jeudi 28 avril 2022

A l'extérieur du trou

 Les enfants du prêtre ukrainien de la cathédrale, le père Vassili, m'ont félicitée pour Pâques avec une vidéo: Christ est ressuscité!


Hier, je suis allée à la réunion des cosaques, ils fêtaient Pâques et les soixante ans de l'oncle Slava, l'accordéoniste. Il a été question de l'Ukraine et des forces qui s'agitent derrière, mais pas longtemps, on est ensuite passé à la musique et aux projets. Notemment le défilé du régiment immortel, que les "ennemis intérieurs" voudraient limiter au domaine informatique, mais les cosaques tiennent à le faire pour de vrai, avec les photos des ancêtres vétérans, comme il se doit.

Ce qui m'ennuie, dans les défilés, ou les processions, c'est que j'ai du mal à marcher.

Un ami folkloriste qui vit maintenant dans son Oural natal a envoyé des photos et une vidéo de la façon dont il fête Pâques là bas, avec des proches, et j'y ai vu tout ce que j'aime en Russie, et que les Russes eux-mêmes n'apprécient pas toujours à sa juste valeur. La simplicité, la chaleur humaine, le bonheur d'être ensemble aux premiers beaux jours, autour d'une table branlante et exigüe couverte de victuailles.

En réalité, je pense que beaucoup de Russes n'ont pas besoin de grand chose d'autre. Ils voudraient juste continuer à se permettre de vivre de cette manière, et dans la nostalgie d'une partie d'entre eux pour l'Union soviétique, c'est exactement cela qui entre en jeu. Je peux parfaitement le comprendre. 


https://vk.com/video9788821_456240985

J'ai lu cette réflexion d'Olivier de Hangest, sur Facebook:

Ne me prenez pas (trop vite) pour un dingue.

En accueillant des millions de réfugiés ukrainiens sur son territoire, essentiellement des femmes, des enfants, des seniors et des invalides, l'Union européenne devra également, à terme, accueillir les combattants vaincus du nationalisme ukrainien, dont une grande partie épouse non pas une idéologie, mais une mémoire, une historiographie, une réalité sociopolitique qui plongent leurs racines dans l'épopée de l'OUN, de la SS et de «l'Europe nouvelle».

Plus les tensions monteront entre nos deux mondes (Occident versus Eurasie), plus l'OTAN devra mobiliser les consciences européennes. Je doute fort qu'elle puisse le faire en mettant en avant la sous-culture «woke», LGBT+, multiraciale, consumériste et libérale — la nature a horreur du vide et du néant. Il n'est donc pas impossible que l'Europe change progressivement de paradigme et abandonne les fondements démocratiques nés du «compromis historique» de 1945: l'antinazisme, l'antifascisme, la société ouverte.

En 2015, à Donetsk, j'avais déjà «compris» que l'Europe occidentale ne serait pas à l'abri d'une guerre mondiale. Et l'hiver vient!

En 2022, je «comprends» que l'Europe, se trouvant au bord de la ruine, du grand remplacement et du tombeau, aura besoin de surmonter son impuissance et ses contradictions en modifiant de fond en comble son logiciel, en se rattachant à une certaine vision de l'histoire, invisibilisée et honnie depuis 1945.

Russophobie oblige et nécessité faisant loi, le «grand méchant» ne sera plus Adolf Hitler («tonton» pour les intimes) mais Joseph Staline («l'oncle Jo» pour les amoureux de la Sibérie). Un regain de légitimité pour les réprouvés de la lutte contre le bolchevisme, comme en Ukraine depuis 1991. Même nos brillants intellectuels et nos historiens officiels s'y mettront. La dialectique est faite pour ça.

Cela nous parait aujourd'hui invraisemblable. Mais la perspective d'une guerre nucléaire en Europe paraissait encore invraisemblable il y a quelques mois à peine... Et il s'agit bien d'une menace réelle immédiate, non d'une menace imaginaire (du type «pandémie») ou lointaine (du type «réchauffement climatique»). Constatons la façon dont nos élites réagissent face à ce risque de grande intensité: en soufflant sur les braises. Elles réagiront de la même manière devant les héros de cette guerre juste contre la barbarie russe.

Certes, les bataillons nationalistes ukrainiens sont en train d'être sacrifiés par le régime de Kiev et l'Otan. La coalition russe ne détruit pas seulement le matériel et la logistique fournis par l'Occident. Elle «démilitarise» et elle «dénazifie» cette chair à canon — pour le plus grand plaisir des démocraties occidentales.

Mais il y aura des survivants.

Ceux-ci seront remplis (à juste titre) de rancoeur, de haine et de ressentiment contre les démocraties. Et ils auront leur mot à dire car la guerre entre l'Occident et l'Eurasie se poursuivra. Et elle sera totale. Ainsi imposeront-ils à l'Europe leur vision du monde.

Et cette vision du monde n'est pas celle de Winnie l'ourson. 

Moi, je ne prends pas Olivier pour un dingue, car je me fais des réflexions du même ordre. Le "fascisme" honni chez nous, est très bien toléré lorsqu'on peut l'utiliser contre les Russes. Il suscite d'ailleurs chez ceux-ci un néostalinisme ou un néosoviétisme permettant de ressusciter un ennemi convenable qui sert à mobiliser aussi bien le gauchiste bas de plafond que la droite arriérée congelée dans l'après guerre. Mais je ne sais pas s'il s'agit vraiment, en occident, d'un néonazisme, car je trouve aux promoteurs de ce sentiment des côtés très néobolcheviques, ou plus exactement trotskistes. La parenté avec le nazisme, c'est la conviction, chez ces gens-là, d'être d'une essence supérieure qui leur permet de traiter les sous-hommes surnuméraires comme de la merde, et de les éliminer sans remords excessifs, après la diabolisation de rigueur.

C'est-à-dire, pour faire court, que les Russes conservent partiellement et dépoussièrent un communisme russifié à la papa, celui des années Brejnev, l'orthodoxie en plus, tandis qu'en face, on a récupéré le virus d'un totalitarisme agressif particulièrement vil et stupide qui semble un affreux mélange de tout ce qu'on a pu connaître de pire dans le genre, depuis Robespierre jusqu'à nos jours.

Ce que je trouve très consternant, c'est le nombre de descendants d'émigrés et d'orthodoxes français qui marchent là dedans, et règlent, en fait, leurs comptes, parfois de très mesquins petits comptes de paroisses, des rancoeurs contre la hiérarchie russe, pas toujours irréprochable d'ailleurs, je l'admets. Ou avec le pouvoir soviétique, qui a changé de nature, avec les décénnies et la perestroïka, mais ils ne veulent pas le savoir, ça les déstabilise. Ils ont besoin de mariner dans leur rancoeur.

C'est moche. Ils ont ignoré le métropolite Onuphre et les persécutions dont ses fidèles et son clergé étaient l'objet, encensé les intrigues de Bartholomée et de ses prélats, mais l'utilisent au besoin, maintenant. Ils ont ignoré les massacres au Donbass pendant huit ans. Et maintenant, ils se jettent sur Moscou et son patriarche, pires que des hyènes, sans rien vérifier: les Russes sont forcément des barbares, des "soviétiques" surveillés par le KGB, disparu il y a plus de 30 ans. Ils se jettent avec ivresse sur toutes les calomnies et tous les faux drapeaux, cravachés dans leur délire par des Ukrainiens haineux qui intriguent là bas depuis bien longtemps, depuis bien avant les derniers événements. A ce titre, la lettre ouverte de Colosimo "aux orthodoxes de France qui n'ont pas tort de se sentir mal" est ce que j'ai vu de plus honteux dans le genre. Je pense que dans quelques années, il ne sera pas fier de l'avoir écrite. Encore qu'à mon avis, il sache très bien ce qu'il fait, comme me dit Dany, qui la trouve parfaitement satanique. Je suis fascinée par les imprécations auxquelles il se livre et son ignorance délibérée de la réalité dans son ensemble. Pour qui se prend-il?

https://parlonsorthodoxie.wordpress.com/2022/04/08/jean-francois-colosimo-lettre-ouverte-aux-orthodoxes-de-france-qui-nont-pas-tort-de-se-sentir-mal/

En tous cas moi, comme orthodoxe, je ne me sens pas mal du tout, il faut dire que je ne suis plus en France. Et je peux l'assurer que, dans l'ensemble, la population russe et son clergé ont très bien compris qui leur voulait la peau et pourquoi. 
Je connais des orthodoxes coincés en France qui seraient heureux de venir me rejoindre et de laisser Colosimo à l'empire de la haine et du mensonge qu'il sert si bien, avec ses dieux implacables et inséparables, Moloch et Mammon. Baphomet et Belzebuth. Tous leurs usuriers, leurs procureurs, leurs vampires, leurs sorcières, leurs gitons, leurs histrions et leurs ménades, le diable et son train.
Je me sens mieux, à la rigueur, avec le communisme de papa qu'avec le cocopitalisme ou le nazitrotskisme transhumaniste des Soros, Rothschild, Biden père et fils, BHL, Macron, Trudeau, Fauci et autres créatures des ténèbres. Je leur préfèrerais n'importe quoi. Et c'est à eux, et non aux Ukrainiens, que les Russes font la guerre. Colosimo et son public sont les seuls à ne pas s'en apercevoir. D'ailleurs les Français ont perdu absolument tout discernement, cette qualité spirituelle primordiale, selon le père Barsanuphe. Et ceux qui ne l'ont pas perdu n'ont pas la vie facile. Colosimo et son public sont en train de contribuer à transformer l'Europe non en Grèce, comme on l'annonce dans cette vidéo de Sud Radio, mais en trou noir ukrainien, avec des gendarmes recrutés dans la Natzgard pour mieux éborgner les gilets jaunes sans états d'âme. Un trou noir mafieux, avec une caricature d'église de type Epiphane, une parodie uniatoïde inscriptible dans la "religion du futur", à l'usage des quelques sous-hommes que la caste voudra bien laisser vivre. A moins que la Russie ne fasse échouer ce beau projet...






4 commentaires:

  1. Tel père telle fille: Dans la série tout est permis, Anastasia Colosimo y va de sa petite phrase assassine des plus scandaleuses. Invitée sur le plateau de David Pujadas, mercredi 27 décembre, pour discuter sur le thème : Non-vaccinés à l’hôpital : Le dilemme des médecins, l’enseignante en théologie politique (si, si, ça existe) dépasse les bornes en espérant le décès d’une catégorie de Français qui ne semblent pas mériter une place sur cette Terre.

    David Doukhan – rédacteur en chef du service politique du Parisien/Aujourd’hui en France — argumente sur le refus de soigner les non-vaccinés : « Imaginer que l’on puisse refuser de soigner quelqu’un parce qu’il a fait un choix — que l’on peut considérer comme stupide si vous voulez. Alors parce qu’on est stupide, on est condamné à mort ? » C’est à ce moment-là qu’Anastasia Colosimo — docteur en théologie politique — décide d’intervenir de la façon la plus détestable possible en affirmant, tout sourire, que « ce serait un bon moyen de sélection naturelle ! » David Doukhan, hébété par les propos d’Anastasia, rétorque « Mais ça va pas bien ? ». La politologue se réjouit et espère la mort d’une partie de la population française.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Ce qui prouve que cette intéressante famille de théologiens n'appartient pas tant à l'Eglise orthodoxe qu'à la caste qui lui veut la peau.

      Supprimer
  2. Quand je pense qu'il a été mon examinateur en je ne sais plus quelle discipline à mon examen de fin de première année à St Serge ...! et , il y a quelques mois , sur sa bonne réputation et la qualiité de quelques uns de ses livres , j'ai acheté son livre sur a Turquie et son nouvel impérialisme . Rien n'est simple . Il peut être bon là dessus , et infect ailleurs . A mon avis , comme d'autres , il a été acheté ou a subi des menaces de mort.
    Nicodème

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. ou bien il a une dent contre le patriarcat, ou la trouille de se voir ostraciser par le milieu intello parisien.

      Supprimer