dimanche 11 août 2019

Visite de Yana et Génia



Au café la Forêt, avec Yana et Génia
Dans la foulée du départ de Ioulia, l'artiste-peintre, j’ai accueilli Yana et son mari Génia, qui sont absolument adorables, et malgré les contraintes inévitables, j’étais très heureuse de les avoir. Je ne connaissais pas Génia, c’est un gros nounours très bon, et d’une intelligence fine et sensible. Il m’a chanté une chanson populaire qu’il avait entendue dans un train de banlieue, interprétée en chœur par un groupe de gens. Elle était très savoureuse, dommage qu’il n’ait pas pu les enregistrer. J’en ai chanté une que j’ai apprise avec Liéna de Rostov, et il pleurait d’émotion en m’écoutant, parce que je suis française et aime tellement tout cela, que les Russes sont en train de perdre.
Yana apprécie beaucoup mes aquarelles et me conseille d’exposer, et je vais sans doute le faire, car l’encadreur, qui est également peintre, m’a dit la même chose, et sur ses conseils, je suis allée à la galerie de la cathédrale, où il y avait une belle exposition de paysages miniatures de divers peintres, et j’en ai parlé à la responsable, nous avons échangé nos coordonnées. Ce sera possible après janvier.
Yana et Génia m’ont sans cesse invitée soit au café français, soit au café Montpensier, et nous avons fini la série à « la Confiture », un restaurant de « cuisine européenne » qui fait aussi hôtel.  Cette cuisine européenne m’a fait penser à la nouvelle cuisine en France. L’avantage, c’est que j’ai mangé léger, pour une fois, et j’en avais bien besoin.  La déco était du genre design. Mais l’hôtel-restaurant situé sur la déviation Moscou-Yaroslavl, parcourue par les camions et les voitures, juste à côté d’une station-service. La vue n’était pas mal, elle donnait sur le massif forestier de l’autre côté de la route, il y avait une terrasse, inutilisable à cause du temps, c’était comme une sorte de restoroute gastronomique design, assez surprenant.
Yana et Génia me trouvent aventureuse, parce que j'ai roulé ma bosse, mais en réalité, j'ai fait tout cela contre ma nature et contre mon désir. Je cherchais désespérément ma place en ce monde où elle n'est pas.
Nous nous sentions bien ensemble, je pense qu'ils reviendront régulièrement.
Il a plu toute la journée, il pleut tout le temps. Je récolte les poires à toute vitesse, la voisine est venue en ramasser. Les arbres jaunissent et rougissent. Ma perception du temps est complètement bouleversée. Nous sommes au mois d’octobre depuis début juillet, de sorte que je m’attends à avoir novembre au mois de septembre, et décembre au mois d’octobre.
Pendant ce temps, la Sibérie est ravagée par le feu. J’ai lu quelque part qu’il n’y avait pas eu d’incendie de cette ampleur en Sibérie depuis 10 000 ans. En dehors des ravages sur la santé de la population, des milliers d’animaux sauvages ont péri. Ce qui n’empêche pas certains de braconner les ours pour vendre leurs pattes aux Chinois, lesquels les utilisent pour leur saleté de médecine, ils ont toujours une bonne raison pour exercer leur prédation sur tout ce qui bouge sans aucun état d’âme, avec une cruauté sans limites, Dostoïevski avait raison de dire que sans Dieu, tout est permis. J’ai lu également  sur plusieurs sites, y compris le site conservateur orthodoxe Tsargrad, que l’horrible incendie avait été, au départ, volontaire, pour dissimuler des coupes de bois sauvages, sur commande de ces mêmes Chinois ou de ceux qui fricotent avec eux. Il y a tellement d’événements sinistres, tragiques et révoltants que parfois, je ne trouve plus la force de me pencher dessus ni de les commenter, tellement mon horreur, ma douleur et ma colère deviennent  abyssales et sombres, un trou noir désolé, à l’intérieur de mon âme, un vide intersidéral totalement sidéré qui va s’élargissant dans un silence mortel. Et je sais qu’il me faudrait surmonter le spectacle de notre naufrage, de nos destructions et autodestructions, me raccrocher au Christ, notre seul espoir. Je ne sais pas si j’en aurai la force ni le temps. Je suis terriblement de la terre, et cette terre, on ne cesse de la profaner et de la détruire, avec toutes ses merveilleuses créatures, et en priorité, les meilleurs représentants de l’espèce humaine, systématiquement massacrés depuis deux ou trois cents ans, en gros depuis la naissance du capitalisme et la guerre impitoyable qu’il a menée aux sociétés organiques de paysans, de moines et d’aristocrates, à la vie dans sa beauté, sa noblesse et sa diversité. Mais j’ai confiance en la direction de mon existence que malgré toutes mes faiblesses et mes reculades, j’ai confiée à Dieu, avec le choix de ma fin, de son genre et de son heure.

Génia et Yana se sont mutuellement photographiés





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