dimanche 28 juillet 2019

Trois petits jours d'été


Trois jours de beau temps, dont j’ai profité autant que j’ai pu, car demain, on annonce 13°… Les Français, accablés par la canicule, m’envient. Pour ne pas sombrer dans le cafard, je suis allée me promener avec Ritoulia, j’ai rencontré la chevrière, Nadia, qui elle-même a rencontré une collègue. Je suis montée à la chapelle au dessus du lac. Que cet endroit devait être beau, quand le monastère s’y dressait encore… maintenant, les affreuses maisons s’y accumulent. Un point positif, les monceaux d’ordures ont été retirés, le long du chemin. Des gens qui habitent à l’année une maison en bas montent la garde et engueulent les cochons qui  viennent sournoisement larguer leurs poubelles.  
Assise près de la chapelle, j’ai vu monter une nuée si sombre, si énorme, si impressionnante, une sorte de raz-de-marée céleste qui chassait devant lui de blancs et brillants nuages effarés. Dans ses convulsions, ses anneaux, ses déchirures, des bribes d’arc-en-ciel, juste une allusion, un arc-en-ciel en gestation. Je l’ai vu ensuite se déployer alors que je me hâtais de rentrer sous une pluie pleine de lumière. Nadia était toujours à flanc de coteau aves sa copine. Leurs chèvres se connaissent et se saluent quand elles s’aperçoivent de loin. Elles sont très intelligentes, et très caressantes.
L’évêque célébrait les vigiles de la fête de saint Vladimir, hier soir, et me donnant sa bénédiction en entrant, il s’est exclamé : « Oh il y avait si longtemps ! » Il a l’air si intelligent, et malicieux, plein d’humour. Le lendemain, à la liturgie, Anastassia qui m'avait apporté des fleurs de la datcha de sa mère, m'a fait cadeau d'un linge brodé ancien pour me faire des rideaux, je ne crois pas que cela fera l'affaire, mais j'ai été très touchée.
La grande Procession ukranienne pour la commémoration du baptême de la Russie par saint Vladimir a rassemblé 300 000 personnes. Les persécutions viles et brutales de ce pouvoir aux ordres des forces mondialistes qui haïssent l’orthodoxie, et tout peuple qui garde sa foi, sa cohésion et sa mémoire, n’ont fait que confirmer la position de l’Eglise. Comme dit mon ami Henri Barthas : « A côté de toute cette foule, on voit dans un coin Philarète et quelques uns de ses affidés qui cherchent le Tomos dans une poubelle… »
En allant porter des tableaux à encadrer, j’ai vu et photographié une maison contemporaine, à Pereslavl, toute simple, bien proportionnée, avec un revêtement de toit gris et mat, elle pourrait s’inscrire dans n’importe quel coin de la ville sans le déparer, à proximité des monastères, ou des maisons anciennes. Comme quoi c’est possible, de faire du neuf qui ne soit pas immonde.
A mon retour, deux gosses des maisons voisines m'ont demandé s'ils pouvaient s'inviter chez moi. Ils ont fait le tour, ils ont tout regardé et trouvé la maison "riche". Je crois qu'elle est surtout neuve, et faite avec un certain souci esthétique, car je n'ai que des meubles IKEA ou achetés d'occasion sur AVITO. L'un d'eux a compté quelques pièces de dix roubles que j'avais laissées sur la table de la cuisine. "Oh, dis-je, tu veux faire quoi dans la vie, banquier?
- Oui!" me répond-il avec conviction.

Les deux chevrières

Le lac avant la pluie

la maison discrète et de bon goût! La palissade est en bois, au lieu d'être en horrible tôle métallique. Le petit balcon sous le toit ne fait pas grosse verrue, il s'intègre bien.





2 commentaires:

  1. Une vie sereine qui s'installe, l'important ce n'est pas ce qui est dehors, c'est ce qu'on a dans le cœur, il peut pleuvoir et qu'on soit joyeux, et il peut aussi faire un temps splendide et qu'on suive l'enterrement d'un être cher

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  2. Oui, bien sûr, mais je suis assez climatodépendante. Enfin je ne me plains pas, c'est comme ça.

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