lundi 8 avril 2019

Yarilo et les cosaques.






La présentation de Yarilo a eu lieu, au centre culturel Pokrovskie Vorota de Jean-François Thiry. Il n’y avait pas énormément de monde mais une dizaine de fidèles cosaques complètement conquis. Ils ont chanté une chanson des cosaques du Terek consacrée à Ivan le Terrible. J’ai chanté un vers spirituel avec Skountsev et Nikiforitch, et il m’a semblé que Kolia Sakharov pleurait ! Olga Filatova, à ma demande, a présenté mon livre comme elle l’avait ressenti, c’est-à-dire mon propre itinéraire spirituel et la clé de ma présence en Russie, dans mon marécage de Pereslavl, cet environnement qui me permettait de trouver la nourriture dont mon âme a besoin, et son mari est venu me dire ensuite que ce livre était écrit avec mon âme, que c’était elle qui commandait ma vie et ma création. Un monsieur entré par hasard m’a complimentée pour ma langue française « extrêmement profonde ». Les cosaques s’émerveillaient de ma compréhension de la Russie, du chemin que j’avais fait. Nikiforitch m’a dit : «Ce n’est pas toi qui écris cela, mais quelque chose qui te prend et passe à travers toi, et qui devait se manifester ».
Iouri a lu les passages en russe, avec force et sentiment, et j’ai écourté la lecture des passages en français, car à part Jean-François Thiry, qui d’ailleurs est belge, il n’y avait pas de Français, et aucun journaliste, à part celle que Skountsev m’avait amenée et qui était très enthousiaste, Olga. Dany m’a dit : « Ton enfant français, ton Yarilo franco-russe, ils vont tous s’en emparer et le naturaliser vite fait ! » En effet, c’était ce que je ressentais. Et d’avoir touché précisément des représentants de cette Russie éternelle et profonde était beaucoup plus important pour moi que des compliments mondains et la présence de gens qui ne sont pas dans le cercle magique, le cercle cosaque détenteur du secret et de l’essence de la sainte Russie.
Avant la présentation, j’ai passé un moment avec Victor, le patron du salon de thé inclus dans le centre, « Tchaïnie Vyssoti ».On y boit du thé très raffiné et on peut y manger des glaces extraordinaires, avec des parfums inattendus, jus de bouleau, baies ou fruits exotiques. La femme de Victor, Olga, est complètement envoûtée par le folklore, et a un ami dans le « Cercle Cosaque » : «Je n’ai plus besoin de rien d’autre, seulement chanter, partir en expédition recueillir du matériel, je me fiche éperdument d’aller à l’étranger, ce qu’il me faut maintenant, c’est le chant de ma terre, je vais là où ça chante encore ».  Et en effet, à qui connaît cette eau vive, plus rien d’autre n’est nécessaire, et les séductions du monde moderne deviennent sans effet.  Nikiforitch pense que la Russie est indestructible : « On essaie de faire disparaître l’esprit russe, mais il ressort tout le temps ».
Et il s’empare même parfois des étrangers et les naturalise, comme moi, ou comme l’Anglais de mon livre.
Skounstev m'a fait quelques réflexions de vieux croyant sur des erreurs que j'ai commises dans la description des rituels. J'ai lâché mon livre trop tôt, comme je le pressentais. Mais je corrigerai...
Jean-François Thiry était peut-être un peu interloqué par les aspects très orthodoxes de l'histoire, les discours sur la Troisième Rome du tsar et du métropolite. Mais la perspective est eschatologique et non pas politique, bien que pour le tsar, elle le soit quand même. Et je fais s’exprimer des gens du XVI° siècle, mais en réalité, et j’en ai parlé avec le père Valentin ce matin, nous voyons tous les jours que dans cette perspective eschatologique, il en est bien ainsi, c’est même pour moi une évidence, la troisième Rome et la dernière arche.
Rita s'est révélée très mondaine, comme Joulik. Elle adore se pavaner, et à un moment, elle était juste au centre du choeur des cosaques, tranquillement allongée, comme si tout cela lui était destiné.

Dommage que j'ai beaucoup de photos de moi et peu des autres participants, et des cosaques!

Olga présente ses impressions







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