![]() |
Moustachon au jardin |
L’été se prolonge dans l’automne en s’élimant comme une mousseline brillante et légère, c’est dans le jardin une incroyable douceur, transparente et paisible, les abeilles s’affairent, les papillons s’amusent, et je ferais bien le jardin, mais j’ai eu des problèmes, la dernière fois que j’ai forcé la dose, et j’ai dû aller à la clinique de l’oeil, où l’on ma déconseillé les efforts physiques trop intenses... Je fais aussi de la sinusite, et cela persiste plus ou moins, malgré les soins du bon docteur Vassili Mikhaïlovitch. Je n’avais pas le moral, et puis, hier, j’ai ressenti une sorte de paix douce et résignée. Au moins, si je perds la vue, ai-je appris la musique, et je vais lui donner davantage de place.
En faisant mes courses, j’ai
découvert que trois maisons anciennes, qui demandaient désespérément
l’attention d’Anna Panikhina et de la Tom Sawyer Feast, n’ont pas tenu jusqu’au
moment de la susciter. Un barbare qui devait avoir un stock de peinture jaune
citron, les a toutes barbouillées intégralement, sans prendre la peine de faire
des encadrements de fenêtre blancs, quelque chose qui atténue le choc et brise
la monotonie criarde de ce ton étrange. J’avoue que par moments, je ne sais
plus que dire, et d’ailleurs, je ne dis plus grand chose. Le taxi qui m’a
accompagnée à Serguiev Possad était conduit par le cosaque Iouri, et tout le
long de la route, j’ai eu des chansons sur le Donbass. Il m’a parlé aussi des
trois maisons jaunes et m’a dit : « C’est effrayant ce qu’ils font
avec la ville, ils n’ont aucun goût, à un point qu’on a du mal à croire.
Serguiev Possad, c’est beau, restauré, pimpant et propre. Iaroslavl est une
ville magnifique. On a admirablement refait Rybinsk. Et même Rostov,
maintenant, on s’occupe de le restaurer normalement. Mais Pereslalv-Zalesski, c’est
l’horreur. Ils ont ravagé toute la berge de la rivière, plus un arbre, et pour
planter quoi, des trucs en plastique, des machins exotiques ? N’importe
qui construit n’importe quoi n’importe où. »
Comme quoi je ne suis pas la
seule à le penser. Je ferme ma gueule par lassitude et parce que je suis
française. « Vous croyez que de venir du Donbass vous facilite les choses
pour l’ouvrir ? » me demande Iouri.
Au café, j'ai été abordée par un père de famille, avec une petite fille de cinq ou six ans. Il venait du Royaume Uni, mais il n'avait pas une tête d'Anglais, plutôt un oriental, aux yeux clairs, un Libanais, un Syrien, peut-être. Il m'a dit que sa femme était russe, et qu'il venait de déménager définitivement à Moscou. Il était tout étonné de tomber sur des Français, et d'apprendre que nous avions aussi un Anglais, et des Suisses, des Américains... Pourtant, comme dit Gilles, ce n'est pas le climat ni la beauté de l'architecture et des espaces verts qui les attire ici!
J'ai été bouleversée par l'assassinat crapuleux du jeune activiste américain Charlie Kirk devant sa femme et ses enfants. Et surtout par la complaisance idéologique d'un certain type de gens complètement dénaturés qui cherchent à ce meurtre des justifications hypocrites. Partir du principe qu'un opposant politique n'est pas digne de vivre, c'est là un trait parfaitement totalitaire. C'est ce qui a permis toutes les grandes exterminations du XX° siècle, et cela continue plus que jamais. C'est-à-dire que maintenant, la caste étrange qui nous gouverne, constituée de mafieux pur jus, de politiciens pourris, de journalistes vendus et d'histrions stupides, trouve absolument normal de descendre tous ceux qui la contrarient et ne daigne même plus conserver les dehors de la légalité et de la démocratie dont elle nous rebat les oreilles, sachant que leurs troupeaux de mougeons sont désormais bien dressés. Evidemment, ce jeune homme est plus que jamais couvert de boue par tous ces démons, mais à écouter ce qu'il disait et la façon dont il le faisait, on se rend compte que lui, en revanche, était respectueux de ses interlocuteurs, si grotesques et hagards qu'ils pussent être, et revendiquait le droit de discuter de n'importe quel sujet ouvertement. C'est ce qui lui a valu une balle dans la tête.
Je ne le connaissais pas, je le découvre à la faveur des vidéos qu'on diffuse, et il est évident pour moi que c'était un juste, un homme courageux, lucide, qui essayait de remettre d'aplomb une jeunesse délibérément abrutie et poussée à la folie. Il pensait que les imbrications de la mafia globaliste occidentale et de l'Ukraine étaient telles que des personnalités comme Tucker Carson, Candance Owen ou lui-même pouvaient craindre d'être physiquement éliminés. Et c'est ce qui est arrivé.
Slobodan fait un bilan de cette nouvelle manière de se débarrasser des dissidents. Par la calomnie et l’assassinat lâche et fourbe. Et dresse le diagnostic de la maladie mortelle de la France.
https://www.youtube.com/live/vySCbBGAUa4?si=XTx14XuhjSRgYgoJJJ'ai vu que Pierre de Gaulle avait demandé la nationalité russe pour lui et sa famille. Cela me paraît hautement symbolique et bien inquiétant. Car cela semblerait indiquer que le petit-fils du général ne croit plus qu'on puisse encore sauver le pays et qu'il puisse en devenir l'homme providentiel. J'ai vu un débat avec Aldo Sterone sur le thème de l'émigration qui tente de plus en plus d'Européens. Les journalistes qui débattaient avec lui parlaient de ceux qui les traitaient de lâches, parce qu'ils partaient au lieu de se battre pour sauver leur patrie. Mais disaient-ils, eux-mêmes se battent-ils? Et comment? Le système est tellement pervers et bloqué que personne ne sait comment se battre. Ou alors, il faut prendre exemple sur le Donbass, ou sur les parents ukrainiens désespérés qui flinguent ceux qui ont envoyé leurs fils à la boucherie. Ceux-là n'ont plus rien à perdre. Et puis ils ont davantage l'expérience de la souffrance et du sacrifice. Devant ceux qui sont capables de n'importe quelle horreur, il faut ne plus avoir rien à perdre. Sinon, faut-il plus de courage pour rester que pour partir? Partir en demande pas mal. Rester en toute conscience pour sombrer avec le Titanic aussi. Je n'ai pas d'opinion et ne juge personne. Je pense que c'est une question de motivation. De motivation supérieure. Spirituelle, affective, culturelle. Il est très difficile, en France, de voir clair et d'entendre de toutes parts le moulin à mantras stupides de ceux que la propagande a tourneboulés, de ne plus savoir quel sujet aborder pour ne pas heurter la doxa politiquement correcte de l'interlocuteur. Très difficile aussi d'y élever des enfants en voyant tout ce qu'on enfourne dans leur cervelle innocente en sachant que s'y opposer peut éventuellement provoquer des ennuis terribles pour eux comme pour leurs parents.
Je regrettais de ne pas être allée à la procession dont le patriarche a restauré la tradition, à Moscou, pour cause de sinusite et de problèmes oculaires. Il apparaît qu'il y avait beaucoup de monde, et même énormément de monde. Je crois qu'au delà du fait religieux, les gens ont voulu marquer leur appartenance à la tradition russe. Mais bizarrement, on n'en a pas tellement parlé, et on a interdit les drapeaux monarchistes. Cependant, le tsar et sa famille ayant été canonisés, on a pu les faire participer à la procession sous forme de grandes figures, qui se confondaient de loin avec les pèlerins, comme si les saints et les martyrs de l'histoire russe marchaient à leurs côtés.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire