Après une journée de pluie battante, sur le soir, comme un rideau se soulève, le ciel a laissé voir une lisière turquoise, et sur cette échancrure ont commencé à défiler des bouffées brunes, effilochées, pressées, comme un troupeau d'herbivores célestes, qui se sont éclairés peu à peu d'un étrange feu interne chatoyant et violacé. Puis les rides régulières des nuages ont pris des teintes roses et bleu profond, allongées comme des vagues sur une grève de cristal lisse et lumineux. Ce ciel de Pereslavl est un perpétuel miracle. Il y avait quelque chose de si mystérieux dans cette course silencieuse de vapeurs phosphorescentes sur ce fond immobile... Je n'ai pas pu fixer cette merveille sur une photo. Comme si elle échappait aux procédés techniques, une espèce d'étrange petit prodige.
Je devais aller rejoindre les cosaques dans un parc où allait se dérouler l'émission "Joue, accordéon!" C'est une émission très ancienne et souvent très kitsch, mais c'est une des seules qui soit consacrée au folklore et on y voit parfois de belles choses. A cause du temps, elle a été reportée à une date ultérieure. J'ai pensé: "Eh bien alors, va donc aux vigiles! Pour une fois que tu le peux..."
J'y suis allée et j'ai vu tout d'abord le père Andreï. "Je suis tout le temps prise par des tas de trucs...
- Eh bien comme cela, sans doute, vous n'avez pas le temps de penser!
- Mais si! Je pense beaucoup, surtout en ce moment, avec tout ce qui se passe, avec toutes ces profanations et ces calomnies...
- Ne vous en faites pas, Laurence, vous êtes montée dans l'arche, nous sommes tous avec Dieu, que peut-il nous arriver?"
Puis je me suis confessée à l'évêque, qui officiait ce soir. Je lui ai parlé de tout ce qui m'indignait et m'inspirait parfois des pensées peu chrétiennes, de certaine trahison qui m'affecte et m'emplit d'amertume et de mépris. "Vous regardez trop les nouvelles. Dans les périodes troublées, il faut écouter de la musique, lire de la poésie, et des périodes troublées, ici, nous en avons eu tellement, seule l'Eglise est stable, accrochez-vous à l'Eglise et ne la lâchez plus."
Pour la première fois depuis pas mal de temps, je n'étais pas assiégée par toutes sortes de pensées et de fantasmes. Dans l'espace intérieur libéré, se déplaçait le tintement froissé des encensoirs et des chants qui me berçaient le coeur. J'étais pleine de la joie de voir nos prêtres et monseigneur Théoctyste, si émacié et si doucement ironique, et puis la vieille Antonina, la bonne Valentina qui nous embrasse comme si nous étions de sa famille, le jeune sacristain Vania, le vieux sacristain Vitali, le petit servant d'autel dans sa robe dorée, le beau diacre athlétique et brun comme un guerrier, toute notre humble et gentille communauté.
Ce matin, je me suis hâtée, somnolente, à l'église de l'icône de la Vierge de Vladimir, où ont lieu les liturgies matinales, à sept heures. Il y a peu de monde, et on entend très bien les lectures. J'étais dans le même état de paix et de joie que la veille, sans parasites sur la ligne. De temps en temps, Dieu nous accorde de telles grâces, on peut dire qu'ici, c'est une réponse au geste que j'ai fait d'aller aux vigiles, puisque le tournage avec les cosaques était annulé, plutôt que de rester chez moi. Le père Andreï a fait un sermon qui reprenait en substance ce qu'il m'avait dit la veille.
J'ai commandé une quarantaine pour le métropolite Longin.
Voici le post d'un excellent artisan céramiste traditionnel, d'origine russo-hongroise, Sergueï Fenvechi:
En quête d'informations pédagogiques sur Youtube, j'ai vu qu'on proposait d'écouter de la musique moderne, nouveautés 2023.
Eh bien, ai-je pensé, je vais écouter les derrières merveilles de la scène. L'attraction avait de nombreux noms. Beaucoup de ces chansons vous sont familières, et vous fredonnerez ces derniers succès, meilleures chansons et autres séductions de bas étage. Mais non, voyons... laissez tomber...
J'ai écouté obstinément, avec patience, dans l'attente d'une vraie musique. J'ai enduré ce vacarme pendant deux heures. Et j'ai été horrifié.
A l'issue de tout cela, mes conclusions sont les suivantes:
1) Les paroles sont incompréhensibles, le sens des chansons est inaccessible.
2) il n'y a pas de musique. C'est-à-dire à moins d'appeler musique quelque chose de rythmé par des percussions, ponctué par les quelques sons adjacents d'autres instruments, dont beaucoup sont inaudibles. Pourquoi diable tant d'interprètes pour des sons qu'on n'entend pas?
3) Je vérifie la musicalité des chansons par leur capacité à être fredonnées, sifflées, marmonnées, pour cueillir des champignons dans la forêt et profiter de la vie. Même si je ne connais pas les paroles de la chanson. La musique est sauvegardée!
Or il n'y a pas de musique!!! En termes de mélodie. Maintenant, on appelle musique tout bruit et tumulte produit par des instruments de musique.
4) Les textes sont exposés à travers un certain type de déclamation. Toutes les "chansons" sont similaires, exposant les textes de la même manière. Aucune chanson ne se distingue des autres. Sauf si la vitesse change un peu. Eh oui, pas de chant du tout. Par rapport au chant d'opéra, comme modèle de chant. Ou, plus simplement: "Ah Natalia, Natalia, ouvre donc le portail"... C'est aussi une espèce de récitation mais il y a une mélodie.
5) Il n'y a aucun art dans la musicalité. Le monde se dégrade. Les rappeurs ont aussi déclamé des virelangues, mais au moins, dans les parties sans texte, ils avaient des mélodies talentueuses. Et maintenant, même cette allusion a disparu. A la mélodie.
6) Je ne peux pas chanter. Même quand je parle, je ne génère pas de sons. C'est vrai, parfois, je vais chanter une chanson folklorique, si je me saoûle, et si on me le demande, pour se moquer de moi. Donc, pour me gausser de moi-même, je vais chanter, en avertissant tout le monde, qu'on n'a pas besoin de me fuir dans la forêt, que je ne chanterai pas longtemps))))). Cependant, à voir comment chantent ces artistes à succès maintenant, je pourrais faire un triomphe. Je vais jouer quelque chose à une maison de disques, on mettra ça au point, on le sortira comme le truc tout ce qu'il y a de plus spécial, et je deviendrai la super star. Maintenant, tout est dépassé? Et l'ennuyeux Mummy Troll l'est aussi. On l'adorait!!! Or un imbécile essayerait de chanter la même chose sur la scène de son école pour ses camarades de classe qu'on lui cracherait dessus et le mettrait dehors par la peau du cou.
7) Où va le monde? Et l'art populaire? Et à ce propos. Il m'est maintenant plus agréable d'écouter des enregistrements d'indigènes d'Afrique, avec une danse de deux heures sur le même thème et le seul son d'un bâton cogné sur une bûche. au moins, je comprends pourquoi ils font ça. Mais la variété moderne après Beethoven et Tchaïkovski, ou même "Kalinka, Kaaaalinka"; ou "ma petite boîte est pleine"... Bien que ce soient aussi des chansons populaires factices. Mais elles se démarquent par la mélodie!
Ou même si on prend "lapti, mes lapti", c'est une petite chanson créée par le peuple. J'aime particulièrement "une mouche a aimé un moustique". Même si c'est aussi la création d'un auteur quelconque. Mais sur youtube, on la trouve dans un esprit populaire défiguré. C'est particulièrement dégoûtant de l'entendre dans une version académique.
8) Quels airs fredonneront nos enfants? Mieux vaut ne pas mentionner les petits-enfants. que comprendront-ils de... Je n'ose pas dire la musique en général, mais au moins une simple mélodie?
9) L'ère de la digitalisation nous a plongés dans un touk-touk primitif, touk-touk-touk-, touk-touk, touk-touk-touk... et crevez comme des touks-touks sans visage.Frappés sur la tronche. Et cela ne concerne pas seulement la musique mais tous les autres arts, et le mode de vie en général. Lorsqu'un goupe d'adolescentes m'a été envoyé pour modeler, ill y avait des filles avec des griffes de deux centimètres, très soignées. Le sens de leur vie était déjà tracé, c'était clair. Et puis pas mal de garçons ne sont pas capables d'orienter un objet dans l'espace et la bonne direction. Je montre et dirige avec des mots; mais ils arrivent à tourner l'objet d'une manière tout à fait surprenante, pas dans le bon sens. De toutes sortes de manières, sauf la bonne. J'ai même pensé que je devrais peut-être apprendre d'eux divers procédés pour faire ce qu'il ne faut pas faire. Leurs professeurs m'expliquent que les enfants modernes sont tous au téléphone. Et que font-ils dans leur téléphone, avec le peu qu'ils savent? De toute évidence, ce n'est pas la connaissance qu'ils recherchent. Eh non, ils ne la cherchent pas. Des balles courent sur l'écran, ils tirent dessus... Ils exacerbent leur ignorance, ils s'abêtissent dans le cadre des limites proposées par les concepteurs du jeu. De tels joueurs n'ont qu'à apprendre les limites des possibilités proposées par les programmateurs du jeu et lutter bêtement pour la victoire... pour remporter une victoire virtuellement sans valeur, en affirmant leur stupidité. Ils n'apprennent pas à créer eux-mêmes mais à consommer les propositions des autres. Ils apprennent à participer au programme de quelqu'un d'autre.
Je manquais de jouets, dans mon enfance. Nous vivions avec des fournitures limitées. Je devais fabriquer mes propres jouets. J'ai découpé des voitures en papier, fabriqué des arcs et des flêches avec des amis, sculpté des pistolets moi-même, joué au football et à d''autres jeux, et bien plus encore, jusqu'à ma décision de partir à l'aventure dans une nature inconnue, quittant la maison toute la journée pour la banlieue, et sans nourriture, cependant, car au départ, je n'avais pas l'idée de foutre le camp on ne sait où; cela m'est venu spontanément... or les enfants d'aujourd'hui restent chez eux, rencontrant parfois de plus zombifiés qu'eux par toutes sortes de drogues qui font autorité. Avec dans leurs poches toutes sortes de douceurs .
10) la musique vivait en nous. Nous vivions de façon mélodieuse. de différentes mélodies. Nous n'acceptions pas la cacophonie monotone et stupide. Nos yeux étaient ouverts à la diversité du monde. Le monde était intéressant. Nous y entrions de nous-mêmes. Ceux qui avaient des sujets d'intérêt limités, nous ne les comprenions pas, et nous les considérions comme des anormaux.
Maintenant, réfléchissez-vous même à ce qui se produit dans la variété et où cela nous conduit.
Outre que ce texte recoupe admirablement mes propres interrogations, observations et réflexions, on voit bien là pourquoi les barrières en tôle rouge en travers des beaux paysages, les maisons de plastique, sans proportions ni style, et où, effectivement, tout cela nous mène, et pas seulement ici, mais partout: à la débilité et l'avilissement général si on n'inverse la tendance. Plus de Russes ni de Français, mais des ectoplasmes conformes à l'idée que se font du populo inutile les transhumanistes de la caste qui en feront le diable sait quoi. J'espère que le processus sera ici enrayé, mais je n'en ai pas la certitude, parce qu'on continue à abrutir les gens de toutes les manières, et que même les chansons patriotiques soviétiques de la dernière guerre, qui étaient souvent fort belles, sont dénaturées par des interprétations hideuses, lors de manifestations officielles, pour faire jeune et dans le coup ou par pure contagion de la connerie galopante. Car lorsqu'on n'a rien reçu, on déteste instinctivement ce qui nous dépasse.
En complément de ceci, j'ai ouvert la vidéo d'Ariane Bilheran, "la fabrique du consentement":
Il faut à mon avis écouter plusieurs fois cette analyse profonde et juste, exposée avec simplicité et clarté, mais très dense. Elle parle justement du folklore et de sa disparition programmée, parce qu'il fait lien, il relie les gens entre eux, et les gens avec leurs ancêtres, ce qui est aussi le cas de toute expression de la culture, naturellement, mais la culture populaire, en disparaissant, ne laisse pas la place à la culture des bibliothèques et des musées qui, du reste, souvent s'en nourrissait directement ou indirectement.
Mon père spirituel a parlé à Dany de "catastrophe spirituelle". Ce qui rejoint aussi le constat d'Ariane Bilheran. Elle parle de l'effondrement de notre civilisation, que le totalitarisme vient achever, parce qu'elle ne tient plus debout depuis un moment. En fait, il n'y a pas si longtemps, quand il y avait encore une paysannerie, la situation était réversible; Mais les protecteurs de la paysannerie, c'étaient les rois et les tsars, avec leur disparition, plus rien ne venait empêcher les gnomes de faire de nous ce qu'ils voulaient. Pour ce qui est des Russes, leur civilisation était vivace, mais ils ont chopé notre vérole progressiste par contagion, en entrant dans l'orbite européenne, ils ont été pris dans le vortex, et c'est infiniment triste. Je compte sur un miracle, une volée d'anges musiciens pour colmater les trous de notre arche et couvrir le tohu-bohu sinistre du diable et de son train qui s'agitent par dessous.
Ariane Bilheran évoque la nécessité de faire notre deuil de tout ce que nous perdons et allons perdre. Elle est beaucoup plus jeune que moi, en ce qui me concerne, j'ai beaucoup de mal à le faire, bien que sur le fond, elle ait sans doute raison. C'est à ce point douloureux que dès l'enfance, pressentant tout cela, j'en étais instinctivement révoltée. Il me faudrait dépasser cela et penser au Royaume des Cieux et à la Jérusalem céleste, d'autant plus que Dieu a été miséricordieux, je ne laisserai pas d'enfants sur terre, mais je souffre pour les enfants des autres.
Je suis en train d'apprendre un chant qui remonte à Ivan le Terrible et raconte comment il a donné leur territoire aux cosaques du Terek. Il est très difficile, cela vient petit à petit, mais cela demande du travail et du temps. "Ce chant, des étudiants en musicologie n'arrivent pas toujours à le chanter, me dit Skountsev, alors ne t'étonnes pas..." Mais les cosaques ne connaissaient rien à la musicologie, seulement ils étaient tombés dedans quand ils étaient petits, et si leur vie pouvait être brève et tragique, elle était éclatante et noble, et cela se sent au caractère méditatif de la mélodie, et aux images naturelles du texte, tout cela est profondément harmonieux et habité par un souffle. Je mesure au caractère de ce chant la profondeur de notre déchéance, avec un chagrin brûlant.
В поисках познавательных сведений в Ютубе этот Ютуб предложил послушать современную музыку, новое в 2023 году. Ну-ка, подумал, послушаю новых прелестей в эстраде... Названий для завлекаловки было много. Приблизительно всякие такие, как эти песни вам знакомы и будете подпевать, самые свежие хиты, лучшие песни и тому подобное подлое завлекательство. Нннну... пусть пойдёт.... Слушал упрямо с терпением ради ожиданий действительной музыки. Часа два терпел то, что шумело. И ужаснулся. Выводы мои такие после этого: 1) тексты плохо понятны, смысл песен недостижим. 2) музыки нет. То есть музыкой названо нечто ритмичное ударниками, подбиваемые какими-то дополнительными звуками от других инструментов, среди которых многие не прозвучиваются. Нахрена столько игроков для шумов, если их не слышно? 3) музыкальность песен проверяю возможностью напевать, просвистеть, промурлыкать, собирая грибочки в лесу и радуясь жизни. Даже если слов песни не знаю. Сохраняется музыка!!!! А музыки нетути!!!!! В степени мелодии. Сейчас музыкой называют любой шум и гам, наделанный музинструментами. 4) тексты выкладываются неким типом декламации. Все "песни" похожи, однотипно выкладывающие текст. Никакую песню не отделить от другой. Разве что скорость чуток меняется. Да и пения нет совсем. Если сравнить с оперным пением, как образец именно пения. Или и попроще, например "Ах, Наталья, ты Наталья, отворяй-как ворота..." , как бы декламация, а мелодия-то есть. 5) искусства в музыкальности нет совсем. Мир деградирует. Реперы тоже декламировали скороговоркой, но хотя бы в безтекстовых проигрышах являли талантливые мелодии. А теперь и этого намёка не стало. На мелодию. 6) мне петь нельзя. Я и в речи не звукогеничен. Правда, иногда спою народную песенку, выпимши и если попросят, чтобы надо мной посмеяться. Так, для стёба над собой и спою, предупредив всех, что в лес убегать не надо от меня, долго петь не буду))))))) Однако, так, как поют сейчас эти хитовщики, я смогу поиметь серьёзный успех. Поиграю со звукозаписывающей студией, в чём-то определимся и распустим это особенной особенностью и стану звездищем. Сейчас прохавают всЁ? Прохавали же занудливого Мумий Тролля. Ликовали им!!! А попробовал бы недотёпа так же спеть на школьной сцене для одноклассников и оплевали бы, стаскивая со сцены за шиворот. 7) Куда мир катится? Насчёт искусства популярного? И насчёт популярности искусства. Мне теперь приятнее слушать записи про аборигенов Африки с двухчасовой пляской одними и теми же движениями и только со стуком палки по бревну. Этих я хотя бы понимаю почему так делают. А современную эстраду после Бетховена и Чайковского.... после хотя бы "Кааалин-ка, калинка, калинка моя..." , или "Ой, полным полна моя коробушка..." . Хотя, это тоже искусственно созданные песни. А как отличаются мелодией!!!! А вот хотя бы " Эх, лапти мои, вы лапти мои... " народом создана песенка. Особенно люблю песенку " Комара муха любила". Даже если тоже от автора некоего. Но в ютубе она искома в искажённом от народности духе. Особенно противно слушать эту песню в академическом варианте . 8) какие мелодии будут напевать наши дети? О внуках и упоминать не приходится. Что будут понимать они о ... не смею произнести про музыку вообще, а хотя бы о простой мелодичности заикнусь. 9) эпоха цифровизации ввергла нас в примитивное тук-тук, тук-тук-тук, тук-тук, тук-тук-тук... и подыхайте безликими тук-туками. Настучанными по башке. И не только насчёт музыки, других искусств, а вообще насчёт образа жизни. Когда ко мне направили группу подростков для полепить из глины, были девочки с когтями по два сантиметра, очень ухоженными. Направились насчёт смысла жизни, уже понятно. Да и парни многие не способны сориентировать в нужном направлении предмет во пространстве. Показываю и словами направляю, а они умудряются повернуть предмет совершенно удивительно не так, как надо... всяко разно, но как раз не так. Даже подумал, что мне самому следует у них поучиться разным изворотам, чтобы сделать так, как не годится. Мне поясняют их педагоги, что современные дети все в телефонах. И что же при их малознании делают они в телефонах? Явно не знания ищут. И да, не ищут. Шарики по экрану гоняют, пульками стреляют... Усугубляют свои незнания, в общем, тупеют в пределах, предложенными программистами игры. Таким игрокам надо лишь усвоить пределы возможностей, заложенных программистами и тупо стремиться к победе... добиться виртуальной никчёмной победы в утверждении своей тупости. Сами же научаются не создавать что-либо, а потреблять чужие предложения. Научаются стать участниками чужой программы. Мне в детстве не хватало игрушек. Жили же в ограниченном достатке. Приходилось игрушки делать самому. Кроил из бумаги автомобили, с друзьями делали луки и стрелы, сами строгали пистолеты, играли в футбол и другие игры, да много ещё всякого, вплоть до решения искать приключения в незнакомой природе, уходя из дома на целый день в пригород и без еды, однако, ведь первоначально не было идеи умотать неведомо куда, идея приходила спонтанно... а теперешние дети сидят по домам, изредка встречаясь с более авторитетно зазомбированными всякой дурью. И в кармане сладости и вкусняшки. 10) в нас жила музыка. Мы жили мелодично. Разными мелодиями. Тупая однообразная безмелодичность нами не принималась. Наши глаза были открыты к разнообразию мира. Мир был интересен. Мы в него лезли сами. Ограниченных в заинтересованностях не понимали и считали их ненормальными.
Дальше вы и сами думайте, что происходит в эстраде и к чему приведёт.
Trombes d'eau. Mais j'ai eu le temps de partir me baigner à l'étang d'un village, à un quart d'heure vingt minutes de chez moi. C'est la deuxième fois seulement que j'en ai la possibilité. Il faisait très doux, mais l'eau n'était pas très chaude, je me suis attardée autant que j'ai pu, savourant le silence, la paix, la solitude, contemplant un rapace qui tournait dans un ciel nacré, et puis l'église que l'on voit très bien, quand on s'éloigne de la berge, une église que je dirais du XVII°, ou peut-être début XVIII°, avec des murs blancs et des coupoles argentées. Je l'ai connue en ruines, et je rêvais de la voir restaurer, c'est sans doute grâce au monastère saint Nicétas que c'est chose faite. En revanche, les maisons moches ont surgi comme des champignons, avec les auvents en plastique et toutes ces sortes de choses. Le pire, c'est que la vue sur l'étang quand on arrive, et qui devait composer un merveilleux tableau russe, est tranchée par une horrible palissade rouge, derrière laquelle on a planté n'importe comment des arbres disparates qui n'auront pas la place de pousser. La cerise sur le gâteau de tout ce massacre est constituée par deux cigognes factices. Sur la partie en grillage qui jouxte l'étang, un écriteau prie les visiteurs de laisser l'endroit propre, ce qui est naturellement la moindre des choses. Le jardin lui-même, bien qu'immense, est tondu à mort. Un jardin qui dit à la nature, au cosmos, à la création: "Ote-toi de là que je m'y mette", comme d'ailleurs l'ensemble des civilisations nées de la modernité. Même les arbres véritables y semblent aussi factices que les cigognes.
On me fait le reproche de ne pas aborder les vrais problèmes, dont dérive le mauvais goût qui suscite mes réactions répétées et peut-être lassantes, mais il me semble que sur ces raisons je me suis largement penchée, car cela ne me paraît pas une question accessoire, c'est un symptôme. Je ne me répéterai pas ici, je me contenterai de placer le libellé "mauvais goût" a toutes les chroniques qui en parlent!
L'équipe de Gilles, des Arméniens, m'ont fait quelques derniers travaux, surtout de plomberie, car c'était la cata complète. Tout cela pour un prix si modique, en comparaison de celui de tous ceux qui ont travaillé chez moi, bien ou mal et plutôt mal que bien, que j'en suis restée sans voix. "Ils n'ont aucune vergogne", m'a dit l'artisan Gueorg.
Le soleil revenant vers le soir, j'ai fait un tour parmi mes astilbes, que je ne vois pas fleurir, avec ce temps pourri, et j'ai aperçu, sur l'écrin de leurs plumettes roses, le bijou mordoré d'un scarabée vert.
Je ne dis pas que je sois 100% d'accord, je pense que Strelkov a été très maltraité, d'une manière générale. Personnellement, j'ai pris le parti, depuis le début de l'intervention, de faire confiance au gouvernement, une confiance relative, conformément à ce que j'ai dit dans l'avant dernière chronique.
Peskov a démenti le bombardement de l'église à Odessa. Ce sont des missiles de défense anti aérienne ukrainiens qui sont tombés dessus, intentionnellement ou non. Les églises ne font pas partie des objectifs des bombardements russes...
Sur facebook, ce post qui ne manquera pas d'intéresser les orthodoxes autant que la cathédrale bombardée, n'est-ce pas?
Le métropolite Longin a été victime d'un accident vasculaire cérébral. L'un des centaines d'enfants dont il s'occupe en bon père de famille dans son orphelinat a réussi à venir secrètement à l'hôpital pour être auprès de lui. Les terribles pressions auxquelles l'UPC, ses évêques, ses prêtres et son peuple sont aujourd'hui exposés par leur gouvernement ukrainien, ont un impact important sur le saint évêque, ce qui affecte sa santé. En particulier, on essaie de toutes parts de l'empêcher de s'occuper de ses 450 enfants abandonnés. Mentionnez le métropolite Longin et ses pauvres orphelins dans vos prières.
Ici, la première partie d'un film sur l'évêque Longin, que j'avais sous-titré à l'époque:
Cette année, nous n'avons pas d'été, le printemps attardé se mue en automne précoce. On annonce de la chaleur pour la fin de la semaine, mais avec de la pluie, il pleut tellement que je ne profite pas de mes fleurs, lesquelles sont couchées par les averses. Hier, j'ai essayé de trouver un parapluie, il n'y en avait pas dans tout le centre commercial du grand Magnit, même là où l'on vend des foulards, sacs, lunettes, bonnets, chapeaux, gants, et où l'on pourrait s'attendre à trouver ce genre d'accessoires. Je suis allée au marché Slavianski, à cause de la pluie, presque toutes les échoppes étaient fermées. Un bonhomme, du seuil de la sienne, me voit errer et me demande ce que je cherche, et qu'il n'a pas, et hurle à la cantonnade: "Hé, qui vend des parapluies par ici?
- Personne!" lui répond-on de loin.
Dans cette ville où il pleut tout le temps, pas moyen de trouver un parapluie!
Dans ma quête de cet objet rare, mais néanmoins utile, je suis tombée sur trois adolescentes, casquettes américaines, percings, qui me regardaient fixement. "Bonjour, me dit l'une d'elles, j'ai adoré votre livre, vraiment, nous sommes contentes de vous avoir rencontrée, et nous vous souhaitons une bonne journée!"
J'étais si profondément touchée! Car ce livre de jeunesse, terminé dans ma vieillesse, me paraissait justement devoir plaire aux jeunes... Et puis, quelle gentillesse. Les gens ici sont très gentils, je m'en émerveille à longueur de temps.
Ce matin, je suis tombée sur un post qui m'apporte des lueurs sur l'affaire Strelkov. Il faut savoir que Strelkov et Prigogine ne sont vraiment pas copains, et Prigogine l'a grossièrement insulté comme il sait bien le faire. Strelkov a donc certainement été particulièrement ulcéré par la "trahison" de ce dernier, si vite pardonnée. Or voici le contenu de ce post:
Un pote au téléphone : " T'as vu le prigo et ses wagner !!? Ils vont encadrer l'armée biélorusse , le gars garde tous ses contrats avec l'état russe ainsi que ses business en Afrique ! Tu trouves pas ça louche ? Ça sent quand même le méga Kompromat non ?' En effet c'est ce que je pense depuis le début de cette histoire : une partition jouée a 2 pour démasquer les traités, reprendre totalement en main l'appareil d'état et redisposer Wagner ( qui avait fini ses missions sur le front ukrainien) en Biélorussie....au moment où Louka ( qui arrive aujourd'hui a Moscou) vient de signer un décret autorisant son armée a intervenir a l'extérieur.....
En effet,et si c'est le cas, Strelkov est héroïquement arrivé dans cette opération d'opritchniks comme un chien dans un jeu de quilles. Certes, c'est plutôt de la basse politique, mais qui avons-nous en face? A quel coup tordu n'avons-nous pas eu affaire?
Certains orthodoxes sautent sur la malheureuse histoire de l'église bombardée à Odessa. "Même Hitler n'aurait pas fait ça!" Mais outre que, si ce sont bien les Russes qui l'ont fait, c'est certainement fortuit, car ils n'ont absolument pas intérêt à s'aliéner les orthodoxes persécutés par le gouvernement ukrainien, ce genre de personne est resté tout à fait silencieux devant la réquisition de la Laure de Kiev, la dispersion de ses reliques et de ses icônes en Europe, l'arrestation du métropolite Paul, tout cela ne provoque aucune indignation. Qu'il est donc confortable, le fauteuil de la bien pensance, on s'y affale d'autant plus volontiers quand on l'avait quitté un moment. Nager à contre-courant, c'est dur..
A l'intention de ceux qui voudraient me troller sur un ton de procureur, avec un aplomb merveilleux et la certitude en béton de leur bon droit absolu, je vais mettre quelques détails au point.
Si j'ai choisi mon camp, je ne suis pas à l'abri des erreurs de jugement, comme tout un chacun, et du reste, il m'est arrivé d'être déconcertée par la politique russe, et je l'ai dit bien souvent. Cela m'arrive encore, et du reste, ma conviction profonde est que selon l'expression du psalmiste, il ne faut pas "mettre sa confiance dans les princes et les fils des hommes, en eux il n'est point de salut". Du moins ne pas mettre sa confiance absolue, car il faut bien aussi quelquefois faire une confiance relative, on n'a pas le choix. Dans l'occurrence actuelle, j'ai fait le choix entre ceux en lesquels j'ai une confiance relative et ceux en lesquels je n'ai absolument aucune confiance, aucune, sur la base de ce que j'ai observé depuis des années, et non sur celle de l'hypnose médiatique constante, et aussi peut-être de complexes, rancoeurs ou intérêts personnels plus ou ou moins conscients, qui leur vaut encore des partisans assez zélés pour m'interpeller sur mon blog. Non seulement je n'ai aucune confiance, mais je les sais ennemis de tout ce qui m'est cher, et qui vaut pour moi la peine de vivre et de mourir, des ennemis particulièrement fourbes, vils et sans scrupules.
Personne ne fait ici pression sur moi d'aucune façon. J'ai été menacée une fois, ce n'était pas par les Russes. Insultée, pas non plus par eux. Personne ici ne fait mon procès ricanant ni ne cherche à m'intimider. Alors que ce fut souvent le cas en France, depuis que je me suis retrouvée à la fac, et même un peu avant, puisqu'un prof de gauche qui me notait mal à cause de mes opinions, était allé contester mon excellente note de français au bac, l'année 69 qui suivait la première révolution de couleur woke du XX° siècle, celle qui nous a livrés à une meute de médiocres intellos hargneux, avides de tout mettre au niveau de la merde, le seul qui leur fût accessible.
A la fac elle-même, une prof qui m'avait prise en haine, parce que je ne voulais pas participer aux conversations sur la lutte ouvrière ou la libération de la femme, m'avait refusé l'unité de valeur au contrôle continu. Fort heureusement, le jour de l'examen, cette créature des ténèbres était malade, et j'avais eu affaire au lecteur soviétique, que je faisais rigoler et qui me traitait d'anarchiste. Comprenant immédiatement le problème, il m'avait demandé de parler d'Ivan le Terrible d'Eisenstein, sur lequel j'avais été intarissable, ce qui m'avait valu la super note, car même les plus communistes des autres profs n'y trouvaient rien à redire.
A noter que la militante de base qui n'avait pas le temps de travailler, à cause de sa lutte politique, avait ses examens d'office.
A l'époque, je défendais les dissidents russes, ce n'était pas du tout à la mode, mais ceux qui m'en faisaient grief sont devenus aujourd'hui les russophobes les plus acharnés, il faut dire qu'ils étaient souvent trotskistes. Je me souviens d'une étudiante trotskiste qui nous avait poursuivies, ma meilleure amie et moi, en nous injuriant jusqu'à l'arrêt du bus, parce que nous portions les croix que nos grands-mères nous avaient offertes pour notre communion solennelle. La fac était une enclave totalitaire hideuse dans un pays hédoniste inconscient qui ne comprenait pas où on le conduisait. Tous les méchants petits boutonneux que j'y voyais alors, et leurs descendants, sont au pouvoir à présent. Dans tous les domaines de la culture, de la politique et des médias, ils ont pendant cinquante ans, soigneusement séléctionné leurs pareils en excluant les autres, en les ostracisant et les calomniant.
Pourtant, moi, je n'ai pas varié, je ne suis pas communiste, surtout pas trotskyste; je reste russophile. Monarchiste, tout en sachant qu'une restauration est peu vraisemblable d'ici des siècles, et plutôt persuadée que nous allons vers la fin du monde, les dommages causés à l'humanité par le capitalisme matérialiste et progressiste, et ses divers dérivés et leurres idéologiques, étant, je le crains, assez irréparables, même ici. Actuellement, la forme la plus stupide, la plus révoltante, la plus ignoble, la plus néfaste de cette hydre ne me paraît pas se manifester en Russie, mais précisément dans ce qu'une certaine catégorie d'imbéciles incurables appelle "les pays civilisés". La Russie n'est honnie par ces civilisés que parce qu'en fin de compte, ils n'ont toujours pas réussi à s'emparer du butin de 17. 1917. Cela leur fait beaucoup de peine. Et puis les idéaux russes sont la négation des leurs, de leurs soi-disant "valeurs" qui sont des anti valeurs. Même communistes, les Russes n'ont pas leur mentalité de merde. Comme disait Alexandre Panarine, les Russes, au fil des décennies, avaient russifié l'horrible truc et l'avaient rendu à peu près supportable.
Personne ne fait pression sur moi, je n'écris pas entre deux tchékistes, et personne ne me soudoie. Je n'ai jamais touché un sou de Poutine, je n'ai même pas obtenu de lui mon passeport russe sur un plateau d'argent, comme certaines personnalités du spectacle, je me suis débrouillée pour avoir mon permis de séjour à travers la procédure habituelle, et n'ai pas encore entamé celle de la nationalité, parce que j'ai la flemme terrible et la phobie des démarches administratives.
Voulant me mettre dans l'embarras, on me demande "pourquoi je ne parle pas de l'arrestation de patriotes comme Strelkov"; au moment où j'ai écrit ma dernière chronique, je n'étais pas au courant, mais je ne suis pas sûre que j'en aurais parlé, parce que j'ai besoin de digérer les choses et de me faire une opinion avant de l'exprimer. Parlons-en, voici ce qu'en dit Olivier de Hangest, banni définitivement du réseau civilisé et démocratique bien connu et seul autorisé: https://vk.com/wall86797691_2068
Je suis décontenancée moi-même, mais ce n'est pas la première fois que cela m'arrive. Au moment du covid, je l'ai été souvent, et je me suis aussi demandé pendant des années, pourquoi la Russie n'intervenait pas pour défendre le Donbass, dont, depuis des années, je savais le martyre. Cela dit, pour les gens bien ou mal intentionnés, je n'ai pas la prétention d'être une politologue, une kremlinologue, un expert, loin de là, et je ne me donne pas pour propos de faire un bilan exhaustif quotidien de la situation ici. Pour cela, il est d'autres blogs beaucoup plus qualifiés que le mien. Je suis un témoin qui réagit avec sa sensibilité, au jour le jour, et cherche à comprendre. Pour certaines choses, ça y est, il y a longtemps que j'ai compris, et je ne pense pas qu'on puisse me faire changer d'avis. Et pourtant, cela m'arrive. Ainsi, j'ai longtemps cru que les Américains étaient les chevaliers blancs de la démocratie, cela m'a complètement passé dès la guerre du Golfe. La suite n'a fait que me confirmer dans la certitude que c'était surtout eux, le problème.
Donc, on a arrêté Strelkov, et c'est fâcheux, j'aime bien Strelkov. Pourtant, je ne pense pas qu'il sera sanctionné très fort, en tous cas je l'espère. J'attends de voir ce qui va suivre. Et d'en savoir plus long sur ce qui a précédé.
En dehors de Strelkov, dans la vie courante ici, nous sommes libres comme l'air, personne ne nous emmerde, ce n'est déjà pas mal. S'il y a des manifs, on ne défigure pas les gens, on ne leur arrache pas un oeil, ou la mâchoire, ou la main, comme on l'a fait en France pour tant de gilets jaunes. A part le mondialiste Sobianine à Moscou, personne n'a fait régner la terreur au moment du covid. Les malades étaient soignés. Les restaurants, les cafés, les exploitations agricoles fonctionnent et les petits patrons ne sont pas acculés au suicide ou à la fermeture. On pratique librement sa religion, sans être en butte à toutes sortes de quolibets ou de provocations, sans incendies d'églises ni destructions de calvaires ou de statues. Je connais plein de libéraux très hostiles au gouvernement, apparemment, personne ne les empêche de parler. Une amie de mon âge venue ici m'a dit: "Je me sens libre et en sécurité". C'est-à-dire qu'en France, elle ne se sent pas libre et pas en sécurité, et quand on n'est pas en sécurité, d'ailleurs, on n'est pas libre. Quand la canaille fait la loi, on rase les murs. On n'ose plus sortir son chien ou se promener le soir.
Que pensent les procureurs de service des ennuis que l'on a faits à maitre Virginie de Araujo-Recchia, arrêtée devant ses enfants, après perquisition à son domicile? Du sort de Julien Assange? Des journalistes et médecins à contre-courant calomniés, persécutés, acculés à la misère, à l'exil? Des journalistes et députés ukrainiens assassinés ou arrêtés, et cela depuis des années, bien avant l'intervention russe? Des gens grillés dans la maison des Syndicats, à Odessa? Des prêtres et des fidèles molestés, parfois assassinés? Des viols et des tortures des bataillons punitifs, des bombardements de civils, soigneusement ignorés pendant huit ans par les médias officiels? Des gens qui sont attrapés au lasso pour être envoyés au front, où leur espérance de vie est de quelques jours? Qui commet des crimes contre l'humanité, qui sera peut-être jugé un jour prochain? Pas sûr que ce soit Poutine, et s'il mérite de l'être, alors en toute justice, il ne faut surtout pas qu'il soit le seul, ou qu'il le soit par des gens qui sont cent fois pires que lui. Si je parle d'inversion accusatoire, c'est que j'ai reconnu, par exemple, des vidéos sur les exactions ukrainiennes au Donbass qu'aucun média de grand chemin n'aurait fait passer à l'époque, et qui sortaient brusquement de l'oubli pour être attribuées aux Russes, j'y ai même vu la preuve que ces infos avaient été connues et délibérément étouffées. Je dirais que jusqu'au Donbass, en 2014, je pensais que nos médias donnaient une interprétation orientée des faits, mais j'ai compris alors qu'ils les passaient sous silence, et recouraient aux reportages fabriqués et aux calomnies, qu'on ne pouvait leur accorder aucun crédit.
Je sens arriver le moment où la maison d'oncle Kolia va être saccagée. J'ai vu partir dans une benne les humbles vestiges de sa vie, j'ai même récupéré un baquet de bois, malheureusement irréparable, mais comme m'a dit Ania, cela peut servir à planter des fleurs...
J'ai souvent photographié et dessiné cette jolie maison. Elle venait de la campagne, on l'avait démontée au village et remontée ici. J'écoute le coeur serré les bruits qui annoncent son éxécution, et la voix du propriétaire ne me laisse guère espérer de miracle. A mon avis, ce n'est pas un poète.
Au café, j'ai discuté de ce genre de choses avec la sensible Iana. Elle me disait que Sobianine avait tué Moscou, et que la plupart des architectes à l'oeuvre dans cette ville étaient des fils d'apparatchiks totalement dépourvus de talent mais ni d'arrogance, ni de prétention, ce qui ne m'étonne guère, au vu de l'OVNI de verre dont j'ai déjà évoqué la présence aussi hideuse qu'indiscrète. La veille, à la réunion des pèlerins, une dame se demandait et me demandait ce qui s'était passé, quelle étrange mutilation intérieure avait privé les gens de toute espèce de sens esthétique, et par là même bien souvent de sens poétique et de perception du spirituel. Ils ne voient même pas où est le problème. Pourtant, parfois, la mémoire génétique laisse arriver un être humain normal parmi les mutants. Mais beaucoup de mal a été fait, partout.
Le métropolite Paul, recteur de la Laure de Kiev, a été emmené en détention provisoire par les autorités scélérates et antichrétiennes du pays 404. Voici ce qu'écrit la journaliste Marina Akhmedova:
Le recteur de la Laure des Grottes de Kiev a été transféré de résidence surveillée à domicile en détention provisoire, après une demande de caution d'un montant énorme, 33 millions de grivni. Presque 1 million de dollars. Il a encore plaisanté dans sa cage du tribunal que maintenant, il n'était plus Mercedes (c'était le surnom qu'on lui donnait) mais Tesla, tout le temps avec un bracelet, et celui-ci se décharge. A sa sortie sous escorte du tribunal, pour aller en détention provisoire, il a confié sa croix et sa crosse à son avocat. L'avocat lui a baisé la main.
J'aurais bien aussi, aujourd'hui, baisé la main de Paul. Qui aurait su, qui aurait su que c'est précisément lui, homme d'affaire qu'on affublait du sobriquet de Mercedes, qui aurait les reins si solides. Que justement lui, le pragmatique Paul, aurait les reins plus solides qu'Onuphre.
En 2010, flânant dans la Laure, je rencontrai le père Paul par hasard. Je lui pris une interview et on me le reprocha depuis l'Ukraine, après sa publication, Paul paraissait trop bien, dans mon article, nous avions parlé des roses de la Laure, de son jardin bien aimé, et il m'avait semblé alors que Paul lui-même avait des fleurs et un beau jardin dans le coeur. Et on me disait: "Parle-lui de sa Mercedes! Parle-lui de sa montre! Parle-lui de ses millions!" Mais je ne savais rien de tout cela, j'avais vu la Laure, les roses, le jardin, et au milieu de tout cela, un prêtre à la conversation intéressante. Et je ne pouvais pas imaginer ce jour-là, assise devant lui, qu'il deviendrait le principal héros et martyr de l'Ukraine.
Il a dit depuis sa cage, que sa mère n'avait pas à avoir honte de lui, qu'on le jugeait pour sa foi, et non pour un crime. Et lui-même n'en veut à personne, mais remet les enquêteurs et le procureur dans les mains de Dieu. Ce sont là des paroles terribles dans la bouche de Paul. Car à présent, il n'est plus seulement un prêtre, c'est un martyr. Il est proche de Dieu. Mais ni les enquêteurs, ni les procureurs ni ce qui tient lieu maintenant de président à l'Ukraine ne redoute pour l'instant ces mots, car ils n'en connaissent pas la signification. Mais moi, hier, j'aurais baisé la main de Paul.
Un ami russe sur VK m'envoie dans la foulée ce commentaire:À propos de la protection des valeurs européennes par l'Ukraine. Je regarde souvent la chaîne Khodorkovsky media en russe : sur cette chaîne se produisent des représentants de l'élite culturelle "russe" ("les navalnistes"). Leur discours est beaucoup plus radical que celui de l'Occident (je juge sur la chaîne LCI). Parmi les "valeurs occidentales" défendues par l'Ukraine, selon les intellectuels "russes", le CHRISTIANISME est en premier : L'Occident est le bastion du christianisme du monde (sic !) et l'Ukraine est l'avant-garde des chrétiens contre les satanistes de Poutine !
Ce qui me dégoûte particulièrement dans la mafia qui nous dirige et son golem ukrainien, c'est sa duplicité cynique, sa fourberie vile, ce perpétuel recours aux larmes de crocodile. On voit actuellement le souci qu'a le gouvernement ukrainien du christianisme. Dans la même veine, on clame dans la presse vendue que les Russes castrent leurs prisonniers, alors que ce sont les Ukrainiens qui ont mis en oeuvre cette pratique. Cela s'appelle l'inversion accusatoire, un procédé particulièrement indigne. J'avais moi-même constaté que Khodorkovsky manipulait son public, avec un reportage visiblement bidon cherchant à prouver au libéral russe de base que l'insécurité en Europe était un mythe, et quand j'avais affirmé le contraire dans un commentaire, je m'étais faite injurier par des gens qui de toute façon écoutent seulement la propagande occidentale ou pro occidentale, et l'on me soupçonnait de ne pas être "une vraie Française".A quoi le même ami me répond (en français):
Je connais très bien le public cible de Khodorkovski media : c'est l'ancienne élite culturelle et scientifique de l'URSS ou les héritiers de cette élite. À l'époque de l'URSS, cette caste (en russe elle s'appelle "интеллигенция") avait d'énormes privilèges et ils ont joué le rôle de juges de tous les autres. Leur image du monde a toujours été très simple : en Russie vit "le peuple russe maléfique", mais il y a des intellectuels qui sont porteurs du bien ("les rayons de lumière dans le royaume des ténèbres"). Ces personnes ont reçu une bonne éducation, mais cela ne les empêche pas du tout d'appeler le noir blanc si cela confirme leur statut de "rayons de lumière". Après tout, il est évident pour toute personne saine d'esprit que la politique de l'Occident n'a pas de priorité pour la protection des valeurs chrétiennes : aucun chef d'état occidental ne le dit (sauf peut-être Orban) et l'Occident n'exige certainement de l'Ukraine aucune "protection des valeurs chrétiennes". Mais cela n'empêche pas les intellectuels "russes" de penser dans une image du monde qui n'a aucune corrélation avec la réalité. Votre exemple est une belle illustration de ce dont je parle : si vous pensez quelque chose qu'une française "ne devrait pas penser", par conséquent, vous n'êtes pas une vraie française, pour eux tout est simple !
Cette élite correspond en tous points à la nôtre, je veux dire à celle de la France. C'est le même public.
La révolution par le haut peut empêcher la révolution par le bas.
À propos de la nouvelle attaque sur le pont de Crimée. Remarquez l'entêtement forcené de l'ennemi. C'est la marque de fabrique des Malorossiens. Mais aujourd'hui, c'est de mauvais augure.
Ils ont commencé à bombarder Donetsk en 2014 et ne s'arrêtent pas un seul jour.
Ils ont attaqué le territoire d'anciennes régions russes - Belgorod, Koursk, Briansk - et continuent.
Ils ont commencé à tuer des Russes par des attaques terroristes, et ils le font encore et encore.
Ils ont attaqué des installations nucléaires, et ils le font encore et encore.
Il en va de même pour le pont de Crimée. Tant que l'Ukraine existera avec cette population folle et ce régime maniaque, il est tout simplement stupide et irresponsable de penser que son comportement changera. À mon avis, il faut mettre fin à la simulation d'une vie paisible en Russie, reporter les élections (nous avons déjà élu Poutine, et toute autre personne ne l'est évidemment pas) et passer à une mobilisation totale.
Les changements de personnel sont inévitables ; les retarder devient un processus suicidaire. Nous avons affaire à un ennemi complètement fou, extrêmement agressif et dément. Et il a l'Occident derrière lui. Il n'y a pas de remède à la rage.
Et bien sûr, nous devons encore et toujours nous tourner vers les causes.
Qui a préparé et réalisé l'effondrement de l'Union ?
Qui l'a applaudi et en a profité ?
Tous sont responsables de la catastrophe dans laquelle nous nous trouvons déjà et qui, en fait, ne fait que commencer.
L'élite russe actuelle a été formée dans les années 90. Elle est composée de criminels historiques.
Le libéralisme est un crime contre la Russie. Poutine a commencé à changer cet état de fait, mais pendant 23 ans, y compris le SWO, 5 % des libéraux se sont échappés, 0,000001 % ont été punis ou expulsés de force, 15 % ont changé d'opinion pour devenir patriotes (sincèrement ou par nécessité, peu importe). Et le reste des complices (les libéraux) sont à leur place. Aujourd'hui, ils entravent de toutes leurs forces le processus de transition du pays vers l'armée, les réformes patriotiques et la renaissance de la civilisation.
Gorbachov et Eltsine, longtemps maudits par le peuple et l'histoire russe, ne le sont pas encore pour l'élite. La Perestroïka et les réformes des années 90, qui pour le peuple et l'histoire sont une trahison et une catastrophe, y compris pour toutes les figures du premier plan de l'époque, sont pour l'élite "l'âge d'or" et "le début de l'histoire de la réussite personnelle". Nous sommes aujourd'hui en guerre acharnée contre 1991, contre Gorbatchev, contre Eltsine, contre cette Anti-Russie qui s'est d'abord renforcée en Russie même.
Sans cette Anti-Russie russe, il n'y aurait pas d'Anti-Russie en Ukraine et dans d'autres États post-soviétiques, pas d'Anti-Russie pop des Pougatchev et des Galkin, pas d'Anti-Russie des migrants scalpant les Moscovites.
Vous ne pouvez pas vaincre les conséquences sans éliminer les causes qui ont conduit à la catastrophe.
Autre chose : ce qui se passe en Russie n'est-il pas une "guerre civile latente" ?
D'un côté, le peuple et l'armée, qui, après la mobilisation, est presque la même chose. De l'autre côté, les tours libérales qui persistent à s'opposer à toute nouvelle avancée dans le sens du patriotisme.
Et seul Poutine empêche la situation de passer de la phase latente à la phase ouverte.
N'était-ce pas là le but de la mutinerie de Wagner ? Elle n'aurait pu être et n'a été éteinte que par Poutine, le fusible de la guerre civile. Il est légitime non seulement du point de vue du peuple, mais aussi du point de vue de la volonté du ciel, du point de vue de la Providence. Mais les élites encore libérales ne le sont pas. Elles ne sont légitimes d'aucun côté.
Le début de la NWO a été le moment de l'invasion parabolique du début supérieur de notre histoire, car le peuple russe a été créé à l'origine pour l'avenir - pour la bataille finale avec la civilisation de l'Antéchrist. Cette bataille commence maintenant.
Poutine, qui se tient au-dessus de la mêlée, ne peut pas sacrifier le peuple et le front.
Il ne veut pas sacrifier l'élite.
Théoriquement, une nouvelle élite peut être créée, et même rapidement, mais un nouveau peuple est impossible par définition, bien que les libéraux des années 90 y aient sérieusement pensé, en exterminant et en séduisant lentement les anciens.
Les guerres civiles ont leur propre logique inexorable. Une révolution par le haut peut empêcher une révolution par le bas. Et la révolution d'en haut peut être créative, tandis que la révolution d'en bas détruira tout. Mais les conditions préalables sont précisément créées par le sommet - sa politique aliénée de la société, compradore, exploiteuse, irresponsable et à courte vue.
La situation devient de plus en plus aiguë : soit une révolution par le haut, soit une guerre civile.
Agir avec fermeté ne signifie pas qu'il faille procéder immédiatement à une frappe nucléaire. Nous devrions essayer d'autres mesures qui n'ont pas encore été déployées, à savoir
l'élimination drastique des agents ennemis des postes clés de l'État,
un remaniement du personnel,
lancer une véritable mobilisation de la société,
cesser de dire que "nous avons été trompés", éliminer purement et simplement cet argument, car seuls ceux qui croient peuvent être trompés, mais c'est un crime de croire l'Occident,
d'abolir la paix dans le pays et
et de déclarer la guerre dans le pays.
Qu'est-ce que l'état d'urgence (Ernstfall) ? C'est la fin du temps de paix et de ses règlements et le début du temps de non paix. Pour tout le monde, et pas seulement pour les habitants des nouvelles régions ou de la région de Belgorod. En temps de paix, les règles d'urgence s'appliquent : un danger menace le pays, l'ensemble de la société, l'ensemble de l'État, et tous les moyens sont bons pour le repousser.
Et seulement si tout cela (et nous n'avons même pas encore commencé) ne suffit pas, alors nous devrions envisager la possibilité d'attaquer l'ennemi avec des armes nucléaires.
C'est ce que craint le régime de Kiev : que nous cessions de divaguer et que nous commencions à le combattre réellement avec des moyens conventionnels. Il tombera alors. C'est pourquoi l'Occident, par l'intermédiaire de ses agents - et qui sont les libéraux russes, sinon des agents occidentaux ? - et nous incite à passer immédiatement ( !) à un scénario extrême (ou plutôt, craignant les conséquences au dernier moment, à ne pas passer à l'action).
Ce n'est que sous l'état d'urgence que l'on détermine qui détient la véritable souveraineté. Le souverain qui déclare l'état d'urgence et qui prend des décisions dans ses conditions, en s'appuyant non pas tant sur la loi que sur la volonté et l'esprit. Le sujet ne naît que dans l'état d'urgence. Dans les autres cas, il s'agit d'un sujet conditionnel (soit un sujet, soit un objet), et seul l'état d'urgence met tout à sa place.
Traduction par Robert Steuckers
Or justement, j'ai eu une conversation avec Dany sur le fait qu'en dépit de la superiorité russe dans cette guerre, elle ne prend pas fin, on continue d'envoyer en masse à une mort certaine des Ukrainiens capturés au lasso, des soldats russes sont tués, de nombreux civils jusqu'en Russie même, les civils sont pris en otages par les ukro-otaniens qui n'hésitent pas, depuis 2014, à les exterminer, ce sont pour eux des sous-hommes surnuméraires, l'Eglise aussi est prise en otage depuis cette époque, et persécutée plus que jamais. "Ce sont des mafieux, me dit Dany, les mafieux sont capables de tout, et s'ils perdent, d'autant plus. Nous ne savons pas à quels chantages ils recourent, tous les moyens sont permis." Une partie des Ukrainiens sont des Russes, et la partie enragée a été dressée contre la Russie comme un pit-bull, ses réflexes sont irrémédiablement conditionnés.
J'avais depuis longtemps l'intuition que la "démocratie" était la porte ouverte à la ploutocratie et à son atroce dictature, quelle dictature peut-être plus atroce que celle des riches dépourvus de toute conscience et de toute culture? Et ces riches psychopathes qui se croyaient les maîtres du monde voient leur projet de mondialisme transhumaniste compromis...
Valérie Bugault donne à mon intuition le cadre de sa science et de sa compréhension dans cette vidéo très intéressante. Savoir où nous en sommes peut nous permettre de réagir correctement, ou simplement nous éviter la honte de prendre leurs horribles vessies pour des lanternes:
Настоятеля Киево-Печерской лавры перевели из-под домашнего ареста в СИЗО, запросив в качестве залога огромную сумму - 33 миллиона гривен. Почти миллион долларов. Он ещё шутил в клетке в суде, что теперь он не Мерседес (такая у него была кличка), а Тесла - все время с браслетом, а тот разряжается. Уже выходя под конвоем из суда, чтобы отправиться в СИЗО, он передал крест и посох своему адвокату. Адвокат поцеловал его руку.
Я бы тоже сегодня поцеловала Павлу руку. Кто б знал, кто б знал, что именно у него, хозяйственника, человека, которого дразнили Мерседесом, окажется такой хребет. Что именно он, прагматичный Павел, будет иметь хребет крепче, чем Онуфрий.
В 2010 году я, гуляя по Лавре, случайно встретила отца Павла. Я взяла у него интервью, и меня ругали с Украины после того, как оно вышло - слишком хорошим у меня получился Павел, мы с ним говорили о розах в Лавре, о его любимом саде, и мне тогда показалось, что у самого Павла в душе - тоже цветы, красивый сад. А мне говорили - "Про Мерседес с ним поговори! Про часы! Про миллионы!". Но я ни о чем этом не знала, я видела лавру, розы, сад и посреди всего этого интересного для разговора священника. И я даже думать не могла в тот день, когда сидела напротив него, что он станет главным подвижником и мученником Украины.
Он сказал из клетки, что матери его нечего стыдиться, судят его за веру, а не за преступление, и сам он ни на кого не обижен, но передает следователей и прокурора в руки Божии. Это страшные слова из уст Павла. Ведь он сейчас не только священник, он - мученик. Он близко к Богу. Но ни следователи, ни прокурор, ни то, что сейчас играет роль президента Украины, этих слов пока не боятся потому, что не понимают их значения. А я бы поцеловала руку Павлу вчера