dimanche 8 décembre 2019

The Place


Nous avions aujourd’hui notre premier concert à Rostov, à l’espace culturel "the Place" (en anglais dans le texte), vieilles maisons typiques restaurées avec goût en vue de manifestations de ce genre. Il y avait l’exposition des tableaux des jeunes élèves de Liéna, et puis le concert de son collectif folklorique enfantin, qui chante extrêmement bien, et avec beaucoup de naturel. Le collectif d’adultes, nous, se greffait là-dessus. Et je devais chanter trois chansons pour finir, dont une russe, en m’accompagnant à la vielle.
La télévision était une fois de plus présente, l’équipe civilisée d’il y a trois semaines. Ils voulaient me filmer en train de chanter. Je n’étais pas très à l’aise, car cela perturbait la mise en place des diverses manifestations, mais d’un autre côté, cela faisait de la publicité à l'endroit comme aux participants... En plus de la Française de service, les journalistes ont reçu en prime le père Joseph Gleason, venu du Texas, dont les trois filles présentes ont chanté comme des paysannes russes, de façon parfaitement authentique.
J’avais emmené mon petit voisin Aliocha. Il a fait connaissance du fils de Liéna, et aussi de la bibliothèque du centre, car ce sympathique enfant aime lire, il me paraît vraiment attachant, simple, digne, je dirais même viril.
Rita a beau être sociable et mondaine, elle avait visiblement le tournis, beaucoup de monde, beaucoup d’enfants, certes plutôt grands, mais quand ils se mettaient à cinq pour la caresser, elle commençait à grogner et à faire mine d’être extrêmement féroce.
J’avais bien préparé mes trois chansons, et chez moi, je chantais et jouais avec une liberté et  un oubli du monde extérieur complets. Mais sur place, j’étais plus inhibée. J’avais dû revêtir le costume russe acheté cet été, et je n’y étais pas très à l’aise, j’aurais préféré rester dans mes vêtements habituels. Il me semblait que j’avais l’air d’une montgolfière prête au décollage.
J’ai rencontré, avec Vassili Tomachinski et sa femme, une grand-mère ukrainienne, genre vieille paysanne, dont la petite-fille fait partie du collectif de Liéna. Elle habite dans un village à côté du monastère de Borissoglebsk.  Une femme très chaleureuse, naturelle, digne, qui chantait autrefois dans un ensemble folklorique du côté de Kharkov. Elle connaît une foule de chansons de là bas, et m’a conviée à venir la voir.
Une autre femme, Vera, m’a montré ses créations, des vêtements inspirés par le costume populaire mais adaptés à la vie moderne, et j’ai trouvé que c’était très joli, et portable dans n’importe quelle circonstance.
La biélorusse Anastassia, qui s’occupe du centre, et son assistant, sont très accueillants, et tous les gens présents semblaient détendus et heureux. Voilà un lieu qui peut donner de la vie à la ville et même aux environs.
Quand nous sommes repartis, à quatre heures, c’était déjà les ténèbres, d’autant plus que nous n’avons toujours pas de neige, et il paraît qu’il en sera ainsi jusqu’à la fin décembre…  Je déteste conduire la nuit, mais ici, en décembre, il fait nuit la plupart du temps.
Katia m'a dit que lorsque nous avons chanté le vers spirituel sur la fin du monde, des gens pleuraient. Elle avait pris en main l'organisation du concert, ce dont on l'a officiellement remerciée. 
Peut-être fera-t-elle son trou dans les sphères culturelles locales, ce que je lui souhaite.

Vers spirituel sur le Jugement Dernier

Je sortirai sur la colline de Sion
Je regarderai la rivière de feu.
Les âmes des justes passent à pied sec
Mais les âmes pécheresses s'enfoncent dans la rivière de feu.
Et elles crient et se débattent,
elles disent à Michel:
Michel Archange, notre père, notre père
Prends pitié de nous, donne-nous au moins une petite barque
Je ne vous donnerai rien
Vous n'avez pas de maison
Vous n'avez ni pères ni mères

10 commentaires:

  1. Bonjour Laurence,
    vous êtes magnifique ! Votre tenue vous va super bien, j'adorerais m'en coudre une comme ça, je trouve que c'est vraiment très joli et que ça rend les femmes plus authentiques, c'est bien mieux que ce que l'on trouve à se mettre dans ces grands bazars de la mode...

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  2. D'après ce qu'on m'a dit, ce n'est pas dur. C'est vrai que c'est très joli, mais comme il y a beaucoup de plis et d'ampleur, mieux vaut un tissu plutôt souple.

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  3. C'est vrai que l'on trouve des patrons sur le net, mais c'est souvent léger ou écrit en russe, cependant je pense que l'on peut s'en sortir assez facilement, tout au moins pour la robe, la blouse me paraît plus complexe, d'autant que je n'ai jamais rien cousu de ma vie ! C'est peut-être l'occasion de se lancer, si je trouve des tissus aussi beaux que ceux que l'on voit sur votre photo... Merci pour le tuyau "tissu souple".

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  4. je dois avoir des dessins quelque part. Pour les blouses, on peut en trouver des anciennes en lin sur Internet, je crois mais les sites sont en russe. Je vous trouve courageuse, je ne sais pas coudre non plus et n'aurais pas la force de me lancer!

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  5. Merci pour vos conseils, et si vous avez des dessins, je serai fort intéressée. Pour ce qui est de me lancer en couture je ne sais s'il s'agit de courage ou d'inconscience, je verrai bien sur le tas, mais je commencerai à tenter la chose sur de vieux draps bien souples avant de gâcher de "précieuses étoffes"...

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    1. D'après ce que j'ai compris, elles font un tube qu'elles froncent dans l'encolure. Je ne retrouve pas mon scan, mais je vous enverrai des dessins.

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  6. Bonjour Laurence et merci.
    Vous me direz comment on peut faire pour m'envoyer des dessins, s'il faut que je vous communique une adresse mail ou postale car je n'ai pas l'habitude de converser et échanger sur le net...
    Je vous souhaite un bon dimanche.
    Françoise.

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  7. Bonjour Laurence,
    j'ai enfin pu écouter ce chant magnifique ! Quel dommage de ne pas comprendre cette si belle langue.
    Et puis, c'est un plaisir de voir ces jeunes filles, la relève est assurée il semblerait !

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