Ce matin,
Georgette avait mal, et je n’avais plus d’analgésique. D’ailleurs, à quoi bon
bourrer d’analgésiques un chat qui se meurt ? Même sans vives souffrances,
elle était si faible, incapable de manger ni de se lever. Hier soir,
elle m’appelait sans arrêt et me prenait la main entre ses pattes, je lui
disais combien je l’aimais, il me semblait qu’elle allait enfin mourir. Mais
non. Je l’ai prise avec moi, sur mon lit, elle a dormi collée à moi. Au matin,
elle s’est mise à souffrir, et du coup, moi aussi. Je suis allée avec elle chez
le vétérinaire : «Vous êtes décidée à la laisser partir ? Nous
sommes responsables de ceux que nous apprivoisons, et cela suppose aussi de les
laisser partir quand c’est le moment». Oui, j’étais décidée, je ne voyais plus
aucune raison de lui imposer cela. Au départ, c’était pour ne pas l’effrayer,
je demandais à la vétérinaire de venir faire cela chez moi, mais elle ne l’a
pas fait. Je l’ai prise dans mes bras, et à mon avis, l’anesthésie a suffi à l’envoyer
dans l’autre monde, elle est partie calmement. La vétérinaire et son employée
avaient l’air de penser qu’il était grand temps, mais d’un autre côté, elles ne
m’ont vraiment pas aidée à franchir le pas. Elles m’ont épargné plus que ma
chatte, et ce n’était pas ce que je leur demandais.
De retour à
la maison, je me suis assise au soleil sur la terrasse, avec Georgette, dans le
fil d’un frais vent d’automne doré, et je l’ai câlinée, je lui ai dit adieu, je
la sentais soulagée, il me semblait presque l’entendre ronronner, elle était
toute chaude et toute souple, mais si maigre... Je l’ai enterrée sous le lilas,
bien enveloppée dans un de mes tee-shirts. Et je suis restée assommée, sur le
hamac, sans elle, dans mon jardin encore fleuri et lumineux, mais elle emporte
l’été avec elle, la température va descendre rapidement jusqu’aux gelées
nocturnes, il n’y aura plus ni fleurs, ni papillons, ni abeilles. Robert est
venu prendre sa place sur moi, Rita est montée le rejoindre dans la nacelle,
Rom s’est approché pour se frotter contre moi. J’étais hébétée, et en paix, il
me semblait qu’elle était là, et qu’elle était délivrée, je lui ai dit que je l’avais
prise dans mon coeur pour l’éternité. Mais plus tard, la tristesse m’a
complètement submergée. Je revoyais toutes les déchirantes péripéties de ces
derniers jours, nos échanges, son pauvre museau tout maigre, et je n’arrivais
pas à comprendre comment tout cela avait pu se passer, entre cet été, où ma
Georgette joufflue menait sa petite vie discrète, et cette horrible semaine. Il
y a vraiment quelque chose de profondément tragique dans le seul fait de vivre.
Une amie me
dit que Blackos, dans son imitation du comportement de Georgette, m’était
envoyé par mon ange, qu’il me montrait ainsi comment il allait m’aider à
surmonter mon chagrin.
Blackos |
Bonsoir Laurence. Vous avez tout bien fait. Votre Georgette est toujours là, dans votre cœur. Elle a vécu un dernier été avec vous. Vous avez partagé tous ces bons moments.
RépondreSupprimerEncore plus, pourquoi faire ?
Peut-être vous seriez-vous lassées, l'une comme l'autre, épuisées.
Elle vous a ménagée. C'est une sacrée chatte, cette Georgette !
J'ai même trop attendu. C'était un epartie de moi-même
SupprimerPaix à Georgette et paix à Laurence. Blacks te montrera comment tu dois faire. Tendres baisers !!!
RépondreSupprimerMerci, matouchka, soigne-toi bien.
SupprimerDe tout coeur avec toi Laurence.C'est si triste quand ils nous quittent.
RépondreSupprimerTu as pris la bonne décision. Paix à vous. Isabelle.
RépondreSupprimerChere Laurence, que de peines pour ta petite Georgette, reçois toutes mes condoléances. Je t'embrasse
RépondreSupprimerLa vie n est ni juste ni rationnelle!
RépondreSupprimerComme c'est touchant. Vous avez bien fait d'attendre pour être avec elle le plus longtemps possible.
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