'obtention, car n'ayant pas de conjoint russe, et les années que j'ai passées à travailler au lycée français ne comptant pas pour l'administration en raison de mon passeport de service, je suis obligée de passer par le système des quotas, plus compliqué et aléatoire. Avec une juriste, tout cela me coûterait dans les 5000 €, et je n'ai pas d'argent en trop. Le patron du café français me donnait le sage conseil de faire tout cela à Iaroslavl, où il y a moins de demandes, et pas de Français depuis lui-même, mais mon enregistrement sur Moscou complique un peu les choses. avant l'élection de Trump, je craignais aussi que la guerre n'éclatât au milieu de mes démarches longues et assorties d'allers et retours pour refaire des visas de tourisme en attendant un permis de séjour. Et au moment où j'allais commencer tout cela avec une juriste locale compatissante, est arrivé le plan russe, les conseils de la relation bien placée qui me téléphone et considère que je dois passer sur "statut spécial", et insister pour cela, mais elle est malade le jour où je dois aller au centre d'immigration et ne peut m'accompagner, donne des recommandations irréalisables, du genre raconter sa vie au fonctionnaire de service qui a autre chose à faire et s'en fout, mais n'a absolument pas préparé le terrain en communiquant une note pour attirer l'attention sur mon cas.
J'ai donc visité pour rien et par deux fois le centre d'immigration de Moscou. C'est à quarante minutes au sud de Moscou dans un village perdu. Quand vous sortez du métro, en bout de ligne, vous attendent à l'affût des meutes d'Ouzbeks pour, une fois la bagnole pourrie bourrée au maximum, vous transporter là bas à tombeau ouvert. Le centre est un immense truc bien propre avec des toilettes super et des distributeurs de boisson, des vérifications minutieuses à chaque palier, on ne va pas vous le donner comme ça, le permis de séjour, encore moins selon le "statut spécial" recommandé par le copain de mes copains, je l'ai senti tout de suite. Cependant, mes bienfaiteurs insistaient avec la dernière énergie pour me garder dans le cadre de leur plan russe: je n'avais pas compris, je ne savais pas expliquer, il me fallait y retourner, j'avais payé 5000 roubles pour déposer une demande et rien n'avait été fait, il me fallait raconter ma vie à l'inspecteur. L'inspecteur avait le regard de la tête de Méduse, et encore je ne sais pas si celui-ci n'avait pas plus de douceur er de compréhension.
Résultat de la galère: les demandes ne se déposent pas là bas, mais à Moscou dans un autre service, et seulement la première semaine du mois. De sorte que j'ai perdu encore des jours et mon énergie pour rien, comme disait le ministre Tchernomyrdine, ce qui est devenu ici quasiment un proverbe, : "Nous voulions faire pour le mieux, et ça s'est passé comme d'habitude!"
Très intéressant, merci!
RépondreSupprimerIl faut sacrément s accrocher!
SupprimerOui, mais une collaboratrice du maudit centre m'a dit avec sympathie qu'on finissait par y arriver!
SupprimerCe commentaire a été supprimé par l'auteur.
SupprimerTrès Interressant il faut de la patience et de la perseverance mais cela ne me rebute pas quand meme belle journee amities marie
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