mercredi 20 février 2019

Je reste avec l'Eglise persécutée, mais véritable. Et cela me rend heureux



16 octobre 2018, 15:58 25418 8
par sa Béatitude, le métropolite Onuphre
Je suis pécheur Mais l'ampleur du péché du synode de Constantinople me fait simplement peur.
«Eh bien, pourquoi, après tout, argumenter? Quelle importance, l’Eglise ou le patriarcat ? C’était celui de Moscou, maintenant, celui de Constantinople, ensuite ce sera celui de Kiev".
 La question n'est pas vaine. Pourquoi dans l’absolu prendre la parole pour ou contre quelque chose ? Tant de gens sont surpris aussi par saint Jean le Baptiste.
S’il était seulement resté au Jourdain. S’il avait prêché, fait l'anachorète, baptisé ... Qu'est-ce qu'il  lui a pris d’aller dénoncer le roi? Pourquoi s’est-il mêlé de politique?
Mais le fait est que là où la politique empiétait sur des questions morales, une personne aussi influente que Jean-Baptiste n'avait pas le droit de garder le silence.
Après tout, le roi Antipas était le chef d’un peuple religieux, il était à la tête du peuple élu de Dieu et servait, qu'il le voulût ou non, d’exemple à ceux que le saint appelait au repentir. Toute action du roi devenait une tentation difficile ou un exemple élevé pouvant inspirer des exploits.La voix de la conscience devait se faire entendre!
Le crime commis par le roi contre les mœurs, la morale a forcé le Précurseur à élever la voix 
Et il a fini en prison.
Le roi profite de la proximité de la présence du juste pour mener de longues conversations avec lui. Elles auraient pu provoquer un changement dans la vie d'Hérode Antipas, s’il n’y avait eu la danse perverse de la jeune fille, sa nièce, au cours d’une beuverie et d’une bacchanale devant ses invités...
Alors, est-ce que cela valait la peine pour Jean le Précurseur de dénoncer le roi, cela valait-il la peine, comme on le dit maintenant en argot, de « s’inscrire » quand Hérode avait tort, quand il péchait personnellement ?
Pourquoi n'avons-nous maintenant pas le droit de garder le silence sur le péché du patriarche de Constantinople contre l'Église du Christ? Pourquoi s'attacher à des principes jusqu'à la persécution?
Ne serait-il pas vraiment plus facile de fermer les yeux et d’accepter qu’on pût également faire son salut avec le patriarche de Constantinople? Ce qui est important, c’est l’amour!
On peut tomber d'accord sur tout. Mais le problème est que, selon les mots de l'apôtre Paul, l'amour n'est "pas déréglé". Et si ce dérèglement nous est imposé sous les dehors de l'amour, c'est le crime absolu! Contre l'Amour même!
Pendant des siècles, l'église a élaboré des canons, pour préserver le fonctionnement de la vie de l’organisme ecclésial selon ses normes et son ordre. Et une seule violation du canon quand elle procède  de n’importe quel chrétien nous est douloureuse. Mais la blessure est particulièrement mortelle  lorsque c’est un primat de l'Église qui l’inflige et que favorisent ce brigandage ceux qui sont appelés à respecter l'Église, les hiérarques!
Le pouvoir, la richesse et la politique détruisent le christianisme chez quiconque s'enlise dans  cette boue. Le patriarcat de Constantinople est maintenant tombé. Et être avec lui, c'est partager son crime contre l'Église et l'Amour.
Je ne peux pas admettre cela. Je suis un pécheur. Mais l'ampleur du péché du synode de Constantinople me fait simplement peur.
À partir de là, je reste avec l’Église qui est persécutée, mais à la bonne place, celle de l’Eglise véritable. Et cela me rend heureux.
Parce que dans cette Eglise demeurent seulement ceux qui sont fidèles au Christ. Et c’est avec vénération que je contemple les saints hiérarques et les prêtres, les laïcs de l'Église orthodoxe ukrainienne actuelle, qui, par leur loyauté, créent la plénitude de la sainteté. Et je les supplie de ne pas me rejeter, moi pécheur
traduction moniale Elizabeth et Laurence Guillon



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