dimanche 13 octobre 2024

L'automne et ses tombes

 

les bégonias du Gard...

Ma tante Renée est morte. Il ne reste plus qu'une seule fille Pleynet encore en vie, ma tante Mano qui doit en être très affectée... 

Je vois en pensée ce cimetière d’Annonay , la tombe de Papi qui va avaler, parmi les gens que j’ai connus autrefois, une personne de plus. Pourtant, je me souviens bien du moment où, avec maman et ma cousine Anne, nous avions pris un fou-rire quand Papi, ayant voulu nous exhiber fièrement le caveau en construction, s'était, devant notre air morne, exclamé avec inquiétude: "Mais comment? Il ne vous plaît pas?" Qu'il nous plaise ou ne nous plaise pas, il s'est déjà rempli de nos êtres les plus chers. J’ai beaucoup de mal à écrire mes souvenirs d’enfance, car revivre tout cela me déchire, et je me rends compte que mon écriture en prend une certaine distance, elle reste dans le factuel ou encore l’humour. Quand Mano ne sera plus, je ne sais avec qui je parlerai encore de tout ce passé. Il faudra le refermer avec mon livre et le ranger dans la mémoire éternelle...


J’ai commencé à soigner Blackos, qui souffre depuis des temps d’une colique chronique, mais soigner ce chat n’est pas une mince affaire. Il se débat terriblement, et il est malin, il a très bien compris pourquoi la voisine venait, hier soir nous n’avons jamais pu l’attraper, je ne l’ai coincé que ce matin, et il faudrait recommencer ce soir. Cependant, je ne voudrais pas me reprocher de n’avoir pas pris de mesures, et puis j’en ai assez de ramasser ses cliches. J’en ai encore pour la semaine à me battre contre Blackos. Ce crétin me regarde avec des yeux de merlan mort d’amour, mais il est prêt à me bouffer quand il s’agit de lui faire une injection. Quand je pense que la première ordonnance qu’on m’a faite recommandait trois fois par jour de lui donner à boire du smecta une demie-heure avant le repas, et encore un médicament pendant le repas, et aussi après... certains vétérinaires n’ont pas le sens des réalités...

Hier, la lumière est revenue et une certaine douceur dans le vent frais qui me rappelait l’hiver en France. Je suis allée au restaurant familial de Boris Akimov. Là où il vit, c’est encore très joli, d’abord la nature, les bouleaux dorés qui frémissent et miroitent, et puis les maisons paysannes intactes, celle où il reçoit, dans le style vieille datcha, avec une belle atmosphère. J’étais invitée pour animer la soirée, et c’était chaleureux et intéressant, les gens étaient bienveillants et curieux, et ce qui est le principal, contents ! Je songeais que j’habiterais bien dans ce village, mais il est devenu très cher. Pourtant, quelle merveille que ce silence et cette beauté, cet espace non encore pollué par la vision de quelque palais arménien ou de quelque isba plastifiée, défigurée par une tumeur extravagante !

https://vk.com/video1080638_456239149

Chez Boris Akimov



Quelqu’un m’a proposé, pour une famille orthodoxe, la superbe maison d’un prêtre, dans un village de la région d’Ivanovo, pour 4000 euros... Il faudrait des gens capables de respecter le style de cette demeure et d’y conserver un esprit de paix et de piété. Pour moi, l’entreprise serait trop lourde. Village de Pitsovo, quatre églises, un monastère fermé. Equipé du gaz naturel et d'après ce qu'on m'a dit, facilement accessible.







Un monsieur a mis en musique mon poème « l’embarcadère » et m’a envoyé le résultat, la partition, et un enregistrement au piano. Je ne lis pas les notes, mais j’essaierai de l’apprendre à l’oreille, j’en suis extrêmement touchée.

J’ai vu dernièrement une « déclaration » d’un indien hopis aux slaves, sur la caractère sacré de la Terre-mère et la nécessité de mettre fin à la guerre, pour éviter la destruction de la vie sur la planète. J’ai beaucoup d’admiration et de sympahie pour les indiens, mais pourquoi s’adresser aux slaves qui, en fait, sont l’objet de la même diabolisation qu’eux-mêmes, par les mêmes visages pâles à la langue fourchue, et dans l’optique d’un même génocide? Pour ce qui est de la Terre-mère, oui, bien sûr. Une Russe écrit qu’il n’y a pas de Terre-mère, mais la Création de Dieu, or, je le confesse, je combine très bien les deux notions. D’ailleurs, les slaves avaient, du temps qu’ils étaient paysans et non employés sous perfusion électronique, parqués dans des trucs en béton, la même conception de la Terre-mère sacrée, ce qui ne les empêchait pas d’être chrétiens orthodoxes, on peut appeler cela le christianisme cosmique du moyen-âge. Dans cette émission sur les vieux-croyants lipovanes qui m’avait ramenée au XIV° siècle russe, j’avais entendu un vieux déclarer : « Nous avons trois mères, la Mère de Dieu au ciel, la mère qui nous a donné le jour et la terre-mère qui nous nourrit et nous recueille quand nous mourons. » Je me sens très proche de cela. La Terre m’apparaît comme un organisme sacré dont nous sommes censés être le cerveau et l’âme, le problème est que nous devenons complètement fous et complètement idiots, et qu’il y a eu visiblement un bug dans le programme. A quel moment le bug ? Sans doute est-ce cela, la chute. En tous cas, je ne peux pas me représenter Dieu assis dans son bureau et concoctant sa Création, en restant d’elle complètement abstrait. Pour moi, tout est lié, tout est sacré, tout est irrigué du même Souffle créateur, du même Esprit. Les indiens appelent cela le grand Esprit. Et nous le Saint-Esprit.


Je communique cette vidéo très intéressante d'Erwan Castel. qui analyse bien les manipulations de l'opinion à laquelle se livre l'OTAN depuis des lustres, et établit un parallèle entre les provocations en Ukraine contre la Russie, et les provocations d'Israël contre l'Iran, ayant amené l'un et l'autre pays à réagir malgré lui. Et c'est bien le cas. Même si techniquement la Russie gagne définitvement la guerre, elle ne voulait pas la faire, on l'a acculée à y entrer, tout en poussant des cris hypocrites, et on a provoqué à nouveau un massacre de slaves par des slaves, au moyen de toutes sortes de manoeuvres perfides. Plus ou moins comme au moment de la révolution... En revanche, comme il a raison de le faire remarquer, l'affaire du Donbass provoque un réveil de la conscience russe et lui fait comprendre que ses rêves occidentaux sont une pure et dangereuse illusion. C'est d'ailleurs ce qui me donne l'espoir et la foi en une victoire dont nous dépendons tous. Erwan Castel cite Karine Bechet Golovko: "Ce n'est pas la Russie qui récupère le Donbass, c'est le Donbass qui avale la Russie." Ce qui répond à ma propre intuition que la Russie est un énorme Donbass potentiel, à l'exception des grandes villes , avec leurs maires globalistes.

Slobodan Despot assimile la notion d'occident à celle de modernité, et partant de là, l'occident est partout où se trouve un fonctionnaire en costume-cravate, ce qui n'est pas faux. Les Russes, pendant toute la période soviétique, ne rejetaient pas l'occident, ils se donnaient pour but de le surpasser, c'était la Russie "arriérée" qu'ils rejetaient ou qu'on leur a fait rejeter, en martyrisant, ou ridiculisant, les éléments résistants, Beaucoup de hauts fonctionnaires russes, nés dans le sérail des apparatchiks, restent sur cette lancée. Or ce qu'on appelle l'occident, ou la modernité, nous mène inévitablement tous à notre perte, c'est plus qu'évident à tout esprit affranchi des faux-semblants.  


A cela j'ajoute l'intéressante vidéo de cet homme d'origine africaine qui met leur vrai nom sur les choses. https://vk.com/video598003758_456242415

Elle est en quelque sorte un peu complémentaire de celle d'Erwan Castel qui évoque "l'empire russe" comme un ensemble de peuples différents ethniquement, culturellement et spirituellement, mais unis par une communauté de destin historique, et aussi par un certain type de valeurs. Mais cette réalité russe est difficilement transposable en France. Reste qu'il est des immigrés qui nous aiment tels que nous sommes et n'ont pas envie de nous voir disparaître, il y en a. Et c'est bien qu'ils s'expriment, car nous n'en avons pas le droit.



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