vendredi 21 octobre 2022

Pastels

 Il s'est mis à faire froid, disons que là, c'est l'hiver français. Pourtant, j'ai trouvé une framboise qui a réussi à mûrir. Les "octiabrines" commencent à fleurir, ce sont de grands asters mauves, nos dernières fleurs avant la neige. Je les regarde depuis ma fenêtre. 

Je continue les travaux, finalement, je refais un studio indépendant dans la pièce que j'ai abandonnée, côté voisin et sa terrasse. On ne sait jamais, je devrai peut-être louer. C'est un tadjik qui me fait tout ça, avec son gentil neveu. Il est efficace, clair, et demande un prix normal. Il ne cherche pas à me tirer le maximum pour me faire n'importe quoi, et ne laisse pas derrière lui de boulot à moitié fini. C'est ma voisine Ania qui me l'a recommandé. Mais c'est toujours pénible d'avoir ce chambardement chez soi, j'ai hâte que ce soit fini. D'autant plus que je vais avoir des visites, à partir de début novembre. 

Ania est ma lectrice numéro 1. Elle lit Yarilo à petites doses, à cause de son travail et de son ménage, et sous les plaisanteries de son mari, qui attend son tour. "Je ne m'intéressais pas à Ivan le Terrible, me dit-elle, je le trouvais trop terrible, mais dans votre livre, je l'aime et je le plains!" Elle m'a dit qu'elle viendrait au vernissage de mon exposition, pour se charger d'en vendre quelques exemplaires.

Je m'occuppe maintenant de la préparer, car elle a lieu au mois de Novembre. J'ai fait des pastels, je fais des esquisses en plein air, ou bien je m'appuie sur des photos que je prends, car rester assise en équilibre et me battre avec les éléments déchaînés n'est pas toujours facile. Dessiner me vide la tête, et j'en ai bien besoin. a cause de tout ce qui nous angoisse à juste raison, et à cause aussi de l'informatique et de l'électronique, car je constate que tout cela, destiné soi-disant à nous simplifier la vie, nous la complique de plus en plus. Comme tout le monde, j'ai été contrainte de passer à Windows 10, beaucoup plus difficile à gérer que le précédent, et qui oblige à ouvrir des dossiers en ligne, je tremble en voyant qu'on nous incite à passer à Windows 11, et me demande s'il est encore possible de revenir à la machine à écrire. Maintenant, c'est l'imprimante qui marche forcément en ligne. Et à chaque fois, il faut ouvrir des comptes, donner un mot de passe, et le mot de passe ne suffit plus, il faut un code, envoyé sur votre téléphone, et cela pour n'importe quoi. Bientôt il faudra un code pour vérifier le code.





  Un Russe m'a écrit que ces paysages n'étaient pas russes mais français, à cause de leurs couleurs. Mais ces couleurs, je les vois.

J'ai comme tout le monde été plongée dans un grand malaise par l'assassinat horrible de cette petite fille française, et cela m'a empêchée de dormir, car au delà de ce cas particulier, je sens planer toutes sortes d'affreux nazguls sur mon pays d'origine. Je pourrais m'écrier que l'immigration est criminogène etc... et dans une certaine mesure, je le pense, mais il me semble que les gens au pouvoir chez nous attirent toutes sortes de bandits et de sadiques, qu'ils ont une prédilection pour eux, et leur créent des conditions idéales d'existence et de réalisation de leur horrible nature, ce qui les fait accourir au galop. Car ici, nous n'avons pas les mêmes problèmes, pas à ce point-là, ni avec les musulmans d'Asie Centrale et du Caucase, ni avec les réfugiés ukrainiens, dont beaucoup se plaignent en Europe, pour leur arrogance et leur agressivité. Le gouvernement français n'accordait pas de visas aux chrétiens d'orient, il n'en donnait pas aux interprètes afghans de l'armée française, mais il adore les coupeurs de tête, les violeurs, les malandrins, les maffieux et les intrigants, il les choie, il les favorise, sans doute parce que, à la façon des bolcheviks, il les trouve "socialement proches", en un mot, qui se ressemble s'assemble. 

Sur facebook, j'ai vu une capture d'écran. Un Français écrivait en commentaire que les Ukrainiens bombardaient les civils au Donbass. Aussitôt, un autre Français lui répond: "Quoi? Les Ukrainiens bombardent les civils au Donbass? Donne-moi ton adresse, où tu habites? Tu as une femme et des enfants que je vienne avec des copains?"

Quelqu'un a dit que toute l'Europe était en train de devenir une gigantesque Ukraine stupide, corrompue, fourbe, impudente et violente. Et en effet, je sentais depuis longtemps que l'Ukraine était le laboratoire de ce qui nous attendait tous. Les Russes qui glapissent "contre la guerre" et se fichent éperdument de ce qu'on faisait de leurs compatriotes pendant huit ans et de ce qu'on comptait en faire dans l'avenir, sont devenus comme les Ukrainiens, des antirusses, qui détestent si fort leur pays qu'ils sont prêts à croire sur lui n'importe quelles horreurs, ils ont soif d'injures à son égard, ils trouvent dans sa détestation une sorte de prestige particulier. Et les Français, devenus si facilement des concombres masqués bleus et jaunes, sont exactement de la même espèce, c'est une peuplade universelle glaçante, des golems en plastique, comme la meurtrière de Daria Douguine et celle de la petite Lola. Leurs maîtres utilisent selon le contexte ici des néonazis au front bas, là des islamistes, ou encore des antifas. Ce ne sont jamais que des hommes de main, conscients ou non de leur rôle; des éxécuteurs des basses oeuvres.


Iouri Iourtchenko a sorti une vidéo où il interviewe un professeur de l'Université de Moscou qui décrit en long en large et en travers comment dans cette vénérable institution, on dresse de petits cons à devenir ce que sont devenus les Ukrainiens, ou pour ne pas injurier toute une population, les ukronazis. A la différence qu'on leur apprend a haïr leur pays au lieu de l'idôlatrer sous une forme complètement dénaturée. Ou chez nous les gauchistes. Quand j'étais en fac, dans les années 70, j'observais la même mentalité et la même technique: se gausser de toute notre culture, qualifier les sentiments humains de "sentimentalité petite bourgeoise", faire l'apologie de toutes les déviances, de toutes les profanations, de toutes les vulgarités, cracher sur les patriotes et généralement tout ce qui était français. Et aussi, sélectionner les gens d'après leur conformité à l'affreux modèle proposé. Persécuter les autres, pour les chasser des facs et autres écoles et domaines culturels, presse, édition. Offrir pour cela à l'étude des thèmes toujours politisés qui permettent d'identifier les réfractaires et les mal pensants. Tout cela se passait dans un contexte de paix, de sécurité et de prospérité, de sorte que personne n'y prêtait assez attention, tout le monde était occupé à faire la fête, on nous le proposait de tous les côtés. Le poisson pourrit par la tête...

 Ces gens glapissaient à tous les échos, jusqu'à l'hystérie; à les entendre, de Gaulle était un tyran, nous vivions en dictature, mais ce qui me paraissait totalitaire, c'était leur mentalité, leur tempérament, leur médiocrité ulcérée, leur rejet de tout ce qui ne s'intégrait pas dans leur secte. Ils se montaient tous le bourrichon entre eux et finissaient par vivre dans une sorte de délire, or c'est exactement ce que j'observe chez le libéral russe, pendant du bobo français. La grande différence, c'est que moins d'eau sale a coulé sous les ponts, et que nous avons maintenant une situation qui menace l'existence même de la Russie. En cela, peut-être lui sera-t-il donné d'interrompre l'affreux processus à temps. Je n'ose même pas penser à ce qu'il adviendra de nous tous si ce n'est pas le cas.

Pour finir, je citerai Alexandre Douguine, qu'on nous présente comme un facho nationaliste:

 Le concept de nation est capitaliste, occidental. Autrement, l'Eurasianisme fait appel aux différences culturelles et ethniques, et non à l'unification sur la base de l'individu, comme le présuppose le Nationalisme. Notre conception se distingue du Nationalisme parce que nous défendons un pluralisme des valeurs. Nous défendons des idées, pas notre communauté ; des idées, pas notre société. Nous défions la postmodernité, mais pas au nom de la seule nation Russe. La postmodernité est un abîme béant. La Russie n'est qu'une partie de cette lutte mondiale. C'est certainement une partie importante, mais pas le but ultime. Selon nous en Russie, nous ne pouvons pas l'atteindre sans sauver le monde en même temps. Et de même, nous ne pouvons pas sauver le monde sans sauver la Russie.

3 commentaires:

  1. Le poisson pourrit par la fête...

    https://www.youtube.com/watch?v=-4etbos3ifA

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  2. J'ai toûjours été réservé sur votre bouquin sur Ivan le terrible . Mais je vais faire un effort . Peut-être vais-je l'acheter , ne serait-ce que pour vous financer un peu . Mais je voudrais être sûr que vous ne faites pas de désinformation sur ce tsar qui alaissé un souvenir abominable . Sinon , pour le reste , je suis absolument d'accord avec vous . Vous devriez être plus joyeuse de pouvoir vivre encore ds un environnement humain sain . Voire saint ...Pensez à nous , et bénissez les dieux , comme on dit . Douguine ? certes , il va loin .Il me fait penset aux roycos ds les années post-68 , dont je fus , et qui expliqaient aux fachos (les vrais) que le nationalisme était d'essence révolutionnaire ... Difficile à comprendre pour nos crânes rasés ...Meilleures salutations de France

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    1. Le mot seul de désinformation donne un caractère politique à la question, et j'ai écrit un roman, qui est une réflexion sur le pouvoir, l'amour, la perdition et le salut, la liberté, le paganisme et le christianisme, les relations entre hommes et femmes, et même l'homosexualité, qui est ici de type grec et n'a pas grand chose à voir avec le LGBT contemporain. Un roman sur la Russie, d'ailleurs plus actuel qu'il n'y paraît. Sachez aussi, et je ne sous estime pas les côtés sadiques d'Ivan le Terrible qui à mon avis étaient réels, bien que certainement exagérés, car on a finalement peu de sources fiables sur lui, qu'il n'a pas laissé un souvenir abominable, du moins dans le folklore. Dans le folklore, l'image d'Ivan le Terrible est plus positive que celle de Pierre le Grand. Son image abominable est surtout le résultat des ouvrages historiques du XIX° siècle. Achetez-le pour le lire, et non pour me financer, car c'est un puits sans fond, votre achat ne fera pas de grosse différence, mais je vous remercie de l'intention. Attendez quelques jours, car je le réédite en fonction de quelques changements que j'ai opérés après sa traduction.

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