On parle beaucoup de la victoire des Russes. Mais je dois dire que victoire ou pas, on n’en finit pas, car toute la nuisance de la caste s’est réfugiée dans sa satrapie européenne, et chauffe à blanc les bandits de Kiev à son service, qui continuent à bombarder les objectifs civils, pourchasser la chair à canon, rompre les trêves et commettre des atrocités sur les populations... Aubontouite, sur telegram, s'interroge sur l'incroyable impudence de Zelenski et demande- qui le protège? Bonne question. Celui ou ceux qui sont derrière se croient de taille à défaire Poutine et Trump réunis, et ils agitent les pantins et les épouvantails plus frénétiquement que jamais.
J’ai vu une vidéo qui m’a bouleversée. Des soldats, dans un village libéré de la région de Koursk, ont trouvé une famille massacrée, et le chien, en état de choc, qui continuait à veiller les cadavres, avec une telle expression de douleur, de sidération, comme si une pareille horreur ne pouvait pas entrer dans son honnête cervelle de créature normale et non dénaturée... Un chien certes, attrape des proies, éventuellement, mais la sauvagerie stupide des êtres humains de cette sorte n’entre pas dans ses catégories mentales. Il y a quelque chose de profondément pervers qui sort des codes de la nature, dans le comportement des hommes, depuis qu'ils sont "civilisés", c’est pour moi la preuve que Satan est une réalité, et que la chute est un fait. Même si le récit de la Bible me semble mythique, il est le reflet, comme tout mythe, d'une réalité psychologique et spirituelle. Le père Barsanuphe me disait que la chute ne cessait de se produire et que c'était une erreur de vouloir situer dans le temps un événement qui se passe dans la dimension éternelle. Quelque chose ne va pas, avec nous. Notre méchanceté fantasmagorique s’accompagne, même si nous savons parler, lire, compter et autres exploits dont nous sommes si fiers et qui ne nous mènent pas très loin, d’une espèce de bêtise arrogante et destructrice dont aucun animal n’est affligé.
Deux députés de cauchemar veulent ici faire euthanasier tous les chiens pris dans les fourrières, or ce sont les plus inoffensifs qui y tombent, car ils sont confiants, et cherchent notre aide; ou même tout animal qui n'est pas duement muselé, enfermé, tenu à la chaîne, les gens de cette sorte ont horreur de toute espèce de liberté, en fait, ils ont horreur de toute vie qui n'est pas la leur ou celle de leurs rejetons mal élevés, qui deviendront aussi monstrueux qu'eux. Et cela, maintenant, sous tous les cieux, plus ou moins. Qui plus est, l'un d'eux, devant les mouvements de protestation fort heureusement soulevés par ce projet, a déclaré qu’il était prêt à arroser d’essence et brûler les propriétaires de chiens et les défenseurs de la cause animale, encourageant les bourreaux d’animaux à s’en prendre aussi aux gens, ce que n’ont déjà pas manqué de faire quelques brutes. Quelqu'un pose la question: est-ce bien le moment de soulever ce scandale et de diviser la société quand, dans le même temps, les soldats sur le front ont à coeur de sauver les chiens et les chats terrifiés et affamés qu’ils y rencontrent, des volontaires font des exploits pour les récupérer, les rendre à leurs maîtres ou leur en trouver de nouveaux? Le vrai combat se situe entre les ténèbres et la lumière, plus qu’entre l’Ukraine otanienne et la Russie, et ceux qui se battent le comprennent très bien. Cela va au delà de la qualité morale et de la compétence des généraux ou des politiques. Une partie de l'humanité devient complètement folle, et l'autre tente de résister et de trouver sa rédemption au sein de ce maelstrom de haine et de démence.
Je n’arrive plus à prendre de distance psychologique devant toute la misère et la souffrance où nous nous abîmons, et le mélange de brutalité sadique, de fourberie et d’infinie bêtise qui nous fabrique cet enfer. Je n'arrive plus à faire, comme dit Slobodan, "le petit pas de côté". Mais il faut sans doute que j'en passe par là, qu'en passent par là tous ceux qui s'efforcent de ne pas participer à ce sabbat, car nous en sommes peut-être "éprouvés comme l'argent", et cela est voulu. Les aperçus que j'ai eus de l'autre dimension étaient absolument paisibles, toute cette souffrance, tout ce tumulte viennent se briser sur la mort, et que deviennent tous ces humiliés et offensés, et tous ces innocents, on me dira qu'ils vont au paradis, oui, mais les bêtes? Le chien qui ne veut pas quitter le bord de la route où son maître l'a abandonné, parce qu'il espère encore qu'il viendra le chercher, lui, et non l'inconnu qui s'efforce de le sauver et sait que le salopard ne reviendra pas?
A l'église, le sermon du jeune père Alexis semblait fait pour moi: "Seigneur, je crois, viens en aide à mon incroyance". Il parlait de notre impuissance à agir sur tout le mal et la souffrance qui nous entourent, et de la nécessité de s'en remettre à Dieu, de lui confier notre vie et notre faiblesse. Il disait que lorsque le Christ répond à ses disciples que "cette sorte d'esprit se chasse par la prière et le jeûne", il fallait comprendre non la prière formelle, se tenir devant les icônes en lisant des pages et des pages, mais une attitude de vie qui consiste à s'en remettre à Dieu.
Ensuite, j'étais invitée à l'église des Quarante Martyrs par les cosaques Roma et Olia, pour chanter. Cela se passait dans une petite cabane très confortable, au bord du lac, avec quelques paroissiens et des enfants. J'ai chanté parfois seule, parfois avec eux, parfois Roma et Olia chantaient de leur côté, c'était très chaleureux et très réconfortant. Je leur ai dit: "Nous devrions nous réunir de temps en temps pour chanter, c'est une activité communautaire, un moyen de communication, si je le fais seule la plupart du temps, c'est que personne ne le fait avec moi".
L'évêque Elie, pendant ce temps, continue son oeuvre salutaire:
Un Dieu qui danse ... par Bishop Elias
Au cœur du mouvement Trinitaire de la vie, se déploie une énergie extraordinaire : celle d'une spiration de l'ombre vers la lumière. Cette quête incessante, ce mouvement n'est rien d'autre qu'une manifestation (théophanie) de ce Dieu qui, à travers nos vies, marche à sa propre rencontre. Dans cette danse cosmique, chaque mouvement est une invitation à découvrir le divin dans les subtilités de notre existence quotidienne.
L’ombre représente souvent la douleur, les luttes et les incertitudes. Pourtant, c’est précisément dans ces recoins sombres que la lumière divine commence à se frayer un chemin. Cela nous appelle à reconnaître que même dans nos moments de souffrance, il existe une présence réconfortante qui nous pousse à aller de l'avant. Cette spiration nous rappelle que Dieu ne se limite pas à un espace éloigné et abstrait, mais qu'Il s'incarne dans notre réalité vécue, partageant nos joies comme nos peines.
Je ne voudrais pas d'un Dieu qui ne saurait se manifester dans la danse de l'univers. La beauté de notre monde réside dans son mouvement perpétuel, dans les cycles de création et de destruction, dans la résonance des cœurs battants à l'unisson. C'est dans cette harmonie que l'on perçoit la main divine orchestrant chaque note, chaque pas, chaque souffle. La danse universelle devient alors le reflet de la divinité : un Dieu qui n’est pas spectateur, mais danseur, s’unissant à nous dans ce grand ballet de la vie.
Cette spiration de l’ombre vers la lumière devient la célébration liturgique d'une communion entre le divin et l’humanité. Elle nous enseigne que chaque rencontre, chaque interaction, chaque moment partagé est une occasion de ressentir la présence de Dieu, d’accueillir la lumière qui émerge des ténèbres. En embrassant cette vérité, nous sommes invités à participer activement à cette danse sacrée, à faire de nos vies un témoignage vibratoire de l’amour et de la lumière divine qui nous habitent et nous guident.
Bishop Elias votre serviteur.
C'est bien ainsi que j'ai compris la Divinité et c'est ce que j'essayais de faire de ma vie, c'est ce que j'essaie encore, mais je dois dire que je me sentais parfois un peu seule, surtout en France. Je danse avec mon Dieu, mais je pleure avec Lui, et me demande comment Il fait pour nous supporter encore.
Au jardin fleurissent les premiers crocus, dans un fouillis d'herbes jaunes et boueuses. Difficile de croire que j'aurai bientôt partout une vraie jungle, et pourtant, c'est chaque année le cas, que la fête commence, la brève fête de la belle saison.
Au chaos brun
des herbes sèches
La terre ouvre
grand ses yeux bleus
Et le soleil
part à la pêche
Aux nuées sous
le vent curieux.
La mésange aux
anges susurre
Son chant
d’amour mélodieux,
Mars expire
dans un murmure
Aux pieds
d’avril tout radieux.
Nul vacarme ne
vient gâcher
La paix
limpide du printemps,
Ni nous
empêcher de prier,
En berçant
notre coeur dolent.
D’oublier pour
un saint moment,
Le temps qui
passe et nous emporte,
Et tous les
terribles tourments
Qu’on entend
gronder à nos portes.
Le sabbat des
démons lâchés,
Tout leur
affreux tohu-bohu,
Les branles
gris des trépassés,
Roulés dedans
la boue tout nus.