Le briefing de Slobodan Despot, cette semaine, est particulièrement pénétrant. Il m'a appris la mort de Milan Kundera, un écrivain que j'estimais beaucoup et qui avait une densité des pays de l'est, sur le fond de la vanité intellectuelle française. Je me souviens d'une de ses réflexions, disant à peu près que notre vision des choses est obscurcie par l'habitude, mais que si nous pouvions voir le monde d'aujourd'hui tel qu'il était avant qu'on nous l'enlaidisse à ce point, nous pleurerions de désespoir. Il avait écrit aussi tout un développement sur le sourire dans la photographie. Il observait qu'il ne venait à personne, dans l'antiquité, ni par la suite, de représenter un personnage officiel en train de se fendre la gueule. César, Adrien, plus tard les différents rois d'Europe, sont on ne peut plus sérieux sur leurs portraits. Au début de la photographie, les gens posaient avec le même sérieux. Puis on a commencé à prendre des instantanés, où les gens souriaient, et à présent, tous les portraits officiels nous offrent un masque ricanant qui déforme les traits et dissimule la personnalité. Et en effet. Le portrait ancien représentait la personne, la concentrait tout entière dans l'oeuvre du sculpteur, du peintre ou du photographe, cela tenait encore du portrait du Fayoum, cela avait donné naissance à l'icône, ce n'était pas rien... Alors que la photo actuelle de gens connus est un argument publicitaire, et l'on voit les grands méchants loups exhiber, sous leurs brushings, des sourires à quarante-huit dents qui me paraissent plus menaçants que séduisants, et, en tous cas, tout à fait dépourvus de sincérité. Le sourire est un instant, si on le fige, il devient souvent étrange, il est fait pour passer, comme un rayon de soleil, j'ai des photos souriantes de mon père mais je préfère celles où il est grave, où ses traits sont au repos.
Slobodan enchaîne sur une réflexion d'Alexandre Douguine à propos de la France, qui aurait "déjà connu son apocalypse". Cela me paraît aussi extrêmement pénétrant, et dans le fond, pourquoi l'Apocalypse ne se ferait-elle pas, à la surface de la terre, de façon progressive? Quand j'ai vu "Nécron", selon le surnom donné par Slobodan à cette créature des ténèbres, et qui lui va si bien, j'ai vraiment su qu'il nous apportait la mort, je n'ai pas compris comment il avait pu avoir assez de votes pour arriver au pouvoir, même en tenant compte de la fraude très possible. Et quand Notre-Dame a brûlé, il m'est apparu clairement que c'était la fin. Jusqu'à Nécron, c'était la dégénerescence bourgeoise et la destruction sournoise, après son élection, c'est la course à l'abîme de la Damnation de Faust.
Je suis la proie d'un grand surmenage, tout le monde veut me voir ou me faire participer à des manifestations, et je me sens vidée. Hier, j'avais une rencontre prévue de longue date avec des pèlerins venus d'une paroisse de Moscou, où les offices sont célébrés en russe et non en slavon d'église. On m'a demandé mon avis à ce sujet. J'ai répondu que j'avais assisté pendant plusieurs années à des offices en français, quand j'étais à Solan, et comme c'était fait avec beaucoup de rigueur, cela ne me dérangeait pas du tout, et même, j'appréciais de tout comprendre, car si je me retrouvais dans les prières habituelles, les longues lectures bibliques des offices de fête ou du grand Carême me passaient loin au dessus du bonnet, et que je préférais parfois lire tout cela en français chez moi. Mais que je craignais les réformes, souvent la porte ouverte à n'importe quoi, comme ce fut le cas en France avec l'abolition du latin. En réalité, je ne vois pas où est le problème, dans la mesure où les offices en russe sont autorisés par le patriarche, comme du reste les offices des vieux-croyants, dont on a levé l'anathème, et qui pour une partie d'entre eux, ont rejoint le patriarcat.
Ces gens étaient tous extrêmement gentils, cultivés, ils m'ont posé des questions intelligentes et difficiles. Tout cela a duré trois heures, et j'ai aussi un peu chanté. J'ai vendu des livres. J'étais crevée.
D'après mon éditeur, tout le stock de livres qu'il avait est parti, le mien arrive à sa fin, ce n'est pas encore le best-seller, mais ça s'écoule, je vends toujours plus qu'en France!
Ensuite, à peine rentrée, j'ai eu la visite de deux amies, Iana et Olga, toutes deux veuves de fraîche date, les malheureuses. Iana nous a raconté que des amis dissidents, partis aux USA dans les années 90, revenaient à présent à Moscou, à cause de l'atmosphère irrespirable, le covid, le wokisme, la théorie du genre, la russophobie. C'est un choc pour elles deux de constater que la tendance s'est complètement inversée, et que le monde libre, pour l'instant, c'est ici. Cependant, la jeunesse libérale fout le camp. Mais, dit Iana, ils ont la cervelle lavée, ne croient plus en rien, n'ont plus de patrie, ni de considération pour leurs aînés qu'ils prennent pour des imbéciles, avec des idéaux dépassés, incapables de gagner de l'argent, des loosers. Iana me semblait elle-même plutôt libérale, cela lui a visiblement passé, bien que beaucoup de choses la choquent ou l'inquiètent, mais c'est compréhensible, moi aussi. Sans doute existe-t-il un tel public, eh bien qu'ils s'en aillent. Les jeunes gens que j'ai vus l'autre jour ne s'en vont pas, eux, et ne méprisent ni leurs aînés ni leur pays, ni leur tradition, ni leur culture, ni leur foi.
Elles m'ont fait part de leur grande déception, car l'Europe les fascinait, elles gardent un souvenir ému de leurs voyages, le naufrage culturel et spirituel actuel les laisse sans voix. Mais elles sont obligées d'admettre ce qu'elles constatent.
Le fils de ma voisine, Aliocha, m'a montré un étang magnifique, près d'un village, pour aller me baigner, l'ennui, c'est que la température est tombée à 14° et que ce matin, j'ai été obligée de chauffer un peu. Certaines plantes, ayant donné leurs fruits, commencent même à jaunir! Le ciel est souvent très beau, je suis allée le contempler sur la plage municipale, où il y avait pour moi encore trop de monde.
Je voulais aller au festival cosaque près de Volgograd, on m'y invite, mais outre que je trouve cela très fatigant, ma vieille chatte Chocha vit certainement ses derniers jours. Elle est devenue aveugle, elle titube et dort tout le temps. Quand elle se réveille, elle miaule et me cherche, je ne crois pas que ce soit le moment de la laisser, si je ne veux pas me préparer un surcroît de remords. Je voudrais pouvoir tranquillement m'occuper de la maison, du jardin, et de mes divers travaux et démarches en retard.
J'ai invité Katia à manger un gratin de courgettes, car elle n'arrive pas à cuisiner pour elle seule. Elle m'a dit que la jeune femme qui dirige le choeur de son église avait brusquement poussé un cri en regardant son téléphone: elle venait d'apprendre que son frère, avec qui elle était très liée et qui était un garçon de grande qualité, était mort au front. Elle lui avait parlé la veille. "Les meilleurs hommes sont en train de mourir là bas, me dit Katia, tandis que les pires font la fête à Moscou ou fichent le camp dans les paradis démocratiques".
Du désordre de Mars, rayonnant et
paisible,
Naissent aux branches nues
d’étranges fruits d’azur.
C’est la guerre, là bas, le tumulte
des armes,
Mais mars en sa débâcle, sur le
jardin figé,
Déploie l’ogive d’or de ses ailes
tranquilles,
Le pressentiment bleu des fêtes
printanières.
A quoi bon démontrer, crier dans le
fracas
Des cent gueules béantes de l’enfer
déchaîné ?
Et l’on pourrait oublier ici,
Sur l’orbe lisse du lac
resplendissant :
Tout est si calme au fil des rues,
On pourrait croire
Que rien n’arrivera jamais,
Hormis les floraisons ultérieures...
Sur une façade les héros
Semblent vivants,
Dans le cadre de leurs photos,
Sous les drapeaux,
Sur les fleurs mortes.
Mais ils gisent dans leurs tombeaux,
Ils n’auront pas fait de vieux os,
Ces beaux garçons qui nous sourient.
Ils auront eu parfois le temps
De laisser sur terre des enfants
A ceux qui restent et qui prient.
La faux s’abat sur les meilleurs,
C’est l’ultime moisson des justes,
Que les anges plient dans les langes
De la Résurrection promise.
Derrière les pogroms français, sans doute encore une manipulation pour spolier les gens, car au même moment, on nous passe une loi de derrière les fagots pas piquée des vers. Sur le moment, j'ai pensé que c'était dans le but de pousser les Français à l'abattoir, quand on aura éliminé tous les hommes ukrainiens. Slobodan Despot pense que c'est plutôt pour imposer la spoliation générale dont rêve la secte. A mon avis l'un n'exclut pas l'autre. En bref, il s'agit d'imposer la réquisition obligatoire des biens et des personnes, si l'Etat l'exige, ou nos alliances militaires. Cinq ans de prison ferme et 500 000 euros d'amende pour les contrevenants. C'est tout à fait officiel, on en parle partout.
Parallèlement, sort le film de Mel Gibson sur le trafic d'enfants, Sound of freedom, sujet complotiste et tabou portant sur le grand péché de notre dystopie, le plus impardonnable. Là aussi, les cadavres commencent à sortir du placard, et l'on comprend mieux le dressage des masques à l'école, le dressage de l'éducation sexuelle précoce, avec drag queens de service et ateliers de masturbation. Tout ce qui nous fait dresser les cheveux sur la tête et vaut aux parents réfractaires de se voir éventuellement confisquer leurs enfants. Ce film, vous ne le verrez pas en France. Il est fait avec tact, Dieu merci, et peut être regardé par des personnes sensibles, bien que certains spectateurs sortent du cinéma en larmes. Le problème pour moi était surtout la mauvaise qualité du son qui m'empêchait de comprendre les dialogues en anglais. https://odysee.com/@fabroots2:3/Sound-of-Freedom-complet-:b.
Je disais à Katia qu'avec l'âge, j'avais appris à garder une certaine distance de sécurité par rapport à tout ce qu'il peut m'arriver de perturbant, pour ne pas devenir folle, pour pouvoir affronter la vie, bien que ce ne soit pas toujours possible, comme disait à peu près Nietszche, prends garde, lorsque tu regardes l'abîme, de ne pas laisser l'abîme entrer en toi. Mais il faut savoir, il faut avoir les yeux ouverts. Des gens qui pratiquent ce genre de choses ou qui les protègent et favorisent, sont capables de n'importe quelle horreur, dont notre aveuglement ou notre indifférence nous rend complices.
Christian Combaz, qui n'est pas un halluciné, évoque la question: La protection des mineurs est sa priorité. Non, sans rire. (odysee.com). Son explication, l'immaturité des adultes, ne me convient pas vraiment, mais enfin, à part ce détail, l'émission est fort intéressante. Bercoff en débat aussi sur Sud Radio:
Pour ce qui est du covid, qui accompagne tout ceci, beaucoup de choses commencent aussi à se savoir. Certes, tout le monde ne meurt pas de la piquouze en série obligatoire, et c'est heureux, mais on peut de moins en moins cacher les ravages que ce vaccin douteux a pu opérer. Il faut dire aussi que si l'on admet, que la secte a l'intention de dépeupler le monde, un vaccin qui aurait provoqué des morts immédiates en masse aurait aussi suscité des réactions violentes. Que l'intention ait été délibérée pour des raisons idéologiques, dans le cadre d'un vaste complot mondialiste, ou que la seule cupidité de mafieux psychopathes soit derrière tout ce que nous avons pu observer, je n'arrive toujours pas à comprendre comment les gens ont pu accepter ce qu'on leur a imposé à cette occasion, et non seulement accepter mais collaborer avec zèle, en adoptant sans hésiter des comportements absurdes. En particulier: les enfants masqués du matin au soir et séparés les uns des autres. Les vieux et les invalides coupés de leurs proches. Les soignants réfractaires suspendus et privés de salaire. Pas de questions? Je sais que les questions sont complotistes par définition, mais bon, quand même...
Si je fais ce petit tour d'horizon, c'est que tout est lié. Et puis un mien ami pour qui j'avais beaucoup d'estime, et qui avait pourtant conscience de bien des choses, nous accuse dans un commentaire de "refuser la réalité" car elle compromet notre vision du monde. En quelque sorte, par orgueil, nous refusons d'admettre que nous avons tort, et que la télé et le gouvernement ont raison. Pour lui tout va bien. Tout cela, les effets de la piquouze, le trafic d'enfants et d'organes, ça relève du fantasme, c'est pour se faire peur, d'ailleurs on ne parle plus de rien, c'est fini, tout ça. Oui, admettons que ce soit fini, on tire un trait et en avant? Sur les enfants masqués, les vieux isolés et les réfractaires calomniés et ruinés? C'est amusant, car la personne en question est la première qui me donne l'impression que la religion peut être vraiment parfois "l'opium du peuple"; un truc dans lequel on s'évade pour planer tranquille et aussi oublier confortablement ses positions précédentes, trop en porte-à-faux avec l'opinion générale et admise. Tant qu'on se restreint à un petit endroit protégé, c'est faisable, d'ailleurs ma cousine, pourtant très consciente de tout ce qui se passe mais n'ayant pas d'autre choix, s'est planquée dans la Dordogne pour avoir la paix le plus longtemps possible, mais elle n'est pas dans le déni. Personnellement, j'aimerais bien ne pas être dérangée dans ma création fiévreuse et ma contemplation de la nature, j'aimerais bien me tromper et pouvoir balayer d'un revers de main les angoisses et les visions d'horreur, mais je ne peux pas. Et même si la contemplation de la nature me rapproche de Dieu, je Le retrouve en ce moment dans la souffrance et l'inquiétude que tout cela me cause, car Il est le seul à pouvoir m'en consoler. Je découvre, dans ces abîmes soudain béants, le poids de la faute générale, car on y participe tous plus ou moins, de gré ou de force, ontologiquement. Comme le disait je ne sais plus quel saint, il faut se repentir aussi des fautes que nous pourrions potentiellement commettre.
Comme le dit Dany, plus les Français ferment les yeux et plus ils ouvrent la bouche. Il y a quelque chose en occident, de nos jours, de délétère qui pousse les gens à les fermer très fort et à l'ouvrir très grande. On dirait que quelque folie les gagne tous, comme dit Slobodan Despot, c'est la cavalcade des rhinocéros.
En revanche, sur certains sujets, elle reste désormais fermée même quand elle fut autrefois ouverte. Ainsi on peut s'obnubiler sur un prêtre russe châtié parce qu'il a décidé de prier publiquement "pour la paix" et non "pour la victoire", bien que la victoire suppose la paix, mais se contretamponner du sort fait au métropolite Onuphre, chef de l'Eglise Ukrainienne traditionnelle, de ses hiérarques et de ses fidèles, de la Laure confisquée et profanée, des reliques et des icônes pillées, des intrigues du patriarche Bartholomée, qui favorise tout cela main dans main avec Zelensky. Le seul spectacle de ces deux personnages acoquinés me soulève le coeur. En principe, la vie spirituelle devrait donner du discernement, eh bien ce n'est vraiment pas ce que j'observe.
L'évêque a noté qu'aujourd'hui, les persécutions les plus terribles ont lieu : "Il n'y a pas eu de telles persécutions de chrétiens orthodoxes depuis la révolution d'octobre jusqu'à aujourd'hui. Une terrible persécution des orthodoxes, une terrible attaque contre l'Orthodoxie ! Et cela, malheureusement, se passe devant le monde entier, qui est silencieux sur cette injustice flagrante et ce piétinement des droits humains et religieux."
Selon le Métropolite Ioanniki, ceux qui commettent de tels crimes contre l'Église ou s'en réjouissent sont des personnes damnées.
Déjà à notre époque, lorsque les autorités monténégrines ont commencé à attaquer les sanctuaires orthodoxes, une personne a prédit la fin imminente de ce pouvoir, bien qu'il semblât puissant, a déclaré Vladyka-
Lorsqu'on a demandé à cet homme comment il le savait, il a répondu que son défunt grand-père lui avait parlé d'une situation similaire, à savoir comment l'Empire austro-hongrois avait commencé à enlever les cloches des églises et à les emmener dans ses fonderies pour les faire fondre. À ce moment-là, le grand-père de cet homme vit un pieux chrétien de son village dire que dès que les autorités auraient commis cette iniquité, ce serait leur fin.
"Aujourd'hui, chers frères et sœurs, l'Église orthodoxe ukrainienne, dirigée par Sa Béatitude le Métropolite Onuphre, qui est un pilier de l'Orthodoxie, se dresse sur le Calvaire. Elle a survécu au Golgotha à la veille de la fête de Jean-Baptiste, qui s'est vu trancher la tête pour avoir prêché la vérité de Dieu.
Et nous devons nous souvenir de la souffrance actuelle de nos frères et sœurs orthodoxes en Ukraine, qui sont soumis à une terrible humiliation, à la saisie de leurs sanctuaires et à leur profanation, à de mauvais traitements et à des passages à tabac de prêtres, de moines et de moniales.
Et pire encore, la majeure partie du monde regarde silencieusement ces terribles crimes. Cependant, nous sommes tout à fait convaincus que le Seigneur Jésus-Christ, crucifié et ressuscité, est avec Sa force et Son Amour avec ceux qui souffrent aujourd'hui en Ukraine pour la vérité de Dieu, et que saint Jean-Baptiste, qui fut décapité pour la justice de Dieu, est avec eux",
Car oui, il est clair pour moi que se commet, à l'encontre de nos frères orthodoxes, un forfait sans précédent, avec la complicité active du Phanar et de nombreux orthodoxes occidentaux, et que ceux-là sont damnés, comme les figures ricanantes qui insultent le Christ au Sanhédrin, sur les tableaux de la Renaissance.
Enfin, sans précédent, pas vraiment, car lorsque l'Eglise était persécutée par les bolcheviques, le saint patriarche Tikhon avait été poignardé dans le dos par son collègue de Constantinople, qui s'était hâté de reconnaître "l'église rénovée" bidon de l'époque, comme celui-ci s'est empressé de balancer sur l'Ukraine la bombe de son "église autocéphale" télécommandée, s'affichant aujourd'hui avec la créature de divers crapauds criminels apatrides bien connus pour leur malfaisance inlassable.
Voici leur travail, ces brutalités, ce pillage, ces profanations, ces meurtres, et qu'ils assument. Dans la Laure profanée monte une voix solitaire. Bartholomée peut bien y installer qui il veut ou qui ses maîtres veulent. L'Esprit n'y sera plus.
A ceux qui, dans mon entourage, collectionnent les photos attendrissantes sur l'amour des animaux en Ukraine, je dédie ces deux exemplaires:
Et cette anecdote véridique qui m'a tiré des larmes: on a arrêté, pour l'envoyer de force au front, un jeune homme ukrainien qui essayait de franchir la frontière moldave avec son chat. On n'a pas pris de photo de la scène.
De toutes les terribles chroniques de l'enfer installé de force à la Laure de Kiev, ces jours-ci, ce sont ces clichés de ce matin qui m'ont le plus transpercé.Les gens communient à travers la clôture !!Ce ne sont ni les brimades des croyants sans défense, ni les coups, ni les scellés sur les temples et les bâtiments, ni la répression - tout cela est terrible, mais c'était prévisible et prédit.La Laure sera confisquée et profanée.C'est précisément cette communion à travers la clôture qui est l'expression la plus terrible et la plus forte de tout ce qui s'y passe actuellement.La communion est l'union avec le Christ.Ce n'est ni un rituel, ni un symbole.C'est un sacrement de l'Église.Son sacrement principal.C'est pour la communion, qu'il a été créé par le Christ.C'est une communication vivante avec Lui.Avec le Dieu Vivant.Et tous ceux qui ont déjà reçu la communion avec un cœur préparé et sincère en connaissent l'incroyable pouvoir.La force qui brûle toute votre vie antérieure et vous remplit du Saint-Esprit.Et c'est le seul pouvoir que Satan craint.C'est un pouvoir qui terrasse les démons et toutes sortes de saletés en chaque personne.Et dans tout le peuple.Par conséquent, les démons ne laissent pas les gens prendre la communion.Toutes les raisons exprimées - ces histoires de musée, de patriarcat de Moscou, de moines collaborateurs - cela n'a aucun sens.Leur objectif principal est de garder les gens hors de la communion.Toutes les forces de l'enfer y travaillent.Et l'une des méthodes est de donner de l'anti-communion sous forme de communion : c'est-à-dire de forcer les gens à aller dans une fausse église.Entraîner les gens là-bas de force. Les faire renoncer au Christ.Mais au milieu de cet enfer déchaîné, les gens se préparent et vont à la communion dans la véritable Église, où se trouve le Saint-Esprit et le reçoivent - à travers la clôture, sous les matraques des forces de sécurité.Ils la prennent comme si c'était la dernière fois. Cela n'aura peut-être plus lieu par la suite.Regardez ça.Et sachez qu'il s'agit de nous.Dans des milliers d'églises à travers notre pays, le calice de la communion est offert librement, et non à travers une clôture.Et nous, allons-nous à sa rencontre ?Cherchons-nous cette union avec Dieu ?S'il plus personne n'approche le Calice de la Communion, alors ce sera d'abord l'enfer sur terre (et tout respire déjà de son terrible souffle froid), puis le Calice et l'Église nous seront enlevés.Et l'on ne pourra plus franchir la clôture.Allez communier. Avant qu'il ne soit pas trop tard.
Ce soir, le grondement lointain d'un orage se mêlait au carillon des églises. Après deux jours de chaleur, la pluie m'aspergeait de gouttes éparses et froides. Je venais de me séparer de six étudiants de l'institut saint Tikhon de Moscou venus pratiquer le français.
Ces jeunes gens sont les élèves de la fille de mon père Valentin, Macha. J'ai connu Macha quand elle avait leur âge, et elle a, à présent, celui que j'avais alors. Je n'avais pas très envie de recevoir toute cette équipe, j'étais fatiguée, mais je ne regrette pas de l'avoir fait, car le spectacle de cette jeunesse m'a grandement réconfortée. Ils étaient tous les six attachants, spontanés, purs, profonds. Macha avait désigné une responsable du groupe en la personne de Lolita qui, comme son prénom ne l'indique pas, est une sibérienne de l'Altaï. A part le prénom, Lolita est tout ce qu'il y a de plus russe, d'aspect et de mentalité. Elle est extrêmement intelligente, et m'a paru très forte, assez déterminée, elle lit beaucoup et partout,son sujet de prédilection, c'est Shakeaspere et les poètes de son époque, et elle voudrait aller à Cambridge mais, me dit-elle, "ce n'est pas vraiment le moment, je suis jeune, je peux attendre". Lolita trouve les moscovites bizarres, elle ne comprend pas leur inconsistance, leur absence de patriotisme. En fait, je crois que toute la Russie est un Donbass potentiel, à part Moscou et Saint-Pétersbourg. En partant, elle m'a emprunté les Pensées de Pascal.
En plus soft, cette étudiante déterminée m'a fait penser à Katia Kopylova, cette jeune diplomate d'une intelligence intimidante qu'on interviewe périodiquement..
Serioja a de l'humour et certainement un coeur assez tendre, il est le seul garçon du cours de français. "C'est amusant, lui dis-je. Dans notre cours de grec, au lycée, nous avions un seul garçon, aussi. Il est devenu homosexuel.
- Oh, mais cela ne m'arrivera pas!" s'exclame-t-il en riant.
Juste avant son départ, une autre jeune fille, Nadia, allongée sur mon hamac, me dit: "Laurence, quand vous chantez, on devine toute la nature derrière ces chansons, le folklore, c'est le chant de la nature. J'ai remarqué que la nature réagissait à ce que nous faisions, un jour, comme ça, j'ai chanté, et le vent s'est levé, j'ai pensé que j'étais une magicienne."
J'étais sidérée de voir que quelqu'un partageait avec moi ce genre d'expérience poétique: "En effet, lui répondis-je, et par exemple, un jour où je commençais à lire un psaume à haute voix dans la campagne, le vent s'est levé. Lorsque je joue des gousli dans le jardin, parfois c'est la brise, parfois les oiseaux, parfois la lumière, mais je suis absolument sûre que j'interagis avec tout ce qui m'entoure, les arbres, les oiseaux, les fleurs, les chats, l'air, et que toute la nature autour de moi est heureuse que je m'associe à son harmonie, à sa respiration, à son perpétuel chant de vie, je suis ravie que vous le ressentiez aussi."
Nadia m'a fait penser à mon amie Ania Ossipova, c'est le même style, une jeune femme sensible, intuitive, fine, très jolie. Son père est prêtre.
Il y avait dans le groupe une Ukrainienne, Liéra. Elle m'a dit qu'elle était souvent en butte aux reproches des petits libéraux, qui ne comprennent pas pourquoi elle a préféré, pour faire ses études, la dictature de Poutine au paradis démocratique européen::::.
Toute mon équipe chantait volontiers en choeur, ils ont chanté dans tout Pereslavl, des chansons populaires et aussi des chansons anciennes qu'affectionnaient déjà les enfants Asmus, quand je les ai connus; ces enfants Asmus qui ont à présent l'âge d'être leurs parents. Ils appellent avec déférence Maria Valentinovna leur professeur, la gamine que j'ai rencontrée en 97 et qui reste pour moi Macha.
Ces jeunes gens sont tous des enfants de famille nombreuse. Et le monde est petit, Nadia est amie avec la fille du cosaque Sakharov, Tania est la nièce du père Dmitri, qui officie avec le père Valentin. Les voir m'a remonté le moral: si la Russie élève encore de tels jeunes gens, tout espoir n'est pas perdu.
Je pensais au séjour que Macha avait fait chez ma tante Mano et mon oncle Henri, quand elle avait l'âge de ses étudiants. Mano était comme moi affolée à l'idée de recevoir ces deux jeunes filles. Pourtant, elle et Henri les avaient tellement aimées qu'ils m'en parlaient à chaque fois que je les voyais, et du reste, ils avaient laissé un souvenir identique à leurs deux invitées. Ils me disaient qu'ils avaient retrouvé la mentalité de leur jeunesse, une fraîcheur, une spontanéité, une pureté dont ils n'avaient plus l'habitude. Eh bien, 25 ans plus tard, en Russie, j'ai vécu la même chose qu'eux avec mes six visiteurs.
Immense fatigue, je fais trop de choses, et j'ai beau me promettre d'arrêter, je n'y arrive pas. Mais il faudra, pourtant, je n'ai plus l'âge... Je commets toutes sortes de maladresses, je me suis abominablement pincé un doigt, j'ai cru que je l'avais complètement écrabouillé, mais c'est moins terrible qu'il ne semblait au premier abord. Cela me gêne pour taper, pour faire la cuisine, et pour faire de la musique, aussi...
Je disais à Dany qu'en vieillissant, je réussissais à prendre une certaine distance psychologique, j'avais décidé, vers la cinquantaine, que pour ne pas péter les plombs, j'allais désormais vivre au jour le jour, " à chaque jour suffit sa peine", sans trop regarder ni en avant ni en arrière. Mais je crois que les choses me travaillent au niveau du subconscient. En ce moment, dans un sens, je suis contente d'avoir acquis ce recul, ou construit ces défenses, étant donné les circonstances, dans l'autre, je me rends compte que je n'ai néanmoins pas le contrôle de tout ce qui s'opère en moi.
J'ai appelé ma tante Mano, elle a pour une fois trouvé comment déclencher la caméra, et je l'ai vue, dans sa maison de Marseille, fort heureusement bien camouflée derrière un immeuble, indécelable depuis la rue, mais les désordres concernent surtout le centre et les magasins mis au pillage. Elle m'avoue avec retenue et distinction, dans son joli salon plein de meubles et d'objets de famille chargés de souvenirs, non pas "avoir la haine", ce serait trop vulgaire, mais éprouver une véritable détestation pour les responsables d'une situation qu'elle voudrait ne pas croire sans issue, et semble même étonnée de se voir la proie d'un sentiment aussi extrême, aussi peu convenable. Je le partage tout à fait, et même au delà, car là où elle voit de l'incompétence, je discerne de la malveillance à long terme et de la fourberie. Et pour ce qui est de l'issue, je ne déborde pas d'optimisme. J'étais bouleversée de voir cette très chère parente d'un autre âge, que j'ai connu, celui d'une douce France où il faisait bon vivre, où les gens étaient dignes et bien élevés, continuer à réagir comme elle l'a toujours fait, avec courage, et nous faisions chacune ce qu'il était séant de faire dans cette France-là: retenir ses émotions pour ne pas déstabiliser la personne aimée. Dieu veuille que nous nous retrouvions tous en Lui, quoiqu'il arrive...
J'ai eu tout un échange avec le journaliste Igor Drouz et certains de ses lecteurs. Ukrainien, il pense que son pays fait ontolgiquement partie de la sainte Russie et commentait la décision de Zelenski d'obliger ses administrés à parler anglais, en signe d'indépendance nationale, sans doute... Il rapprochait cette démarche des prédécesseurs bolcheviques de cet individu nazisioniste, qui forçaient les Russes a apprendre l'Allemand, car c'était la langue de Marx, et leur idéal était de transformer les paysans russes en prolétaires allemands. J'ai tout de suite établi le parallèle, nous en avons discuté, il m'a dit qu'il avait pourtant, comme tous les Russes, beaucoup aimé la France, celle d'autrefois, sa littérature, sa culture, mais qu'il avait senti, chez nos grands auteurs du XIX°, une absence totale de spiritualité. C'est intéressant, parce que moi aussi, raison pour laquelle j'avais du mal à les lire à quinze ans, ils me fichaient le cafard, je lisais plus facilement le théâtre du XVII°, Racine et Molière, j'ai beaucoup aimé Flaubert, mais plus tard. C'est pourquoi j'ai été positivement aspirée par Dostoievski dans l'orthodoxie et le "monde russe", j'y retrouvais un moyen âge perdu et des fenêtres lumineuses par lesquelles échapper au sordide d'une existence humaine dépourvue de transcendance. Je me sens très proches d'Igor Drouz, de sa vision des choses, je traduis parfois ses articles. Ils volent haut, les commentaires de ses lecteurs aussi, il est vrai qu'il est croyant... Ses lecteurs me recommandent la prière assidue dans l'arche russe, face à l'Apocalypse qui vient.
Au dessus de la maison d'Ania, le ciel m'a tracé un ange.
J'ai une fois de plus accepté de faire une télé et j'aurais mieux fait de m'abstenir, car cela m'a fait perdre beaucoup de temps et d'énergie. Une fois de plus sur les étrangers qui vivent en Russie et s'y trouvent bien. Les étrangers en question étaient très sympathiques, un Anglais immense, amateur de bains de vapeur, qui vit à Vladimir, un Africain installé à Krasnoïarsk avec sa femme russe, un jeune Allemand avec la sienne... Jason s'était laissé filmer, mais il était sagement resté à Pereslavl. Je vais essayer à l'avenir, dans la mesure du possible, de me limiter à ce qui peut constituer un témoignage spirituel et culturel. Là, c'était un talk-show avec un public, et chaque fois qu'apparaissait sur l'écran ce que l'on avait filmé chez moi, icônes, tableaux ou autre, j'entendais une rumeur enthousiaste: "Oooh!" et "aaaah!" Quelle impression étrange!
De plus, j'avais oublié les clés de l'appartement des Asmus, qui me permettent de ne pas dépendre d'eux quand je suis là bas. Du coup, le lendemain de l'émission, je suis partie dès le matin pour rentrer chez moi. Car j'ai à l'horizon une présentation de livre à Rostov que je dois préparer. Et j'avais besoin d'air, de vent, de nuages, de paix.
Je me sens à Moscou comme un ours en cage. Je ne comprends pas comment j'ai pu y passer seize ans, par quelle étrange malédiction nous sommes tous obligés de gagner notre subsistance dans le bitume et le béton, le bruit et la puanteur, au lieu de vivre comme tous les êtres vivants, sous le ciel, sur la terre, avec les arbres, les oiseaux, la lumière, le cosmos! Je souhaite avoir encore un peu de temps à passer ici-bas pour récolter une partie de tout ce dont j'ai été privée, et me reproche souvent de ne pas avoir écouté mon beau-père, de ne pas être devenue bergère ou institutrice de campagne.
Néanmoins, j'étais contente d'apercevoir mon père Valentin, de discuter un peu avec lui, et j'ai vu aussi sa fille Macha. La situation actuelle prive Macha et ses étudiants de la possibilité de pratiquer le français, elle cherche le moyen de remédier à cela, et voudrait me les adresser, pour que je leur parle et les emmène au café la Forêt: "Vous êtes tout un nid là bas, et personne n'en profite!"
Le gouvernement "ukrainien" entend, avec la complicité de l'UNESCO, transférer dans les musées d'Europe les icônes, reliques et objets sacrés de la Laure des Grottes de Kiev, soi-disant pour les protéger des bombardements russes, lesquels bombarderaient tout ce qu'on veut, mais pas la Laure, très vénérée chez eux. Toujours la même fourberie, la même vilenie foncière, de la part de gens qui haïssent toute espèce de christianisme, et qui expédient ces trésors à des fonctionnaires dont la profanation et le sacrilège sont la seconde nature, au point qu'ils ne comprennent même plus ce que ces mots-là veulent dire. Je suppose que les "orthodoxes"éclairés et démocrates, amateurs de carmagnoles autour des chrétiens persécutés, seront ravis de voir tout cela dispersé irrémédiablement à droite et à gauche. Mille ans de spiritualité orthodoxe russe jetés dans les réserves d'établissements indifférents à toute espèce de religion, sous l'égide de gouvernements fondamentalement christophobes. Il ne se passe pas de jour sans qu'on brûle ou profane une église, qu'on supprime un calvaire ou déboulonne une Vierge ou un saint Michel, mais il faut d'urgence dispatcher dans les tiroirs poussiéreux des divers musées de l'Europe woke les reliques vénérées de la sainte Russie. Cela rappelle tellement ce qui se passait en Russie bolchevique, c'est quasiment la même signature. Et les mêmes criminels.
Ce sont aussi les mêmes qui ont excité comme des pittbulls les slaves contre les slaves, et se fichent éperdument de voir leur sang couler. Et même au contraire, ils s'en délectent, comme leurs prédécesseurs. Ils vont racler le fond des quartiers et des villages pour enlever les derniers hommes de n'importe quel âge et les sacrifier à leur Moloch insatiable. Faire disparaître les Européens blancs et chrétiens est leur unique souci, et si leur pouvoir vacille, ils comptent bien qu'il va écraser en tombant le maximum d'entre nous. J'entends et vois des témoignages qui me rendent malade, et encore, je n'en regarde pas les trois quarts, par souci de préserver mon équilibre mental et ma paix intérieure.
J'ai répondu à Nicolas Bonnal, citant les considérations sur la Russie d'une série d'intellectuels distingués, que la Russie était ce qu'elle était, mais que telle qu'elle était, elle tenait le coup, non parce qu'elle est irréprochable ou miraculeusement préservée de toutes les tares de la modernité, mais parce qu'il n'était pas possible, sauf à la veille des trompettes de l'Apocalypse, que ce qu'on appelle l'Occident triomphât, car Dieu dans l'état où est Super-Sodome, ne peut ontologiquement pas se trouver de son côté.
La Russie contre l’Antéchrist ? Un petit mot à notre amie Laurence Guillon qui vit en Russie dans un endroit merveilleux et médiéval (et menacé…) et qui conteste les données d’Estulin : oui, comme par hasard la Russie est toujours nulle, bureaucrate, débandée, corrompue, africaine (dixit Arestovitch), mais elle leur tient la dragée très haute. On prie pour la Russie, Laurence, on ne peut faire que cela du soir au matin. C’est Elle ou notre extermination (numérique, pharmaceutique, gastronomique, sexuelle, écologique) intégrale dans cet antimonde occidental et dans l’autre, plus satanique, où ils nous retiendront, JE LE SAIS. Daniel Estulin a beaucoup baissé depuis plus de dix ans. No comment sur Hillard (relire Bordiot, Moncomble, Carroll Quigley plutôt)… Lire mon Dostoïevski et la modernité occidentale où je dis tout de cette affaire. Lire Crocodile, Journal, l’Idiot, les Possédés, tout y était, et imparablement. Prions. En Occident seul le Démon a tous les droits.