samedi 18 novembre 2017

Gros stress du retour

Pierrelatte, au loin...
Avant-hier, je suis allée voir la mère Hypandia qui considère que j’ai mon rôle à jouer là bas, en Russie, et que je dois me remettre à prier plus assidument : «Dieu vous aidera, mais il faut lui accorder du temps pour cela… »
J'ai assisté ensuite aux vêpres, maintenant tous les offices ont lieu dans la belle église. Quelle douce lumière émane des vitraux et des lampes à huile de verre, et les arceaux aux différents tons de roche montent avec douceur et légèreté jusqu’à la coupole qu’ils supportent, comme de sourds arc-en-ciels entrecroisés. Les voix des moniales montent en planant et résonnent, elles font partie de cet espace, on dirait qu’elles vont s’envoler, elles aussi, avec leurs blancs visages et leurs draperies noires, de sombres et doux séraphins. Au dehors un Roumain monté sur un échafaudage décorait avec patience de fleurs stylisées les poutres du passage extérieur.
Puis le lendemain, je suis allée déjeuner avec la famille de mon beau-père paysan, on fêtait l'anniversaire de son beau-frère, dernier survivant de sa génération. Il n'y a plus de paysans chez les Fargier, mais les descendants ont conservé le sens de la communauté familiale, de la convivialité, et l'humour ancestral. Ils reconnaissent leurs anciens dans certains de leurs enfants, poursuivent les traditions et les transmettent autant que possible.
En sortant du restaurant, j'ai vu la cathédrale de Saint-Paul-Trois-Châteaux, qui est si belle, si équilibrée, avec ses détails antiques, ses décorations médiévales fantastiques et très simples, ses fresques intérieures: où est passé l'esprit qui faisait réaliser aux Français de pareils chefs d'oeuvre, non seulement beaux, mais pleins de sens? Qu'avons-nous gardé de commun avec ceux qui ont construit ce sanctuaire?
Mes derniers jours m'ont été gâchés par Chronopost, je n'ai pas pu revoir tranquillement certains amis, ni préparer mon départ. Je devais recevoir mon passeport et son visa dès jeudi. On m'informa alors qu'à cause d'un "événement" non précisé, il n'arriverait que le lendemain. Le lendemain, un courriel m'annonce que le truc arrivera de 8 à 13h, je commence à monter la garde. Puis, par curiosité, je clique pour aller suivre l'avancement de la livraison, et là, je vois que le passeport n'a pas quitté l'agence et qu'on est "en attente de précisions concernant l'adresse de livraison". Très contrariée, je demande un dépôt à la poste de Pierrelatte. Mais déjà, la livraison n'est plus possible le jour-même. Après le restaurant, sur les conseils de ma soeur, je passe à la poste pour voir si par hasard on n'aurait pas déjà déposé le paquet. Non, mais on me donne le numéro de Chronopost. Rentrée chez moi, je contacte l'agence qui m'a fait le visa, et celle-ci, après enquête, me confirme que l'objet serait bien le lendemain à la poste. Très bien.
Aujourd'hui, veille de mon départ, je guette de même, je devais recevoir un courriel ou un SMS confirmant le dépôt. Ne voyant rien venir, j'appelle le numéro laissé par la poste et apprends que le passeport est à l'agence de Valence à 60 km au nord, et que si je veux le récupérer, il me faut cavaler là bas avant midi trente, heure de la fermeture. On me donne l'adresse, je demande si l'on pourrait attendre un peu pour fermer, non, pas question. 60 km, un plein d'essence et une crise de nerfs plus tard, à Valence, on ne trouve pas mon colis, et on m'informe que le machin est à l'agence d'Avignon, à 130 km au sud, alors que j'avais encore téléphoné en chemin pour être bien sûre qu'il me fallait aller à Valence et pour demander des indications sur l'itinéraire.
Le chef de service m'engueule parce que je lui parais trop énervée, mais téléphone à Avignon et demande que le passeport me soit apporté à domicile. Retour à la Garde Adhémar. 120 km en tout. J'attends une heure en me demandant si j'arriverai à récupérer le truc, et finalement, entre en sa possession, épuisée et les nerfs en pelote.
Pour ça, j'ai payé 25 € plus 16 € d'autoroute, plus l'essence, pas toute dépensée, mais quand même. Et je n'ai pas pu dormir chez Claire hier, aller à Solan pour une dernière liturgie ce matin, ni déjeuner avec Annamaria, Giovanni et Samuel, il est vrai que j'ai quand même foncé ensuite pour aller boire le café et passer l'après-midi avec eux.
Si je n'avais pas eu mon passeport, je ratais l'avion, et donc le rendez-vous avec le service d'immigration le 21 à Yaroslavl. J'espère bientôt sortir de ces allées et venues et de ces courses aux invitations, visas, documents qui me minent.


3 commentaires:

  1. Bon courage et hon voyage ma Chere laurençe àvec toute mon amitie

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  2. Insensé le non professionnalisme de la poste... cette histoire est banale!!!😠 bien qu' elle remporte tous les records

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  3. Quand tu seras calme (mais tu l'es peut-être déjà bien sûr…) prends tous ces stupides em… comme des aiguillons pour conserver ta réactivité et ta jeunesse (si, si !). C'est un bon moralomètre.

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