samedi 9 mai 2020

Bonne fête de la victoire!

Le jour de la victoire, me voici invitée cette fois chez le cosaque Alexandre et sa nombreuse famille. A vrai dire, Alexandre n'est cosaque que d'adoption, son père est Estonien, sa femme Natacha, en revanche, a vraiment des origines cosaques. Les enfants étaient tous habillés façon militaire, les portraits des grands-parents vétérans étaient disposées près du coin des icônes, et tout le repas a été émaillé de chansons et de discours patriotiques. Alexandre faisait même avec ses enfants du commentaire de textes, pour leur faire comprendre l'arrière-plan historique. Tout le monde espère que Poutine ruse, et que le jour où il aura les mains libres, la Russie renaîtra. "Vous comprenez, me dit Alexandre, nous devons le croire, nous devons le croire pour élever nos enfants correctement, pour élever des enfants qui défendront leur patrie, car Stolypine disait qu'un peuple qui n'a plus foi en lui-même devient le fumier qui engraisse ses remplaçants." Les enfants sont très bien élevés, et ils se préoccuppent toujours de leurs frères et soeurs, pensent à ce qu'ils soient servis, à ce qu'on leur donne autant qu'à eux-même. Périodiquement, nous nous levions et chantions "le jour de la victoire", "les trois tankistes",  "la Moldave au teint mat", tout le répertoire y est passé. Le grand-père me cherchait sur le comportement des Français, visiblement, il pensait qu'ils ne s'étaient guère battus, juste une poignée de résistants. Je lui ai répondu que nous avions été laminés par la guerre de 14, et que nous étions occupés...
Après le repas, Alexandre a voulu que nous allions tous faire des photos près du monument de la victoire, fleuri et gardé par une policière obligeante qui s'est chargée de l'opération. Nous étions au bord de la rivière miroitante, avec l'église de la Protection qui se laissait encore deviner au travers des nuages verts diffus des bourgeons éclos.
Alexandre part du principe qu'un président nous est donné par Dieu en fonction de notre état spirituel, et c'est donc à nous de le rendre meilleur par notre propre perfectionnement. J'ai objecté que dans certains cas, la tâche était surhumaine, mais il y tient beaucoup. Il faut tout donner à son pays, sa vie, ses enfants, il n'est pas du tout prêt pour le globalisme. Comme nous évoquions cette guerre qui ne dit pas son nom des grands malfaiteurs de la caste transnationale contre les populations, et que je soupirais après les snipers providentiels qui pourraient nous en débarasser, il m'a dit: "ces snipers, il faut les mettre au monde; et il faut les élever."
Ils vivent pauvrement, dans un appartement qui aurait besoin d'être réparé. Mais c'est manifestement une famille heureuse, digne et normale. Je n'ia quand même pas de veine, car aujourd'hui, c'est un enfant qui m'a renversé un verre de kvas sur ma jupe!





3 commentaires:

  1. Bonsoir Laurence, puis-je connaître le nom de ce magnifique paysage ?

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    1. C'est la rivière Troubej, à Pereslavl Zalesski. On distingue la coupole de l'église de la Protection de la Mère de Dieu.

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  2. " renversé un verre de kvas sur ma jupe!" Sur la jupe , ça devrait moins mouiller que sur un jean (qui colle à la peau) ...:-))

    Nicodème

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