mardi 8 décembre 2020

Crépuscule sur la glace

 


Il fait beau, froid, mais pas de neige. Cependant, le lac est transparent comme du verre et je voulais voir cela de plus près. Je suis partie à pied vers le marécage, avec Rita emmitouflée dans mon sac à dos. Les horribles maisons poussent sur l'escarpement comme des champignons vénéneux, la gangrène de la modernité. Je leur ai tourné le dos et me suis enfoncée dans les taillis, sur le chemin des pêcheurs, ce que je n'avais pas fait depuis longtemps, à cause de mes genoux qui maintenant, vont beaucoup mieux. Moins de laitage, les doses massives d'huile de poisson que je prends, quelques kilos en moins?

J'ai pu constater que le chemin était plus encombré, des arbres sont tombés, des roseaux ont poussé. Bon an mal an, je suis arrivée aux roseaux, à la glace, au lac. J'ai trouvé là deux patineurs, qui m'ont joyeusement accueillie. J'avais l'impression de marcher sur l'eau, car la surface dure était complètement translucide, avec les calligraphies laissées par les patins qui s'entrecroisaient au dessus des gribouillis jaunes des algues du fond. j'aurais eu un beau point de vue sur le monastère Nikitski, n'étaient les différentes baraques posées sur l'escarpement comme des valises à la consigne.

Les couleurs étaient paradisiaques, des bleus d'un autre monde, sur des collines et des roseaux mordorés. Je me suis mise à dessiner rapide, debout sur place. Le soleil baissait, mais il était encore aveuglant, le temps que le dessin fût fini et fixé, il avait disparu. J'ai pensé qu'il était temps de rentrer, mais voilà, je ne retrouvais pas le chemin des pêcheurs. Il y a deux ans, l'hiver, il était très visible, mais là, le niveau du lac a baissé, les roseaux se sont multipliés...  Je me suis dit que je le rattraperais un peu plus loin, mais une de mes jambes est passée à travers la glace et s'est enfoncée dans l'eau froide. Je l'en ai retirée à grand peine, et suis repartie vers le lac. Au loin, je voyais deux jeunes patineurs, et je leur faisais de grands signes, tout en allant à leur rencontre. Ces deux gamins semblaient sidérés de voir surgir cette vieille du marécage: "Mais d'où sortez-vous? Vous êtes passée à travers les roseaux? Et pourquoi faire?

- Pour voir le lac, le ciel, dessiner..."   

   



Je voulais trouver un chemin pour rejoindre la route qui longe l'escarpement, mais ils n'en connaissaient pas, et m'ont accompagnée sur la glace jusqu'à la plage municipale, cela devait faire presque deux kilomètres, et j'en ai fait presque autant sur le bitume, avec mon pied mouillé, pour rejoindre ma maison.

En arrivant, j'ai eu du mal à retirer mes affaires, car la guêtre qui recouvrait ma jambe côté chaussure trempée avait commencé à geler, elle était dure et raide. 

Néanmoins, cette balade m'a changé les idées. Il est difficile de vivre une époque comme la nôtre, quand on ne peut plus se raccrocher à rien, quand tout ce que nous aimions, et qui faisait notre grandeur, est réduit à néant. Là bas, sur le chemin, dans cette campagne déserte où j'étais la seule à marcher, j'ai croisé un concombre masqué cycliste: auprès de qui craignait-il de se contaminer? Les herbes folles, les arbres nus?

On me reproche d'être pessimiste, alors que je pense avoir eu l'espoir chevillé au corps toute ma vie, et je l'ai même encore. J'espère un miracle, car étant donné que les populations marchent quand même majoritairement dans la combine de la mafia, avec plus ou moins de zèle et d'aveuglement, il y a toutes les chances que le cauchemar se poursuive et s'amplifie, avec les "vagues" à répétition, le torchon sur la gueule ad vitam aeternam, et des populations accrochées aux vaccins comme les drogués à l'héroïne. Et si ce miracle ne survient pas, alors il ya toutes les chances que le bordel introduit dans nos génomes et notre environnement par ces mafias conduisent l'humanité à une rapide dégénerescence et à sa disparition, mafieux compris, d'ailleurs.

Ne voyant pas d'autre issue, je vais dire le soir à 10 heures, heure locale, des prières pour le monde, c'est ce que recommande le mont Athos. Pour créer un égrégore bénéfique qui contrarie le leur, leur énorme, leur ténébreuse entité tentaculaire, qui rend les gens fous et ignobles et fait de notre environnement un enfer.

J'écris comme on fait ses valises, et je publie sur le Net, comme on jette une bouteille à la mer. Comme l'orchestre qui continuait à jouer sur le pont du Titanic. Pour les quelques uns qui lisent encore et qui en auront peut-être le temps.

Dans un sens, cela me donne une espèce d'insouciance, de je m'en foutisme. Je vis au jour le jour. Je fais ce que j'ai à faire, enfin j'essaie. Pour l'honneur.

Si vous me trouvez pessimiste, renseignez-vous bien. Un sursaut général nous sauverait. Mais les optimistes roupillent. Je ne mettrai pas cette fois de vidéo sur ce thème, on me les censure. Mais je rapporterai ce que m'écrit un ami, beaucoup plus pessimiste que moi, car incroyant: 

Sinon tout  va bien nous sommes en train de vivre la dissémination des laboratoires de virologie génomique comme jadis nous avons connu la dissémination de l'arme nucléaire   Le Covid est probablement le premier essai et chaque labo, à l'instar d'un Etat met en place sa propre "Force de Dissuasion covidienne"  en faisant la démonstration qu'il est capable de protéger une population et surtout son économie par une modification du génome humain en quatrième vitesse quels que soient les risques. C'est une première mondiale à grande échelle. Nous assistons à un pas de plus vers le remplacement des Etats souverains par des entreprises états mafieux. Voilà. J'ai terminé et j'en pleure de rage; 


J'ai vu un compte-rendu de l'exposition "Visages de vieux-croyants" dont je fais profiter ceux qui me lisent, car ce sont de vrais visages russes, dans toute leur pureté, leur beauté et leur noblesse, c'est la Russie que je suis venue trouver, celle que mon âme a reconnue comme sienne dès mon adolescence. Je prie chaque jour pour la réunion des vieux-croyants et des nikoniens, et quand je regarde le visage du métropolite Corneille, je vois un saint homme russe de la Russie éternelle, comparable au métropolite Onuphre. Pas besoin de paroles, le film est accompagné par un chant.



Le lac aujourd'hui:






3 commentaires:

  1. Ouh là là là là... j'ai eu mal pour vous dans l'eau glacée !
    Non vous n'êtes pas pessimiste, vous êtes réaliste ; il vaut toujours mieux se préparer au pire. Je suis bien d'accord avec vous, et - quand bien même leur affaire à l'air un peu mal embarquée en ce moment, tellement c'est gros - je ne peux pas croire qu'ils n'ont pas une "botte secrète" au besoin, prêts à tout qu'ils sont, histoire de ne pas perdre la face. Ils en ont les moyens, la puissance et le temps.
    Pas facile à rendre, l'étoilement aveuglant du soleil, j'aime beaucoup l'effet des différentes textures (je dis "texture", qui me paraît juste, je ne sais pas comment exprimer autrement). Vos dessins bruts sont d'une façon générale tout à fait évocateurs.

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    1. Je n'ai pas senti qu'elle était glacée, c'est en marchant, peu à peu, que c'est venu, surtout les derniers mètres. J'ai fait ce dessin très vite, avec des craies Conté sur un fond noir, et je l'ai repris un peu à la maison avec du crayon de couleur.

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  2. Magnifique ; je vous passe. Votre lac évoque le lac Hanka dans Dersou Ouzala. Vendez-moi une toile.

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