Je suis allée le même jour chez le coiffeur et au salon pour chiens faire toiletter Rita. J'ai récupéré un bijou de chienne, j'ai même eu rétrospectivement honte de ne pas l'avoir mieux entretenue, c'est une transformation merveilleuse, la voici prête à rencontrer l'été, à l'issue de notre absence de printemps, et toute rajeunie, ce qui n'est pas mon cas! J'ai passé la journée à courir. La dame qui m'avait amené Tania, la réfugiée du Donbass, m'avait demandé, la veille, de louer l'appartement des invités à une amie venue en pèlerinage, et de lui préparer un repas simple, pour son retour des vêpres. Je suis allée en vitesse acheter du poisson avant de récupérer ma chienne, et puis j'ai préparé pour deux personnes, elle et moi. Mais au grand embarras de son amie, elle m'a fait faux bond au dernier moment pour rester au monastère.
C'est dire si les locations, tout de même, ce n'est pas trop ma tasse de thé. S'enquiquiner à tout préparer, et puis les gens ne viennent pas, et je ne suis pas précisément une bonne petite ménagère. Ou bien ils me demandent de déplacer les meubles, ou bien il faut que je leur procure des séances de psychanalyse gratuites, ou bien ils viennent me casser les pieds quand je rêvasse dans mon jardin. Je crois que si j'ai d'un côté le voisin, de l'autre des locataires, cela va devenir compliqué.
Il est arrivé avec des copains, j'ai trois bagnoles sous les fenêtres, je m'attends au tintamarre sur la terrasse dans le courant de la journée. Il fait froid, mais il y a de merveilleux nuages, sculpturaux et éblouissants, que bouscule le vent et qui laissent passer le soleil, et pendant que tout cela dormait encore à côté, j'ai jardiné, puis me suis étendue sur le hamac avec Rita, pour regarder passer ces énormes présences mousseuses et argentées et écouter le déferlement presque marin de ce vent froid et violent, tout en prenant mon indispensable bain de soleil, et me reconstituer physiquement et moralement. J'entendais les oiseaux, les mouettes, les mésanges, et encore d'autres angelots rapides que je n'identifiais pas.
Le beau temps, ici, est rare. Mais le ciel est d'une incroyable beauté. C'est une des raisons de mon retour à Pereslavl. Le lac est presque une sorte de petite mer, il en vient de grandes rumeurs, des chants, de graves et puissants oratorios et des débâcles somptueuses, des icebergs aériens dérivants. Hier soir, les averses se succédaient, glaciales et violentes, et entre elles jaillissait le soleil depuis de béants gouffres bleus. Je suis revenue de chez la toiletteuse sans trop regarder la route tellement c'était magique: de lointaines falaises blanches, des cavalcades dorées, d'énormes et sombres vagues et des arcs en ciel, doubles, triples, des arcs en ciel de tous les côtés.
Ci-dessous, un gradé américain dit carrément qu'ils ont travaillé huit ans (c'est-à-dire depuis le Maïdan de 2014) à préparer l'armée ukrainienne à une guerre contre la Russie.
Et ici une vidéo déjà supprimée par youtube où Michel Coullon dénonce les manipulations de l'information en vue de désamorcer les témoignages des victimes. C'est une chose à laquelle j'assiste depuis huit ans et qui ne m'étonne plus, ce qui continue à m'étonner, c'est la crédulité, le parti-pris et le manque de discernement chez des gens qui font profession de penser et ont le temps de le faire. Michel Coullon est un véritable intellectuel :
L'ancien militaire à la moralité irréprochable qui témoigne, avec cependant les précautions oratoires de rigueur, n'avoir vu que des atrocités ukrainiennes se fait déjà calomnier et huer par toutes sortes de trollichons français, ukrainiens ou même russes. C'était fatal, on a tous ses hyènes.
La mentalité du troll est une énigme, quand il n'est pas payé pour faire son boulot, car je n'aurais personnellement pas l'idée d'aller sur les pages de ces gens pour les insulter ni même leur débiter des arguments auxquels ils sont imperméables, mais eux ne peuvent pas vivre tant que subsiste un ennemi de classe ou un mal pensant, enfin un esprit libre.
Très intéressant Michel Coullon!
RépondreSupprimerAh! Les nuages...les merveilleux nuages! Tu as l'art de les décrire, et je t'en remercie.
RépondreSupprimerQuel plaisir de vous découvrir et de vous lire...je cherche désespérément à entendre des voix russophiles ce qui sont pratiquement introuvables. Merci
RépondreSupprimerEn ce moment, elles ont moins que jamais la parole!
SupprimerJe vous découvre avec bonheur les voix russophiles sont si rares ces temps ci....
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