Je me suis trompée de jour, pour la fête de l'Archange Michel, je suis allée hier à l'église, et c'était aujourd'hui. Comme je m'étais confessée dimanche, je n'ai pas cru utile de recommencer , d'autant plus que je reste chez moi malade et à la diète, qu'est-ce que je pourrais dire? Mon père Valentin, et il n'est pas le seul, en a assez de voir des vieilles venir massivement faire la queue pour raconter en détail des peccadilles, mais le prêtre présent voulait absolument le tampon réglementaire pour me donner la communion, et manque de chance, nous étions si peu nombreux, que j'étais la seule à vouloir le faire. J'aurais dû demander la confession, quelle importance? Cependant, je pense que nous sommes en état de péché par définition, et que se presser comme un citron pour sortir tous les trois jours que nous avons juré en laissant échapper une fourchette ou traité la chienne de salope parce qu'elle avait pissé dans l'entrée, n'a pas beaucoup de sens. Surtout quand on communie tout le temps, comme on me prescrit de le faire. Le ménage tous les quinze jours suffirait bien, à la rigueur toutes les semaines mais tous les trois jours... Le pauvre prêtre, qui par ailleurs est très gentil, voulait me confesser après, et me faire communier, mais j'avais déjà mangé ma prosphore, et j'ai remis tout cela au lendemain. Cela me donnait au moins à confesser de l'avoir bêtement mis dans l'embarras.
Ce matin, le père Andreï m’accueille à bras ouverts, ravi : « Ne dites rien, je suis au courant. Ah que voulez-vous? Les prêtres aiment bien qu’on vienne leur parler!"
Ce serait bien s'ils pouvaient accorder leurs violons, quand même...
Enfin, j’ai
communié, j’étais contente de l’avoir fait. J’ai prié saint Michel d’intercéder
pour la Russie, ceux qui combattent pour elle, ceux qui subissent les combats,
ceux qui meurent au combat. Pour qu’il déjoue les entreprises des démons à l’intérieur
et à l’extérieur du pays, Dieu sait s'ils sont, en ce moment, actifs jusqu'à la frénésie. Et pour qu’il arrache la France aux griffes dans
laquelle elle est tombée.
Le ministre des Affaires Etrangères français, je ne sais plus comment il s’appelle, tellement c’est une tache insignifiante qu’on n’a pas envie de connaître de plus près, exhorte à ne pas prendre au sérieux les menaces russes de riposte nucléaire. Ah, ah, ça fait deux ans que dure le conflit, et ils n’en n’ont jamais fait usage... Imbécile criminel, en effet, et c’est heureux que les Russes ne soient pas fous, au contraire de toute votre équipe, mais si vous arrivez à les faire sortir de leurs gonds, je souhaite que la première bombe tombe sur l’Elysée et la seconde sur l’Assemblée nationale, toutes deux précises et chirurgicales. Même les plus endoctrinés des ocidentaux n'ont guère envie, après des décennies de démobilisation, où l'on a tourné la patrie en dérision et émasculé tous les bonshommes, d'aller se battre pour une cause qui ne les regarde pas, et quand je dis une cause... laquelle? Les intérêts de la mafia, le projet Israël bis? Et tous ces pourris ne savent plus comment pousser les sous-hommes surnuméraires au massacre. Un peu tôt, encore, pour prendre les gens au lasso, et les envoyer de force se faire hacher menu, comme en Ukraine, notre "modèle", notre laboratoire?
Hier, j’ai terminé un dessin du lac, et pendant que je me livrais à cette occupation, j’éprouvais une angoisse croissante, à cause de la vieillesse, de tous ces signaux qu’envoie la mort à l’avance, et puis, à cause de ce qui se trame, de cette bande d’assassins délirants qui ont fait de l’Europe une maison de fous furieux. Qui plus est, les gens commencent certes à comprendre un peu mais ils sont loin d’ouvrir tous les yeux, le formatage est une chose puissante, certains se sont faits avec, on le leur enlève et c’est la panique, il ne reste plus rien, leur personnalité explose. Pourtant, le dessin n’est pas particulièrement angoissé, il est mélancolique, coucher de soleil automnal, mais rien de plus... Le dessin permet qaund même de s’abstraire, découter de la musique, d’échapper à cette hypnose du dragon, à son tintamarre, au déroulement infini de ses écailles kaleidoscopiques dans la boue sanglante.
Triste
novembre abandonné,
Ton ombre
traîne sur les tombes,
Haillonneux et
déguenillé,
Tu vas
pleurant le long des combes.
Autrefois j’allais
visiter
Le jour dit
tous nos caveaux gris,
Des fleurs
nous allions déposer
Au seuil bien
fermé de la nuit.
C’est à moi
maintenant ici,
D’aller dormir
sous la terre noire.
Sous la croix
désormais ci-gît
L’enfant trop
recru de déboires...
Demain, dans
cinq ans, dans dix ans,
Sonnera le
glas du départ.
Combien
verrai-je de printemps,
Avant de
franchir le miroir ?
Combien de
chats irai-je enfouir
Avant de tomber
sous la faux ?
Je voudrais
avant de mourir,
Monter sur le
brillant bateau,
D’où m’éloignant
je pourrais voir
La clarté du
jour qui poindra,
Les anges et
leurs encensoirs
Venir vers
nous à petits pas.