lundi 25 janvier 2021

Mars en janvier

Aujourd'hui, température et lumière du mois de mars, c'est le printemps; tout fond. Sauf que ce n'est pas le printemps. Impossible, il y a encore devant nous tout février, et mars, ici est plus rude que les hivers les plus mémorables en France.
Néanmoins, j'en ai profité pour aller dessiner au lac; en voiture, car aller à pied sur la glace savonneuse ne me disait rien.
Les nuages étaient pareils à des échevaux d'argent roulés dans de la nacre. Le soleil resplendissait comme un disque blanc et calme dont les rayons rebondissaient sur ces légères vapeurs. J'oubliais les horreurs de notre temps dans cette brèche d'éternité que la beauté ouvre dans les rideaux tirés du quotidien.



Auparavant, je m'étais entretenue au téléphone avec un jeune vendeur d'une pépinière qui procure des arbres de grande taille. Mais je ne peux pas en prendre de trop énormes non plus, car le transport et la plantation seraient trop chers. Je me suis arrêtée, sur deux pins de 2.50 de haut. Ils prennent de 20 à 40 cm chaque année, mais il leur faudra un an ou deux pour recommencer à pousser après la plantation. J'ai pris aussi un sureau canadien, avec un feuillage jaune et de grosses fleurs blanches. Il pousse très vite, et il aime les endroits où la nappe phréatique est proche, il assainit même le sol où il se trouve, et il ne vient pas plus haut que quatre mètres, ce qui suffit à créer un écran, sans dérober toute la lumière. J'adore les sureaux, il y en avait plein dans le Gard, les soeurs de Solan faisaient du sirop de leurs fleurs.
Cela fait des temps que je me creuse la tête pour me soustraire à la vue de ceux qui vivront sous mes fenêtres, et m'épargner celle de leur boite d'allumettes plastifiée, avec la bagnole posée avec amour sur l'énorme masse de terre importée par cet imbécile, comme un char d'assaut sur un monument soviétique de la seconde guerre mondiale. Il faudra bien trois ou quatre ans pour y parvenir, et je ne sais pas combien de temps je vivrai encore.
Il me faudra faire creuser une petite mare, pour éviter que toute l'eau ne stagne dans ma cave. 
Skountsev me dit qu'il a violé toutes les règles, en construisant sa maison si près, et m'a donné des adresses pour déposer un recours, mais cela reviendrait à une déclaration de guerre, et je n'aurais plus de vie, seulement un conflit permanent avec un crétin. Personne ici ne respecte aucune règle, et beaucoup ont un mépris de la nature et de ses impératifs absolument colossal, ce qui n'est pas dans le tempérament russe classique, mais bien dans celui du soviétique de base, comme dans celui du capitaliste, d'ailleurs, leur mentalité est le résultat du même lavage de cerveau et aboutit à l'éducation du parfait mutant moderne, qui produit à son tour des rejetons maussades à l'esprit et au coeur atrophiés.
Ce sont ceux-là que, dans le monde entier, la super mafia utilise pour régler ses comptes avec les gouvernements qui ne lui conviennent pas, soit qu'ils gênent les affaires, soit que leurs  propres intérêts mafieux soient contraires aux siens.
Chez les cosaques et les folkloristes, on ne voit pas de telles gens ni de tels enfants. 
Si Poutine avait pris soin de concrétiser ses discours sur les ciments spirituels et culturels de la Russie, Navalny aurait moins de petits cons à fanatiser pour mettre ici le bordel souhaité par l'Empire. Mais ses ministres de la culture successifs n'ont eu qu'un seul souci, détruire le patrimoine, empêcher la renaissance culturelle russe en fermant le centre de folklore ou le centre de culture slave, promouvoir ce qui déconstruit et pervertit, casser l'éducation, faire de la télé un instrument d'abrutissement et d'avilissement. Il a même laissé édifier et fonctionner ce centre Eltsine d'Ekaterinbourg qui est un organisme de propagande pro américaine et russophobe particulièrement toxique, où l'on emmène les enfants par classes entières apprendre combien l'histoire russe, jusqu'à sa colonisation des années 90 par l'occident démocrate, était épouvantable et déshonorante. Ce qui grandit dans les villes est en tous points aussi consternant que ce que nous avons en France, et dans le monde entier. 
Devant cet assaut des orques de Sauron qui se reproduisent à toute vitesse, comme des cellules cancéreuses, il faut faire, à l'instar des cosaques de Pereslalv, qui ont de si merveilleux enfants, ce que l'on peut, à son niveau. Pereslavl devint hideux, je persiste à faire de ma maison un endroit harmonieux, à écrire, peindre, chanter, et promouvoir la défense de nos valeurs, de notre héritage, de notre foi. Que Dieu nous vienne en aide, et en fin de compte, en qui avoir confiance, sinon en Lui? "Ne mettez pas votre confiance dans les princes et les fils des hommes, en est eux il n'est point de salut". 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire