dimanche 28 avril 2019

Pâque radieuse


Qu’il est bon de ne pas faire grand-chose, un dimanche de Pâques, quand on est épuisé par la semaine sainte et l’office pascal… Il fait beau, mais beaucoup plus frais, avec un fort vent du nord. Je n’avais pas chaud, sur mon hamac. Des plantes pointent le nez, iris, astilbes, primevères, jonquilles, cœurs de Marie… Je me réjouis de voir tout cela évoluer et prendre sa place. Les animaux adorent quand je fais le tour du jardin. C’était une habitude que j’avais avec ma mère, nous inspections ensemble buissons et fleurs pour voir qui poussait et qui avait fleuri.
A l’intérieur, j’ai le déménagement à résorber, ce n’est pas rien. Les cartons s’accumulent, je voudrais les garder, «ça peut servir », mais à un certain moment, c’est eux ou nous…
J’étais si fatiguée pour l’office de Pâques, chaque année, je me dis que je n’enchaînerai plus la liturgie sur le canon et la procession, que je viendrai le lendemain, et je crois qu’il faudra m’y résoudre, car la joie pascale n’est plus trop au rendez-vous, j’ai trop mal au genou, trop sommeil. Avant de venir, j’étais tombée sur un article décrivant médicalement les souffrances de la crucifixion et j’y pensais dans l’église, cela me poursuivait, je pensais à toutes les épouvantables façons que l’on peut trouver de faire mourir les gens, et ne me sentais absolument pas le courage d’affronter des choses pareilles, je comprenais Pierre d’avoir été pris de panique. 
Les rossignolades étaient au rendez-vous, les trilles ludiques de la musique religieuse pour perruques poudrées et robes à panier, vraiment le XVIII° siècle est bien l’avènement du mauvais goût, du superficiel et du toc. Et les illuminations électriques, cet éclairage violent et blafard qui nous tombe dessus, à l’issue des cierges dans la pénombre et des chants recueillis de la semaine sainte. La procession autour de la « place rouge » de Pereslavl  m’a clouée sur place, avec un appareil photo qui avait besoin d’un réglage et m’a tout raté : à travers les arbres du parc, les chasubles chatoyantes, les lampes rouges et les cierges, toute une file qui me paraissait tout à coup surgie d’un tableau ancien, qui me restituait le monde perdu pas si lointain qui s’est écroulé il y a un siècle.  Le cheminement des fidèles, derrière leurs prêtres, l’évêque et les bannières, les lanternes et les icônes, passa également sous l’église de la Transfiguration où saint Alexandre Nevski fut baptisé, et qui paraissait énorme, blême et verdâtre, entre deux gouffres noirs, avec ce ruban chantant et scintillant de chrétiens orthodoxes clairsemés qui s’obstinaient à célébrer, comme leurs ancêtres,  ce qui l’avait été depuis la fondation  millénaire de la ville, la «Pâques radieuse » : 
« Ta résurrection, Christ Dieu, les anges la chantent dans les cieux, et nous, sur la terre, nous la célébrons comme eux d’un cœur pur… »   

                                                                      

2 commentaires:

  1. Avec les cartons, s'ils ne sont pas imprimés , vous pouvez faire des buttes de permaculture sans creuser: une couche de carton bien à plat, puis une couche de branchages, puis une couche d'herbe, puis de la terre ou du compost, à nouveau une couche de bois sec, de l'herbe, etc... il y a des tutos sur youtube..

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  2. Le Christ est ressuscité!
    En effet, gardez les cartons pour le jardin (s'il ne sont pas pleins d'encre). Sans même faire de buttes, cela peut servir à desherber avant de planter de nouveaux massifs par exemple. Bonne semaine lumineuse!

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