mardi 24 septembre 2024

Mondanités

 


Aller et retour à Moscou pour la présentation d’Epitaphe. Il n’y avait pas beaucoup de monde, mais j’ai fait, je crois, grosse impression. Le père Ioann était venu, il m’a offert des fleurs, cela m'a beaucoup touchée. Il y avait aussi le père Vadim. Puis Victor le blogueur a fini par arriver. Et Victor, que je n’avais pas vu depuis plus de 20 ans et qui voulait me présenter son fils. Katia et Ioura ont lu des extraits, j’ai chanté les deux chansons dont il est question dans le livre et puis trois chansons de ma composition, en traduction russe. C'était chaleureux et animé. Dany trouve très important d'avoir conçu une telle soirée et communiqué un tel message sur nos deux pays aux destinées souvent parallèles, mais la maladie de Georgette ne m'a pas permis de concevoir grand chose, j'ai fait dans la sincérité et la spontanéité. Cependant, les lectures en elle-même mettaient pas mal de choses en évidence, comme elle l'a observé, les textes prennent une autre force quand ils sont lus à voix haute. 

Victor m’a ensuite emmenée dans un restaurant français, avec sa femme, une amie et son fils. Victor était content de m’inviter, après les jeunes années de misère où il m’arrivait de payer son loyer. Ses compagnes me disaient qu’il parlait beaucoup de moi. J’en suis touchée. Il m’a rappelé la classe que j’avais quand il était intervenu au lycée, il faisait faire des arts plastiques aux enfants qui étaient babas devant lui, filles et garçons, parce qu'il était beau mec. Une petite fille intelligente et drôle le trouvait particulièrement à son goût, j’avais oublié son nom, Gwendolyne. Cela commence à être loin, tout ça. 

Ici, Victor le blogueur a condensé des moments forts de ce week-end, entre la fête à Glebovskoïé et la présentation du livre : https://disk.yandex.ru/a/h102NhQZHeo1ug

Sur le chemin du retour, je pleurais Georgette que je n’allais pas retrouver chez moi. Elle se confond complètement avec Zonzon, maintenant, c’est très étrange, leurs noms se superposent dans ma conscience. Cette nuit, en cherchant quelque chose qui était tombé sous mon lit, j’ai trouvé son collier antipuces, que je lui avais enlevé pour soulager son petit corps maigre, et j’ai éclaté en sanglots. Sur le mur, un dessin me la rappelle, endormie, roulée en boule, c’est extrêmement ressemblant, mais je ne sais dans quelle dimension grandiose nous nous retrouverons Georgette-Zonzon et moi, et puis Jules-Doggy-Rita, et aussi Chocha-Manouche, Prochon-Trichon, et tous mes pauvres petits compagnons restés sur le bord de ma route. J’ai parfois peur que ce soit un peu trop grandiose pour nous, qui aimons les fleurs, le soleil, le vent et les câlins rêveurs dans les hamacs... Mon jardin prend le caractère d'un cimetière, avec de chères petites tombes qui commencent à s'aligner autour de cet épicentre des jolis moments d'été où je me berce sous les feuillages, entourées de tous ceux qui ont trouvé refuge chez moi. Les animaux sont comme de petits enfants confiants et dévoués qui meurent sans avoir grandi, en emportant un morceau de notre coeur. Dieu réunira les pièces de ce puzzle, mais pour l'instant, que de places vides...

J’ai emmené Anne-Laure à la fête annuelle des étrangers de Pereslavl. C’était chez une jeune femme qui avait un grand-père suisse et a passé trois ans à Genève, elle parle bien français.  Son intérieur est joli,  la maison a de trop grandes fenêtres, je trouve que ce n’est pas proportionné, et si j’aime bien voir l’extérieur et avoir de la lumière, là, ça manque un peu d’intimité. Elle aime jardiner, et nous avons fait le tour de ses merveilles, mais là encore, tout est un peu trop maîtrisé, tondu et aligné pour moi.

Le contingent s'agrandit, pas mal de Suisses. Certains ne sont pas venus, de ceux que nous connaissons déjà. Nous avons des représentants de toute l'Europe. Et aussi de l'Amérique.

On m'a envoyé une vidéo où Attali expose le programme de la dictature mondialiste, ils nous disent tout depuis longtemps, mais nous ne les entendons pas, et ceux qui essaient de porter le contenu de ces discours à notre conscience, on les traite d'extrémistes. Enfin quand je dis "nous", c'est pour ne pas me dissocier de mes frères humains, car en l'occurence, je me situe parmi les "extrémistes", et depuis un bon moment. "Pourquoi feraient-ils ça?" me demande-t-on quelquefois, nous avilir, nous dégrader, nous asservir, nous exterminer, nous spolier, nous priver de notre culture, de notre pays, de nos traditions, de notre foi et de toute espèce de poésie. Oui, pourquoi? Demandez-le leur. Ils vous annoncent le programme. Ils ne se cachent même pas. "Il ne faut pas avoir peur...", "c'est pour le bien de l'humanité, la démocratie, la liberté, le progrès", et toutes ces sortes de passes magnétiques destinées à nous endormir.

https://vk.com/wall334722730_218364

Nous vivons en attendant sous l'épée de Damoclès de leur arbitraire, de leur orgueil démentiel, de leur fourberie et de leur cruauté. Aucune vilenie ne les arrête. A la lecture de Chateaubriand, je réalise la dégringolade, on voit bien que la France est morte en 1789, même si elle a connu encore une certaine floraison de génies au sein de ses ultimes convulsions. Je n'aime pas le XVIII* siècle, qui s'est terminé de si abominable façon, mais quelle noblesse gardait encore la France, quelle distinction et quelle saveur le français, et, je le ressens, quelle beauté les lieux et le quotidien des gens...

                                                                                                                                             

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire