dimanche 20 août 2023

Suaire

 



Je ne suis pas allée à l’église, parce que je suis fatiguée, les séances de station debout prolongées, j’essaie de ne pas en abuser, j’ai mal partout. Et puis à vrai dire, j’ai eu ma petite Transfiguration hier, ma dose d’énergie et d’amour, cela me suffit pour quelques temps. Je pense que Dieu comprend, ainsi que me l’avait dit un jeune prêtre à Vologda : « Dieu n’est pas conformiste. »

J’ai vu Charles Gave discuter avec Arnaud-Aaron Upinsky, un entretien brillant. Upinsky est persuadé que le Suaire de Turin est authentique, et qu’il reflète la Résurrection, car ce n’est pas un faux fabriqué, à moins d’avoir crucifié spécialement quelqu’un pour obtenir l’empreinte que nous avons, et même ainsi, si le linge imprégné de sang avait été ôté par des moyens ordinaires, il se serait produit un arrachement qui n’aurait pas permis une image aussi précise. Enfin je ne vais pas refaire l’histoire des études scientifiques sur le Suaire, mais tout ce que j’ai vu sur la question me paraît extrêmement convaincant, et cela fait longtemps que je m’y intéresse. Arnaud-Aaron Upinsky, esprit éminemment scientifique l’est aussi, et fait toutes sortes de considérations sur ce qui pousse des gens à nier l’évidence, soit par impossibilité d’aller contre leur idéologie, soit par peur d’aller contre les idées admises, d’être exclus de la compagnie des gens sérieux, et il établit le parallèle avec d’autres cas, où les gens s’alignent sur l’opinion officielle, même quand elle est aberrante, même quand elle nous est imposée, comme dans les sectes, par un désir de manipulation. C’est extrêmement intéressant, il démontre ainsi la destruction de la culture et de l’esprit des enfants par l'Education Nationale, à partir des années 60. Il fait débuter le processus de l’introduction des maths modernes, que j’avais très mal vécue, car j’avais eu déjà le plus grand mal à enregistrer des rudiments des maths classiques, quand on m’a définitivement déstabilisée en seconde avec cette innovation, j’avais 0,5 de moyenne en maths, l’année du bac !



Mais la question qui m’est venue à l’esprit, c’est pourquoi, convaincue que je suis de l’authenticité du Suaire, dont l’extraordinaire empreinte ne s’explique pas sans admettre quelque chose qui ressemble à la Résurrection, je n’en suis pas profondément métamorphosée, vibrante de ferveur, brûlante d’amour, pourquoi je manque de patience, d’assiduité, d’humilité, de foi, de confiance etc... Pourquoi je pense à mes pieds et à mon dos quand la consécration met le Christ au milieu de nous, par exemple, et pourquoi j'ai préféré rester chez moi ce matin plutôt que de courir, joyeuse, à l'église, et ainsi de suite. Je connais des chrétiens qui, pour ainsi dire, "ne déplanent pas", selon l'expession hippie de mes jeunes années, et moi, j'aurais plutôt l'impression de décoller rarement.

L’esprit est prompt mais la chair est faible... Pourtant, je sais que la foi travaille en moi comme la levure dans le pain, et que malgré tout, même si la bêtise et l’imposture me mettent encore souvent en fureur, je suis beaucoup plus indulgente que dans ma jeunesse. Et puis j'ai ces moments où, tout à coup, Dieu me rejoint et m'encourage, comme en ce jour de la Transfiguration... C'est comme si on m'allumait le coeur, qui devient chaud et m'éclaire. Charles Gave dit qu'il ne sait pas pourquoi il fait tout ce qu'il fait, que simplement, il a reçu des dons et s'efforce de les transmettre. C'est aussi ce que je ressens. Par moments je me demande pourquoi je me mets tant de choses sur le dos, mais j'agis sans doute comme les oies migrent: j'obéis à une nécessité intérieure qui me dépasse.

 Il est tombé des trombes d’eau, et il fait encore assez chaud, de sorte que les moustiques sont complètement déchaînés, j’en ai rarement vu autant, et de si actifs, surtout en fin d’été...Ils sont petits et teigneux, embusqués dans l'herbe où je cherche mes poires. Il me faudrait tondre, mais d'avoir changé de débroussailleuse me provoque toutes sortes d'emmerdements. La bobine est difficile à changer, il y faut des forces herculéennes, or j'avais bien précisé au vendeur que c'était moi, la vieille, qui tondait chez moi et que je devais pouvoir faire toutes les manipulations sans le secours d'un bonhomme qu'il me faudrait trouver et supplier quinze jours avant qu'il ne se déplace... Mais il n'y a rien de plus obtus que les mecs en la matière, enfin ce genre de mecs, ils n'écoutent même pas ce que je leur raconte, pour eux, ce que je raconte est forcément à côté de la plaque.

4 commentaires:

  1. quand tu comprends le suaire, tu tombe en amour pour toujours

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  2. La réflexion sur le saint suaire de Turin a attiré on attention (je suis fan... si je puis dire...) Donc je te lis avec attention... je ne savais pas que Charles Gave s'y intéressait aussi... un épisode que j'ai raté et que je vais chercher... tes pensées sur ton "assiduité" me parlent car je me fais les mêmes réflexions... pourquoi y a t-il un tel manque de coordination entre mon coeur et mon corps. La force de nos convictions ne tiennent-elles qu'à la forme de notre corps... ou a t-on besoin de ce dernier pour les exprimer... il semble que oui... tout ça pour arriver sur l'exemple concret de la débroussailleuse et la mauvaise volonté des hommes qui ne voient que les faiblesses dues à notre âge... plus avancé pour moi que pour toi donc je n'ose imaginer son attitude avec moi... mais n'ayant pas de jardin... courage Laurence, l'hiver arrivera et avec lui la mort des moustiques ainsi que de l'herbe... Dieu fait bien les choses.

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    1. L'épisode est dans la chronique, il suffit de cliquer dessus!

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    2. Je crois qu'il y a des gens plus ou moins doués pour la vie spirituelle, et puis des chemins différents pour chacun. On fait ce qu'on peut avec ce qu'on est....

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