Hier, j'ai trouvé par hasard Rosie en plein centre de Pereslavl. Je ne voulais pas croire que c'était elle, mais si, la médaille en faisait foi et ses bonds désordonnés à ma vue. Il m'a fallu la ramener à la maison, elle slalomait au milieu des voitures, et il m'a fallu l'enfermer dans l'entrée.
Aujourd'hui, je l'ai laissée avec ses copains chiens du quartier, et je suis partie en bus, par un temps ignoble.
Demain, stérilisation de l'emmerdeuse.
Je n'ai jamais vu une chienne aussi excitée. Les chiens dorment souvent beaucoup, pas elle. Elle mène sa vie et devrait être fatiguée, elle ne l'est jamais.
En arrivant à la production, ambiance électrique, il m'a fallu traduire les engueulades. Didier est un type qui sait travailler et qui aime son travail, pour la qualité duquel il,requiert une organisation sans faille et des collaborateurs dégourdis, efficaces, qui prennent des initiatives mais observent ses consignes à la lettre, car c'est la condition de la réussite des recettes et de l'acquisition des savoir-faire qui leur permettront de fonctionner de façon autonome. Les Russes sont bordéliques, le communisme n'a pas précisément encouragé l'initiative personnelle, beaucoup de savoir-faire se sont perdus. Ils marchent à l'affectif. Ils ont leurs représentations et s'y cramponnent contre toute raison. Il y a des choses étonnantes, l'un se met à mal faire ce qu'il semblait avoir appris. Et puis il y a de mauvaises volontés, plutôt bâcler à peu près que se donner la peine d'apprendre. Là au milieu, Didier râle, tempête, vole d'un endroit à l'autre: "Tu vois, tu vois? Je lui ai encore montré il y a une heure, et tu as traduit, eh bien elle me fait encore la même connerie."
Les employées répondent que c'est pas moi c'est l'autre, ou qu'elles n'ont pas compris, ou que c'est mieux à leur manière.
Il me fait systématiquement goûter ses productions: "Toi, ça se voit tout de suite, tu es de la gueule!" La dernière, Almeria, est un mélange de sabayon au chocolat au lait avec au dessus une crème à la pistache. Le goût de la pistache s'épanouit après celui de la mousse, vraiment délicieux. Et le praliné qu'il a fait faire à Sérioja, c'est un poème...
Un autre sujet de perpétuel mécontentement, ce sont les commandes qu'il fait ponctuellement et que les clients ne viennent pas chercher ou réclament plusieurs jours après, quand on a écoulé autrement ce qui leur était destiné et qu'il faut recommencer. Ces commandes prennent de la place dans les congélateurs et l'empêchent d'y entreposer les productions suivantes. Aujourd'hui, il tire d'un congélateur un cageot rempli de petites brioches rondes, les tâte et me dit: "Tiens, regarde, quatre jours qu'elles sont là: plus sèches que les couilles à Jules!"
Aujourd'hui, je l'ai laissée avec ses copains chiens du quartier, et je suis partie en bus, par un temps ignoble.
Demain, stérilisation de l'emmerdeuse.
Je n'ai jamais vu une chienne aussi excitée. Les chiens dorment souvent beaucoup, pas elle. Elle mène sa vie et devrait être fatiguée, elle ne l'est jamais.
En arrivant à la production, ambiance électrique, il m'a fallu traduire les engueulades. Didier est un type qui sait travailler et qui aime son travail, pour la qualité duquel il,requiert une organisation sans faille et des collaborateurs dégourdis, efficaces, qui prennent des initiatives mais observent ses consignes à la lettre, car c'est la condition de la réussite des recettes et de l'acquisition des savoir-faire qui leur permettront de fonctionner de façon autonome. Les Russes sont bordéliques, le communisme n'a pas précisément encouragé l'initiative personnelle, beaucoup de savoir-faire se sont perdus. Ils marchent à l'affectif. Ils ont leurs représentations et s'y cramponnent contre toute raison. Il y a des choses étonnantes, l'un se met à mal faire ce qu'il semblait avoir appris. Et puis il y a de mauvaises volontés, plutôt bâcler à peu près que se donner la peine d'apprendre. Là au milieu, Didier râle, tempête, vole d'un endroit à l'autre: "Tu vois, tu vois? Je lui ai encore montré il y a une heure, et tu as traduit, eh bien elle me fait encore la même connerie."
Les employées répondent que c'est pas moi c'est l'autre, ou qu'elles n'ont pas compris, ou que c'est mieux à leur manière.
Il me fait systématiquement goûter ses productions: "Toi, ça se voit tout de suite, tu es de la gueule!" La dernière, Almeria, est un mélange de sabayon au chocolat au lait avec au dessus une crème à la pistache. Le goût de la pistache s'épanouit après celui de la mousse, vraiment délicieux. Et le praliné qu'il a fait faire à Sérioja, c'est un poème...
Un autre sujet de perpétuel mécontentement, ce sont les commandes qu'il fait ponctuellement et que les clients ne viennent pas chercher ou réclament plusieurs jours après, quand on a écoulé autrement ce qui leur était destiné et qu'il faut recommencer. Ces commandes prennent de la place dans les congélateurs et l'empêchent d'y entreposer les productions suivantes. Aujourd'hui, il tire d'un congélateur un cageot rempli de petites brioches rondes, les tâte et me dit: "Tiens, regarde, quatre jours qu'elles sont là: plus sèches que les couilles à Jules!"
A lire la manière de travailler et le managment des Russes j'ai l'impression de revenir 3 ans en arrière lorsque j'avais ouvert ma boulangerie a Kazan, impossible de les faire bosser, soit ils arrivent bourré le matin, soit ils font n'importe quoi, soit ils ne comprennent rien .... ça a joué grandement dans l'arrêt de mes activités ...
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