dimanche 15 mars 2020

Coup de froid

Surprise, ce matin - 10° et plein de neige... Hier, je regardais les premiers crocus pointer leur nez, et les voilà sous la neige.  Mais avec une belle lumière vive et de gros nuages blancs, chatoyants, qui semblent une émanation directe de la terre et du lac, leurs prolongements célestes.
Je suis allée à l'église où tout était calme. Je ne suis pas du tout prête à partir de l'autre côté, mais les jeux sont pratiquement faits, et je m'en remets à Dieu, qu'il fasse de moi ce qu'il juge bon. J'aimerais publier mes livres en russe, et écrire le troisième qui avance, que je voudrais terminer.
J'ai commencé à faire ma propre traduction en collaboration avec Natacha, elle adore mon livre, je pense que cela va aller, cela l'aidera à payer son loyer, et il faut avancer un peu.
Quand j'étais jeune, je pressentais que notre vieillesse pourrait connaître de grands bouleversements. Or ils sont plus faciles à vivre quand on est jeune que lorsqu'on est vieux, usé moralement et physiquement. D'un autre côté, on a moins de choses à perdre... Et puis, malgré toutes les questions que je peux me poser sur divers aspects de ma religion et de ses Ecritures, j'ai en fin de compte, une confiance en Dieu quasi enfantine. La certitude que lorsqu'on lui a donné une fois la main et qu'on le suit comme on peux, sage ou pas sage, il ne nous laisse pas tomber.
Il me vient comme à tout le monde les pires soupçons concernant le gouvernement français, et dans l'ensemble tous ce qu'on appelle "l'occident", et il est possible qu'ils ne soient pas justifiés, ou pas entièrement, bien que j'en doute, mais ce qui est clair, c'est qu'on n'a plus aucune raison de faire confiance à ceux qui ont le pouvoir, qui l'ont, en réalité, confisqué, et que c'est en soi, suffisamment inquiétant. Le monde est devenu une nef des fous dont le commandement scélérat la mène délibérément dans l'abîme. Plus de confiance, plus de respect, plus rien que mépris, aversion et détestation. Je suis de plus en plus indulgente à ceux qui m'entourent, à leurs faiblesses humaines, comme disait maman, "j'ai été si souvent amenée à faire ce que je n'aurais jamais cru que je ferais un jour, que je ne peux plus juger grand monde"... Mais il y a une sorte de gens qui me paraissent ne plus rien avoir d'humain, que Dieu les aime, lui, puisqu'il le peut...
Je prie tous les jours pour que les patrons de la chienne d'à côté réalisent ce qu'ils lui font, et Natacha m'a dit qu'une bonne femme était venue les voir hier, avait détaché et promené la pauvre bête, et était même entrée dans la maison avec elle. Si des amis ou des proches commencent à s'en mêler, cela peut faire évoluer les choses...
Il paraît qu'elle pleure, la nuit, Natacha ouvre les fenêtres, mais moi, fenêtres fermées, je n'entends rien.



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