vendredi 2 décembre 2022

Réédition.

 A la suite de la traduction de Yarilo, qui m'a amenée à le corriger, j'ai fait une réédition au Net. Je l'aurais voulu moins cher, mais étant donné le nombre de pages, j'ai dû rester dans le format précédent. Cependant, je l'ai publié, cette fois, également en version électronique. Je ne m'attends évidemment pas à faire un best-seller dans ces conditions, la plupart des gens en France étant convaincus que si l'on s'autoédite, c'est qu'on écrit de la merde, et en plus, je ne suis plus sur place, et n'ai aucune relation ni chez les éditeurs, ni chez les journalistes, ni chez les libraires. D'ailleurs ceux que je connais quand même, parmi les journalistes et les littérateurs, partent visiblement aussi du principe que l'auto édition est infamante, et ne se donnent pas la peine de le lire, comme les gens qui sont persuadés qu'il n'est d'info crédible que dans les médias accrédités. Or si je m'auto édite, c'est parce que j'ai la flemme d'envoyer des manuscrits à des milliers d'éditeurs, qui très probablement ne les liront pas, qui sont très loin de moi par la mentalité et l'idéologie, même quand ils sont "de droite". Je n'ai pas confiance en eux. Je n'ai pas le temps. Je n'ai pas envie de bloquer les droits de mon livre qui ne sera peut-être pas mieux diffusé. Je n'écris pas de la merde, j'ai eu un prix quand on m'a publié au Mercure de France, mon passage dans cette édition m'a guérie de toutes les autres, j'en garde jusqu'à présent un souvenir épouvantable. Je n'écris pas de la merde et je m'autoédite, pour rendre mes livres disponibles à ceux qui auront la curiosité de les lire. 

A ceux qui auront cette curiosité et à ceux qui l'ont eue, et qui ne l'ont généralement pas regretté, je demande de me faire l'amitié de déposer leur avis sur la fiche du livre à ce lien: 

https://www.leseditionsdunet.com/livre/yarilo-0

Ce qui est fâcheux, c'est qu'il faut prendre une inscription sur le site pour le faire, mais après, je suppose qu'on peut la supprimer. 

Récemment, une dame m'a demandé où se procurer Yarilo, dont j'affiche toutes les données depuis quatre ans sur la colonne gauche de mon blog... Outre Yarilo, j'ai publié sa suite, Parthène le Fou, dont on achève ici la traduction. J'ai aussi publié Epitaphe, sur la France et la Russie actuelles. Aux éditions du Net. Et Lueurs à la dérive aux éditions Rod.


Les Éditions du Net vous présentent Yarilo 

De Laurence Guillon 

Résumé de l’ouvrage 

Deux enfants martyrs se rencontrent, le tsar Ivan le Terrible, veuf inconsolable cruel, fascinant et blessé, et le tout jeune guerrier Fédia Basmanov, dont l’âme instinctive et païenne fut saccagée par son père. Compagnons de débauche nostalgiques de la pureté, ils deviennent les proies d’un égrégore politique fatal, dans lequel l’un s’enfonce sans retour, tandis que l’autre, marié de force à une jeune fille touchante et simple, amorce une difficile et dangereuse rédemption. 

Fiche auteur 

Laurence Guillon est née en 1952. Après des études de russe et d’arts plastiques, elle publie en 1985 une première version de Yarilo sous le nom le tsar Hérode au Mercure de France (prix Félix Fénéon), qu’elle réécrit complètement lors de son déménagement définitif en Russie en 2016, pour l’harmoniser avec sa suite, « Parthène le fou », et en relations avec sa meilleure connaissance de l’histoire et de la tradition russes. Aquarelliste et pastelliste, passionnée de folklore russe ethnographique, elle écrit aussi le roman « Lueurs à la Dérive » publié aux éditions Rod, des nouvelles et des albums pour enfants, des recueils de poésie, et tient un blog, les « chroniques de Pereslavl ». 

Descriptif technique Format : 150 x 230 cm 

Pagination : 546 pages

 ISBN : 978-2-312-12974-7 

Publié le 02-12-2022 par Les Éditions du Net GENCOD : 3019000006902 

Prix de vente public : 30 € TTC 

Pour commander Auprès de l’éditeur : www.leseditionsdunet.com Sur les sites Internet : Amazon.fr, Chapitre.com, Fnac.com, etc. Auprès de votre libraire habituel

Version électronique 6 euros

Je commence ici à rassembler les réactions que j'ai eues et que je n'ai pas encore perdues..

Bonjour Laurence,

J'ai terminé vos deux livres. J'ai pu constater que vous savez aussi bien faire un billet d'actualité pour votre blog qu'un roman historique (même si vos billets d'actualité se rattachent souvent à l'histoire). Yarilo est un très bon roman pagano-chrétien. Il m'a fait penser à un commentaire sur Tarass Boulba qui serait un roman tragique et triste s'il n'y avait cette fureur de vivre qui le traverse et porte les personnages. J'ai trouvé dans les passages sur le "méchant" Ivan des ressemblances avec les portraits de Staline. Je sais que vous n'aimez pas la comparaison mais vous l'avez subie, ça se sent, peut-être au travers du film soviétique, je ne l'ai pas encore vu. Par contre, je ne crois que Staline ait eu des moments de grâce comme le "bon" Ivan. J'ai particulièrement apprécié les scènes de repentir de Fédia. Je ne sais pas si c'est universel ou si les femmes réagissent différemment mais vous avez très bien retranscrit ce qu'un homme pense, englué dans le péché, en face de Dieu miséricordieux. L'angoisse, l'auto-accusation, l'absurdité de penser qu'on mérite le pardon ou qu'on mérite quoique ce soit d'autre que la damnation, ... Ces passages sont vraiment émouvants et ont un écho au moins chez tous les hommes qui vous liront et qui ne sont pas imperméables à la transcendance. 
Alors que Yarilo était un hymne à la vie, Parthène m'a semblé une sorte de bûchers des vanités et m'a laissé une impression étrange. Peut-être l'avez-vous voulu ainsi ? Il est aussi bien écrit mais la tension de la vie entre le péché et le repentir de Yarilo y est remplacée par la fin de toutes choses ou par un poids qui fait chuter toute chose. Une sorte de prologue de l'Ecclésiaste presque. Je suppose que la clef de lecture est la nuit d'agonie du tsar Ivan réunifié parce que c'est la partie lumineuse de cette suite. J'ai particulièrement apprécié la scène où Féodor ramène sa femme dans la chambre du tsar dont elle vient de s'enfuir afin que celui-ci ne refuse pas le pardon de Dieu devant le dernier spectacle de ses péchés.
Mais vous l'avez bien présenté comme un épilogue donc je pense que mes impressions sont cohérentes.

In Christo.
Philip 
dimanche, 03 mars 2019
Yarilo
J’ai eu la chance de lire Yarilo alors qu’il n’était qu’un manuscrit. Je dis la chance, car Laurence Guillon est un grand écrivain dans cette époque maudite, qui en recèle si peu. Un grand écrivain français...
Je ne m’étendrais pas sur l’intrigue, qui nous transporte dans la cour Yvan le Terrible, dans une Russie médiévale au réalisme onirique terriblement efficace. Je ne m’étendrais par non plus sur les personnages du roman, qui se rencontrent, s’aiment et s’affrontent dans un contexte à la fois tyrannique et amoureux, politique et guerrier, historique et religieux. Personnages dont la densité poétique, l’épaisseur dramatique et le pouvoir émotionnel qu’ils manifestent prennent à rebours la culture du narcissisme et le pseudo intellectualisme qui ont décimé la production littéraire française depuis quarante ans, avec ces producteurs d'autofiction ou de romans à thèse sur la société post-moderne commandités par le marketing éditorial hexagonal. Laurence Guillon, exilée bien loin de ces rives, est d’une toute autre trempe.
Car à mon sens, ce n’est ni l’intrigue ni les personnages qui font « le grand roman » – même s’il en faut évidemment ; non, un grand roman, c’est avant tout un rapport fusionnel entre une voix et un univers : Si Yarilo en est un, c’est que la voix qui nous plonge dans l’univers de cette Sainte Russie médiévale et dans l’âme de ces personnages, si éloignés de nous en apparence, est passée par la France et s’est nourrie de sa tradition littéraire. Yarilo est un très grand roman français parce que s’il nous offre à la fois une confrontation avec le péché, une quête spirituelle toujours exigeante et une forme de récit historique, il le fait dans un phrasé à la fois si généreux et si maîtrisé que la lointaine aventure devient aussi accessible qu’un souvenir d’enfance ; dès les premières lignes, nous nous sentons, comme le boïar Féodor Stépanovitch Kolytchov soudain personnellement concernés, et nous le restons jusqu’à la dernière.
Écoutons pour finir ce qu’en dit la romancière elle-même :

"L’itinéraire initiatique d’un « ange déchu » entraîné par les circonstances, un certain opportunisme et une affection éblouie pour un souverain dangereux et fascinant, dans le péché et le crime, et qui cherche peu à peu à se dégager de l’égrégore maléfique auquel il est soumis, grâce à sa famille et au métropolite martyr Philippe, qui pourrait être le saint patron des victimes de répressions politiques. Enfin la Russie, l’âme russe. Cette âme russe si difficile à comprendre qui est peut-être simplement archaïque, mystique et magique comme l’était notre âme à tous, notre âme profonde. Un artiste anglais égaré auprès de la première ambassade qu’ouvrit son pays à Moscou, et pris en affection par le monarque et son favori, en devient l’observateur bienveillant, dérouté, effaré et peu à peu absorbé sans retour. C’est un roman historique atypique, peut-être plutôt un conte. L’itinéraire initiatique du héros est aussi le mien, je l’ai fait pour mon propre compte, mais aussi pour mon lecteur, car un livre est toujours un partage et un don."
Laurence Guillon
http://solko.hautetfort.com/archive/2019/03/03/yarilo-6132922.html

2 commentaires:

  1. Il vaut mieux être dans l'ombre et vivre dans la lumière de Dieu qu'être célèbre. Surtout aujourd'hui. La célébrité n'est pas belle, comme le dit Pasternak dans son poème " quand il fera beau"

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    1. Je n'ambitionne pas d'etre célèbre, juste d'être lue par ceux que mes livres pourraient intéresser, c'est pour cela qu'on écrit des livres, pour délivrer un témoignage, pour qu'ils soient lus. Autrement la célébrité à beaucoup d'inconvénients, que ma toute petite notoriété me fait déjà parfois sentir, et à mon âge, ses avantages n'ont plus les mêmes attraits. Mais quand on écrit un livre par nécessité intérieure, on sait qu'il doit être délivré, qu'il doit remplir sa fonction, quels que soient les inconvénients pour son auteur. Le problème en France est justement que la littérature soit devenue affaire de snobisme et de gloriole et non de nécessité intérieure.

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