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lundi 19 février 2024

La lutte finale

 


Hier soir, je suis allée au «Hérisson repu » avec Katia. Elle voulait me présenter une amie artiste-peintre qui a magnifiquement et simplement arrangé une isba dans un village du coin, mais elle n’avait pas pu venir. Elle fait de très beaux tableaux, qui me rappellent un peu Zinaïda Serebriakova, pas du tout dans la facture, mais dans l’esprit, le style d’inspiration, du moins en partie, parce qu’elle peint aussi beaucoup de portraits de soldats, qui ne sont pas joyeux. Cette artiste, Arina Fedtchina, s’habille plutôt style russe, elle semble sensible et forte, et se dévoue à la cause des soldats russes, particulièrement à ceux qui sont à l’hôpital ou qui reviennent de celui-ci ou du front sans aucun point de chute, orphelins ou anciens détenus. L’un d’eux a été débarqué en fauteuil roulant sur le quai de sa gare de destination en pleine nuit, avec 300 000 roubles en poche, et démerde-toi. Beaucoup de soldats sont mal reçus dans les restaurants et les cafés, car ils rappellent la réalité des choses aux gens qui veulent s’amuser tranquilles, ce qui m’a rappelé l’histoire de mon oncle et ma tante, vieillards dignes et encore beaux, qui avaient cessé d’aller à la plage parce qu’on leur avait fait comprendre qu’ils étaient indésirables : on voulait attirer le client avec des pin up et des play boys. D’autres sont agressés par ceux qui épousent la cause occidentale. Arina fait des loteries avec ses tableaux pour recueillir de l’argent, des expositions de portraits de soldats. Je suis consternée par ce qu’elle a dit à Katia, on dirait qu’il y a deux mondes parallèles, le pays réel qui conserve les qualités russes, et toute une frange de beaufs et de dégénérés. C’est le cas dans pratiquement tous les pays, en tous cas, les pays de civilisation européenne et chrétienne, particulièrement visés et soumis à des pratiques dissolvantes dans tous les domaines de la vie, pourrir la culture, anéantir la spiritualité, calomnier l’histoire, discréditer le sentiment d’appartenance nationale et tout notion de fidélité, d’honneur et de sacrifice. Katia m’a parlé d’un rapper russe qui s’élève contre des vidéos au contenu satanique, désespérant et suicidaire destinés aux enfants et adolescents, et au festival de cette tendance, qui a lieu deux fois par an, sous le nom sarcastique de « festival du futur ». De sorte que nous avons d’un côté les jeunes soldats qui retournent à la foi, avec des visages purs et transfigurés, les jeunes qui retournent aux traditions nationales, les jeunes de la tradition orthodoxe, et des gamins déstructurés qui se jettent dans le satanisme et la débauche, sous l’influence de ce qui a perdu l’occident lui-même. On peut en ce sens, parler de guerre civile mondiale, entre ceux qui se donnent à l’autodestruction de la civilisation dont ils sont isssus, et ceux qui la défendent. Mais comment la défendre, si le gouvernement, même ici, ne nettoie pas fondamentalement les écuries d’Augias ? Je crois qu’il le faudrait par l’union, l’organisation et les actions ciblées. Boycott de toute firme qui promeut ce qui nous détruit, pétitions, manifestations, promotion de tout ce qui peut s’opposer à cet acide chlorydrique qui nous défigure. On voit de façon de plus en plus net se dessiner un tableau apocalyptique en tous points conforme à celui des Ecritures. Il faut choisir son camp. Et lutter.

https://vk.com/wall230253225_876

Nous avons aussi évoqué la Palestine, et le massacre intégral de ses habitants devant une « communauté internationale » qui ne bout pas plus d’indignation que devant le Donbass ou le Yemen. Il y a des criminels toujours blanchis, parce que ce sont eux qui détiennent le pouvoir, de façon ouverte ou occulte.

Nombreux sont les gens à penser comme moi que c’est l’Occident qui a liquidé Navalny, et pas seulement lui, d’ailleurs.

Ici un article qui analyse les choses en ce sens :

 https://reseauinternational.net/la-derniere-farce-de-navalny/

D’autre part, j’ai vu passer la vidéo d’un chef d’entreprise français installé en Russie qui me semble donner une très juste appréciation de la Russie actuelle :

https://twitter.com/camille_moscow/status/1758818051519091040?s=20

 

Arina Fedtchina

3 commentaires:

  1. Concernant Navalny... et si c’était le gouvernement qui était responsable de sa mort ? Et de celle de Prigojine ?
    Ça nous obligerait à réviser la représentation positive qu’on aimerait, après le Covid, avoir encore du pouvoir russe actuel
    - un pouvoir supposément respectueux du pluralisme politique -cf les exemples faits avec Navalny relégué en Arctique, Girkin !, bien d’autres encore, et ayant renoncé à la violence politique KGBiste.
    Il semble désormais que toute opposition consistante à la Nomenklatura actuelle est devenue disqualifiable au motif d’"extrêmisme". Au fond on a un peu la même chose en France avec la caste macroniste. Darmanin interdit désormais de simples colloques (colloque Illiade il y a quelques mois). Ceci dit Marine Le Pen n’à pas encore été expédiée à Cayenne.
    - un pouvoir supposément soucieux du bien de la population russe - dont on envoie au front - de façon parfois arbitraire et sans égards à leur retour, de plus en plus de ses enfants... sauf ceux du régime !!!... dans une guerre qui n’était en fait peut-être pas la guerre défensive que l’on croyait (cf par exemple la vidéo littéralement sacrilège de Prigojine (sur Telegram, de mémoire) à ce sujet... quelques semaines avant sa mort), et alors que le pouvoir rétrograde des généraux compétents tout en maintenant Shoïgou à son poste.

    Poutine il m’a vraiment perdu. Par son consentement cynique à la réhabilitation dégueulasse de Staline et au révisionnisme historique imposé dans les écoles (et dans le Droit !), par son cosmopolitisme tiers-mondiste et islamo-gauchiste (Iran, Algérie), par ses profondes erreurs de jugement sur l’état d’esprit de la grande majorité de la population ukrainienne, par sa propagande grossière et profondement insultante, inquiétante même, contre l’Occident, de plus en plus amalgamé, en creux, à l’ennemi Nazi, qu’il immortalise d’une certaine façon, figeant je le crains la nouvelle génération dans un révionisme néo-soviétique mortifére et la glorification d’un impérialisme multi-éthnique, plutôt que de l’élever par la revitalisation spirituelle de la Russie boréale.

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  2. Bonjour Laurence. Oui tu as raison, c'est une guerre civile. Choisir son camp n'est pas difficile si on ouvre les yeux mais beaucoup restent aveuglés par la beauté vénéneuse du mal qui sature l'espace occidental. Il faudra nous battre pour nos enfants et nos petits enfants. A la fin, notre camp l'emportera forcément !
    Hébreux 6:19
    "Cette espérance, nous la possédons comme une ancre de l'âme, sûre et solide; elle pénètre au delà du voile."
    Fred de Tahiti

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  3. A la lecture de ce billet, j'ai repensé à l'introduction que fait Paul Evdokimov du petit opuscule "Prier 15 jours avec Seraphim de Sarov" (sic) p. 11 "Dans un siècle de déclin spirituel, il [Seraphim] veut arracher les âmes à la "tristesse pour la mort" dont parle l'apôtre Paul (2 Co, VII, 10 : "Car la tristesse selon Dieu produit un repentir qui conduit au salut et ne laisse pas place au regret... La tristesse selon ce monde produit la mort") et qui va faire le terreau du nihilisme généralisé de la civilisation moderne".
    On peut à juste titre déplorer cet esprit de pourriture du monde, mais il sera présent jusqu'à la fin des Temps, plus ou moins perceptible, plus ou moins influent. On doit surtout admirer l'action de la grâce dans le cœur de ceux qui se laissent envahir par elle, et dont la joie rayonnera pour les siècles des siècles. La beauté de leurs regards sont déjà un avant-goût de cette vraie Patrie à laquelle on ne peut qu'aspirer dès qu'on a commencé à l'entrevoir et à en vivre.

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