dimanche 21 octobre 2018

Un dimanche....

j'aime la maison d'en face, ses couleurs et son bouleau doré
Le bel été indien a pris fin, le temps était froid hier, humide aujourd'hui, j'ai planté en vitesse des asters donnés par Violetta. Je suis allée à l'église ce matin, dans un état de coma profond, comme d'habitude. C'était une liturgie épiscopale. Le chant des chérubins qu'affectionne l'évêque est très beau, on y a droit chaque fois qu'il vient. Je pensais au père Barsanuphe, pour qui j'ai remis une demande de prière.
Je me suis confessée et j'ai communié pour me soutenir le moral en ces temps difficiles. C'était un autre prêtre que le père Constantin, mais il m'a demandé avec un fin sourire: "Oh, vous ne seriez pas la Française?
- Si, si c'est moi.
- Il faut venir plus souvent chez nous!
- Mais je viens...
- Vous confesser et communier...
- C'est que je vais aussi chez mon père spirituel à Moscou, comme je vous l'ai dit, je suis très paresseuse, et là bas cela m'est plus facile, mais je viendrai ici aussi!
- Si vous accueillez d'autres étrangers, amenez-les nous!
- Eh bien j'aurais pu, car j'en ai accueilli il n'y a pas longtemps. La prochaine fois...  "
C'est le père Constantin qui a fait le sermon, il a expliqué l'histoire du schisme actuel à ses paroissiens, et la félonie que représente la pétition lancée par des intellectuels libéraux, que Dostoïevski déjà considérait comme des traîtres, qui trahissaient déjà pendant la guerre russo-japonaise, qui ont trahi le tsar et qui aujourd'hui servent les visées américaines contre leur propre pays et livrent aux persécutions le métropolite Onuphre et ses fidèles. Il a rappelé aussi pourquoi Philarète avait été anathémisé. Thème repris par l'évêque ensuite avec beaucoup d'émotion: "Sainte Russie, a-t-il conclu, garde la foi orthodoxe!" (Русь святая, храни веру православную).
C'était son anniversaire, et des paroissiens lui ont apporté un bouquet et des cadeaux. Il semblait touché comme un enfant. Les gens paraissent beaucoup l'aimer, et se précipitaient pour avoir sa bénédiction. Il a une présence particulière, il est jeune, grand, inspiré, expressif.
spitz retrouvant sa maîtresse après une heure et demie de liturgie
J'avais laissé Rita dans la voiture, elle m'a fait des fêtes délirantes, et je l'ai emmenée au café français dans son petit sac. Je l'avais laissée sur une chaise pendant que je commandais, et tout à coup, elle s'est mise à pousser des cris lugubres qui ont traumatisé les personnes présentes, je l'ai donc libérée. Elle a eu beaucoup de succès. Le personnel m'a déclaré que je devais venir plus souvent, car je plaisais à tous. Ca fait toujours plaisir. Les Russes disent ce qu'ils pensent, dans un sens comme dans l'autre!
Pendant tout ce cirque, l'un des patrons du café, Maxime, que je n'ai pas vu, me photographiait sournoisement, je ne sais par quel biais! Depuis quelques temps, je ne tombe jamais sur aucun des membres de l'équipe, et cela me manque.
Rita était très heureuse de retrouver sa maison. Elle est très casanière, prête à tout supporter pour rester avec moi, mais casanière. Elle aime faire un câlin dans le lit le matin, courir dans le jardin, mais pas dans la rue. Elle commence à comprendre qu'il faut faire pipi dehors et que cela vaut obligatoirement récompense!
Rosie détruit méthodiquement mes plantations...

C'était bon? me demande Maxime.
- Comme d'habitude, fabuleux!

J'ai eu la joie de discuter un peu avec Micha qui se rapproche beaucoup de son fils et de sa petite-fille, nous avons évoqué le membre de l'ensemble cosaque qui vient de mourir, Slava Kazakov. Skountsev m'avait envoyé la vidéo de ses funérailles. Les cosaques ont chanté sur sa tombe l'une de leurs plus belles chansons. C'était un homme adorable. J'avais su qu'il,était mort, mais je n'avais pas vu la vidéo, car je me perds dans tous ces réseaux électroniques, Whats'app, Messenger, Facebook, Vkontakte, cela me donne le tournis. J'avais manqué de même un message de Génia, un jeune musicien que j'aimais bien et qui était de passage à Pereslavl... la semaine dernière!!!
En revanche, je suis tombée facilement sur le fils de Xioucha, Noé, qui venait avec son école visiter Pereslavl et devait me remettre les planches à icônes que sa mère avait oublié de m'apporter à l'église. En sortant de l'office, déjà dans la voiture, j'ai vu un autobus, et me suis demandé si ce n'était pas le sien. J'ai vu de loin un groupe, près de l'église de la Transfiguration, et au sein du groupe, une grande asperge coiffée comme un saule pleureur: c'était bien lui!
Noé est joli garçon mais il se cache sous ses cheveux.
La vidéo des cosaques m'a beaucoup émue. C'est si beau, si viril, cet hommage, et si sincère...
D'ailleurs ici, tout m'émeut.

La liturgie épiscopale photographiée par un paroissien. Le père Constantin est au premier plan à gauche


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