Expédition avec Ilya à Yaroslavl pour constituer ma collection de certificats médicaux. Nous sommes partis à six heures du matin, en chemin tempête de neige. Nous allons d'abord au centre de dépistage du SIDA où nous recevons une liasse de papiers à remplir et couvrir de tampons au cours de la journée. Pas de queue, je suis passée première, l'infirmière n'était guère aimable, mais la prise de sang ne m'a pas fait mal.
Ensuite et ailleurs, analyses d'urine pour dépister les maladies vénériennes, de type syphilis, et radio des poumons pour la tuberculose. Là, infirmière très aimable qui me couvrait de mots caressants comme si j'avais cinq ans.
Puis au diable vauvert, autre dépistage, prélèvement de sang par une piqûre au doigt, que l'on vous presse ensuite pour faire sortir la quantité souhaitée. Supportable...
Passage au rez-de chaussée chez un dermatologue vénérologue, tout content de voir arriver une Française, et qui me fait un prélèvement dans le nez pour savoir si j'ai la lèpre!
Tout cela nous a pris beaucoup de temps, j'étais très fatiguée, d'autant plus que je débute une sinusite, mais cela aurait pu se passer beaucoup plus mal. A Moscou, obtenir un permis de séjour est un vrai challenge, et le centre est à 60 km dans la cambrousse.
Nous devons retourner demain chercher les résultats et peut-être mon invitation, si le stylo du chef est arrivé jusqu'à elle pour la signer. Sinon, Ilya qui a des choses à faire à Moscou, me l'apportera mardi. Car moi aussi, j'ai des choses à faire à Moscou, notamment me faire enregistrer au consulat pour pouvoir prouver au Crédit Agricole que je ne suis pas SDF...
Au retour, Ilya me racontait qu'il avait connu le "tabor" de mes deux tsiganes de la patisserie. Sa grand-mère habitait à côté, et il jouait avec les petits tsiganes, ce qui inquiétait beaucoup la vieille femme. Au point qu'elle était allée trouver le chef, un barbu intimidant aux yeux de braise, et lui avait déclaré: "Je te préviens, si tu touches à Ilioucha de quelque manière que ce soit, je te maudirai de telle façon que je te garantis la mort éternelle!"
Cette grand-mère était la fille d'un paysan aisé qui ne se consolait pas de ne pas avoir de fils, et chaque fois que sa femme accouchait, il lui disait: "Nioura, tu m'as encore fait une bonne femme, qu'est-ce que je vais en faire?"
La grand-mère connaissait de nombreux contes slaves complètement païens, tout cela coexistait si bien, que près de la source de sainte Barbara, un arbre était toujours surchargé de rubans, vieille coutume consistant à en nouer un aux branches en faisant un vœu. Le prêtre de l'église voisine conspuait cette habitude dans ses sermons, et tout le monde l'approuvait, avec des hochements de tête pleins de vénération, mais chaque fois qu'il venait à la source et à la chapelle, il trouvait l'arbre imperturbablement enguirlandé.
Ce qui n'empêchait pas la grand-mère d'Ilya de considérer les tsiganes comme des païens...
Elle connaissait aussi des chansons, ce que j'ai vainement cherché dans mon village de Krasnoïé. Ilya m'a dit qu'il essaierait de me trouver des vieux qui pourraient m'en transmettre.
Ilya m'a rapporté que chaque village avait sa rebouteuse, considérée comme une sorcière que l'on craignait, mais on allait la trouver plus volontiers que le médecin. Ces femmes étaient aussi accoucheuses. Cela correspond parfaitement au portrait que je trace de la tante Frossia, étrange servante, guérisseuse et accoucheuse de Fédia Basmanov, dans mon livre. Servante n'est peut-être même pas le mot juste, car ils sont quasiment collègues et son office de servante est très secondaire.
J'ai eu la flemme d'aller faire les courses, pas de pâtée pour les chats, ce sera croquettes pour tout le monde. Je n'ai moi-même pas grand chose à manger. Je suis fatiguée et à l'horizon, le départ qui s'approche...
Ensuite et ailleurs, analyses d'urine pour dépister les maladies vénériennes, de type syphilis, et radio des poumons pour la tuberculose. Là, infirmière très aimable qui me couvrait de mots caressants comme si j'avais cinq ans.
Puis au diable vauvert, autre dépistage, prélèvement de sang par une piqûre au doigt, que l'on vous presse ensuite pour faire sortir la quantité souhaitée. Supportable...
Passage au rez-de chaussée chez un dermatologue vénérologue, tout content de voir arriver une Française, et qui me fait un prélèvement dans le nez pour savoir si j'ai la lèpre!
Tout cela nous a pris beaucoup de temps, j'étais très fatiguée, d'autant plus que je débute une sinusite, mais cela aurait pu se passer beaucoup plus mal. A Moscou, obtenir un permis de séjour est un vrai challenge, et le centre est à 60 km dans la cambrousse.
Nous devons retourner demain chercher les résultats et peut-être mon invitation, si le stylo du chef est arrivé jusqu'à elle pour la signer. Sinon, Ilya qui a des choses à faire à Moscou, me l'apportera mardi. Car moi aussi, j'ai des choses à faire à Moscou, notamment me faire enregistrer au consulat pour pouvoir prouver au Crédit Agricole que je ne suis pas SDF...
Au retour, Ilya me racontait qu'il avait connu le "tabor" de mes deux tsiganes de la patisserie. Sa grand-mère habitait à côté, et il jouait avec les petits tsiganes, ce qui inquiétait beaucoup la vieille femme. Au point qu'elle était allée trouver le chef, un barbu intimidant aux yeux de braise, et lui avait déclaré: "Je te préviens, si tu touches à Ilioucha de quelque manière que ce soit, je te maudirai de telle façon que je te garantis la mort éternelle!"
Cette grand-mère était la fille d'un paysan aisé qui ne se consolait pas de ne pas avoir de fils, et chaque fois que sa femme accouchait, il lui disait: "Nioura, tu m'as encore fait une bonne femme, qu'est-ce que je vais en faire?"
La grand-mère connaissait de nombreux contes slaves complètement païens, tout cela coexistait si bien, que près de la source de sainte Barbara, un arbre était toujours surchargé de rubans, vieille coutume consistant à en nouer un aux branches en faisant un vœu. Le prêtre de l'église voisine conspuait cette habitude dans ses sermons, et tout le monde l'approuvait, avec des hochements de tête pleins de vénération, mais chaque fois qu'il venait à la source et à la chapelle, il trouvait l'arbre imperturbablement enguirlandé.
Ce qui n'empêchait pas la grand-mère d'Ilya de considérer les tsiganes comme des païens...
Elle connaissait aussi des chansons, ce que j'ai vainement cherché dans mon village de Krasnoïé. Ilya m'a dit qu'il essaierait de me trouver des vieux qui pourraient m'en transmettre.
Ilya m'a rapporté que chaque village avait sa rebouteuse, considérée comme une sorcière que l'on craignait, mais on allait la trouver plus volontiers que le médecin. Ces femmes étaient aussi accoucheuses. Cela correspond parfaitement au portrait que je trace de la tante Frossia, étrange servante, guérisseuse et accoucheuse de Fédia Basmanov, dans mon livre. Servante n'est peut-être même pas le mot juste, car ils sont quasiment collègues et son office de servante est très secondaire.
J'ai eu la flemme d'aller faire les courses, pas de pâtée pour les chats, ce sera croquettes pour tout le monde. Je n'ai moi-même pas grand chose à manger. Je suis fatiguée et à l'horizon, le départ qui s'approche...
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