samedi 18 avril 2020

Epitaphios

Hier, office du vendredi saint, ensevelissement du Christ. J'avais emporté un livre en slavon, mais il est difficile de suivre, les gens lisent et chantent vite, de façon peu claire, et au fur et à mesure de l'office, il fait de plus en plus sombre dans l'église. Je vais lire le canon de Pâques en français avant d'aller à la cathédrale. Je pensais ne pas y aller du tout, mais le père Andreï m'a inscrite sur la liste officielle des paroissiens de base, qui ont le droit de venir, munis de la muselière de rigueur, se mettre, comme des pions sur un jeu d'échecs, aux places indiquées par un adhésif blanc sur le sol. Néanmoins, ne nous plaignons pas, c'est un miracle que nous assistions ici à la Pâque et à mon avis, cela ne durera pas, mais c'est quand même pour moi un signe quasiment métaphysique. Quand nous avons fait la procession derrière le linceul du Christ porté par l'évêque, les bannières et les lanternes, notre assemblée clairsemée chantait à pleine voix: "Saint Dieu, saint Fort, saint Immortel, aie pitié de nous". Le glas sonnait. Je voyais se détacher sur le ciel vespéral turquoise, brusquement dégagé, la belle église du métropolite Pierre, construite par Ivan le Terrible, et l'étincelante étoile du berger.
Les dernières déclarations de Poutine me laissent perplexe . Contrairement aux occidentaux qui clament que les chiffres russes sont minimisés, je pense qu'ici, on fait monter la mayonnaise, les mondialistes y sont à l'oeuvre comme partout ailleurs. En ce qui concerne Poutine, je me refèrerai désormais au conseil qui m'a été donné de ne pas paniquer, d'être patiente et vigilante. Car je suis persuadée qu'il est soumis à des pressions gigantesques, le pouvoir exorbitant, même en Russie, ce n'est pas lui qui le détient. C'est vrai que depuis le début de l'affaire, il a pris l'allure d'une momie en cire, un peu comme Lénine dans son mausolée. Mais peut-être qu'il ruse, c'est mon dernier espoir.
Je vois des représentants de la conscience inférieure trouver inévitable et normal qu'on nous passe une camisole de force électronique et que la planète entière s'en remette àveuglément à une bande de milliardaires sataniques et mafieux. C'est le progrès, messieurs dames, et l'on n'est pas encore descendus assez bas, ou plutôt quand on est de la conscience inférieure, on ne remarque même pas où nous en sommes, on est adapté à la modernité comme le rat à la décharge publique. Ces gens-là trouvent également normal de se fier aveuglément à une presse toute entière entre les mains de la caste qui détient l'argent et le pouvoir universel, et se gaussent des méfiants de café du Commerce dans mon genre. Ils ne reconnaîtront jamais qu'on nous a fait un monde hideux et infernal et continueront à suivre le fatal mouvement. D'abord, il n'est jamais agréable de s'apercevoir qu'on a été le complice et le dupe d'un tel état de fait. Et d'autre part, il est plus confortable de continuer à se leurrer sur les lendemains progressistes qui chantent inévitablement.
Poutine a annoncé qu'il pourrait y avoir des poursuites à l'encontre des gens qui refuseraient le vaccin. Comment refuser un vaccin? demandent tous ceux de la conscience inférieure. Parce qu'il sera accompagné du puçage général ou de nanoparticules invisibles, répond le café du Commerce. c'est pourquoi le transhumaniste Bill Gates trépigne de nous injecter sa merde de force sur toute la planète. Et pourquoi un vaccin, alors que ce genre de virus change sans arrêt et qu'on a des traitements qui marchent avec la chloroquine? Mais, soulagement, d'après une correspondante au courant, le vaccin obligatoire de Poutine sera de production russe, cela ne sera pas celui de Bill Gates. Ce qui,permettra quand même de répliquer à la pression supranationale que nous sommes vaccinés comme les copains.
Je ne suis pas contre les vaccins de façon systématique, je suis contre l'usage qu'on en fait et qu'on peut en faire. Ce qui est parfaitement réel, compter sur la conscience des nababs qui dirigent la planète de façon plus ou moins occulte relève de la nunucherie complète.


Semaine sainte
Et voici que déjà l’on porte vendredi
Au son voilé des cloches notre Christ au tombeau
Et qu’aux mains des fidèles chaque flammèche luit,
Tremblante étoile d’or aux tréfonds d’un caveau,
Sombre abyssal enfer, béant et désolé,
Comme l’espace ouvert du néant incréé.

Voici que surgissant la lumière de la Croix
Traverse verticale la mer de nos destins
La nuit de nos temps durs et la chair de nos cœurs,
Depuis le fond lointain percé de haut en bas,
Du soleil à la lune ouvrant tout grand les bras,
En un moment de feu brûle tous nos chagrins.

Voici que dans le soir, violet, doux et sonore,
Sous le brocart d’argent des nuées de velours
L’on devine les ors et la pourpre du jour,
De la très sainte Pâques qui nous revient encore,
Si grave et flamboyante, nous rappeler toujours,
L’inconcevable instant qui vit mourir la mort.

photos éparchie de Pereslavl


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