La belle Katia m’a présenté l’homme de sa vie, le beau Fiodor, un garçon baraqué et viril, avec un air honnête et bon, fils de prêtre, il n’a qu’un seul « défaut », il est patriote et part au front, Katia m’a dit qu’elle ne se serait jamais attendue à rejouer « quand passent les cigognes », avec le baiser sur le marchepied du train et le foulard agité à bout de bras sur le quai de la gare... Elle semble avoir tout à coup dix-huit ans, ils se promènent dans Pereslavl en se tenant par la main, et lorsque j’ai vu le solide jeune homme s’agenouiller pour aider « Katioucha » à mettre sa bottine, j’ai pensé que nous n’étions vraiment pas en France !
L’évêque
Porphyre des Solovki, le père Tkatchev et beaucoup d’autres prêtres ou
conservateurs orthodoxes considèrent que personne ne devrait aller à un concert
de rock à folklore sataniste pendant le carême et en temps de guerre, ni non
plus les organiser. Iouri Iourtchenko, qui n’est pas particulièrement
orthodoxe, le pense aussi, et mentionne le prix hallucinant des places. Jacques
Baud souligne d’autre part que ces attentats ont toujours lieu dans ce genre de
manifestations. Bien que les auteurs du crime soient musulmans, les
commanditaires, comme je l’ai déjà dit, ne le sont certainement pas. Mais on
dirait qu’ils prennent plaisir à donner un côté sacrificiel à ces massacres.
Un orthodoxe
fan de rock traite de bigots les gens qui font ce style de réflexions, ce qui
me fait penser à certains orthodoxes occidentaux qui voient tout sous l’angle
de leur spécificité. Il est certain que le public de ce genre de rock, et
parfois même les musiciens, n’ont pas consciemment un état d’esprit sataniste,
il reste qu’un orthodoxe ne devrait pas mélanger les torchons et les serviettes
et connaître la puissance des symboles. Il y a des choses avec lesquelles on ne
joue pas, surtout en ce moment. Et je me rends compte que notre satanisation
occidentale, notre aliénation mentale néfaste, est le fruit d’une succession de
petites compromissions qui nous font accepter peu à peu des choses intolérables.
Les groupes de rock ont un folklore sataniste, allons donc, ce n’est que du
folklore ! Les bataillons punitifs ukrainiens ont un folklore nazi, allons
donc, ce n’est que du folklore ! Eh bien, l’attentat nous démontre que ce
n’est pas du folklore. D’ailleurs, le vrai folklore n’est pas du folklore au
sens où l’entendent les gens qui font ce genre d’objections, et du reste, l’amateur de rock en profite pour égratigner
la musique traditionnelle russe dont il a l’image caricaturale habituelle. La
musique traditionnelle a un sens profond. Elle ne joue pas, ou si elle joue, son
jeu est grave, comme l’étaient tous les jeux jusqu’à l’avènement du « divertissement ».
J’ai vu une
vidéo sur la Serbie d’un ancien officier de la Légion, Jacques Hogard, qui témoigne avec honneteté. Il en ressort que la Serbie était le laboratoire de ce qu’est
devenue l’Ukraine : une place d’armes contre les Russes, installée au
mépris total des lois, des règles, des vies et des valeurs humaines, à grands
coups de bombardements et de calomnies, avec des horreurs invraisemblables
commises sur des civils, dans le plus grand silence, ou sous les mensonges
diffamatoires empressés d’une presse ignoble. La guerre faite aux civils. La
guerre mafieuse, pour des motifs mafieux, avec des complicités idéologiques de
la part de divers « hainistes ». Mais l’Ukraine, à mes yeux, et
ouvrez les vôtres, avec vos oreilles, est aussi le laboratoire de ce qui attend
l’Europe, si elle ne se débarrasse pas de ses Zelensky.
J’ai vu
aussi une analyse philosophique et chrétienne admirable de ce qui est en train
de nous arriver. Tout est dit, tout est clair. A voir, et le livre de ce
monsieur, qui semble écrit dans un français parfait et poétique, est à lire,
dommage qu’au pays Maudit, je ne puisse le commander, à moins que passe une
cigogne pour me le livrer, chez les schtroumpfs bleus.
Il parle de
refoulement de l’âme, et c’est exactement de cela qu’il s’agit,
particulièrement en France, où les gens semblent même en redouter le réveil, et
se braquent dès qu’on parle de « religions » (les « religions »
sont la cause de tous les maux, alors même que les plus grands massacres de l’humanité
sont dûs à des idéologies athées ou à un christianisme dépourvu de sa part
spirituelle, dans le cas des génocides protestants d’Irlandais, d’indiens et de
boers). J’ai observé que mon entourage au sens large était là bas pris de
panique dès que j’évoquais, ce que je fais rarement, la nécessité de s’occuper
de cette étincelle refoulée qui, en eux, essaie jusqu’au dernier moment de
trouver un peu d’oxygène pour flamber. C’est que l’embrasement de l’âme
consumme souvent la petite existence où l’on se réfugie pour étouffer sans
douleur.
Avec l’âme,
c’est la prière, mais aussi la poésie et l’identité, les racines qui sont
exclues de nos vies. C’est-à-dire ce qui donne à la vie son élan, sa
profondeur, sa saveur et son sens, sa beauté, son prix. Mais on est prié de
préserver cette existence plate, insensée et minable à tout prix. De ne la risquer
que pour ceux qui l’ont privée de toute dimension quand ils ont besoin de chair
à canon pour leurs petites affaires.