mercredi 24 juin 2020

Plus à l'est

Je travaille intensément avec Skountsev. Entre Skountsev, le jardin, la maison, l'écriture, la traduction et les leçons des filles, je n'ai plus de forces pour grand chose d'autre. Il fait beau, et je m'entraîne à jouer des gousli dans le jardin, en contemplant les jeux de lumière à travers les iris qui s'éclairent comme de petites lampes, et aussi dans le fouillis impressionniste des "mauvaises herbes" que je tolère ça et là. Parfois, je m'arrête de désherber, parce que tout à coup, des graminées fragiles font bel effet avec les fleurs qu'elles entourent... ces moments de musique, bien qu'ils soient laborieux, me mettent en profonde harmonie avec tout ce qui m'entoure, les sons, quand les voisins m'épargnent la débroussailleuse, et les visions. Je comprends d'ailleurs à quel point nos ancêtres qui la pratiquaient étaient intérieurement plus riches, plus attentifs à la beauté, et aussi plus attentifs aux autres, auxquels l'exercice leur imposait de s'adapter, qu'il leur fallait écouter et ressentir, afin de pouvoir s'accorder.
Skountsev va venir pour tourner ici dans un film, il apportera un accordéon à Aliocha. Cela pourrait être le début de notre projet folklore à Pereslavl Zalesski, folklore cosaque, pour la communauté qui revendique les valeurs cosaques, folklore local, et même folklore français, ce qui pourrait être utile aux  élèves des classes de français, comme les petites Rimm.
Je pense à la France et aux miens, qu'avec les Covid à répétition et les émeutes, je crains parfois  de ne pas revoir de sitôt. Il y a beaucoup de choses que je n'exprime pas ici, bien qu'on puisse avoir l'impression que je râle tout le temps. J'ai toujours râlé avec énergie, c'est mon côté bien français. Mais parfois, je reste muette, et vais jouer de la musique ou bien prier, ou jardiner pour ne pas penser. Un ami a semble-t-il mal pris ce que mes visiteurs russes ont dit de la France, et le conseil d'un dissident juif russe: "Partez à l'est". Nous assistons à une bolchevisation libérale de l'Occident, où de richissimes marionnettistes organisent une lutte des races pour remplacer la lutte des classes, dans leur délire mondialiste et transhumaniste. Ils s'attèlent, en utilisant les pires éléments de la société, ceux qu'ils ont importés et ceux qu'ils ont subjugués sur place, à détruire absolument tout ce que nous avons fait, ce que nous sommes, les moindres traces de notre culture, et les fils de commentaires que je lis parfois en dehors de la sphère de ceux qui pensent comme moi, me démontrent que pas grand monde ne s'opposera à ce projet. Beaucoup de gens ne voient pas de problème à noircir notre civilisation, et introduire des Africains là où ils n'ont que faire, dans notre culture, notre histoire ancienne, notre héritage, pas plus que Max von Sydow ne conviendrait pour jouer le rôle de Nelson Mandela. La seule façon que ceux-ci auraient de le faire, c'est celle de Jessye Norman ou de Léopold Senghor. Mais ce n'est pas le projet. Le projet, c'est l'Afrique du sud ou le Kosovo. Ou encore l'Ukraine. Hélas, tout ce que dit ce dissident russe me paraît tristement vrai. On peut choisir de partir ou de rester, et souvent, on n'a pas le choix. Quand on part, comme moi, et j'ai un amour de la Russie qui m'a rendu la chose plus facile, on est blessé par l'exil et l'angoisse, on reste comme Cassandre sur son rempart à regarder avec impuissance. La pauvre Cassandre avait fini captive, ce qui me sera sans doute évité. Je n'irai pas lécher les pompes des orques de Sauron, pardon, Soros. Et j'ai la conscience tranquille à ce sujet devant Dieu, puisque je suis partie sur le conseil insistant du père Placide. Mais ma tristesse est infinie. Ne riez pas de voir des noirs interpréter des personnages historiques ou littéraires typiquement grecs, celtes ou slaves, ne riez pas de les voir revendiquer la négritude de Beethoven ou autres imbécilités du même genre, car ces stupidités impudentes seront érigées en dogmes par des gens qui sont rarement noirs et estiment qu'ils sont les seuls à pouvoir rester blancs, qu'ils sont les surhommes de demain. Hier Notre Dame, aujourd'hui les statues de figures nationales, demain, les oeuvres d'art suspectes, c'est-à-dire, en gros, toutes les oeuvres d'art, j'ai vu que saint Michel terrassant un sombre démon est une effigie raciste, le Christ lui-même est trop blanc. Nous aurons des gardes rouges noirs pour ravager notre culture, faire sauter nos cloitres romans, nos châteaux et nos villages ou les transformer en bordels.
Sur ce fond, je suis moins paniquée par l'éventualité d'une dictature numérique en Russie, ou plutôt je me focalise sur les corrections apportées à la constitution. Comme elles vont dans le sens de la souveraineté nationale et de la protection des gens contre les innovations sociétales corruptrices imposées de l'extérieur, c'est-à-dire par Sauron et autres Sarroumane, je soutiens le truc à fond, je voterais pour, si je le pouvais, même si peut-être cela cache quelque chose, je ne veux plus le savoir: cela reflète mes idées, cela ressemble à des mesures de salut public, cela peut colmater quelques brèches dans notre dernière arche.
J'ai décidé de publier, en qualité d'acte subversif et de chant du cygne, une oeuvre de musique classique par jour sur facebook pendant une semaine, avant que cela ne nous vale une condamnation... Le jour où je verrai Alexandre Nevski interprété par un noir, si je ne suis pas morte, je prends le maquis.



Prise d'assaut par les animaux....



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