mardi 29 octobre 2019

Une histoire de fous et de fous-en-Christ


le tsar Ivan, 1° stichère quartet Voronov

Dans quelques jours je vais faire paraître aux éditions du Net la suite et l’épilogue de Yarilo (ed. du Net), intitulée Parthène le Fou. Comme ceux qui ont lu le premier livre le savent,  il avait une fin en suspens qui pouvait en rester là mais on avait quand même l’impression qu’il y aurait des prolongements, les voici qui viennent. Encore le tsar, vieilli, encore un petit garçon, mais pas le même genre de relations entre le vieux despote et son lumineux petit protégé.
Ceux qui n’ont pas lu le premier ne liront pas plus le second, et d’ailleurs le second sans le premier, ou avant le premier n’aurait pas beaucoup de sens. Le second est moins cher, parce que moins gros ; donc les lecteurs du premier n’auront pas à se ruiner pour savoir la suite.
Je mets à la disposition de ceux qui ne considèrent pas ce don de toute ma vie comme un colis piégé, la suite de Yarilo, Parthène le Fou, avec  des extraits pour se faire une idée. 
Parthène le Fou était le surnom que se donnait Ivan le Terrible pour écrire des compositions religieuses, qui existent encore. Evidemment, les historiens se sont penchés avec curiosité sur ce détail, et l’explication pour moi la plus plausible c’est que Parthène voulant dire vierge en grec, il s’identifiait aux vierges folles qui oublient de se munir d’huile pour leurs lampes, afin d’entrer chez l’Epoux.
En somme le livre raconte comment le tsar, dévoré de passions et de remords, dépouille peu à peu, aidé par son fils Féodor, « le petit tsar des fous », par sa bru, la douce Irina, par le petit barde Vania Basmanov, dit « Rossignol le Brigand », le despote luxurieux et cruel pour ne garder de lui-même au dernier moment, que le fou Parthène.
Une histoire de fous et de fous-en-Christ. Une tragédie. Un conte sur le pouvoir, la mort, le salut.


Vanietchka secoua ses boucles pour ne pas pleurer : «Quand j’aurai une femme dont je serai très amoureux, nous aurons plein de bébés, et un très grand lit. Nous inventerons des chansons tous ensemble… Tu sais que le tsar écrit des prières, tsarévitch, et compose des stichères ? Seulement il ne le dit pas. Il prétend que c’est Parthène le Fou qui les écrit. Parthène le Fou, c’est lui. C’est son nom secret.

- Pourquoi me le dis-tu, alors, Vania ? Tu sais dans quelle colère le tsar pourrait se mettre ? Vanietchka ! Tu ne l’as encore jamais vu vraiment en colère !
- Tsarévitch, je ne le dis à personne, mais toi, ce n’est pas pareil, tu es un saint, et tu l’aimes…
- Je ne suis pas un saint, voyons, Vania, je suis juste un idiot et un bigot ! Un sonneur de cloches ! »
Vania regarda avec ferveur le jeune homme fluet aux doux yeux d’icône, dans sa luisante armure de brocart fourré : «Tu es un saint, affirma-t-il. Tu comprends, j’ai vu le métropolite Philippe quand il est venu chercher papa. Je sais à quoi ressemble un saint.
- Tu as vraiment vu cela, Vanietchka ?
- Mais oui. Il éclairait toute l’isba comme en plein jour. Le séraphin sur sa coiffe brillait comme une grosse étoile. »
Féodor se signa avec vénération. « Toi aussi, tu es lumineux, poursuivit Vania. Si tu n’envoies pas de rayons partout, c’est que tu es encore ici, sur terre, mais si tu meurs, tu vas te mettre à briller. Peut-être que dès maintenant, si on t’ouvrait comme un coffret, on ne trouverait dedans que de la lumière… »


2 commentaires:

  1. Agréable surprise, je le lirai avec autant de plaisir que le premier.
    Pourrais-je l'avoir sur amazon ??

    Je vois que vous êtes très occupée, la Russie doit vous inspirer !

    Amitiés littéraires !
    Sophie !!

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    1. Vous pourrez l'avoir sur Amazon, Chapitre ou directement aux éditions du Net. En fait, c'est un livre qui a dormi trente ans dans mes tiroirs, et au moment de mon déménagement en Russie, j'ai voulu le passer sur ordinateur pour ne pas emporter de manuscrit. J'ai alors décidé de réecrire le premier. Et à la lueur du premier j'ai modifié le second. La Russie m'a beaucoup apporté, car je suis sur les lieux que hantaient mes héros. Et puis mon père spirituel m'a prêté des livres sur cette période. Mais le second livre ne m'a pas demandé le même travail que le premier, il était en partie déjà écrit... J'espère qu'il vous touchera autant que le premier.

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