samedi 30 octobre 2021

Un petit coup de projecteur dans la grisaille

 


Il fait bon, il fait doux et soleil, ce qui n'est pas fréquent, à cette période de l'année. J'aurais volontiers jardiné, mais je me suis vite rendu compte que j'avais les jambes en flanelle. Je me demande combien de temps cette faiblesse va durer. Je me suis installée dans le jardin avec Nil. Il était en tee-shirt et moi en anorak, et je n'avais pas trop chaud. J'ai même rabattu le capuchon. Je regardais la lumière jouer dans les corolles des dernières fleurs, le ciel d'émail bleu derrière les isbas rouillées. Le soleil chauffait, mais le vent était frais. On annonce ce temps pour encore trois jours. J'espère pouvoir en profiter un peu, car ce sera le dernier répit avant le printemps prochain.

Je n'ai toujours pas les résultats du dernier test, j'ai appelé la polyclinique moi-même, ils ne sont pas arrivés. Chose étrange, quand j'ai été internée, le test était prêt le lendemain. D'après mon spécialiste de l'hôpital Botkine, au bout de trois semaines, le virus disparaît.

C'est apparemment la grande offensive dictature sanitaire, il faut absolument l'étendre à toute la planète, et on trouve toujours des officiels pour se prêter à ça. Mais pour l'instant, d'après ce que j'entends dire, à Pereslavl, pas grand chose ne change. Je pense que je n'aurais peut-être jamais attrapé la covid si je n'étais tombée dix jours dans le bouillon de culture de l'hôpital. Mais j'aurais pris de plein fouet dans la figure la campagne de vaccination obligatoire, alors que là, je suis tranquille pour six mois. Peut-être même réussirai-je à aller en France. J'en ai une nostalgie terrible en ce moment, et en même temps, je sais que je ne trouverai pas ce qui me manque. Les maisons que j'ai habitées, les gens que j'ai aimés. Je trouverai l'univers des concombres masqués et des passes sanitaires submergés par toute l'Afrique. Et les quelques parents que je conserve encore.

Dans six mois, le soufflé des mesures OMS frénétiquement appliquées par les officiels russes sera peut-être retombé comme les fois précédentes. Je lis un cathisme des psaumes par jour pour que Dieu nous protège des entreprises des démons. Et cela me fait du bien, les psaumes sont si beaux, et si élevés...

Aujourd'hui, j'étais peut-être mieux moralement. Quand je commence à avoir des angoisses, je fais mes icônes en écoutant la lecture du psautier par le monastère de Valaam. Cela passe. Je termine la sainte Matrona que je voulais offrir à Sacha pour son église. Et j'en ai commencé une pour Dany. Mais en faisant celle de Dany, j'ai vu que je ne pouvais pas ne pas recommencer le visage de celle de Sacha, et j'ai bien fait, maintenant, elle est ressemblante.

Si je pouvais faire le jardin, je pense que cela m'apaiserait beaucoup. Et j'aimerais bien y arriver, juste avant l'interminable hiver...

L'avis d'un expert: https://odysee.com/@Roms17:d/C'est-bel-et-bien-une-exp%C3%A9rimentation-en-cours-!---Alexandra-Henrion-Caude:d

mercredi 27 octobre 2021

Angoisse latente

 

 Hier soir, grosse fringale, j’ai fini le morceau de saint Nectaire. J’ai perdu 10 kilos dans l’affaire, il faudrait éviter de tous les reprendre. Mais pour l’instant, il faut que je récupère et ces fringales sont un signe de guérison. Si seulement je ne devais pas en plus traiter les cailloux ! Cela soumet mon organisme à rude épreuve tout cela. Néanmoins, je reprends lentement du poil de la bête, j'arrive même un peu à chanter.

Dany a été recrachée hier par l’usine à covid, elle est rentrée chez elle, le jour de son anniversaire, après un mois et demie de calvaire, j’admire sa force d’âme. Elle est entrée là bas très légèrement atteinte, au bout de trois jours, elle avait une pneumonie géante. Cela dit, elle estime avoir été très bien soignée.

Un moine du mont Athos recommande une grande mobilisation de prière à travers le monde, il voit venir une offensive démoniaque sans précédent sur l’humanité, et c’est bien ainsi que je le ressens, c’est peut-être ce qui explique ce fond latent d’angoisse que je traîne alors qu’objectivement, je vais nettement mieux. Mais j’ai été happée, et rejetée, par toute cette folie, je l’ai vue de près, et je me sens désormais prise entre une affection que je ne voudrais pas contracter une seconde fois, avec tout ce qu’elle implique, un vaccin en lequel je n’ai guère confiance, on nous y pousse trop, et avec des méthodes de bandits, et la perspective de trembler au moindre rhume d’être enfermée à nouveau avec les pestiférés.

Curieusement, tout cela se déchaîne en Russie, alors qu’à l’horizon on fait briller la reconnaissance du vaccin spoutnik au niveau international. Ca tombe bien, quand même. Et voilà qu’on déploie toute les méthodes de l’occident démocratique, la vaccination forcée, le chantage, l'hypnose, le contrôle électronique permanent, ou du moins, on se propose de le faire. Pas sûr que les gens acceptent, ils en ont ras le bol de leurs députés et fonctionnaires tous plus ou moins véreux, et le tsar Poutine a de moins en moins de crédit, on a beau se dire que lui, il est très bien, mais que ses boyards sont mauvais, ça commence à bien faire. Du reste, dès le début de la crise covidienne, ou disons, dès que Sobianine s’est déchainé à Moscou et que Poutine s’est transformé en mannequin de cire, je ne l’ai pas sentie du tout, cette histoire. Et le patriarche tremblotant, et le métropolite Tikhon avec son homélie apocalyptique. Pas bon.

Cependant, après, on est entré dans une période où tout le monde faisait semblant, et où la vie était plus ou moins normale. Jusqu’à ces derniers temps.

A vrai dire, moi je serais ravie de pouvoir faire joyeusement confiance à un vaccin ou un traitement, mais il faut être singulièrement aveugle ou sous-informé, ou amnésique pour ne pas se poser de questions. Ici aussi, on parle de troisième dose, et puis après ce sera la dose trimestrielle à vie, avec tout l’attirail totalitaire correspondant. Ici aussi, des vaccinés tombent malades, et j’entends parler de graves effets secondaires. Et puis tout cela semble obéir à un chef d’orchestre, qui arrose depuis l’extérieur, les musiciens qui nous jouent du pipo.

Je ne sais pas d’où est sorti le joyeux virus, et m’abstiendrai de développer mes intuitions sur la question, mais ce dont je suis sûre, c’est que, depuis le début, tout a été fait pour que cela tourne au cauchemar de science-fiction où l’on nous a plongés. Il y avait dès le début le traitement Raoult qui marchait fort bien, dès le début, on l’a interdit, et même en Russie, où il a été utilisé, on a fait courir le bruit qu’il était « très très dangereux ». Parce que c’était la version de l’OMS.

Le professeur Montagner avait prévenu que vacciner en temps d’épidémie provoquait l’apparition de variants plus virulents, on l’a traité de gâteux, et les variants sont apparus les uns après les autres. Donc limiter les traitements efficaces ou les interdire, vacciner coûte que coûte, avec un produit expérimental, variants ou pas variants, d’ailleurs plus il y a de variants et plus les gens morts de peur sous leur masque seront disposés à se précipiter sur la seringue. Et mise en place sournoise d’une société répressive irrespirable tandis que tout le monde est installé dans la dépendance de l’injection permanente.

Maintenant, je me dis que Dieu m’a procuré six mois de paix et d’immunité, avec cette maladie, et que peut-être d’ici là l’horrible échafaudage se cassera la gueule. En attendant, le conseil du moine du mont Athos est sans doute le bon, pour ceux qui prient. Je suis incapable d’appliquer ce qu’il préconise, de prier toutes les trois heures, mais il me semble qu’il faut au moins prier dès qu’on a un moment, ou la peur au ventre. Déjà, pour ne pas devenir fou soi-même, et aussi pour agir au niveau spirituel sur les entités qui utilisent nos politiciens, journalistes et médecins et leurs patrons de l’oligarchie.

Je pense le coeur serré à tous ceux qui sont venus chercher un asile ici, ou préparent leur départ. Mais bon, comme dit le père Andreï, on ne sait jamais ce qui peut se passer en Russie. Et jusqu’à présent, les offensives des divers Sobianine ont dû reculer devant la force d’inertie de la population. Et puis on échappe encore à la théorie du genre, à la culture woke et à la submersion migratoire complète...

Elle pourrait aussi, cette population, finir par perdre patience, et Dieu sait ce qui se passerait alors. Mais cela n’a pour moi, à la limite, plus tellement d’importance. Si le « dictateur » Poutine se couche, alors une révolution de couleur n’est même plus nécessaire. Le combat est déjà gagné. A moins qu’une vague jaune générale, globale... le jaune gilet fluo, c’est la seule couleur fiable, en ce registre.

http://russiepolitics.blogspot.com/2021/10/billet-le-covid-t-il-consomme.html?utm_source=feedburner&utm_medium=email&utm_campaign=Feed%3A+RussiePolitics+%28Russie+politics%29






lundi 25 octobre 2021

Fringale

 Nil est revenu hier soir, et pour la première fois depuis bien longtemps, de l'avoir attendu m'avait donné faim, une faim de loup. Or il m'avait apporté de la part de sa mère du munster et du saint Nectaire sur lesquels je me suis jetée.

Dans l'après-midi, j'avais eu  la visite de Nadia qui, ces temps-ci, cuisine pour moi, pour m'éviter de le faire. Elle voudrait acheter un terrain et construire mais se trouve dans la plus grande perplexité, car la laideur fantasmagorique des nouvelles constructions gâche absolument tous les quartiers de Pereslavl. Je comprends bien le problème, surtout avec la mort d'oncle Kolia, qui peut ajouter un monstre au dernier joli point de vue qu'il me reste. En fait, je crois que tous ceux qui ne sont pas de la nouvelle facture vont devoir se mettre en communautés pour se protéger de la hideur et de la folie du monde que nous a créé le "Progrès". 

De France m'arrivent de paradisiaques visions de paysages encore intacts, mais combien de temps seront-ils accessibles? Le gouvernement rêve de nous instaurer l'appartement communautaire pour tous, toutes les brebis masquées parquées dans des clapiers radieux. Le prétexte est écologique… Or la seule issue écologique à notre problème général, en plus de neutraliser ceux qui nous l'ont installé pour leur profit, c'est de revenir massivement à une agriculture familiale vivrière, soit à l'agrocécologie et la permaculture, et à une façon de vivre plus modeste et aussi plus communautaire, et cela suppose au contraire la maison individuelle avec terrain. Evidemment, ce serait la fin de ce capitalisme délirant qui désire tellement notre bien. C'est pourquoi il ne veut absolument pas nous foutre la paix.

Le test pris à l'hopital étant encore positif, j'ai été invitée à en refaire un ce matin. J'y suis allée à l'ouverture, cabinet 110, derrière la polyclinique. Je suis entrée dans une espèce de sous-sol sinistre interminable où il devait y avoir à 8 heures du matin une queue de 300 personnes, je m'y perdais, car il y avait des gens absolument partout. Ils attendaient tous pour le cabinet 109, coup de bol. Pour le 110, j'étais la première, on m'a fait poireauter quand même un moment. Puis on m'a vaguement caressé la narine avec un coton tige, même chose pour la gorge. Intriguée, j'ai quand même demandé ce que c'était que ce cabinet 109: le généraliste… Eh bien punaise…

Enfin du coup, je suis ressortie assez vite de cet endroit infernal. J'essaie de jouer un peu des gousli, de chanter un peu, en guise d'exercice respiratoire. J'ai perdu beaucoup, la voix complètement, l'agilité des doigts dans une bonne mesure.










samedi 23 octobre 2021

Orphelin

 


Hier, Ania la voisine est arrivée avec un chat noir dans les bras : « Qu’est-ce que c’est que cela, Ania ? Vous ne m’apportez pas un nouveau chat, j’espère ?

- Je viens vous demander que nous le nourrissions ensemble. Oncle Kolia est mort, son jeune chat cherche à entrer chez nous, il est seul, perdu, il  a besoin d’affection... »

J’étais absolument horrifiée. Je redoutais depuis longtemps la mort d’oncle Kolia, depuis qu’il avait recueilli le chat, d’ailleurs. Lui-même a eu la fin idéale, il a dû mourir chez lui dans son sommeil, comme sa femme il y a deux ans. Mais la mort d’oncle Kolia porte en germe toutes sortes d’affreuses conséquences, le chat noir, et puis il est fort possible que la petite maison qui me réjouissait la vue soit à présent esquintée, pourvue d’un étage supplémentaire ou plastifiée à mort.

«Ania,  me suis-je écriée, je veux bien vous aider financièrement à assumer le chat, mais vous en avez quatre, et moi j’en ai six, et même presque sept, car j’ai un vieux qui vient épisodiquement. Le chat d'oncle Kolia a besoin d’affection, mais moi, je n’en ai plus à donner, elle manque à ceux que j’ai déjà et qui sont incapables de s’en donner les uns aux autres. Qui plus est, s’il n’est jamais venu chez moi, c’est qu’il a peur des miens. J’ai déjà les incessantes querelles de Rom et de Robert, et je ne sais par quel miracle Chocha s’est arrêtée de pisser et de chier dans la cuisine, mais enfin vous avez vu ce que cela donnait... Je suis moi aussi une vieille, et la dépendance de tous ces chats à mon égard m’angoisse de plus en plus. Je prendrais plus facilement un chien, pour décourager de venir les chats ultérieurs. »

Ania s’excusait frénétiquement, je comprends bien son problème, je vais essayer de parler de ce chat aux bénévoles de Pereslavl, mais moi je ne peux plus...

Or les voisins immédiats d’oncle Kolia ont laissé mourir leur chien de faim. Leurs chats ont déménagé l’un chez Ania, l’autre chez moi. La voisine Violetta aurait peu de chats et beaucoup de place, mais son génial fils lui a offert un chien de type Rosie, complètement dingue, que contrairement à ce qu’auraient pu laisser présager les nombreuses leçons que Violetta me donnait, elle ne contrôle pas du tout, et qui pourrit la vie de la paire de chats qu’elle avait déjà...

Le sort fait aux animaux me révolte complètement. Je n’en peux plus des miens, mais j’ai quelquefois l’impression de racheter un peu tout le mal qu’on leur cause. D’un autre côté, il faut aussi préserver ceux dont on s’est chargé, il faut pouvoir assumer, j’assume de moins en moins.

vendredi 22 octobre 2021

Pas de troisième piège.

 Le premier moment de panique passé, j'ai commencé à réfléchir à l'information de Macha, qui diffère complètement de ce que m'avait dit l'urologue, lequel avait téléphoné    devant moi à un médecin de cette clinique (privée et payante). Le coup de l'enfermement systématique me suis-je dit, ça commence à bien faire. J'irai trouver l'urologue dans un premier temps, quand j'aurai le droit de sortir.

Il y a 2 jours, Volodia Skountsev m'avait adressée à son médecin personnel, un cosaque qui chante avec lui mais qui est aussi cardiologue, spécialiste de la covid et travaille à l'hôpital Botkine de Moscou. J'avais envoyé un texto à cet homme que j'hésitais à déranger. Il m'a appelée hier, je lui ai exposé toute l'affaire, il m'a demandé de lui envoyer tout mon dossier, ce que j'ai fait. Il m'a dit que côté covid, maintenant de toute façon, au bout de 3 semaines, le truc disparaissait forcément et qu' il fallait juste éviter des séquelles. Pour le reste, il proposait d'essayer de faire partir les cailloux par un traitement approprié, car ils n'étaient pas très gros, et que c'était possible. Au cas où on n'y arriverait pas, l'hôpital Botkine dispose d'un appareil pour pulvériser les cailloux, il serait toujours temps d'y recourir.

Donc nul besoin de se précipiter dans un troisième piège. Un ami du père Valentin dit qu'en Russie, il faut bien connaître son pope. Il faut aussi bien connaître son médecin.

En trois jours chez moi, n'étaient les problèmes de cailloux que nous allons traiter, j'ai repris pas mal de forces et un certain équilibre nerveux. Je ne dis pas que je pète le feu, mais c'est quand même le jour et la nuit. Je préfère confier ma santé au copain de Skountsev. Nous avons un ami commun, et la directrice de la clinique de Iaroslavl se fiche sans doute éperdument de ce qui peut m'arriver pour peu qu'elle arrive à me faire payer 10 nuits plutôt qu'une seule.

J'en ai un peu marre de bouffer des médicaments, mais il va falloir faire encore un effort. Si c'est chez moi, je tiendrai le coup.

J'ai récupéré Rita. Curieusement, depuis mon retour, ma vieille chatte Chocha s'abstient de souiller la cuisine. Ce doit être une sorte de miracle. 

Je suis sortie installer le restaurant des mésanges. La lumière est pâle, mais elle est là, irisée et magique. Le vent était doux, depuis quelques jours le froid recule, pour mieux sauter...




jeudi 21 octobre 2021

Jamais deux sans trois.

 Bon alors voilà. J'attends les résultats du test, qui devraient arriver demain. Mania, la fille de mon père spirituel, a appelé Iaroslavl, où on ne lui a pas donné du tout les mêmes renseignements que le joyeux urologue qui m'avait gardée 10 jours dans son bouillon de culture, le temps que j'attrape le cafard et le covid. Pour pulvériser les cailloux, c'est comme d'habitude, dix jours d'hospitalisation. Elle est en train de se renseigner sur l'hôpital orthodoxe de Moscou. J'ai pris un tel coup sur la tête que je ne sais même pas quoi dire. Je vais retrouver ma chienne et m'en séparer encore. Et il faudra traverser ces dix jours sans devenir complètement dingue, et ça, c'est plus problématique. Je commençais juste à être un peu moins ébranlée nerveusement... Ce qu'il y a de sûr, c'est que tant qu'à faire, j'irai plus volontiers à Moscou. Mon père spirituel a ses entrées sur place....

J'ai l'impression d'un cauchemar sans fin.

mardi 19 octobre 2021

A la maison, même les murs nous soignent.

 


Tout est si paisible, chez moi, cela me paraît irréel.

Il y avait constemment du bruit et de l’agitation, à l'hopital, il ne se passait rien, personne n’avait rien à se dire, mais il y avait ce bruit, le bouillonnement de l’oxygène, les raticinations d’une vieille qui jurait, invectivait et gémissait dans son coin, les téléphones qui sonnaient, les conversations, les va et vient... Je me demandais chaque matin comment je tiendrais jusqu’au soir, et le soir jusqu’au matin. Je commençais à avoir les mains qui tremblaient, et toutes sortes d’idées noires. Je commençais vraiment à avoir peur pour ma santé mentale. Et de m’imaginer Dany, à plat ventre avec son masque dans sa réa, m’emplissait d’une véritable terreur. Heureusement, elle commence aussi à sortir du tunnel.

Des gens m’écrivaient qu’il fallait sortir de là, que les hopitaux étaient « peu recommandables ». Je ne sais pas si c’est vraiment le cas, mais j’étais dans un état d’angoisse permanent.  Le médecin jouait avec mes nerfs, elle m’a lâché le 12° jour. En me disant que je devais rester en quarantaine jusqu’aux résultats du test.

Ce 12° jour, elle m’a laissé mariner encore la moitié de la journée, et puis j’ai eu à peine le temps d’apeller le collaborateur de Gilles, j’ai été accompagnée jusqu’à une porte dérobée qui m’a laissée dans une cour glaciale.

J’ai retrouvé ma maison sans y croire, et surtout sans parvenir à me calmer. Cette ignoble angoisse ne me quittait pas. Katia est venue m’apporter des provisions et discuter un peu avec moi. Puis c’est la voisine Ania qui est passée : « Ne vous en faites pas, s’ils ont vous ont laissé partir, c’est que c’est bon. »

Tout me paraissait d’un calme surnaturel. Et la vue par les fenêtres, qui n‘a pourtant rien de rare, lumineuse et ouverte. J’ai dormi comme une masse dans un lit normal et un silence total. Le lendemain, j’ai senti que les choses reprenaient leur place.

Ma fatigue reste écrasante. J’ai demandé à Nadia de m’aider, elle va m’apporter à manger. Ici, l’appétit revient quelque peu.

Tout le temps que je suis restée là bas, je songeais aux gens qui, pour diverses raisons, se retrouvaient enfermés, asiles psychiatriques, mouroirs, cachots, Florenski aux Solovki, dont les lettres sont si poignantes. Il faut une grande force d’âme pour surmonter ce genre d’épreuves. Ce petit aperçu m’a fait comprendre que j’étais loin de l’avoir.

Dès le départ, mon premier séjour a été une erreur d'aiguillage. On aurait du traiter la crise de coliques néphrétiques et m'envoyer aussitôt chez le spécialiste à Iaroslavl, mais ici, ils aiment bien enfermer les gens des siècles à l'hosto, avec tous les germes qui s'épanouissent et trouvent un terrain favorable dans les organismes stressés et affaiblis. 

dimanche 17 octobre 2021

Dernier jour

 Hier, j'étais prête à partir aujourd'hui, au besoin en chaussons. On m'a demandé de finir le protocole de soins pour sortir demain. Donc ce sera demain, au besoin en chaussons. Je suis à l'aube de ma dernière horrible, interminable journée dans ce lieu d'angoisse. L'avantage, c'est que je serai officiellement immunisée pendant quelques temps, peut-être arriverai-je à aller en France...

Une amie vaccinée Spoutnik V à récemment contracté la covid labellisee, avec perte d'odorat et de goût. C'est dire si ce que l'on nous met en demeure de nous injecter est efficace. À refaire tous les mois, sans doute....

Une journée et puis une nuit. J'essaie la mobilisation intérieure. Le pire c'est le matin jusqu'au déjeuner, vers une heure, après la soirée passe plus vite. Et la nuit si l'on échappe aux insomnies. 

Mania Asmus me dit que je ne suis pas obligée de retourner faire la queue à la polyclinique pour recevoir une nouvelle ordonnance pour Iaroslavl. Elle va s'en occuper, téléphoner, ce dont je lui suis bien reconnaissante. Je suis fatiguée, je voudrais en finir. J'ai plonge dans un marécage d'idées noires et d'angoisses sans beaucoup de défenses spirituelles. Ça fait réfléchir.

J'ai pris en aversion ce fil de nouvelles internet que je compulse sans arriver à m'arrêter à rien et qui me confronte à toutes sortes de monstres et de drames. Saint Paissios disait que s'il n'avait eu la certitude que le Christ aurait le dernier mot, il serait devenu fou. On se constitue une certaine carapace, la mienne à cede dans les grandes largeurs. Et tant mieux, au fond, il faudra en tirer les conclusions qui s'imposent. 

samedi 16 octobre 2021

Le bout du tunnel ?

 Sur mes deux toubibs, il y en a une qui est jeune, humaine et rassurante. Il me semble qu'elle me laissera sortir lundi, après une radio, je l'espère car chaque jour est plus dur que le précédent. J'ai beaucoup de mal à ne pas céder à la panique. Je fais des carrés au crochet en répétant la prière de Jésus. Ma tablette marche très mal, et voir défiler des infos sur les animaux martyrs, les psychopathes transhumanistes et les projets totalitaires des gouvernements à eux soumis ne me remonte pas précisément le moral. Un individu triomphe de me voir covidee, alors qu'il a vraiment fallu que je vienne le chercher dans son vivier hospitalier, le truc, j'ai vécu normalement et en pleine forme jusqu'ici, voyageant dans toute la Russie. Il me traite comme une imbécile, m'accusant de critiquer la France au profit de la Russie, or je n'ai jamais renie la France. Je critique son gouvernement et les bobos sur lesquels il repose mais ce n'est pas la France, ça. En revanche, ça a l'air d'être la sienne, il doit avoir un QR code au milieu du front, le gars. Un bon petit soldat du nouveau monde. 

À ceux qui brûlent de me rentrer mon indiscipline dans la gorge,  de me piquer et de me marquer, je dirais que si je pouvais avoir dans L'OMS leur belle confiance de moutons, je serais trop contente de me mettre à l'abri d'un autre joyeux séjour éventuel. Il fut même un temps où je me bercais de l'illusion que le spoutnik v n'était pas aussi suspect que ses équivalents occidentaux. Or je vois de plus en plus de témoignages du contraire. Ce matin encore une artiste peintre qu'une deuxième dose à rendue très malade et qui se renseigne sur covivac, le vaccin introuvable réservé à Poutine et au patriarche. Comme par hasard. Ce qu'il faut à L'OMS c'est un équivalent à sa merde.

Slobodan Despot fait bien le tour de cette question dans son dernier briefing:

Les enjeux sont graves, mais combien s'en rendent compte ? 


jeudi 14 octobre 2021

Le piege

 La toubib de service m'énerve au plus haut point. Elle fuit dans tous les sens, elle ne voit pas dans quel état nous sommes ? J'ai vu arriver deux pauvres quinquagénaires, une digne vieille dame, une vieille qui ne cesse de grommeler et de parler au telephone, et tout le monde essaie de faire bonne figure, mais c'est absolument insupportable, on ne sait que faire de sa peau. On voudrait s'endormir au plus vite, pour voir partir de bons paquets d'heures, mais l'on se réveille à partir de minuit, on tourne et on se retourne. Et les visages deviennent mornes, accablés. Et pourtant, le bon docteur préférerait crever que de donner des indications sur le moment où l'on pourra partir.

Pour arriver à se coucher à 21 ou 22 h c'est l'exploit. Il m'arrive de regarder plusieurs fois ma montre en me demandant si elle n'est pas arrêtée. Mais non, c'est le temps qui s'arrête. J'ai un livre de haute théologie, il me passe loin au dessus du bonnet, je ne peux pas me concentrer dessus. J'ai demandé à Gilles de m'apporter quelque  chose de distrayant, il m'a pris l'identité de la France de Fernand Braudel, vraiment le genre d'ouvrage qu'il me fallait. J'aurais préféré un polar...

La toubib pretend que mon caillou est parti, d'après ses analyses. Cela m'étonne un peu. Elle me fait du nochpa, à tout hasard... 

Les élections étant passées, c'est la grande offensive des suppôts de L'OMS, en Russie. En avant les masques, les QR codes, les pass sanitaires et les intimidations. En plus de tout le reste, cette folie malsaine ne me remonte pas le moral. Je contemple les diverses personnes que je connais, jetées ça et la à la surface du globe. On va ici, on va la, on court dans tous les sens, mais les gros poux obèses de la finance ont des tentacules partout. Des complices partout. Des yeux partout. Une amie est coincée chez son fils en Thaïlande depuis le début de l'affaire, et elle a vu comment on avait créé de toutes pièces une situation covid dans un pays qui en était complètement à l'abri, à coups de masques, de vaccins, il faut que tout le monde y passe. Et ça marche. On te coince des jours et des jours dans un hosto à la merci d'une pecore avec un stéthoscope et tu es prêt à n'importe quoi pour sortir. 

Karine Bechet Golovko est moins optimiste que Xavier Moreau. Et sa confiance en Poutine s'emousse, la mienne aussi d'ailleurs. 

https://russiepolitics.blogspot.com/2021/10/billet-dhumeur-tres-mauvaise-sortez.html

Je suis absolument certaine que tout a été fait pour empirer une situation qui n'aurait pas dû prendre ces proportions.

Une de mes braves quinquagénaires à parlé avec enthousiasme d'un office au monastère Saint Nicolas, c'était si beau, il y avait un hierarque magnifique, elle ne savait pas qui c'était, mais sa résolution était prise, elle irait se confesser en sortant d'ici. 

mercredi 13 octobre 2021

Des jours sans fin

 Écrire me coûte, je n'ai pas grand chose à dire. Les journées n'ont pas de fin, et les nuits non plus car je commence à mal dormir. J'éprouve un sourd sentiment d'angoisse. Normalement, quitter les lieux deviendra théoriquement possible à partir de lundi, 11 jour. Cela me paraît encore bien loin, et si on ne me lâche pas...

Des foules de gens prient pour moi et me soutiennent, c'est encourageant, mais ils sont loin. Moi, je n'arrive pas à grand chose. Je répète des formules. C'est curieux comme parfois j'ai reçu de grands soutiens spirituels inattendus, mais la, je ne ressens pas grand chose. Pourtant, Dieu sait que j'en aurais besoin. Plus le temps passe et plus c'est dur, et il ne passe pas vite. Je me sens très démunie.

Il me semble que je suis en prison. Il devrait y avoir moyen de s'échapper par l'esprit. Mais je n'y arrive pas bien.

Aujourd'hui on ne m'a pas mis de perf. J'ai un indice de 96. 


lundi 11 octobre 2021

Interminable

 Hier un sémillant jeune docteur me disait que tout allait bien, bon indice d'oxygène. Je ne tousse pas beaucoup, moins que lors de ma grippe de 17 qui ne m'avait pas valu l'hosto. Aujourd'hui je vois arriver une créature empaquetée. Est-ce que vous avez des étouffements ? Des problèmes de thyroïde (on me demande ça depuis que j'existe). J'ai une petite tension, oui, en effet, ça fait des siècles que je me morfonds et que je me force jusqu'à la nausée pour avaler leur bouffe immonde. Voilà qu'elle me recommande de me tenir sur le ventre. Déjà que je ne sais qu'elle position adopter sur ce fichu lit quand je suis assise.... "pourquoi voulez-vous m'imposer ça ? Je m'ennuie déjà éperdument et la je ne pourrai plus rien faire. Vous voulez me pousser à la deprime ?

- mais non, mais tout va bien, ne le prenez pas comme cela, et vous pouvez lire à plat ventre !

Il faudra qu'elle me fasse une demonstration. On ne peut absolument rien faire et on est horriblement mal, comme un sac enlisé. Je me mets à les détester tous, avec leurs soins, leur hôpital, leurs immondes bouillies, leur thé tellement bourré de sucre que j'en ai le cœur soulevé. On laisse sortir une pauvre femme obèse qui est la depuis un mois. Elle est sous masque à oxygène et tousse énormément mais elle sort. Et dans le fond, elle se remettra à son rythme sans qu'on l'emmerde. Moi rien que l'idée de rester encore une semaine me met au bord de la crise de panique. 

Heureusement Rita s'est bien adaptée chez Gilles.



J'ai vu une interview de Xavier Moreau qui donne une juste idée de la situation en Russie. Malgré son indépendance relative, le pays s'incline devant les instances internationales et l'on sait dans quelles mains elles sont, mais justement, il y a des "conflits d'intérêt". L'OMS à interdit la chloroquine et l'ivermectine, et on a commencé à dire ici que c'était très dangereux. Du coup, on a développé des recettes locales, des antiviraux que j'avale par grappes en souhaitant à Bill Gates de crever de son propre covid. 



dimanche 10 octobre 2021

Méfiez-vous des hopitaux

 Depuis deux ans que dure cette histoire de Covid, je n'ai jamais pris de précautions particulières, ne croyant guère dans les mesures imposées de type masque, et puis il faut bien vivre. Je me suis promenée, suis allée au restaurant, à diverses manifestations et concerts. Je suis allée régulièrement à l'église, j'ai normalement communie. Mais je me tenais à l'écart des hôpitaux. J'avais remis à plus tard de soigner mes genoux. Je me disais que si je devais attraper cette merde, ce serait justement à l'hôpital, et c'est précisément ce qui est arrivé.

Mes affaires ne sont pas si mauvaises. Le médecin a trouvé mon taux d'oxygène presque normal. Si je me sens bien, je pourrai sans doute rentrer chez moi après le test du 11jour. Mais mon histoire de rein n' est pas réglée et je n'en ai qu'un qui fonctionne. J'avale des tonnes de cachets, il est surmené au plus haut point.

 J'ai du mal à avaler leurs bouillies, je n'ai pas très faim. Ça me soulève le cœur. Je me le suis fait reprocher. Mais ça passe mal.

Quelle que soient les positions que je prenne sur ce fichu lit, je suis en porte-à-faux et j'ai mal partout. Il fait une chaleur terrible. L'air est si sec que je me réveille avec la bouche comme du carton. Les journées sont interminables. Je ne sais rien de pire que d'être enfermée. J'ai emporté un livre, mais je ne sais comment me placer pour le lire, et pour l'instant, il me prend la tête. 

samedi 9 octobre 2021

Tenir !

 Hier, j'ai été accueillie par une équipe douce et compétente. Aujourd'hui, j'ai déjà eu affaire à deux mégères qui me traitent comme une ennemie personnelle, avec des regards sauvages. On a l'impression que le simple fait de poser une question est d'une impudence incroyable, mais si après on n'a pas compris, on se fait engueuler comme une ado dans une maison de redressement.

Elles ont peut-être leurs règles....

On me bourre de ces horribles cachets, je ne suis pas sûre que mes reins et mon foie apprécient. Avaler les bouillies me soulève le cœur. Je me force à m'enfoncer quelques cuillerées dans le cornet. Pour lester la production chimique que j'ingurgite. Je préférerais actuellement être chez le docteur Raoult à Marseille.

Cette nuit je me suis réveillée trempee, comme si on avait balance un seau d'eau dans le lit. La chemise de nuit a essorer, le drap complètement mouille, la couette, c'est moi qui ait transpire tout ça. Je ne savais même pas qu'on pouvait transpirer autant.

Les deux vieilles sont très gentilles, visiblement plus atteintes que moi. Elles zonzonnent sans arrêt entre elles. Mais me souhaitent de guérir avec des signes de croix. La troisième vieille est complètement amorphe, mais de temps elle émerge. Autrement, on dirait qu'elle répète ses funérailles.

On dirait que Rita a compris, elle n'a pas fait d'histoires pour aller avec Gilles. 

vendredi 8 octobre 2021

Retour à l'hosto

 Après quelques jours fantasmagoriques, retour à la case départ. Je suis à l'hosto. J'ai du une fois de plus laisser ma Ritoulia. Je suis complètement exténuée et triste. Double pneumonie. J'en ai pour 11jours.

J'aurais dû me résigner plus vite, mais j'espérais ne pas être obligée de laisser les animaux. J'étais si faible, si malade et si souffrante, maux de gorge, maux de tête, forte fièvre, que je n'arrivais plus à faire face à mon quotidien, ces mêmes animaux m'epuisaient. Je me battais la nuit contre la couette et je ne sais combien de chats qui me grimpaient dessus. Et le jour, je gisais complètement hébétée.

Il y a longtemps que nous n'avons pas eu un automne aussi somptueux, et je n'ai absolument pas pu en profiter. Je le voyais par la fenêtre, entre deux somnolences. 

Je ne sais pas si je suis covidee, je n'ai perdu ni le goût ni l'odorat mais de toutes façons, cela se soigne au même endroit. Je suis environnée de vieilles decrepites, moins bruyantes qu' Alevtina. On m'a fait un test, normal, sans me ramoner les fosses nasales jusqu'au cerveau. On verra  bien ce qu'il nous dira. 


mardi 5 octobre 2021

ORL

 J'ai la  chance d'avoir contracté une infection à l'hôpital. Des le surlendemain de mon retour, j'étais malade comme un chien, maux de tête, maux de gorge, température, je ne pouvais rien avaler, même l'eau avait du mal à passer. En automne, j'évite d'aller chez le pere Valentin car je me fais souvent infecter par ses petites filles. Et à l'hosto, devant notre jeune compagne de chambre qui toussait, j'ai pensé: d'ici à ce qu'elle me contamine...

Je n'ai pas pu aller à la consultation à Yaroslavl, et je sens que je ne pourrai pas y aller avant la semaine prochaine, c'est-à-dire qu'il faudra retourner à la polyclinique pour avoir un rendez-vous avec l'urologue et recevoir une nouvelle ordonnance.... 

Ma voisine a fait venir un médecin de la polyclinique, c'est-à-dire qu'il a fallu trois jours pour la voir arriver. Et celle-ci me déclare que je dois faire un test covid et une fluographie des poumons. Pour cela, elle me propose de me rehospitaliser 10 jours ! J'avais eu bien raison, l'année dernière, quand j'avais fait ma dernière bronchite, d'écouler tranquillement le stock d'antibiotiques de ma sœur, après consultation téléphonique avec le médecin familial des Asmus. La bonne femme me rétorque que maintenant, il n'y a plus d'infections ORL, que c'est tout la covid. J'ai vu le tableau, dix jours là bas, si je n'avais pas la covid, j'étais quasi certaine de ressortir avec. L'autre option était d'aller moi même à la polyclinique pour faire ces deux examens. J'en suis incapable, pour l'instant. Mais il est hors de question qu'on me piege encore dix jours là dedans.

Et dehors, l'automne finit en une splendeur inhabituelle, tout est doré dans la lumière oblique, le ciel prend toutes sortes de nuances paradisiaques et je suis clouée sur mon lit, avec la perspective de toutes ces démarches épuisantes qui semblent conçues pour ramener le plus vite possible le patient à l'hosto des qu'il croit en être sorti.

Le médecin m'a quand même donné un traitement et je vais un peu mieux. 

vendredi 1 octobre 2021

Polyclinique

De bon matin arrive un médecin, avec mon ticket de sortie, les radios, tout. Je n'avais pu encore récupérer mes baskets ni mon manteau, ni mes papiers que la voisine avait emportés et que Gilles devait me transmettre. Me voici partie en sabots d'intérieur, recouverte d'un poncho déjà léger pour la saison, avec mes affaires dans des sacs en plastique, la SDF parfaite. La polyclinique n'était pas vraiment en face et puis il fallait trouver l'entrée principale. Une blouse blanche me marmonne:"pourquoi vous faut-il l'entrée principale du moment que vous entrez ?" Seulement la porte qu'elle m'indiquait était celle du service covid.... 

Une fois entrée la ou il faut, je tombe sur une queue immense qui ne bougeait pas des masses. Je n'avais pas mangé du tout et la veille avalé 4 cuillères de l'inoubliable bouillie de sarrazin. Au fur et à mesure que le temps passait, je sentais me tomber dessus une fatigue atroce. Je parviens au guichet et m'entend dire que l'on a mal recopié un de mes prénoms, sur la police d'assurance, les deux toupies du guichet ne veulent pas me donner rendez-vous avec l'urologue, et me reprochent en plus de ne pas avoir vérifié, alors que c'est ma voisine qui s'en est occupée pendant que je me tordais de douleur aux urgences. Il faut aller refaire ça au guichet Ingostrakh, au guichet, personne. Mais un numéro de téléphone. On me laisse le choix entre attendre 40 minutes ou traverser la cour pour aller au siège de l'assurance. 

Rassemblant mes dernières forces, je rallie l'endroit où l'on commence à m'envoyer d'un côté, de l'autre et à un guichet aussi vide que le précédent. La, je pique une crise de nerfs. "Asseyez-vous, on va venir." 

Arrive une bonne femme qui me reproche de ne pas avoir vérifié car en ce qui concerne leurs propres conneries, c'est le "facteur humain". "Je ne suis pas une assureuse professionnelle, lui dis-je, je suis une malade qui ne tient plus debout." Elle refait le papier et me demande de vérifier, je vérifie les nom et prénoms puisque tout le reste était correct, et quand j'arrive au premier guichet, après avoir parlemente 10 mn, les deux toupies me disent que le numéro de passeport est inexact. 

Je repars au second guichet, au fond de la salle, le premier qui était vide. Il l'est toujours. Je rappelle. Réponse: j'arrive dans dix minutes. Mais il y a déjà des gens devant moi. 

Quand la créature apparaît, je vois que ce n'est pas la même. Elle passe une demie heure sur son ordi et appelle sa collègue qui va au premier guichet avec moi. Encore une demie heures de palabres. Mon numéro de passeport n'entre pas dans les cases. Finalement tout s'arrange, mais encore un quart d'heure pour me donner rendez-vous l'après midi car l'urologue n'était pas là le matin. 

Épuisée, je suis allée attendre Gilles. Il m'avait amené Rita, qui de saisissement ne m'a pas donné le concert auquel je m'attendais mais m'a fait un lavage de museau éperdu. 

Après un vague repas et une douche, je suis revenue crevée et en essayant de me garer, je me suis payé un poteau. Fort heureusement, la Logan est une voiture hypersolide, aucune trace de l'événement. Le médecin a eu pitié de moi et à pris sur lui d'appeler Iaroslavl. La où c'est gratuit, l'appareil a ultrasons est hors service jusqu'en janvier. Celui qui marche n'est pas gratuit, mais tant pis. Pour que l'opération soit réalisée, il me faut aller en consultation à Iaroslavl lundi, fixer le jour, et revenir ma faire hospitaliser deux jours, car c'est sous anesthésie quand même. 

Enfin de retour chez moi, cela sentait tellement le fauve et c'était tellement degueu que je n'ai pas pu éviter un ménage minimum, la jeune femme qui m'aide ne pouvant pas venir aujourd'hui. Et après une telle journée, je me retrouve étendue chez moi dans un état pire qu'il y a trois jours. Je prie le ciel de ne pas avoir d'autre crise avant Iaroslavl.... On dirait que la fonction de la polyclinique est de saboter le boulot de l'hopital. Je gis sur mon lit comme une crêpe. 

Mon lien du jour

https://lecourrierdesstrateges.fr/2021/09/30/suite-et-fin-de-la-conference-dernst-wolff-2-2-le-coup-detat-du-systeme-financier-numerique/