jeudi 30 décembre 2021

Mémorial

saint Hilarion Troitski

 La fermeture de l'association "Mémorial" qui recensait les victimes des répressions communistes fait quelques vagues, et en ce qui me concerne, je ne sais pas trop qu'en penser, car si je suis opposée au révisionnisme communiste, si même il me scandalise, si j'ai trop souvent des interventions courroucées de vieux komsomols qui me demandent de réviser mon histoire, alors qu'eux-mêmes la réécrivent à leur façon, je suis également alertée par l'exploitation politique que font de ces événements des gens d'une russophobie rabique. 

J'ai trouvé cette appréciation de l'historien patriote et souverainiste Félix Razoumovski et je la mets ci-dessous. Elle correspond exactement à mon impression. C'est extrêmement malsain. J'étais inscrite sur un groupe mémoriel, et me suis aperçue qu'il consistait à attribuer les crimes communistes au tempérament russe, barbare depuis la nuit des temps, et cette expérience consistant à transformer par la terreur et la rééducation un peuple de paysans rêveurs en prolétaires parqués dans des cages en béton et en petits bourgeois post-soviétiques ultérieurs, comme le résultat de toute la déplorable histoire russe. Ce qui en passant absout les individus impliqués dans ce processus et permet à leurs descendants libéraux de glapir des calomnies dans la presse occidentale en passant pour des martyrs.

D'un autre côté, j'ai lu et entendu trop de témoignages sur la collectivisation et les martyrs chrétiens pour absoudre cette sinistre aventure. Un de mes correspondants publie en ce moment chaque jour quelque chose sur les nouveaux martyrs de Russie, quelle file interminable, quelle procession, et quels nobles visages, quels regards... C'est toute la Russie telle que je l'ai aimée qui défile sous mes yeux. Comment oublier tout cela, comment cracher sur ces tombes, les fosses communes où se sont abîmés ces gens?

Celui qui me conseille de relire mon histoire, c'est-à-dire la sienne, considère que ces victimes méritaient leur sort parce qu'ils ne soutenaient pas le pouvoir soviétique, c'est aussi ce que m'avait dit un étudiant communiste français, dans les années 70, pour justifier les massacres de la collectivisation, les déportations et les famines: les paysans ne comprennent rien aux révolutions. Moi non plus. Mais en revanche, je comprends et j'aime les paysans. A l'époque concernée, j'aurais fini de la même manière, dans une fosse commune, et pour la même raison. Je me sens donc très solidaire.  


Résultats de traduction

PAYSAGE APRES LA LIQUIDATION DU "MEMORIAL".
Dans l'histoire et la vie russes à ce jour, il existe deux méthodes principales de destruction de notre patrie. Appelons-les ainsi : communistes et libéraux. Les deux directions sont façonnées par les visions du monde, les pratiques sociales et les organisations correspondantes. L'autre jour, par décision de justice, l'un des organismes publics libéraux a été fermé (l'un d'eux). En attendant, les activités des partisans du projet communiste (néo-bolchevique, néo-soviétique - ce que vous préférez) ne rencontrent aucun obstacle ni dans l'espace politique ni dans l'espace informationnel. Une incohérence étrange mais facilement explicable. Cependant, le problème n'est pas dans un biais évident. Le problème, ce sont les coûts dangereux d'un jeu politique et technologique à courte vue. Il est impossible de l'appeler politique, nous avons affaire à une imitation vicieuse. Le thème du génocide vécu par la Russie au XXe siècle, le thème de la mémoire s'est avéré être une monnaie d'échange dans les manipulations immorales d'une conscience publique immature.

Résultats de traductionPAYSAGE APRES LA LIQUIDATION DU "MEMORIAL". Dans l'histoire et la vie russes à ce jour, il existe deux méthodes principales de destruction de notre patrie. Appelons-les ainsi : communistes et libéraux. Les deux directions sont façonnées par les visions du monde, les pratiques sociales et les organisations correspondantes. L'autre jour, par décision de justice, l'un des organismes publics libéraux a été fermé (l'un d'eux). En attendant, les activités des partisans du projet communiste (néo-bolchevique, néo-soviétique - ce que vous préférez) ne rencontrent aucun obstacle ni dans l'espace politique ni dans l'espace informationnel. Une incohérence étrange mais facilement explicable. Cependant, le problème n'est pas un biais évident. Le problème, ce sont les coûts dangereux d'un jeu politique et technologique à courte vue. Il est impossible de l'appeler politique, nous avons affaire à une imitation vicieuse. Thème du génocide vécu par la Russie au XXe siècle, le thème de la mémoire s'est avéré être une monnaie d'échange dans les manipulations immorales d'une conscience publique immature.

4 commentaires:

  1. Tout à fait raison. Prise de position courageuse Laurence. Les mêmes forces ténébreuses poussent au code QR.

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    1. Oui, ce sont les mêmes processus, et la même mentalité, davantage en occident qu'en Russie, où le communiste actuel, si borné soit-il, a souvent un côté honnête et simplement réac. Et il ne soutient pas les QR codes!

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  2. Comunisme et liberalisme sont tout deux des ideologies de lutte contre l'ordre divin,qui ont le meme depart,l'ecole de Francfort...... "Frankfurter Schule".....Iakov.

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    1. C'est bien mon avis et beaucoup de libéraux sont d'anciens trotskystes.

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