mercredi 11 août 2021

Les temps sont courts

 


Submergée par les poires, je n'ai plus le temps de rien faire, il en tombe autant que j'en ramasse; j'en distribue à tout le monde, je sèche, cuit, pèle, confit, et il faut aussi nettoyer la maison, qui ne ressemble à rien, entre les chats et les poires. Et entretenir le jardin. Et saler les concombres que m'a donnés Nadia la chevrière. Qui plus est, je suis harcelée de tous les côtés par des obligations, des entrevues, et j'ai du mal à organiser ce qu'il me reste de temps, à canaliser ce qu'il me reste de forces. Je traduis Parthène, parce que Natacha a besoin d'argent, et que mieux vaut faire les deux livres avec la même personne. Je traduis Epitaphe, parce que mon éditeur s'y est attelé et ne me lâche plus, c'est passionnant mais très long et très fatigant. Je fais de la musique pour ne pas perdre la main, et pour me reposer l'âme, heureusement, si je puis dire, Skountsev a de la tension et ne peut me donner de leçons. Je vais aux cours de balalaïka pour soutenir l'apprentissage de mon petit voisin Aliocha. Je tiens ma chronique, enfin j'essaie. Je n'arrive pas à écrire la suite de mes souvenirs d'enfance, ni à entreprendre de mettre de l'ordre dans mes journaux intimes; et j'ai cette impression constante que le temps presse, d'une part parce que je prends de l'âge et d'autre part, parce que l'ombre de Mordor gagne toute la terre. 

Hier, de façon impromptue, Olga et Oleg m’ont invitée avec deux moniales de Zadonsk. Je n’avais pas trop envie d’y aller, bien que Olga et Oleg fussent des gens très agréables, intelligents, et je ne les avais pas vus depuis longtemps. Je n’avais pas envie de parler avec des moniales de sujets élevés. Je n'avais même pas envie de parler du tout.

Elles étaient tout à fait adorables, la mère Dorothée et la mère Alexia. Elles ont raconté toutes sortes de miracles, enfin surtout la mère Dorothée, parce que la mère Alexia, en face de moi, priait profondément. Sa cordelette de prières filait entre ses doigts, et son visage aux yeux clos était imprégné d’une paix et d’une béatitude qui me fascinaient. Je racontais ma ma vie. Brusquement, la mère Alexia sort de son état de béatitude silencieuse et me dit : « Beaucoup trop de gens profitent de vous»

Elle a commencé à s’agiter, et elle a déclaré que nous devions aller absolument au monastère voisin de saint Nicolas, pour recevoir l’onction, au lieu de rester à bavarder sur une terrasse. Et je n’en avais pas envie, mais la mère Alexia était visiblement persuadée qu’elle devait jouer pour moi le rôle d’ange gardien.Yann Sotty, qui avait tourné avec moi l’émission « Davaï », était de passage à Pereslavl, il voulait me voir et me remettre de petits cadeaux. La mère Alexia, inflexible, pensait que l’église était plus importante que le Français. Et nous voilà parties, les deux moniales, Olga et moi. La mère Alexia ne me lâchait pas le bras, et avec un sourire maternel, m’expliquait qu’il fallait que ma religion devint plus intérieure, qu’il me fallait m’occuper de mon âme, car les temps étaient courts, et ne pas perdre mes forces avec toutes sortes de gens. Arrivées au monastère, elle m’a traînée jusqu’à l’higoumène, m’assurant qu’elle était très bonne et que je devais lui parler, mais si je veux bien aller exposer mes problèmes spirituels à quelqu’un, mon choix ne se porterait pas forcément sur l’higoumène de saint Nicolas. On m’a d’ailleurs déjà fait le coup avec l’higoumène de saint Nicétas. Et je me suis retrouvée à bafouiller des stupidités sans savoir comment m’en sortir.

La mère Alexia ne m’a pas lâchée avant que le prêtre ne m’eût tracé le signe de croix sur le front. « Maintenant, me dit-elle, tout va aller très bien ». Je suis allée retrouver Yann Sotty, sa famille, son nouveau-né, et les cadeaux, qui auraient dû m’être remis lors du tournage, des objets RT, tasse RT, parapluie RT, chope RT, plaid et coussin RT... joli design, d’ailleurs. Je lui ai fait part des compliments qu’on m’a fait sur son émission, sur lui, sur la façon dont tout cela a été tourné.

La mère Alexia n’a pas tort. Je ne m’occupe pas assez de mon âme, je me laisse submerger par toutes sortes de mondanités et d’obligations. Pourtant, aller tout le temps à l’église, je n’en éprouve pas le besoin non plus. J’en discutais avec mon éditeur, Slava, qui lui non plus, ne me lâche pas. Il a passé dix jours près d’un grand lac, et me dit qu’en barque sur ce lac, il avait davantage le sentiment du divin qu’à l’église mais que cependant, s’il n’allait pas à l’église, ne se confessait pas et ne communiait pas, il se sentait sale et déprimé. C’est exactement mon cas.

Pour ce qui est des gens qui profitent de moi ou me harcèlent, pour m’inviter, me rencontrer, me faire rencontrer quelqu’un, il faut quand même voir que certains d’entre eux me donnent une contrepartie importante. Skountsev est un très grand emmerdeur, et quand j’ai dit au conservateur du musée Krioukov que je prenais des cours online avec lui, parce qu’au début de la covid, il avait beaucoup de temps et pas d’argent, il m’a objecté sereinement : «Que Skountsev reste sans argent, excusez-moi, mais je ne crois pas cela possible...

- En effet, à ce moment-là, il a trouvé le mien ! Cependant, il m’a tellement appris, et sans lui, je en serais pas venue ici, je n’aurais pas vu tout cela, le Don, la rivière Khapior et votre musée ! »

J’ai eu une fois dans ma vie une intense expérience spirituelle qui s’est prolongée plusieurs jours. Mais je n’arrive pas à me trouver dans un perpétuel état de grâce. Parfois, quand je prie, j’éprouve du réconfort ou une certaine plénitude, je pleure beaucoup, aussi, surtout en ce moment, avec ce qui nous arrive à tous, le monde qu’on nous fait me fait vraiment horreur, ainsi que la vilenie et la fourberie de ceux qui nous l’imposent, la stupidité programmée de leurs troupes de mougeons hagards. Je pleure sur nous tous, sur les gens qui n’ont pas une lueur dans leur vie, sur ceux qui sont morts et qui me manquent, et sur ce qui nous attend probablement.. Parfois je n’ai pas le temps de prier, pas la disposition d’esprit, j’essaie, comme mon amie Dany, de garder au moins ma veilleuse allumée. Mais j’assume d’être avant tout quelqu’un de créateur et n’ai pas envie de me violenter pour me transformer en moniale.

Cependant, je ressens qu’il y a des stades à franchir, même en restant une créatrice solitaire, je stagne. J’aurais tendance à confier cela à Dieu. Il saura bien me les faire franchir, ces stades. Le père Placide, tout comme l’higoumène de Simonos Petra, disait qu’on ne pouvait rien faire par nous-mêmes, sinon consentir...

...



En France, pour savoir d’où vient la dictature, et dans le monde, pour savoir où nous entraîne l’opération covid, il suffit de regarder le scandale provoqué par une affiche qui se contente d’énumérer des noms. Tous impliqués dans cette opération et dans beaucoup d’autres affaires et manipulations grandioses et malfaisantes. Cette affiche provoque chez une certaine mafia les mêmes réflexes que la révélation par Soljénitsyne des vrais noms des principaux bourreaux bolcheviques. Et cette réaction est en elle-même un aveu. Pourtant, si il existe une mafia italienne ou tchetchène, il ne vient à l'idée de personne de hurler à l'anti italianisme quand l'on considère Al Capone comme un bandit...

Cependant, tous les représentants de cette communauté ne sont pas les complices de cette mafia. Ecoutez ce qu’expose le docteur Zelenko, avant que cette vidéo ne soit supprimée par la bande en question et ses « connards laquais », selon une heureuse expression que j’ai vue passer sur facebook. Ecoutez-le bien. Il n’est pas le seul à le dire. Et c’est la terrible vérité. Les temps sont courts.

https://www.facebook.com/marie.bars.7/posts/4396223833763402?__cft__[0]=AZUW5B2NvKKfgu0uDSBWvaTlmA-JlCd2geYFA_JpwMHNYZRxVHcn4nlcdAh0a0Dxzz6kM-VzpNKMG3AB5nrYCQlS8PU5rmZWbNjgR0PZwkJpJcIvkgve_38OepaVAnDLpqQsQ5F7mcfS2Jr3AEySxweT&__tn__=R]-R

https://odysee.com/@LeLibrePenseur.org:2/dr-zelenko:a?fbclid=IwAR1txchKdFz9mCd-k8WctHYxYOlE1894c4L3pu_tApKJ_VrFTHa-Oa3WKlA

4 commentaires:

  1. Canard laquais : phrase de mon ami Edern-Hallier dans l'Idiot international (1991).

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  2. MERCI POUR LE DOCTEUR ZELENKO;COURAGEUX;QUELLE DISSONANCE AVEC LES HIERARCHES DU PATR-MOSCOU!"CELUI QUI TOURMENTE SON AME JOUR ET NUIT AU SUJET DE CE QUI SE PASSE ET EN RESCENT DE LA PEINE,C'EST UNE FORME DE MARTYRE......PORTES TOI AU MIEUX!Iakov.

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    1. C'est vrai. C'est un homme juste, courageux et honnête.

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