jeudi 14 février 2019

le secours de saint Serge

Nous aurions dû partir pour Moscou aujourd'hui, mais je dois aller donner mon dossier pour le permis permanent au service d'immigration demain matin. J'espère que nous aurons le temps, Martine et moi, de visiter au moins la place Rouge.
Pour son dernier jour à Pereslavl, il a fait tout à coup très beau, un soleil radieux. Nous sommes allées à Serguiev Possad voir la laure de la Trinité saint Serge, avec ses coupoles d'or qui brillaient d'un éclat surnaturel dans la lumière. C'était, mises à part les hordes de Chinois, le conte de fées russe tant attendu. Le ciel d'azur sur la neige étincelante, les architectures blanches et colorées que semblait irradier un doux feu intérieur. Ce désagréable sentiment d'angoisse et de tristesse qui me poursuit depuis plusieurs jours ne me quittait pourtant pas. J'ai entraîné Martine dans la plus belle et la plus ancienne église, celle où repose saint Serge. Trois femmes chantaient admirablement l'acathiste au saint, tandis qu'un moine lisait distinctement et avec ferveur. Une vieille à genoux pleurait. Je me suis approchée de la châsse, et de sa guirlande de lampes à huile suspendues multicolores, j'avais moi-même envie de pleurer et suppliait saint Serge de venir en aide à l'Orthodoxie, à la sainte Russie et à moi qui suis venue vivre ici, et de me délivrer de cette affreuse angoisse. Puis je me suis inclinée pour vénérer ses reliques. L'angoisse m'a quittée, d'un seul coup.
Dans une boutique de bondieuseries, j'ai acheté des disques religieux, un joli vase et des cierges qui sentent merveilleusement le miel. Martine m'a dit: "C'est la première fois que je vois des choses qu'on peut avoir envie d'acheter".
Sa visite à l'église l'avait profondément émue, bien qu'elle ne se fût pas approchée de la châsse, parce que "c'eût été un blasphème".
Au retour, nous sommes retournées déjeuner au café français, où nous avons vu le pâtissier Didier et le gentil Maxime, avec lesquels nous avons discuté et plaisanté comme avec de vrais Français typiques...
Puis comme il faisait très beau, et que la neige avait nappé la glace, nous avons suivi le bord de la rivière, et enfin pu apprécier ce qu'il reste de pittoresque à Pereslavl. Après cela, il ne me restait plus de courage pour les vêpres de la sainte Rencontre, et demain, la visite au service d'immigration m'empêchera d'aller à la liturgie...
Mais quand même, saint Serge m'a répondu et aidée. Et quand j'ai lu cet article de Maxime: https://orthodoxe-ordinaire.blogspot.com/2019/02/un-grossier-et-tenace-sentiment.html?utm_source=feedburner&utm_medium=email&utm_campaign=Feed%3A+LexiqueDunChretienOrthodoxeOrdinaire+%28LEXIQUE+D%27UN+CHRETIEN+ORTHODOXE+ORDINAIRE%29
j'ai su avec une ferme certitude intérieure que j'avais vraiment bien fait de partir. Un pays où ce genre de personnages tient le haut du pavé n'est plus fait pour moi.

la laure

la laure

la laure

la laure

Pereslavl

Pereslavl

Pereslavl


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