L’été se prolonge dans
l’automne en s’élimant comme une mousseline brillante et légère, c’est dans le jardin une
incroyable douceur, transparente et paisible, les abeilles s’affairent, les
papillons s’amusent, et je ferais bien le jardin, mais j’ai eu des problèmes,
la dernière fois que j’ai forcé la dose, et j’ai dû aller à la clinique de
l’oeil, où l’on ma déconseillé les efforts physiques trop intenses... Je fais
aussi de la sinusite, et cela persiste plus ou moins, malgré les soins du bon
docteur Vassili Mikhaïlovitch. Je n’avais pas le moral, et puis, hier, j’ai
ressenti une sorte de paix douce et résignée. Au moins, si je perds la vue,
ai-je appris la musique, et je vais lui donner davantage de place.
En faisant mes courses, j’ai
découvert que trois maisons anciennes, qui demandaient désespérément
l’attention d’Anna Panikhina et de la Tom Sawyer Feast, n’ont pas tenu jusqu’au
moment de la susciter. Un barbare qui devait avoir un stock de peinture jaune
citron, les a toutes barbouillées intégralement, sans prendre la peine de faire
des encadrements de fenêtre blancs, quelque chose qui atténue le choc et brise
la monotonie criarde de ce ton étrange. J’avoue que par moments, je ne sais
plus que dire, et d’ailleurs, je ne dis plus grand chose. Le taxi qui m’a
accompagnée à Serguiev Possad était conduit par le cosaque Iouri, et tout le
long de la route, j’ai eu des chansons sur le Donbass. Il m’a parlé aussi des
trois maisons jaunes et m’a dit : « C’est effrayant ce qu’ils font
avec la ville, ils n’ont aucun goût, à un point qu’on a du mal à croire.
Serguiev Possad, c’est beau, restauré, pimpant et propre. Iaroslavl est une
ville magnifique. On a admirablement refait Rybinsk. Et même Rostov,
maintenant, on s’occupe de le restaurer normalement. Mais Pereslalv-Zalesski, c’est
l’horreur. Ils ont ravagé toute la berge de la rivière, plus un arbre, et pour
planter quoi, des trucs en plastique, des machins exotiques ? N’importe
qui construit n’importe quoi n’importe où. »
Comme quoi je ne suis pas la
seule à le penser. Je ferme ma gueule par lassitude et parce que je suis
française. « Vous croyez que de venir du Donbass vous facilite les choses
pour l’ouvrir ? » me demande Iouri.
Au café, j'ai été abordée par un père de famille, avec une petite fille de cinq ou six ans. Il venait du Royaume Uni, mais il n'avait pas une tête d'Anglais, plutôt un oriental, aux yeux clairs, un Libanais, un Syrien, peut-être. Il m'a dit que sa femme était russe, et qu'il venait de déménager définitivement à Moscou. Il était tout étonné de tomber sur des Français, et d'apprendre que nous avions aussi un Anglais, et des Suisses, des Américains... Pourtant, comme dit Gilles, ce n'est pas le climat ni la beauté de l'architecture et des espaces verts qui les attire ici!
J'ai été bouleversée par l'assassinat crapuleux du jeune activiste américain Charlie Kirk devant sa femme et ses enfants. Et surtout par la complaisance idéologique d'un certain type de gens complètement dénaturés qui cherchent à ce meurtre des justifications hypocrites. Partir du principe qu'un opposant politique n'est pas digne de vivre, c'est là un trait parfaitement totalitaire. C'est ce qui a permis toutes les grandes exterminations du XX° siècle, et cela continue plus que jamais. C'est-à-dire que maintenant, la caste étrange qui nous gouverne, constituée de mafieux pur jus, de politiciens pourris, de journalistes vendus et d'histrions stupides, trouve absolument normal de descendre tous ceux qui la contrarient et ne daigne même plus conserver les dehors de la légalité et de la démocratie dont elle nous rebat les oreilles, sachant que leurs troupeaux de mougeons sont désormais bien dressés. Evidemment, ce jeune homme est plus que jamais couvert de boue par tous ces démons, mais à écouter ce qu'il disait et la façon dont il le faisait, on se rend compte que lui, en revanche, était respectueux de ses interlocuteurs, si grotesques et hagards qu'ils pussent être, et revendiquait le droit de discuter de n'importe quel sujet ouvertement. C'est ce qui lui a valu une balle dans la tête.
Je ne le connaissais pas, je le découvre à la faveur des vidéos qu'on diffuse, et il est évident pour moi que c'était un juste, un homme courageux, lucide, qui essayait de remettre d'aplomb une jeunesse délibérément abrutie et poussée à la folie. Il pensait que les imbrications de la mafia globaliste occidentale et de l'Ukraine étaient telles que des personnalités comme Tucker Carson, Candance Owen ou lui-même pouvaient craindre d'être physiquement éliminés. Et c'est ce qui est arrivé.
Slobodan fait un bilan de cette nouvelle manière de se débarrasser des dissidents. Par la calomnie et l’assassinat lâche et fourbe. Et dresse le diagnostic de la maladie mortelle de la France.
J'ai vu que Pierre de Gaulle avait demandé la nationalité russe pour lui et sa famille. Cela me paraît hautement symbolique et bien inquiétant. Car cela semblerait indiquer que le petit-fils du général ne croit plus qu'on puisse encore sauver le pays et qu'il puisse en devenir l'homme providentiel. J'ai vu un débat avec Aldo Sterone sur le thème de l'émigration qui tente de plus en plus d'Européens. Les journalistes qui débattaient avec lui parlaient de ceux qui les traitaient de lâches, parce qu'ils partaient au lieu de se battre pour sauver leur patrie. Mais disaient-ils, eux-mêmes se battent-ils? Et comment? Le système est tellement pervers et bloqué que personne ne sait comment se battre. Ou alors, il faut prendre exemple sur le Donbass, ou sur les parents ukrainiens désespérés qui flinguent ceux qui ont envoyé leurs fils à la boucherie. Ceux-là n'ont plus rien à perdre. Et puis ils ont davantage l'expérience de la souffrance et du sacrifice. Devant ceux qui sont capables de n'importe quelle horreur, il faut ne plus avoir rien à perdre. Sinon, faut-il plus de courage pour rester que pour partir? Partir en demande pas mal. Rester en toute conscience pour sombrer avec le Titanic aussi. Je n'ai pas d'opinion et ne juge personne. Je pense que c'est une question de motivation. De motivation supérieure. Spirituelle, affective, culturelle. Il est très difficile, en France, de voir clair et d'entendre de toutes parts le moulin à mantras stupides de ceux que la propagande a tourneboulés, de ne plus savoir quel sujet aborder pour ne pas heurter la doxa politiquement correcte de l'interlocuteur. Très difficile aussi d'y élever des enfants en voyant tout ce qu'on enfourne dans leur cervelle innocente en sachant que s'y opposer peut éventuellement provoquer des ennuis terribles pour eux comme pour leurs parents.
Je regrettais de ne pas être allée à la procession dont le patriarche a restauré la tradition, à Moscou, pour cause de sinusite et de problèmes oculaires. Il apparaît qu'il y avait beaucoup de monde, et même énormément de monde. Je crois qu'au delà du fait religieux, les gens ont voulu marquer leur appartenance à la tradition russe. Mais bizarrement, on n'en a pas tellement parlé, et on a interdit les drapeaux monarchistes. Cependant, le tsar et sa famille ayant été canonisés, on a pu les faire participer à la procession sous forme de grandes figures, qui se confondaient de loin avec les pèlerins, comme si les saints et les martyrs de l'histoire russe marchaient à leurs côtés.
Le bon docteur ORL Vassili Mikhaïlovitch
m’envoie faire un scanner, car j’aurais un kyste, en plus de mon vieux polype. Il
m’a recommandé de rapporter avec moi mon vieux scanner de 2015 : « Pour
tout vous dire, je n’ai jamais vu, de toute ma carrière, un scanner et un
compte-rendu de cette qualité ». Et c’était pourtant un hôpital de
province, celui de Bagnols-sur-Cèze... Touchée, je lui réponds : « On
disait que la médecine française était la meilleure du monde, mais on la
détruit systématiquement, comme chez vous dans les années quatre-vingt-dix. C’est
du démolissage... » Il hochait la tête, avec un air compréhensif.
Ensuite, au café, le sympathique cuisinier, le tatar Ildar, est venu m'interroger sur la cuisine française, les spécialités régionales et mes préférences. "Vous savez, lui dis-je, quand j'ai eu mon bac, mon beau-père ne m'a pas offert une chaîne en or ou une montre, il m'a invitée dans le meilleur restaurant du coin, chez Pic, à Valence, voilà le genre de jeune fille que j'étais!" Ildar m'a parlé avec compassion des massacres de troupeaux qu'impose à nos paysans notre immonde gouvernement, et je lui a ai répondu: "En plus faux-cul, c'est notre dékoulakisation. J'ai une amie qui a trouvé un mot nouveau pour caractériser ce que nous vivons: le cocopitalisme. Le capitalisme pour les surhommes, le communisme pour les gueux."
Le lendemain de la première
procédure du docteur, je pétais le feu, et j’ai même fait le jardin. Mais après la
seconde, je ne peux pas dire la même chose, j’ai la tête lourde et embrumée, et
l’antihistaminique qu’il m’a donné m’abrutit complètement. Hier, au vernissage
de l’expo de Pacha Morozov, les gens ont dû penser que je sombrais dans le
gâtisme. Je ne trouvais plus mes mots, je ne savais plus où j’étais ni avec qui.
Pacha était avec Ioulia,
radieuse, bien habillée. L’amour l’a transfigurée, et tant mieux pour elle. Ses
tableaux sont très beaux, fascinants, avec des couleurs intenses et d’étranges
lumières. Il saisit les aspects mystérieux de la vie, comme tous les bons
peintres.
J’ai vu l’Anglais Michael,
revenu définitivement de son pays d’origine. Il ne supporte plus de s’y
trouver, d’abord à cause de ce qu’il est devenu et ensuite, à cause de la
politique de son gouvernement, qui le révulse. Mais bien qu’il soit ici avec
son épouse russe, il se sent un peu seul, car il parle très mal le russe et à
son âge, apprendre une telle langue est difficile. Cependant, une vieille
Anglaise l’a fait, afin de pouvoir traduire Pouchkine. Comme je ne suis pas en
état d’y aller, je l’ai envoyé à la rencontre annuelle des étrangers de Pereslavl,
où il trouvera des anglophones...
deux tableaux de Pavel Morozov
Je voulais aller à Moscou et participer
à la grande procession organisée par le Patriarche, comme avant la révolution,
pour fêter les saints métropolites et patriarches de Russie et implorer l’aide
divine. Mais j’étais complètement incapable de cet exploit. A ma grande joie,
la procession semble avoir été énorme. Digne de celles du métropolite Onuphre
en Ukraine. Cela ne plaira ni aux communistes, ni aux libéraux, qui ont d’ailleurs
plus de points communs qu’on ne le croit.
La procession du patriarche
De mon côté, j’ai essayé du papier
offert par Joëlle et Pierre, c’est une révélation. Les couleurs sont beaucoup
plus vives, le trait moelleux, un vrai plaisir.
Au réveil, j’ai trouvé des
considérations de Dany sur le contrôle total de nos vies et de nos comptes en
banque, avec misère obligatoire sous surveillance. Je sais que c’est en tous cas
le programme visé, mais il n’est pas sûr qu’on parvienne à l’installer. L’Europe
vacille, malgré la mafia qui s’y est repliée. Un saint starets envisage une trahison interne. Oui,
nous craignons tous ce genre de choses, mais je vois bien que la Russie a le
vent en poupe, et ses dirigeants sont on ne peut plus fermes et calmes, en ce
moment, sans sombrer dans l’agressivité délirante ni répondre aux provocations
diverses.
La mégère Ursula a fait le tour de l’Europe pour monter sa guerre, et s'est fait accueillir par des huées à peu près partout, mais cette charogne congelée n’en a cure. On dirait un automate, avec son brushing, son air con, son sourire fixe, et elle répète ses discours sans broncher, seul un coup de fusil pourrait arrêter cette mécanique, et encore, j'ai parfois la crainte métaphysique qu'elle ne soit plus qu'une espèce d'hologramme du diable. Elle a prétendu que les Russes avaient brouillé le GPS de son avion, ce qui a été démenti officiellement par les contrôleurs du trafic aérien, mais cela ne fait rien, tout le monde reprend cette accusation ridicule. Parce que ces gens écument de haine, parce que depuis trente ans qu’ils essaient de créer les conditions d’une guerre avec la Russie, le rusé Poutine a déjoué toutes les provocations, il a fait son opération de police, Boris Johnson l’a transformée en plaie ouverte, par laquelle se sont écoulées, à la grande joie des concepteurs de toute cette saloperie, des millions de vie slaves, et à cause de Trump, on n’irait pas jusqu’au bout du génocide européen définitif ? Alors la famille Soros et autres démons occultes cravachent cette vielle carne, pour qu’elle aille plus vite en besogne, pour sauver leur plan démoniaque. Ils cravachent aussi Macron, qui se fait huer également partout, en souriant avec une impudence de malfrat et en agitant les mains : « Gueulez, tas de sous-hommes, vous y passerez quand même, coûte que coûte, et je vous emmerde ! » Ils cravachent Zelenski, l’affreux gnome vert et crochu, quitte à le laisser pendre quand il ne sera plus nécessaire. Et tout cela a quelque chose d’hallucinant, l’énormité des mensonges, tous plus grotesques les uns que les autres, la stupidité, les grimaces, les mots creux, et le plus fantasmagorique, c’est que même si les gens deviennent nerveux et que beaucoup commencent à voir clair, il y a encore trop de Français complètement intoxiqués par un certain type de discours, de sophismes, de culpabilisation, d’inversions accusatoires, chez qui toute cette fausseté est devenue une seconde nature, et qui ne peuvent plus remettre quoi que ce soit d’équerre, on dirait les victimes d’une secte.
Cependant, ça gueule très fort dans les pays de l’Est, la Roumanie, la Bulgarie, ils ne sont pas aussi atteints. Et dans la malheureuse Ukraine, un père a vengé son fils, enrôlé de force, en flinguant l’infâme Parouby, dont la conscience est plus chargée qu’un super tanker. M’est avis que ce genre de choses pourrait commencer à faire tache d’huile.
Que les gens commencent à se défendre est notre seule chance ténue d’échapper à ce sabbat de sorcières et de démons qui non seulement provoquent notre perte, mais nous couvrent de honte. Philippot a montré une vidéo d’une parade militaire chinoise. Et je me suis prise à penser que jamais, dans mon jeune temps, je n’aurais imaginé me réfugier en Russie ni me retrouver du côté de la Chine communiste, et obligée d’admettre qu’en fin de compte, et quoique je pense de tout ce qui s’est passé au cours des dernières révolutions, c’est actuellement l’Occident qui se révèle la société la plus toxique, la plus stupide et la plus ignoble de la planète, discréditant le capitalisme et la finance pour les siècles des siècles. Quand je lisais les bandes dessinées de Lauzier, je retrouvais dans ses caricatures beaucoup de types d’imbéciles et de salauds qui pullulaient alors dans les facs et les milieux branchés, mais cela touchait surtout Paris, et je n’imaginais quand même pas que cette mentalité contaminerait tant de monde, ni que ces gens finiraient par prendre le pouvoir et s’y incruster, nous suçant le sang et nous inondant de poison, profanant tout ce que nous étions, tout ce qu’avaient fait nos ancêtres et nous précipitant dans la déchéance et le malheur. Cette caste, c’est le monstre d’Alien. C’est le chancre syphillitique de l’humanité.
Là dessus, j’entends une boomeuse de mon âge déclarer qu’on n’avait pas fait 1789, éliminé les rois et l’Eglise, pour être livrés à la dictature des Wokes et à l’islam, et de nombreux commentaires enthousiastes l’applaudissaient. Voilà comment raisonnent les toupies que sont devenus mes compatriotes. Peut-être, mémé, que si le Roi et l’Eglise avaient été respectés, nous n’aurions pas maintenant d’oligarchie transnationale maffieuse, de gouvernements de vendus et de pervers, le feu dans nos églises vides, et la cavalcade des envahisseurs à qui tous ces traîtres ont largement ouvert les portes, en leur faisant comprendre que la chasse était ouverte, que c’était open bar.
Eté indien sur mon jardin, et le papier de Joelle!
Eté indien
Le dernier
jour d’été nous épanche le miel
De son doux
vent doré sur les fleurs languissantes,
Il fait bon
vivre encore au seuil de l’éternel,
Il fait bon
ralentir la barque dérivante.
Il fait bon
hésiter sur les vagues des ans
Qui vont précipitant
le cours de ce voyage
Que nous
entreprenons dès notre plus jeune âge,
De l’aube au
soir venu, de l’hiver au printemps,
Du printemps à
l’hiver, jusqù’à la fin des temps,
Quand le
gouffre inconnu soudain nous engloutit
Dans le clair
tourbillon des soleils éclatants
Ou bien dans
le néant d’une impossible nuit.
Ici-bas le
soleil se couche et se relève,
Même la nuit
d’hiver recèle des rayons,
Ici-bas tout
renaît au rythme des saisons,
Avec l’humble
matin, avec le pain qui lève.
Ici-bas et
là-haut ne font peut-être qu’un,
Comme l’envers
et l’endroit, le fond et la surface,
La naissance
et la vie, l’enfant et le défunt,
Qui s’ouvrent
l’un à l’autre le chemin vers ta Face.
Le chat blanc et noir avait
grimpé sur les placards de ma cuisine, et j’étais ivre de rage, car je ne veux
pas qu’il aille marcher sur ce que j’ai posé là-haut, et puis j’ai en horreur
ce genre d’acrobates, qui cassent toutes les choses auxquelles je tiens. J’ai
cogné sur les placards pour le faire partir. Puis je l’ai revu, sur la
planche où je nourris mes parasites, il miaulait doucement et plaintivement, en
me regardant fixement. Enfin, alors qu’il prenait le soleil sur la terrasse, il
a tenté de venir sur mes genoux, mais je ne veux pas, car il est
sale et peut-être malade, et je vais l’emmener chez le véto, car j’ai peur qu’il infecte
les autres. Ce chat est une catastrophe. Je pense que c’est un emmerdeur, mais
il a faim, froid et mal comme les copains.
Mon jardin, à cause des pluies
incessantes et des visites, ne ressemble pas à grand chose. Je suis allée jeter
un vieux bouquet sec pour le remplacer, et je l’ai fait là où repose Georgette.
L’automne me ramène un an en arrière, quand elle est brusquement tombée malade,
avec les affreuses semaines qui ont précédé sa mort, et je me suis mise à
pleurer. Ma Georgette me manque, et aucun ne la remplace. Elle était si
intelligente, si délicate, Dany me dit qu’on ne peut pas dresser les chats, et
non, on ne peut pas les dresser. Mais Georgette comprenait tout, et elle
voulait me faire plaisir, elle s'adaptait. Sa joie était de se trouver auprès de moi.
J’ai passé la journée à
nettoyer la maison, à faire du bricolage et des rangements, et quand enfin je
suis montée à l’atelier, j’ai trouvé une merde sur l’escalier, et l’un de ces
malfaiteurs avait pissé dans la pelle à poussière. J’ai fait un test et installé une litière à l’endroit où Blackos me délivre son colis quotidien, en haut de l’escalier. Eh bien il s’est arrangé pour chier à côté, comme quoi il veut vraiment m’emmerder... Il n’est pas content, il avait conquis la place de Georgette, à côté de moi, sur mon bureau, et j’ai déplacé ce bureau sous les combles, et puis, Vassia s’y est plus ou moins installée, s’allongeant derrière mon ordinateur, comme Georgette. Il en est malade. De son côté, l’affreux Rom occupe une banquette dans cet atelier, et pisse rituellement sur le pied du lampadaire...
J'aurais dû l'appeller Otello...
Le dernier jour de cet été
pourri et pluvieux a été très chaud, j’avais des types venus
m’interviewer, puis le maniaque de la tondeuse, avant son retour à Moscou,
s’est bruyemment déchaîné devant l’ancien logement de l’oncle Kolia, qu’il a
complètement défiguré. J’aimerais assez l’automne,
tant qu’il est doux et doré, mais c’est souvent un moment où je suis malade, ou
bien mes animaux le sont, ou les deux.
Vassia du Donbass
Je n’aurais jamais imaginé que
notre classe politique, politico-médiatique, pût descendre aussi bas qu’en ce
moment, et sans la moindre vergogne. Macron est un menteur hystérique et
éhonté, spécialiste de l’inversion accusatoire, tout en lui est odieux et
infâme. Lui et toute sa bande ne reculent devant rien.
Ils sont en train de massacrer
tous les troupeaux français, de ruiner les éleveurs, de saccager les traditions
qui vont avec, et ils veulent obliger les gens à justifier de toutes leurs
dépenses, s’ils vendent, par exemple, un vieux vélo à une copine, ou s’ils
prennent plus de trois cents euros à la banque. C’est une spoliation organisée.
Il ne restera rien d’un des pays les plus beaux, les plus équilibrés et les
plus agréables à vivre du monde. Leur méchanceté stupide et inlassable rappelle
les bolcheviques des années vingt ou trente, et c’est en effet du même chaudron
qu’ils sont tous sortis.
La mentalité française est
quand même assez largement pourrie par un manque total de discernement, et
toutes sortes de réflexes conditionnés, toute cette réunionite, ces discours
creux, ce vocabulaire prétentieux, ces catégories politiques, ces aprioris, je
crois que je ne pourrais absolument plus le supporter.
Je traîne des maux de tête affreux, j’ai été réveillée par la douleur, et une sensation d’étouffement, c'est apparemment un virus qui se promène, et qui est passé par Gilles et Lika, avant de m'arriver.Je vais un peu mieux aujourd’hui,
les maux de tête sont tolérables et j’ai plutôt mal à la gorge, c’est moins
abrutissant. En fait, j’ai chopé un virus qui court partout et que Gilles et
Lika m’ont refilé. Le plus drôle est que nos derniers Français de passage semblent l'avoir emporté avec eux, on va encore dire que "célérusses".. Nous avons parlé de nos divers candidats
à l’émigration. «Ce n’est pourtant pas la qualité du climat ni la beauté de l’architecture
qui les attire, me dit Gilles en riant. On n'a pratiquement pas eu d'été!
- Non, ça c’est sûr !
Mais l’une me dit qu’elle a déjà pris son billet, l’autre que chic, chic, chic,
le moment de partir approche ! Et j'étais comme eux, même dans les années quatre-vingt-dix, comme quoi, en Occident, il y a un sérieux problème...
J’ai vu ce matin une info
comme quoi le Mossad détiendrait un kompromat contre Trump, ce qui ne m’étonnerait
pas, car ilradicalement changé de
position envers la pédophilie et la liste Epstein. Cependant, certains
commentaires mettent cela en doute. Je n’en sais rien, mais deux choses m’apparaissent
nettement : d’abord un pays comme Israël, enfoncé artificiellement au Moyen
Orient comme un coin, se révèle, par le biais de ses puissantes diasporas, transversal à tout ce que l’on appelle désormais l’Occident et qui n’a plus
grand chose à voir avec ce qu’il fut autrefois. Il en contrôle la presse, la
vie culturelle et politique. Une autre vidéo attire l’attention sur le fait que
les chéris des médias pour les prochaines présidentielles, Sarah Knafo, Louis
Sarkozy et Raphaël Glucksmann, malgré leurs différences d’opinions affichées,
sont très liés entre eux et ont tous le même point commun. Il est vrai que l’UE
a les valeurs du Talmud, d’après la mégère Von der Leyen. BHL prétend que la
France est juive depuis l’aube des temps, et d’ailleurs, à ses yeux, l’Ukraine
et son Zelenski d’autant plus, d’où son ignorance délibérée du folklore nazi
des joyeux tortionnaires des bataillons punitifs, ce qui est mal en France passe très bien là-bas. C’est amusant, cette fusion
du nazisme et du trotskisme dans le chaudron du capitalisme mafieux, on se
demande comment les malheureux pays d’Europe pourront s’en sortir, d’autant
plus qu’en France, les gens sont loin d’être lucides et gobent toutes les
énormes conneries de la propagande avec une naïveté de mougeon bien dressé, et comme me le dit ma soeur, plus ils sont diplômés et mieux ça passe. Pourtant, ça bouge: les Anglais se rebiffent devant le désastre dans lequel on
les a plongés, leurs petites filles violées, à tous les coins de rue, par les
gardes plus ou moins bronzés de Soros et autres malfaiteurs occultes; les Irlandais, les
pauvres, qui ont eu tellement de mal à se débarrasser des Anglais; et puis les
pays de l’Est qui comprennent beaucoup plus vite que ceux de l’ouest, et sont
plus réactifs. La question n’est pas la victoire de la Russie en Ukraine, car on va tout faire pour créer des Ukraine partout. Mais
la liquidation de ces réseaux d’influence du Mossad et des firmes
supranationales mafieuses anonymes. Tant que l'humanité ne s'en sera pas débarrassée, nous serons sous la menace d'une récidive d'épouvante globale et de génocides massifs.
L’autre aspect, c’est que les
gens au pouvoir dans tous les malheureux pays de l’ouest, en dépit de leurs
costars coincés, de leurs cravates et de leurs brushings, sont soit des homos,
soit des phacochères frénétiques qui ne peuvent résister à un coup de queue, à
croire que toute leur cervelle est localisée en cet endroit qui n’a pas été
prévu pour elle. Il serait temps d’avoir envers eux des exigences de vertu
familiale, au lieu de proclamer, comme tous les crétins, que c’est leur vie
personnelle et que cela ne nous regarde pas. Bien sûr que cela nous regarde, si
le pantin élu devient le jouet du Mossad parce qu’il a baisé une mineure. Car
ce n’est plus notre élu qui gouverne, c’est le Mossad. Ou la mafia.
Je vois sur facebook des textes sur la prière tout à fait exaltants, la paix, la joie, la transfiguration, l’amour sans limite. Je suis bien loin de tout cela malgré mon grand âge, et malgré quelques expériences ineffables. En voici un:
« Pendant de nombreuses années, le grand atelier de couture du Monastère fut confié aux soins du père Diadoque, moine modèle en tout, exact jusqu’à la pédanterie ; aimant beaucoup les services liturgiques, ayant beaucoup lu, d’un tempérament silencieux, noble dans ses relations avec les gens, il jouissait de la considération générale. Un jour, lors de la fête de son saint patron, en entrant chez lui, je le trouvai en compagnie de ses amis spirituels : d’un père confesseur, du père Trophime et du starets Silouane. Le père confesseur leur avait raconté quelque chose qu’il avait lu dans un journal et, se tournant vers le starets Silouane, lui demanda :
– Et vous, père Silouane, qu’en dites-vous ?
– Moi, cher père, je n’aime pas les journaux ni les nouvelles de la presse, répondit-il.
– Et pourquoi ?
– Parce que la lecture des journaux obscurcit l’esprit et constitue un obstacle pour la prière pure.
– C’est étrange, dit le confesseur. À mon avis, au contraire, les journaux aident à prier. Nous vivons ici au désert, nous ne voyons rien, et ainsi l’âme oublie progressivement ce qui se passe dans le monde, se renferme en elle-même, et de ce fait la prière se relâche. Quand je lis des journaux, je vois comment vit le monde et combien les hommes souffrent, et cela provoque en moi le désir de prier. Alors, soit que je célèbre la liturgie, soit que je prie dans ma cellule, de toute mon âme j’intercède auprès de Dieu pour les hommes et pour le monde.
– L’âme, quand elle prie pour le monde, sait mieux sans journaux comme toute la terre souffre, elle sait quels sont les besoins des hommes et elle a compassion d’eux.
– Comment l’âme peut-elle savoir par elle-même ce qui se passe dans le monde ? demanda le confesseur.
– Les journaux ne nous informent pas sur les hommes, mais sur les événements, et cela d’une manière inexacte ; ils jettent l’esprit dans le trouble et, malgré tout, ne nous apprennent pas la vérité. La prière, par contre, purifie l’esprit et il voit mieux toutes choses.
– Ce n’est pas clair pour moi ; que voulez-vous dire ? demanda à nouveau le confesseur.
Tous attendaient la réponse du starets Silouane, mais, lui, il restait assis silencieux, la tête inclinée, ne se permettant pas en présence du confesseur et de vieux moines d’expliquer de quelle manière l’âme, éloignée de tout et priant pour le monde entier, peut connaître par l’esprit la vie du monde, les besoins et les souffrances des hommes. »
Archimandrite Sophrony : "Starets Silouane, moine du Mont Athos"
Cet extrait m’a plongée dans un abîme de réflexions, car j’en suis au stade du père confesseur, enfin non, bien sûr, il était sûrement bien plus avancé que moi, mais disons que je ressens les choses de cette façon. Il faut être un saint pour les voir comme Silouane. Il faut avoir une vie spirituelle extrêmement accomplie. Mais il s’agit certainement aller dans ce sens. S’abstraire de ce malestromm perturbant, sans tomber dans l’indifférence, dans l’ignorance volontaire du malheur général.
A l'église, j'ai été abordée par une jeune femme qui avait repéré mon livre de prières en français. Une jeune Moscovite très charmante, enchantée de trouver une Française, car elle adore la France et les Français, et voudrait s'installer ici. Elle est architecte. Cette rencontre m'a fait un curieux effet, car au même âge qu'elle, j'étais émerveillée de rencontrer des Russes. Nous avons parlé de la France et elle m'a écoutée avec la compassion dont je faisais preuve envers les vieux émigrés de l'église de Vanves, venus de féériques lointains septentrionaux s'échouer dans une misérable banlieue! Etrange tour du destin... Je pouvais imaginer qu'un jour la Russie nous redeviendrait accessible, mais pas que l'Europe deviendrait une sorte d'URSS ultracapitaliste et perverse que ses habitants se mettraient à fuir à leur tour.
J'ai appris avec grand bonheur qu'existait depuis 2018 une sainte félinophile reconnue, dont je livre ici l'icône à toutes les victimes de parasites à quatre pattes et à moustaches.
Mes Français sont partis ce matin. Hier, je leur ai fait faire la route qui longe le lac, par dessus lequel flottaient des nuages énormes, les coupoles du monastère Nikitski luisaient dans de longues écharpes de vapeurs bleues et de grandes fleurs roulaient à la lisière des champs leur écume jaune. J’ai terriblement mal à la tête, je m’endors tout le temps. J’ai mal partout. Il pleut des cordes, et je n’ai aucun courage, alors que j’ai plein de choses à faire. Je n’ai pas trouvé la force d’aller à l’église hier, ou plutôt, la veille mes Français qui avaient faim m’ont entraînée au restaurant, je ne me sentais pas d’aller prendre la communion en touriste, par dessus la jambe. Nous sommes allés, à l’instigation de Gilles, au concert du groupe Raices, racines, je crois que ce sont des Mauritaniens. Je ne l’ai pas regrettée, j’étais hypnotisée par leur musique du désert et des étoiles, et je sentais qu’elle avait quelque chose de profondément bénéfique, comme toutes les musiques traditionnelles. Et puis les musiciens eux-mêmes me fascinaient. Je les trouvais beaux, ils avaient quelque chose de noble, de digne, de naturel et de chaleureux qui me rappelait les cosaques Nekrasovtsi que Skountsev m’avait présentés, ou la merveilleuse grand-mère de Sérioja. Des gens proches de la terre, orientés vers le ciel, en communion avec tout, des gens normaux. C’est en voyant de telles personnes que l’on comprend à quel point nous avons dégénéré.
Il y avait un homme au type arabe, deux autres plutôt africains, et des femmes à la fois bien en chair, légères et gracieuses, leurs danses évoquaient l’antiquité, elles venaient du fond des siècles, et tous tiraient une grande joie de la participation des spectateurs, qui tapaient dans leurs mains, une jeune femme est venue danser avec eux. Ils se sont pris en photos avec des gens du public, et le drapeau de leur pays qui n’est reconnu par personne, en tous cas pas par l’ONU, ce truc au service des USA. Ils avaient de beaux vêtements. Cet Arabe, et ces deux noirs, vêtus d’oripeaux contemporains, se fondraient dans la foule triste du métro et perdraient leur grâce et leur noblesse, mais dans leurs draperies traditionnelles, ils avaient fière allure, comme leurs ancêtres et comme autrefois les nôtres. Le problème n'est vraiment pas, pour les hommes, de porter des robes, mais d'en porter de viriles, et pas des jupettes grotesques avec des escarpins. Les femmes, recouvertes de voiles, avec des bijoux qu’on voit déjà chez les Egyptiens et les Sumériens, n’avaient visiblement aucun complexe, elles ne rasaient pas les murs, elles existaient vraiment, l’une d’elles, qui parlait russe, avait fait ses études à Moscou. Nous avons échangé, les Russes, les Français, les Mauritaniens, dans un respect mutuel, et je comprenais mieux que jamais à quel point il était important qu’ils fussent de vrais Mauritaniens, et que nous gardions ou retrouvions notre nature de Français et de Russes, notre culture, notre authentique diversité et que nous mettions fin au méfait véritablement raciste qui consiste à nous mélanger de force en effaçant tout ce qui fait notre originalité et notre beauté spécifiques, en détruisant notre héritage qui remonte parfois à des milliers d’années. Ces gestes, cette musique, nés du sable et du ciel, à la fois anciens et éternels, et la tradition russe, éclose dans les forêts humides et neigeuses, dans les steppes eurasiatiques, chacun de ceux qui gardent tout cela est irrigué par le cosmos entier, son instant présent contient l’abîme des âges.
Une vidéo m’a sauté aux yeux, un bébé qu’on a retiré à sa mère porteuse pour le donner à celui qui l’avait acheté d'avance, un homosexuel qui joue à être maman, et toute cette ignoble affaire fait fi de la merveilleuse alchimie de la nature, des échanges de cellules entre l’embryon et la mère, de tout ce que ce bébé avait déjà perçu in utero, des liens déjà créés. Et l’enfant hurlait, séparé de celle avec laquelle il avait commencé à vivre, pour être donné à ce type qui n’aura jamais les qualités d’une mère, même si, au delà du caprice, il se prend d’affection pour ce petit être. Il hurle, et je pense à sa vie déjà si gravement oblitérée, par des idéologies de tarés qui violent en permanence les lois de l’existence.
Et puis un paysan revient sur le massacre de nos animaux domestiques par la même clique de nuisibles qui dispose ainsi de l'existence des enfants, et en fait le trafic, ou le justifie. On va en éliminer des centaines de milliers, pour faire place nette, et l’on fait fi ici des liens qui existent depuis des millénaires entre nos animaux et nous, on traite ces humbles créatures d’une manière si infâme qu’en effet, consommer de la viande devient une sorte de crime, car nous n’avons pas le droit de transformer la création de Dieu en marchandise. Tout être adéquat le sent avec ses tripes et avec la mémoire de ses myriades d'ancêtres, avec les prolongements métaphysiques de son âme, la honte, la colère et le chagrin le submergent. Mais ils n'ont plus d'âme, et c'est là l'essentiel du problème. Ceux qui ont pris le pouvoir et poussent les troupeaux au massacre, les troupeaux d'animaux et les troupeaux d'hommes dénaturés et abrutis, n'ont pas d'âme.
Mes Français n’ayant pas fait
de traductions assermentées de leurs papiers, nous avons perdu des jours
précieux, et nous n’avons plus le temps de faire établir leur passeport
intérieur. Nous avons visité la maison de
Falelieievo, c’est un endroit si beau et si paisible, et pas plus loin du
centre de Pereslavl que ne l’était ma datcha de Krasnoié. De plus, en été, on a
le voisinage de Marina et de sa charmante mère, les expositions, les concerts
et les rencontres qu’elles organisent pour rénover l’église. Mais en fin de
compte, la maison n’est pas disponible de sitôt, à cause de problèmes
d’héritage inextricables. Nous avons vu une autre maison, que l’agent
immobilier Alexandra ne voulait envisager pour personne, je ne sais pas
pourquoi, et que la femme du père Vassili me vantait depuis longtemps. Elle
n’est pas chère, et c’est à Pereslavl, dans un coin encore merveilleux, à la
limite, elle aurait même bien fait pour moi. Elle est plus grande que je ne le
pensais, avec un grenier aménageable, le chauffage central électrique, et le
terrain est grand, la maison bien séparée des voisins, au fond d’une impasse,
avec alentour des champs et des bois. Nous aurons bientôt toute une famille nombreuse de Français à Pereslavl.
Après cette visite, et la séance matinale à l’immigration,
j’avais une rencontre avec des gens que m’envoyait l’institut Philarète, des Sibériens
très gentils. Ils voulaient savoir
où en était la France du point de vue spirituel et pourquoi nous avions décidé
de partir. Je suis remontée à Vatican II et mai 68. Je leur ai parlé du
démolissage de la culture, de l’agriculture, de la classe moyenne, et des
compromissions de l’Eglise romaine avec la modernité. Marie en a rajouté une
dose. Ces gens étaient des tatars qui avaient choisi l’orthodoxie.
Quand j’entends et vois
Macron, je comprends comment on peut en arriver au meurtre politique, Charlotte
Corday, Fanny Kaplan... Ce type est un tel concentré de saloperie, de fausseté, de bassesse, on comprend qu’il ait été promu par des gens comme Attali et
BHL : c’est un golem très réussi. L’entendre pontifier des absurdités et
des mensonges énormes, et savoir que nombre de pauvres décérébrés qu’il mène à
l’abattoir reprennent tout cela en choeur me donne le vertige et la nausée tout
à la fois. Et j'en ai d'autant plus de colère et de chagrin que d'écrire mes souvenirs me fait revivre dans la France d'alors, où tout était bien sûr déjà en germe, mais où tant de choses subsistaient de notre honnête et douce façon de vivre.
Et parmi les nombreuses
victimes françaises de cette nullité sadique, plus personne ne se révolte vraiment. Sous la dictée de l’angoissante
Ursula, avec ses yeux de veau en gelée et son sourure d'automate, il envoie au massacre des milliers de
malheureuses bêtes, naufrageant définitivement les derniers éleveurs qui ne
réagissent plus. Il me semble que mon défunt beau-père aurait enterré déjà
plusieurs sbires de ce fourbe au fond de son parterre. A voir ce scandale, je
pense à la dékoulakisation des années trente, en plus faux-cul. J’en ai le
coeur soulevé, j’aimerais pouvoir pendre un préfet avec les tripes d’un
gendarme sur le bûcher d’un député. Ce qui est une figure de style, car je suis fondamentalement incapable de faire de mal à une mouche, contrairement à eux, qui ont tout le sang de la guerre d'Ukraine sur les mains.
Mais ces crimes contre la vie,
contre la nature, nous allons les payer. Nous allons les payer, tous :
ceux qui les ordonnent, ceux qui les exécutent, ceux qui ne s’y opposent pas.
Et en premier lieu, le sinistre petit bellâtre en costar, avec sa voix d’acteur raté qui se parodie lui-même,
j’espère qu’il prendra particulièrement cher. Quand je pense qu’à cause de
lui, de ses parrains, de ses prédécesseurs et de ses comparses, la guerre a
fini par advenir, entre la Russie et l’Ukraine manipulée, et qu’elle se
poursuit, au prix de milliers de morts, à la grande joie de ce pervers et de
toute sa clique d’intrigants et de mafieux ! Et c’est lui qui vient nous
dire que « Poutine ne respecte jamais ses engagements » ou que « Poutine
est un ogre et un prédateur », tremblez pauvres connards de service, qui
sucez votre tototte devant les hypnotiseurs de la télé ! Car ce n’est pas
le marchand de sable qui va passer mais la faucheuse à grands coups d’ailes. Et
jusqu’en enfer, vous continuerez à têter et bêler sans rien comprendre.
Hier soir, nous avons dîné
chez Gilles, barbecue dans le jardin, il faisait un froid de canard, nous avons
eu trois semaines d’été étouffant et orageux plein de moustiques, entre un
printemps glacial et un automne précoce. J’étais fatiguée, migraineuse,
les conversations me saoulaient. Mais les Français et Gilles s'entendaient bien, c'est le principal. La situation en Russie que décrivait Gilles me rappelait Ivan le Terrible et les traîtres boyards, mais Poutine est beaucoup plus cool et patient que le tsar.
Ce matin, j’avais une autre
rencontre au café. Une Russe et ce que je croyais être un Français, mais non,
c’était un vieil intellectuel russe qui a vécu en France avec une femme
française, un homme charmant et intelligent, qui a aussi un blog. Il me propose
son aide pour obtenir la nationalité russe. Un de ses amis fait des listes
de Français méritants qu’il communique à Lavrov. Je pense souvent avec
attendrissement à un imbécile qui me mettait continuellement au défi de « prendre la
nationalité russe », comme quoi d’après lui, je n’avais pas la moelle,
alors que contrairement à la légende, non seulement je ne touche rien de
Poutine, mais que recevoir la nationalité présente pour moi toutes sortes de
difficultés, car je n’entre dans aucune case administrative... en somme, je suis arrivée trop tôt.
Cet homme, Mikhaïl Alexandrovitch, a des amis en commun avec moi, et notemment ma chère et regrettée mère Alexandra, qu'il connaissait quand elle allait encore au monastère de Bussy.
Je m’active pour nettoyer la
maison, ce qui est toujours un exploit, à cause des chats, et puis aussi de la
poussière, de la boue, des insectes... Surtout les chats. Félix, l’intrus noir
et blanc, est en plus malade, il a un oeil purulent, comme beaucoup de chats
dans la débine.Robert avait le même
problème, lui mettre quelque chose dans l’oeil, c’était mission impossible,
mais il est si glouton qu’il avalait les antibiotiques avec sa bouffe. Félix
est impudent, mais trouillard, je ne sais pas comment le soigner ; et à
vrai dire, je donnerais tout pour ne plus le voir. Il me surveille en miaulant à
fendre l’âme, avec son air con. Je me suis retenue je ne sais combien de fois
d’adopter des chattes en détresse qui étaientsi sympathiques, sur les photos des sites spécialisés...
Alors que les animaux tournoyaient comme des chacals autour de moi, dans la cuisine, j’ai commencé à chanter en slavon : « Seigneur
Jésus Christ, Fils de Dieu, aie pitié de moi, pécheur » et ils ont arrêté
de miauler, ils m’ont fichu la paix, c’est étonnant. Quand je prie, le matin,
l’affreux Blackos arrive aussitôt ; il se tient devant moi, me regardant
avec des yeux de merlan mort d’amour.
On abat délibérément, sous un
prétexte fallacieux, les bêtes des éleveurs français, et de voir partir ces
vaches confiantes et leurs veaux, vers l’angoisse et la mort, tandis que leurs
propriétaires poussent des clameurs révoltées me retourne les tripes. Jamais je
n’aurais cru, dans les années soixante, soixante-dix, que je verrais un jour
cette horreur. Ce sont les politiciens, leurs préfets et leurs gendarmes, qu'il faudrait euthanasier.
Parallèlement, on déclare que
les logements des Français sont trop grands, et ceux qui disposent de plus de
vingt mètres carrés devront payer une taxe sur l’excédent. C’est de la
spoliation pure et simple. Chaque fois que j’apprends ce genre de choses, que
je pense à mon enfance, à ma famille, et à ce qu’il en reste, j’ai la larme à
l’oeil, et la colère au coeur. On assassine la France. Que soient maudits les
êtres qui ont ourdi tout cela. Ils n’ont plus d’âme depuis longtemps. Ce sont
des cellules cancéreuses, le chancre mortel de l’Europe.
En somme, c'est le cocopitalisme, le communisme pour nous, le capitalisme pour eux, et pour les animaux et la nature, l'enfer.
J’ai vu une jeune femme russe
qui planifie son retour au pays, depuis la France, à cause de l’atmosphère
étouffante, de la russophobie délirante, des réflexions hostiles adressées à son fils aîné à
l’école. Juste après notre entrevue, j’ai reçu un couple de Français qui
émigre, accompagnés de leur petite-fille, dont les parents songent aussi à suivre leur exemple. Une lointaine origine russe leur a permis de recevoir la nationalité.
En revanche moi qui fut une des premières hirondelles, je n’entre dans aucune
catégorie administrative, même pas la plus exacte, l’émigration pour des
raisons de conviction idéologiques, car l’ukase du président est apparu longtemps après mon arrivée en Russie.
Ces Français modestes ne
sont pas d’accord avec les orientations qu’a pris la France dans tous les
domaines, et considèrent qu’on leur pique l'essentiel de ce qu’ils gagnent, c’est ce que
tout le monde me dit. Je les ai emmenés voir une maison au village de Falieïevo, qui a l'air au bout du monde, mais n'est qu'à 15 mn du centre de Pereslavl. Puis nous avons fait la rituelle visite à l'église des Quarante Martyrs, après une pause au café français. D'impressionnants nuages noirs se crispaient au-dessus des eaux sombres et brillantes où passaient de petits bateaux colorés, et des canards.
J’ai vu aussi au café un
général des forces spéciales d’intervention, avec sa famille. Il voulait me
rencontrer, car c’est un ami du père Basile, de Gilles et du père Nikita
Panassiouk ! C’est une sorte de grand ogre très cordial, dont le nom de guerre est Khan, ce qui lui va très bien. Il est en ce
moment au Donbass. Son fils y a combattu six mois, il est affecté ailleurs, et
il vient de se marier. Quand je lui ai raconté mon épopée avec Katia, il m’a
pris les mains avec enthousiasme.
A la caisse du supermarché,
avec mes Français, je voyais un type qui nous surveillait, dévoré de curiosité. Il
nous a poursuivis jusqu’à la voiture : « D’où venez-vous, les
gars ?
- De France. »
Il nous a fait un large
sourire, les pouces levés.
Nous avons entre deux coups de
pluie des journées douces et tièdes, et je passe mon temps à ramasser et
conditionner des poires, et aussi des prunes, il y en a moins que d’habitude,
mais quand même. Les guêpes me voltigent autour avec reconnaissance, elles ne
me piquent jamais.
Tania est repartie ce matin,
la mort dans l’âme : « Ici, j’ai l’impression d’avoir trouvé une
famille et je repars chez les zombies. » Mais elle a mis beaucoup de
choses en place pour son retour définitif.
Je suis allée, avant de
prendre congé d’elle, à la liturgie du petit matin. Il faisait frais et humide.
Le père Andreï, comme je lui parlais de mon indignation devant les fake news
françaises et les commentaires idiots qu’elles suscitent, m’a dit :
« Pardonnez-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font. » J’aurais pu lui
répondre que selon Dostoievski, la bêtise pouvait parfois devenir un crime. Mais
ce n’était pas le lieu d’entamer un tel débat.
J’en ai sur Telegram, avec un jeune prêtre catholique, de très intéressants. Nous avons parlé de la chute,
de la place de la Création dans le salut, des animaux. Il me dit que le Christ,
en s’incarnant, avait récapitulé en Lui, toute la Création, et qu’en effet,
comme le pensent les orthodoxes, elle est transfigurée avec les saints. Mais il
réfute les idées de certains écologistes qui mettent l’animal au dessus de
l’homme, et souhaitent sa disparition. Moi aussi, car si les animaux et les
hommes ont beaucoup de choses en commun, nous différons sur des points
évidents : les animaux sont incapables de notre épouvantable et perverse
cruauté. Ils n’ont pas de création artistique. Je veux dire qu’ils peuvent
secréter de la beauté, dans ce qu’ils confectionnent, mais il n’ont pas
d’intention créatrice. Ils peuvent prendre du plaisir à chanter, et même à
danser. Mais pas composer une symphonie, ni écrire un roman, un poème. Enfin,
s’ils participent certainement à leur manière de la Divinité, ils ne la
conçoivent pas, et ne communiquent pas avec elle. Mais c’est peut-être une
question de niveau d’évolution, car je pense que la Vie existe pour produire
des créatures conscientes qui en adorent le Créateur et s’unissent à Lui en la
transfigurant.
Pour en revenir à la désinformation, c’est ahurissant. La presse française fait dans l’inversion accusatoire et la
calomnie systématique. On peut dire que tout ce dont elle accuse les
Russes, ce sont les Ukrainiens et leurs parrains qui le commettent. C’est ce
que j’ai souligné dans un commentaire sur Facebook. Un parfait inconnu me répond alors élégamment : « Retourne dans ton EPHAD, morue. »
Vraiment, le troll pro ukrainien, c’est la classe... Pire encore: un autre, sous la vidéo de Douguine, place une photo de poulet grillé avec la légende: "Salutations à Douguine de sa fille Daria", et une ribambelle de smileys ricanants. J’ai pensé aux années
vingt en Russie, ou à Soljénitsyne conseillant aux intellectuels
distingués persécutés par les droits communs au Goulag de jurer de façon ordurière pour
avoir la paix. Je peux proférer des jurons orduriers, mais quand ça vient de
trop bas, je n’ai même pas envie. Simplement, lorsqu’on en arrive là, c’est que
le totalitarisme est déjà bien installé. Pas d’arguments, des insultes, et bientôt
des lynchages. L’arrogance des cancrelats qui, dans les époques normales, sont
si vite remis en place par la communauté qu’ils restent plus ou moins tapis
dans leurs ténèbres, attendant, pour se manifester, qu’arrive une guerre ou une
révolution.
Slobodan décrit dans son
Antipresse le désinformation infâme dont la Serbie a été victime, pour
permettre l’intervention de l’OTAN en la justifiant auprès des imbéciles.
Comment toute la population des Serbes de la Krajina a dû choisir entre la
valise et le cercueil, tandis que les Européens considéraient que c’était bien
fait pour leur gueule, puisqu'on avait réussi à faire passer un peuple de
résistants comme les Serbes pour des fascistes, alors que ceux qui l’avaient
toujours été dans l’affaire, c’étaient les Croates, exactement comme en
Ukraine, et Slobodan développe ce parallèle intéressant. Avec à la clé toujours
les mêmes malfaiteurs, les mêmes manipulateurs, les mêmes menteurs éhontés. J’avais
alors compris que tôt ou tard, l’OTAN déclencherait une guerre avec la Russie,
selon le même scénario. Et en effet.
Les gens croient n’importe
quoi, et sont dans une confusion extrême. Je défends les paysans, mais ceux-ci
sont souvent allés avec enthousiasme à la rencontre de ceux qui ont causé leur
perte, ils se sont jetés sur le remembrement, les pesticides, les machines
coûteuses, et continuent à penser que la nature est destinée à être exploitée à
mort, en éradiquant toute espèce jugée nuisible, dès lors qu’elle diminue le
rendement et les recettes. On a voulu en faire ici, en Russie, des prolétaires,
en Europe, des agriculteurs. Tout ce qu’on veut, mais pas des paysans, des
paysans enracinés qui connaissent et respectent leur environnement, au lieu de
le violer en permanence.
Je ne peux plus regarder les
reportages sur les abattages de troupeaux entiers, sous le prétexte fallacieux
d’une maladie bénigne, cela me rappelle le Covid, et les analogies entre la
façon dont on traite les animaux, et dont la caste traite les gens sont si
évidentes que cela me fait peur. La méchante stupidité de ces créatures des
ténèbres ressemble beaucoup, en plus faux-cul, à celle des bolcheviques de la
collectivisation, qui enfermaient, selon Alexandre Panarine, les troupeaux derrière des barbelés, en
interdisant aux paysans qui en avaient été les propriétaires de venir les
nourrir, ou de s’en nourrir, . Il s’agit de la
destruction systématique d’un mode de vie, et des êtres qui le constituent,
soit les éleveurs d’un côté, les bêtes de l’autre. D’un mépris satanique pour
les uns et les autres. D’une cruauté glaciale et calculatrice. Et il se trouve
des éleveurs pour mettre les loups en cause, mais ce sont les préfets, les
députés et les technocrates qu’il faut éradiquer. Le loup fait partie de la
nature, il y a sa place, il a lui aussi le droit de bouffer, et une fonction à
remplir dans l’ordre divin, et puis il est noble, à l'inverse de ceux qui le traquent.
Je ne peux plus regarder les
reportages sur les incendies gigantesques à répétition, et rien ne m’ôtera de
l’idée qu’ils participent du même processus. J’ai lu qu’un projet de panneaux
solaires était en cours, quoi de mieux, avant de vitrifier toute une région,
que de l’incendier à mort pour faire place nette ? Comme cela se produit
au moment des deuils, mon cerveau se refuse à assimiler ce qui se produit, la
France mise à feu, et on peut le dire, au vu des agressions incessantes, à sang.
Et au pillage. De tous côtés, ce ne sont que destructions affreuses et
spectacles dégradants, discours affolants de haine et de stupidité, mensonges
et calomnies fabtasmagoriques. Des gens cultivés et théoriquement intelligents qui sombrent
dans le délire paranoïaque le plus absurde. Des gens incultes au delà du
possible qui éructent des insultes et des accusations aberrantes. Et tout cela
s’agite au milieu du désastre, crie, hurle, gesticule, grimace, glapit, exhibe son cul
et ses répugnants petits vices, en accusant la terre entière de sa propre nullité.
Olga Filatova nous parlait
d’un analyste russe, selon lequel l’abrutissement des masses était un programme
d’ingénierie sociale délibéré, ce dont je ne doute plus, et ce n’est pas
nouveau pour moi. Mais il observe que les manipulateurs responsables, ceux qui
ont initié tout cela et se croient d’une autre essence, deviennent eux-mêmes de
plus en plus stupides, ce qui est évident, quand on regarde le personnel
politique français, par exemple. Et les soi-disant intellectuels à son service. Mais c'est justement peut-être parce qu'ils s'auto sélectionnent et font barrage à tous les autres.
Il m’est très difficile de
garder de la charité chrétienne pour les dégénérés et les pervers qui se
multiplient et font tant de mal, et de ne pas éprouver de colère lorsque
j’entends leurs discours ou que je lis leurs commentaires.
A ce sujet, j’ai vu une
émission très intéressante de Pierre-Yves Rougeron, au sujet du burn out, et
des personnalités toxiques qui font du travail un enfer. J’ai connu cela, et je
pense que le travail est presque toujours un enfer. A cause des personnalités
médiocres, intrigantes et perverses qui prennent le dessus, et placent aux
commandes des gens comme eux, et chez les indépendants, à cause de l’Etat et de
l’administration, où de telles personnes sont de plus en plus dominantes et ne
laissent pas arriver les autres, qui persécutent artisans, commerçants et
agriculteurs, avec la méchanceté et la persévérance typiques des minables et
des parasites. L’émission faisait justement l’analyse du processus qui dépasse
largement aujourd’hui le cadre de l’entreprise, de la fonction publique, et
atteint le pays entier. Les pervers narcissiques sont aux manettes partout,
toute l’Europe est devenue la proie de ses pervers et de ses médiocres qui la
précipitent dans le chaos car ils ne savent pas faire autre chose et haïssent
la vie, la vérité, le talent, le courage et la pureté. L’invité de PYR parlait
du recours systématique des pervers de bureaux à l’inversion accusatoire pour
déstabiliser leur victime et lui faire perdre la raison, eh bien c’est ce qui
est pratiqué depuis des décennies par une certaine caste, contre les opposants
en France, contre tous ceux qui dépassent le niveau de la merde, et en ce
moment, contre la Russie. Et il est inutile d’apporter des contre arguments,
car on ne vous laisse pas parler, vous avez tort par définition , « retourne
dans ton Ephad, morue ! » On ment encore et toujours, avec aplomb,
jusqu’à ce que la personne sensée doute de son jugement, tandis que les fous et
les imbéciles, qui ont depuis longtemps perdu le leur, répètent les incantations
de ceux qui leur volent leur pays, les précipitent dans la misère, la violence,
la folie et font Dieu sait quoi de leurs enfants. C’est l’histoire de Tartufe,
si actuelle, ce bourgeois qui préfère se laisser ruiner et spolier par un
louche et odieux personnage plutôt que de renoncer à l’image illusoire de saint
inspiré que celui-ci avait pris à ses yeux. La différence avec aujourd’hui, c’est
qu’alors, le bourgeois était le seul à ne pas voir à quel coquin il avait
affaire, alors que maintenant, toute la famille partage son délire sectaire.
En rentrant de l’église, j’ai
été assiégée par les chats, que j’avais pourtant nourris, mais qui demandent
systématiquement, dès que je m’active dans la cuisine. Je n’en ai qu’un seul qui
me foute la paix, c’est Moustachon, et le pauvre est devenu complètement obèse
depuis que je l’ai fait castrer, si c’était à refaire, je m’abstiendrais,
malgré la nécessité de ne pas contribuer à de nouvelles naissances de chatons
généralement victimes de l’irresponsabilité ou de la cruauté générales. Même
Vassia du Donbass quémande sans arrêt. En plus, un intrus essaie de se glisser
parmi nous, un chat noir et blanc affreux, mais comme tout le monde, il a faim
et il veut vivre. Je vois parfois des appels à l’adoption de chats
bouleversants, avec des regards intelligents et innocents, et celui-ci a l’air
d’un emmerdeur fini, très con, et plein de vitalité, comme tous les cons.
Cependant, le voir tituber sous la pluie glaciale, comme au début de notre drôle
d’été, me serrait le coeur.
Xioucha m’a prêté un roman que
je traduirais volontiers si un éditeur voulait l’éditer et financer
l’opération, mais dans la France actuelle, il ne faut même pas y songer. Ce
roman décrit l’itinéraire d’un jeune programmiste libéral, parti se planquer en
Israël au moment de l’intervention russe en Ukraine, et dont la femme est
massacrée avec leur chat au cours du fameux concert du 7 octobre. Sa
grand-mère le récupère complètement traumatisé, et lui fait rencontrer un
ancien soupirant qui l’embarque au Donbass. C'est
criant de vérité, plein de vie, cela correspond entièrement à ce que je vois
de ces milieux libéraux ici, de leur façon de vivre et de s’exprimer, et ce qui
se passe au Donbass est également très bien dépeint, d’après ce que j’ai
entrevu, et d’après tout ce que j’ai lu et entendu.
Avec Tania, hier soir, nous
étions invitées chez Camille et Irina, un couple ami de Gilles et Lika. Ils ont
une maison à cinquante mètres de celle que Tania a acquise. Une vieille maison de marchands, en briques, qu’ils ont restaurée. Et la maison voisine, qui leur appartenait,
ils l’ont vendue à un architecte, qui a très bien aménagé une isba au bord de
la rivière et ne voulait pas avoir juste à côté une horreur boursouflée en
plastique. De sorte que tout ce petit coin sera épargné par la laideur ambiante.
Ils ont plein de meubles
anciens, qu’ils ont en partie rapportés d’Allemagne, et cela donne un peu
l’impression d’un musée ou d’un entrepôt d’antiquaire. A côté de leur maison, ils
ont construit un bain de vapeur, qui est, comme souvent ici, une seconde
maison, plus petite. Et tout ceci est pris dans un système de verrières qui
débouchent sur le jardin, une sorte de grande véranda, ou plutôt de serre, car
il y pousse toutes sortes de plantes, arrosées par un goutte à goutte, de la
vigne vierge, des clématites, des pétunias, des géraniums, et cela forme deux
salles à manger d’été, une petite et une grande. Le jardin lui-même n’a pas de
pelouse, comme cela semble être la tendance en Russie, dans un certain milieu,
mais des passages de bois qui déterminent des zones de végétation luxuriante.
Camille voulait savoir
pourquoi Tania souhaitait venir vivre en Russie, bien qu’il fût persuadé lui-même
que c’était une sage décision. Il est convaincu que le pays est à la veille
d’ungrand essor. Il a beaucoup voyagé,
vécu dans divers pays, c’est un scientifique, comme le père d’Ania, Grigori
Borissovitch. Comme lui très intelligent, très agréable, et complètement
matérialiste.
Le nettoyage ethnique de la Krajina
a si bien été «blanchi» que l’UE/OTAN
a pu désigner sans vergogne un fier
participant à l’opération «Tempête»
du nom de Tonino Picula comme
rapporteur sur l’intégration (éven
tuelle) de la Serbie(3). L’énormité de
la manipulation qui a réussi à faire
passer les victimes pour les bour
reaux et vice-versa, et faire croire
que le «Tribunal pénal international
pour l’ex-Yougoslavie» de La Haye
était une authentique institution de
justice et non une massue otanienne
coiffée d’une perruque, a profondé
ment marqué ma vie, et pas seule
ment parce que je suis originaire de
cette province tragique, où naquit
aussi Nikola Tesla. Un quart de siècle
avant l’enfumage du Covid, la Yougos
lavie était un test — test que les élites
académiques, politiques et média
tiques de l’Occident ont lamentable
ment raté, comme elles rateraient le
test pandémique. Ceci alors même
que les gens du peuple, souvent,
saisissaient la vérité par l’intuition de
leur cœur.
Au début, j’avais envie d’attraper
les gens par le collet: «Ne voyez-vous
pas à quel point on vous manipule?
C’est pourtant tellement gros!» Puis
je me suis résigné à la nécessité de
vivre entouré de crétins de fonction
à la stupidité apprise. Journalistes?
Jobards opportunistes pilotant leur
carrière avec l’arrière-train comme
on pilote un ULM. Politiques euro
péistes? Complices de crimes de
guerre. Grands juristes? Greffiers
de l’absurdité normalisée. Grands
universitaires? Blanchisseurs
de récits politiquement orientés.
Honneur aux exceptions, bien entendu,
et je les ai saluées sans relâche. Ma
seule réponse possible face à ce mur
de déshumanité a été une parabole,
Le Miel. Cela peut paraître dérisoire,
mais cela a au moins ouvert quelques
yeux et quelques cœurs. Je n’ai trouvé
la sérénité nécessaire pour l’écrire
que vingt ans, ou presque, après les
faits