Curieux. Juste au moment où l’interview de Poutine fait un carton planétaire et sème la panique chez les globalistes de la caste, voilà que Navalny meurt fort opportunément en détention. Cela donne une merveilleuse occasion de crier et de pleurer à ces gens qui laissent crever Assange en prison et ont laissé crever ce bloguer américain dans les geôles de Zelenski. Je ne connais pas encore les détails mais j’inclinerais à penser que l’OTAN a soudoyé quelqu’un pour lui faire la peau, d’ailleurs, c’est ce que j’ai toujours pensé à propos de Nemtsov, qui ne représentait aucun danger pour Poutine, mais qui pouvait beaucoup mieux servir ses adversaires mort que vivant. Il vient un moment où les traîtres ne peuvent plus être utilisés que sous forme de martyrs. Le prochain, demande un commentaire russe, ce sera Zelenski, que l’on mettra sur le dos de Poutine ?
J’ai vu une horrible vidéo de gamins défilant dans la rue, en Espagne,
habillés en putes, avec des bas résille et des drapeaux arc-en-ciel, et les
badauds, parmi lesquels, sans doute, leurs parents qui ne voudraient surtout
pas passer pour des rétrogrades, prennent des photos avec des airs attendris.
https://vk.com/wall-211086013_4455
Pendant ce temps, circule la vidéo russe d’une fillette qui dit, les larmes
aux yeux, un poème à son père parti au front, poème de sa composition, qui fait
référence à la guerre précédente, celle de quarante, certes, nous ne sommes pas
ici au pays des woke et des transgenres... J’étais tombée auparavant sur un extrait
de film soviétique sur cette même guerre, avec des sentiments de sacrifice, de
fraternité, de dépassement de soi, et je comprenais que cette mentalité russe
de la communauté sacrée, d’un sentiment national charnel et mystique, m’avait
séduite dès mon adolescence, que je l’avais trouvée dans toutes les expressions
du christianisme orthodoxe, mais qu’elle apparaissait encore jusque dans les
films soviétiques, comme la Ballade du soldat, et je la retrouvais dans cette
petite fille et son poème. Et puis ensuite, j’ai vu un autre poète, un jeune
soldat. Qui dit ses propres vers, sur la fin de la guerre, et le moment où les
enfants du Donbass qui grandissent dans des caves ne seront plus qu’un chapitre
d’une histoire déjà lointaine, et je regardais ses yeux, car c’est tout ce
qu’on voit de lui, avec son masque, des yeux doux et fervents, tristes et très
purs, je souhaitais de tout mon coeur qu’il revînt vivant, que prît fin cette
horreur et que saint Michel terrassât le
dragon.
https://vk.com/video-34840857_456243899
https://vk.com/video-34840857_456245417
Dans ma jeunesse, j’avais vu quasiment au même moment « Andreï Roublev »
de Tarkovski et « le Septième Sceau » de Bergman, deux films à thème
médiéval et à contenu métaphysique que j’avais beaucoup aimés, et en lesquels j’avais
constaté une profonde différence entre la spiritualité orthodoxe et la
spiritualité occidentale, si l’on peut parler de spiritualité dans le film de
Bergman, qui la cherche douloureusement, mais ne la trouve pas. Et puis
Bergman, c’est le protestantisme, encore faut-il le dissocier lui-même de
la partie catholique et latine de l’Europe ; mais c’est en fin de compte
le protestantisme qui est devenu ce qu’on appelle aujourd’hui l’Occident, qui a
pris le dessus au cours des cinq derniers siècles. La religion médiévale que
montre Bergman dans son film est une caricature protestante et contemporaine du
catholicisme de l’époque, quels que soient les sentiments qu’on puisse éprouver
à son égard. Toujours est-il qu’à la veille de ma conversion à l’orthodoxie, la
comparaison entre les deux univers avait contribué à me décider pour celle-ci.
Je suis tombée sur un article du magazine orthodoxe «Thomas » qui
établit la même comparaison entre les univers respectifs des deux cinéastes et
jette un éclairage supplémentaire sur la nature du choix que j’avais fait
alors. Ce qui est pour moi intéressant, c’est que Tarkovski, dont la
spiritualité cosmique est très proche de la mienne n’est pas un orthodoxe pur
et dur du point de vue de l’auteur de l’article, il est sous toutes sortes d’influences,
un intellectuel russe des années soixante. Oui, en effet, et sans doute que moi
non plus, le père Barsanuphe me disait que j’avais un chemin particulier, la
mère Hypandia aussi, mais pour le père Barsanuphe, en tous cas, et sans doute
aussi pour la mère Hypandia, il ne sortait pas pour autant du cadre de l’orthodoxie.
Ce qui me frappe, c’est que Tarkovski, d’après l’article, est « ensorcelé
par la beauté cosmique de ce monde, que les gens abîment, perdus qu’ils sont
sur les chemins d’une voie civilisationnelle mal choisie qui détruit cette
harmonie. Tarkovski ne cherche pas de coupables individuels mais les
destructeurs globaux de ce monde magnifique, qui ont finalement eu recours à l’arme
atomique. »
Cette démarche s’oppose à celle de Bergman, « fils révolté de Dieu »
qui « de film en film s’adresse au Sauveur, tantôt attendant de lui une
réponse, tantôt lui demandant de se justifier pour la souffrance de l’homme
devant le silence de Dieu ».
Mais c’est que justement, Dieu ne répond pas aux questions, et cette
confrontation me rappelle celle d’Aliocha Karamazov et de son frère Ivan, je
savais déjà en mon coeur, quand j’ai lu les frères Karamazov et que j’ai vu ces
deux films, que Dieu se connaît à la façon d’Aliocha se prosternant pour baiser
la terre sous le ciel étoilé, ou d’Andreï Tarkovski, dans sa perception sacrée
et communautaire de l’humanité et du monde qu’elle occuppe, et non comme au
tribunal, sous le feu de questions indignées et souvent à côté de la plaque, où
d’ailleurs le Christ lui-même se taisait. Mais comment faire comprendre l’attitude
d’Andreï et d’Aliocha à Ivan et Ingmar ? Ivan et Ingmar sont partis sur
ces chemins erronés qui mènent le premier au suicide et le second à la danse
macabre finale de son film plein d’épouvante et de désespoir. Dieu se connaît
par l’élan du coeur, la gratitude, l’émerveillement, et la conscience de sa
petite place dans l’immense cathédrale de son Existence qui nous respire.
J’ai vu que le nouveau café « le pain d’épices de Pereslavl » proposait une soirée rencontre des créatifs de la ville, pour prendre le thé ensemble et échanger des idées. Les créatifs étaient une quinzaine, mais c’était plutôt des créatives, aucun homme parmi nous. Il y avait des sortes de brioches moelleuses et caramélisées absolument délicieuses et bien sûr, des pains d'épices, aux si jolis moules, dans l'esprit des moules anciens. J’ai joué des gousli et chanté des chansons gaies, parce que c’est bientôt la maslennitsa. Les créatives étaient un peu étonnées ; cela n’entrait visiblement pas dans leur appréhension de la Française typique. Mais après un départ un peu froid, tout le monde a commencé à rigoler et à fraterniser, les gosses sont même venus danser. Et la céramiste qui expose à la galerie locale m’a proposé d’y mettre mes livres en vente, ce qui m’arrangerait bien, car j’en ai tout un stock. «Finalement, nous ne savons vraiment pas apprécier notre propre culture... ont observé toutes ces dames.
- Ne m’en parlez pas, c’est là dessus que je disserte à longueur de
pages ! »
Bonjour Laurence,
RépondreSupprimermerci pour vos proses que j'ai découvert il n y a pas longtemps grâce à Nicolas Bonnal. J'aime beaucoup, vous êtes une bouffe de fraîcheur et de pureté, de simplicité. J'ai cru avoir moi aussi trouvé un coin de terre qui m'est cher, loin de chez moi, en Europe hélas, mais je vois que ce pays est tout aussi crétin que le reste de l'Europe. J'aime la Russie, j'y suis allée une fois seulement, dommage, près de Moscou pour une participer à une expo de peintures et photos.
Oui en effet l'Occident est totalement débile et les enfants en jarretelle maquillés comme des ... plaît aux foules.
Ces malheureux gamins ne sont qu'un petit exemple de ce que nos élites (occidentales) veulent imposer. Elles pervertissent tout, ce sont des malades mentaux. Elles ont la haine du beau, du bon et de l'amour.
En fait elles veulent juste tuer la vie.