vendredi 23 juin 2017

Un peu de soleil.

J'ai cru aujourd'hui qu'il allait faire chaud. Mais l'averse passée, le temps s'est rafraîchi, heureusement, il y a du soleil. Je refais les promenades que je faisais dans la neige, au travers des hautes herbes.
J'ai d'abord rencontré un charmant petit oiseau:




Puis je suis montée à l'assaut de l'ancienne berge, pour avoir une belle vue, et je suis arrivée devant le monastère saint Nicétas le Sylite:


Je voyais aussi le lac, tout cet espace magique:


J'ai suivi la crête, la prairie est couverte de futures fraises des bois, et aussi de décharges sauvages, une abomination. Comment peut-on, devant tant de beauté, balancer des bouteilles, des bidons de plastique, de  vieux vêtements, les éternels sacs en plastique? Parce que cette beauté, on ne la voit même pas, on n'est plus relié à elle, ni d'ailleurs à rien, et l'histoire devenant pour les gens très récente, ils n'éprouvent pas de piété envers le monde ni envers leurs ancêtres. Pour beaucoup de Français, l'histoire commence en 1789. Pour hélas trop de Russes, en 1917. La disparition du folklore, ce puissant facteur d'unité, et de la foi, mais celle-ci Dieu merci reste vivace chez une bonne partie de la population, on n'arrive plus à communiquer avec tout cela, et l'on se retrouve avec la vision morcelée, et la sensiblité réduite, de l'individu dans sa petite cellule, isolé de tout ce qui pourrait l'irriguer, transfigurer sa vie et lui donner toute la profondeur des siècles passés et toute la perspective du Royaume à venir.



Voici la chapelle qui marque l'emplacement du monastère disparu, et du cimetière attenant. Anéantis après la révolution. Au monastère saint Nicolas, où Yana et Dounia résidaient, il n'est pas resté grand chose, et une nouvelle église a été construite, mais on a détruit une des rares et anciennes églises pyramidales que l'Eglise nikonienne ne permit plus de construire après le schisme des vieux-croyants et qui se répandaient sous Ivan le Terrible. Le monastère saint Daniel était dans un état pitoyable, le monastère saint Nicétas également. En dehors de l'aspect spirituel, ce sont des lieux chargés d'histoire. Mais l'histoire commence en 17, l'aube de "l'apothéose de l'histoire russe", comme a osé me l'écrire un nostalgique de Staline. Donc, on laisse un monastère classé comme musée, à titre documentaire, et on se fiche éperdument des autres, détruits ou laissés à l'abandon, après avoir souvent servi de prisons ou d'hôpitaux psychiatriques, et de ce qu'ils représentent. Saint Théodore, saint Daniel, saint Nicolas, saint Nicétas ont été restaurés par l'Eglise, lorsqu'on les lui a restitués.
Du haut de l'escarpement, on voit tout Pereslavl, les coupoles dorées de saint Nicolas, et le monastère-musée, Goritski.


Je redescends avec Rosie, qui bondit dans les hautes herbes. Et nous rencontrons deux animaux fascinants dont elle ne s'approche pas trop près. Le chevrier rigole. Il l'appelle, mais elle reste à distance.




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